Né à Leipzig [1] en Allemagne. Fils du jurisconsulte Friedrich de Leibnütz et de Catherina Schmuck et orphelin de père à 6 ans, il est suivi par son professeur de philosophie morale à l’Université de Leipzig. Avant qu’il ait eu 12 ans il savait lire le latin facilement, et avait commencé le grec. A 15 ans, il connaît les langues anciennes, les littératures grecque et latine et la scolastique et lit les auteurs modernes, notamment Descartes qui l’influencera beaucoup. En 1663, il obtient son baccalauréat en philosophie ancienne et étudie à Iéna [2]. Il a entre autres, comme professeur, le mathématicien et juriste Erhard Weigel . Plus tard à Altdorf, Leibniz écrira une théorie de la « jurisprudence naturelle », à savoir l’invention d’une théorie des probabilités en droit. Puis il étudie à Nuremberg [3] la chimie Il entre ensuite à l’université de droit de Leipzig [4].
En 1665 : la faculté de droit lui refuse le grade de docteur en raison de son jeune âge. En 1666, il devient docteur en droit à Nuremberg, sa thèse traitant de cas juridiques embarrassants. Il refuse peu après un poste de professeur. Il s’affilie à une société alchimique.
En 1667 : il rencontre le baron Johann Christian von Boyneburg qui le fait entrer dans la pratique politique.
En 1669, il devient conseiller à la Chancellerie de l’électorat de Mayence [5], auprès du baron Johann Christian Von Boyneburg. Il réside à Mayence à l’Hôtel de Boyneburg. Il prépare le projet d’une grande réforme du droit, “Nova methodus discendae docendaeque jurisprudentiae”. Il travaille alors sur plusieurs ouvrages concernant des thèmes politiques ou scientifiques.
Il est envoyé en mission diplomatique auprès de Louis XIV en 1672. Il est chargé de le convaincre de conquérir l’Égypte, il séjournera 4 ans à Paris. Il est au centre d’un réseau d’échanges et de correspondances entre les savants de toute l’Europe. À Paris il rencontre Christian Huygens et Nicolas de Malebranche, et leurs conversations, l’amena à étudier la géométrie.
En 1673, il effectue un voyage en Angleterre et rencontre Henry Oldenburg , le secrétaire de la Royal Society [6], avec lequel il s’entretient de mathématiques. Il est élu à la Royal Society. Ses travaux sur le calcul infinitésimal l’amènent à élaborer une théorie analogue à celle de Newton. Il conçoit une machine à calculer qui permet d’effectuer les quatre opérations, et qui inspirera bien des machines à calculer des 19 et 20ème siècles. Avant de rejoindre Hanovre, il se rend à Londres étudier certains écrits d’Isaac Newton, jetant, tous les deux, les bases du calcul intégral et différentiel. Il passe également par La Haye où il rencontre Baruch Spinoza.
Privé de sa protection allemande par la mort le baron Von Boyneburg et ne pouvant se fixer à Paris où Colbert lui a refusé une pension d’ingénieur, le duc Jean Frédéric de Brunswick-Calenberg le nomme bibliothécaire du Brunswick-Lunebourg [7]. Il reste à ce poste au service de la maison de Hanovre pendant près de 40 ans. Il écrit alors la plupart de ses ouvrages philosophiques tout en s’occupant de politique. Il soutient les droits des princes allemands dans l’Empire, publie un recueil du Droit des gens. Il voyage à travers l’Europe et rencontre les plus grands savants. Dans les années 1680 à 1686, il fait de nombreux voyages dans le Harz [8] pour s’occuper de l’exploitation des mines.
En 1684, il publie dans les “Acta Eruditorum” son article sur les différentielles et en 1686 celui sur les intégrales. En 1686, il publie en français ses “Discours de métaphysique”. En 1687, il se lance dans une Histoire de la maison de Brunswick, pour lequel il parcourt l’Italie en quête de documentations. En 1691, il publie à Paris, dans le Journal des savants, un Essai de dynamique où il introduit les termes énergie et action. En 1699 il est admis à l’Académie des sciences de Paris [9].
Il retourne en Allemagne en 1700 pour persuader Frédérique 1er de Prusse de fondé une Société des sciences, future Académie de Berlin, et propose à Pierre le Grand une société semblable avec un plan d’organisation culturelle. En 1710, il publie ses “Essais de Théodicée”, résultats de discussions avec le philosophe Pierre Bayle.
En 1712, le tsar Pierre le Grand le nomme « conseiller intime de justice ». En 1714, l’Électeur de Hanovre monte sur le trône d’Angleterre devenant George 1er. Nommé conseiller privé de Pierre le Grand de Russie, il vécut deux ans à Vienne de 1712 à 1714, puis retourna à Hanovre, où il est mort dans une solitude totale le 14 novembre 1716. Seule l’Académie de Paris lui rend hommage par un éloge de Bernard Le Bouyer de Fontenelle en 1717.
Les dernières années de Leibniz sont assombries par la retentissante controverse avec Newton sur l’antériorité de l’invention du calcul infinitésimal.
Il attendra vainement des princes qu’il servit naguère une nomination d’historien de la Cour ou un appui dans sa querelle avec Newton. Il était non seulement philosophe et mathématicien, mais encore linguiste, juriste, historien, géographe, diplomate et théologien. Cette diversité du savoir se retrouve à travers les quelque 200.000 pages manuscrites conservées à la bibliothèque de Hanovre. Homme politique actif, il sera engagé dans tous les combats de son temps.
Sa fonction de bibliothécaire, qu’il exerce auprès des ducs de Hanovre et d’autres grands princes, est pour lui beaucoup plus qu’un gagne-pain ; jusqu’à sa mort il manifeste un vif intérêt pour cette activité : il écrit des textes théoriques qui feront progresser la classification, le catalogage alphabétique et la rédaction des résumés.
Esprit pacifiste et homme politique actif, il rêve de réunir les états européens, de faire l’unité des savants, de rapprocher catholiques et protestants. Il travaille d’ailleurs avec Bossuet sur une possibilité de fusion des Églises catholique et réformée.
Esprit scientifique, il croit dans le progrès des sciences non seulement pour accroître le bien- être matériel des peuples, mais aussi pour grandir l’homme en amour et en vertu.
Vulgarisateur, il souhaite ouvrir la science à tous ; il est évidemment partisan de l’emploi de la langue vernaculaire et critique l’usage du latin.
Aussi universel que Descartes, ses œuvres sont malheureusement restées inédites pendant longtemps, notamment en logique et en algèbre. Les algorithmes et notations qu’il a introduits en calcul infinitésimal ont eu beaucoup plus d’influence que ceux de Newton, et sont encore en usage aujourd’hui.
Savant universel s’occupant surtout de mathématiques et fréquentant les plus grands géomètres : il fit plusieurs découvertes importantes, entre autres celle d’une machine arithmétique et celle du calcul différentiel. Il est aussi connu comme philosophe.