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Frédéric V de Wittelsbach-Simmern dit Frédéric V du Palatinat

mardi 30 octobre 2018

Frédéric V de Wittelsbach-Simmern dit Frédéric V du Palatinat (1596-1632)

Prince électeur-Comte palatin du Rhin de 1610 à 1620-Roi de Bohême en 1619

Vaincu par les troupes impériales en 1620, il fut mis au ban de l’empire et mourut en exil.

Fils du prince électeur, comte palatin du Rhin [1] Frédéric IV et de Louise-Juliana d’Orange-Nassau fille de Guillaume 1er et de Charlotte de Bourbon dite Charlotte de Montpensier.

À la mort de son père en 1610, Frédéric devint prince électeur du Palatinat du Rhin [2] sous la tutelle de son beau-frère, le comte Jean II de Zweibrücken , et ce, jusqu’en 1614.

Le 13 février 1613, il épouse Elisabeth d’Angleterre

Il prend la tête de l’Union protestante, créée par son père pour sauvegarder les intérêts protestants au sein du Saint Empire romain germanique.

En août 1619, mécontents de leur souverain l’empereur Ferdinand II du Saint Empire, successeur de l’empereur Matthias de Bohême , les États de Bohême, à majorité protestants alors que Ferdinand est catholique, déposent celui-ci et proposent le titre à Frédéric V qui est le premier Prince Électeur de l’Empire.

D’abord réticent, celui-ci accepte finalement leur proposition. Cet acte sera un des facteurs déclenchant de la guerre de Trente Ans [3]. Il est couronné à Prague, le 4 novembre 1619 et sa femme 3 jours plus tard.

Peu de temps après, Ferdinand II prend l’offensive pour reconquérir la couronne de Bohême.

Abandonné par les puissances étrangères et l’Union Protestante, Frédéric V, avec peu de moyens financiers et humains ne parviendra pas à contenir les armées de Ferdinand et sera défait par Jean t’Serclaes comte de Tilly, à la bataille de la Montagne Blanche [4] le 8 novembre 1620, soit un an et 4 jours après son couronnement. Il en héritera du sobriquet de Winterkönig [5].

Mis au ban de l’Empire, démis de tous ses titres et dépouillé de ses possessions par décret impérial, il est contraint à l’exil, à Sedan [6], auprès de son oncle Henri de La Tour d’Auvergne duc de Bouillon entre 1620 et 1623.

Sa femme et lui, depuis leur exil de La Haye [7], ne peuvent qu’assister, impuissants, à l’occupation du Palatinat par les troupes de Maximilien 1er de Bavière , chef de la branche catholique de la maison de Wittelsbach [8], qui a reçu ses terres ainsi que sa dignité électorale en remerciement des services rendus aux Habsbourg [9] en 1623.

Après 12 ans d’exil, Frédéric V meurt à Mayence [10], le 29 novembre 1632.

Son fils Charles Louis ne retrouva son patrimoine et un titre électoral qu’après les traités de Westphalie [11] en 1648 mais il est rétrogradé et du rang de premier Électeur, au huitième et dernier rang qui est créé pour lui.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Frédéric V du Palatinat/ Portail de l’Allemagne/ Comte palatin du Rhin

Notes

[1] La dignité de comte palatin du Rhin tire son origine de la dignité plus ancienne des comtes palatins de Lotharingie. Le titre apparut à la mort de Hermann II, comte palatin de Lotharingie de la dynastie des Ezzonides ; sa veuve Adélaïde de Weimar-Orlamünde apporta alors la dignité de comte palatin en dot à son nouvel époux Henri II de Laach. L’Empereur à cette occasion s’assure d’en réduire le pouvoir, afin d’éviter l’émergence d’une dynastie rivale comme ce fut le cas avec les Ezzonides. Le titre fut assorti d’un territoire dont l’extension se modifia au cours des siècles, le Palatinat du Rhin. Les comtes palatins du Rhin étaient également les premiers électeurs du Saint Empire avec la charge d’archi-sénéchal d’Empire, d’où leur nom d’Électeur palatin. En 1214, la dignité échut à la maison de Wittelsbach en la personne de Louis 1er de Bavière à partir duquel elle devint de fait héréditaire. Cette maison transmit à plusieurs branches collatérales le titre assorti de possessions familiales.

[2] Le palatinat du Rhin, l’électorat palatin, ou encore en forme longue le comté palatin du Rhin, aussi connu sous le nom de Bas Palatinat ou de Palatinat inférieur, possession du comte palatin du Rhin, était l’un des sept plus anciens électorats du Saint Empire romain germanique. Son souverain était appelé électeur palatin. Situé de part et d’autre du Rhin, il avait pour limites : au sud, la Lorraine et l’Alsace (et comprenait le bailliage de Seltz de 1418 à 1766) ; à l’ouest et au nord, Trèves, Mayence et Liège ; de l’autre côté du Rhin, Bade et le Wurtemberg. Il avait dans sa plus grande largeur 125 km, et sa capitale était Heidelberg. Les principales autres villes étaient Mannheim et Frankenthal. Son territoire s’étendait sur les actuels länder de Bade-Wurtemberg, de Hesse, de Rhénanie-Palatinat, de Sarre et sur l’Alsace-Moselle.

[3] La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui suivit et le désir de ces derniers d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire. Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.

[4] La bataille de la Montagne Blanche se déroula le 8 novembre 1620, non loin de Prague. C’est l’une des premières et des plus importantes batailles de la guerre de Trente Ans. Elle oppose une armée commandée par Christian 1er d’Anhalt-Bernbourg pour le compte de Frédéric V, aux forces du Saint Empire placées sous les ordres de Charles Bonaventure de Longueval, comte de Bucquoy, combinées aux forces de la Ligue catholique, sous les ordres de Jean t’Serclaes, comte de Tilly qui obtiennent une victoire écrasante. Cette bataille marque la fin de la première période (période Palatine) de la guerre de Trente Ans.

[5] roi d’un hiver

[6] Sedan est une commune française située dans le département des Ardennes. La ville de Sedan se développe autour du château fort bâti par Évrard III de La Marck à partir de la fin des années 1420. Le château ne cessera d’être perfectionné et agrandi au cours des siècles suivants et en particulier par Jean Errard. Les seigneurs de La Marck sont reconnus seigneurs souverains de Sedan par le roi de France Henri II, en 1549, sous Henri-Robert de La Marck qui choisit la religion protestante. Pour prix de cette reconnaissance de souveraineté du prince sur ses terres, le prince devait au roi assistance en cas de guerre, ne pas prendre parti contre ses intérêts et lui ouvrir les places fortes s’il en faisait la demande. En échange le roi lui accordait sa protection et payait une partie des fortifications. Pendant les guerres de Religion, de nombreux protestants sont accueillis dans la Principauté de Sedan, intellectuels, avocats, artisans, ils sont la source de la prospérité de la ville. L’académie de Sedan attire professeurs et élèves. Le Prince de Sedan bat sa monnaie, contrôle une manufacture d’armes. En 1611, Jean Jannon, graveur de caractères et imprimeur-éditeur, est en activité à Sedan. Bernard Palissy invente le procédé de fabrication de ses émaux à Sedan. Les horlogers Forfaict participent à cette richesse. La dentelle point de Sedan est alors très recherchée. Henri de La Tour d’Auvergne devient duc de Bouillon en épousant, en 1591, la dernière héritière des La Marck, Charlotte de La Marck. Prince bâtisseur, il développe la ville et les fortifications urbaines. La principauté est rattachée à la France le 29 septembre 1642, après la bataille de la Marfée puis la prise de la ville par le Roi le 1er août 1641, après quelques jours de siège. Puis vint le complot de Cinq-Mars contre Richelieu. En effet, le prince Frédéric Maurice de La Tour d’Auvergne-Bouillon a participé à ce complot. Il obtient la vie sauve en échange de la Principauté. Abraham de Fabert d’Esternay est gouverneur de Sedan de 1642 à 1662.

[7] La Haye a été fondée en 1248 par Guillaume II, comte de Hollande et roi d’Allemagne, puis du Saint Empire romain germanique. À cette date il a ordonné la construction d’un château dans une forêt près de la mer en Hollande, dans lequel il avait l’intention de s’installer après son couronnement. Guillaume II mourut dans une bataille avant celui-ci, stoppant ainsi la construction avant la fin. Aujourd’hui le château est appelé le « Ridderzaal » (littéralement : « salle des Chevaliers ») et est encore utilisé pour des événements politiques. Par la suite, La Haye a été le centre administratif des comtes de Hollande. De puissantes villes hollandaises comme Leyde, Delft et Dordrecht s’accordèrent pour choisir la petite et peu importante ville de La Haye comme leur centre administratif. Cette situation n’a jamais été remise en cause, ce qui fait aujourd’hui de La Haye le siège du gouvernement, mais pas la capitale officielle des Pays-Bas qui est Amsterdam.

[8] La Maison de Wittelsbach est une famille souveraine d’Allemagne occidentale, l’une des plus anciennes et des plus puissantes du Saint Empire romain germanique. Elle a régné en particulier sur la Bavière et sur le Palatinat, et a donné des souverains au Saint Empire, à la Suède et à la Grèce.

[9] La maison de Habsbourg ou maison d’Autriche est une importante Maison souveraine d’Europe connue entre autres pour avoir fourni tous les empereurs du Saint Empire romain germanique entre 1452 et 1740, ainsi qu’une importante lignée de souverains d’Espagne et de l’empire d’Autriche, puis de la double monarchie austro-hongroise. La dynastie a pris le nom de « Maison de Habsbourg-Lorraine » depuis 1780.

[10] Mayence fut, de 1619 à 1918, une forteresse et une ville de garnison. La présence des militaires et les fortifications étendues ont fortement marqué la vie des citoyens mayençais. En raison de sa position stratégiquement favorable, Mayence a joué un grand rôle dans le passé : d’un côté à l’autre de la frontière, on l’appelait le boulevard de la France ou das Bollwerk Deutschlands. La citadelle, une place forte érigée vers l’an 1619, fut transformée au cours des siècles en une véritable forteresse par les archevêques de Mayence. En particulier, Mayence fut successivement forteresse fédérale puis forteresse impériale. Plusieurs casernes et ouvrages de fortification subsistent encore aujourd’hui en ville. De nombreux noms de rue renvoient au passé de ville-forteresse. La citadelle de Mayence, principal vestige de la forteresse, est considérée comme un des édifices historiques importants de la métropole rhénane.

[11] Les traités de Westphalie (ou Paix de Westphalie) conclurent la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-vingts ans le 24 octobre 1648. Ils sont à la base du « système westphalien », expression utilisée a posteriori pour désigner le système international spécifique mis en place, de façon durable, par ces traités. Catholiques et protestants ayant refusé de se rencontrer, les négociations se tinrent à partir de décembre 1644 à Münster pour les premiers et à partir de 1645 à Osnabrück pour les seconds. Cette solution qui avait été proposée par la Suède est préférée à l’alternative française qui suggérait Hambourg et Cologne. Les pourparlers de Münster opposaient les Provinces-Unies (les Pays-Bas) à l’Espagne et la France au Saint Empire romain germanique. Ceux d’Osnabrück, la Suède à l’Empire. Les principaux bénéficiaires furent la Suède, les Pays-Bas et la France. Côté français, la diplomatie engagée par Mazarin fut décisive.