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L’histoire pour le plaisir

John Berkeley

dimanche 26 mai 2024, par lucien jallamion

John Berkeley (1602-1678)

1er baron Berkeley de Stratton

Homme d’affaires et ami du roi d’Angleterre qui bénéficia de dons de terre importants lors de la restauration britannique [1]. Il devint gouverneur d’Exeter [2] et général des forces de Charles 1er dans le Devon [3].

Cinquième fils de sir Maurice Berkeley, et frère de William Berkeley , gouverneur de la Virginie [4]. En 1637, il est ambassadeur royal en Suède.

Commandant de l’armée anglaise en 1638, contre les troupes écossaises, il est fait chevalier par Charles 1er d’Angleterre.

Partisan du roi lors de la Première Révolution anglaise, il est nommé gouverneur d’Exeter et général des armées du Devon. La défaite des forces royalistes l’oblige alors à s’exiler à Paris.

Il participe ainsi à l’évasion de la famille royale en 1652 et tient le premier rang de la cour du duc d’York [5]. Le 19 mai 1658, il est élevé au rang de pair d’Angleterre avec le titre de baron Berkeley de Startton, dans le Somerset [6].

À la restauration en 1660, il est membre du Conseil Privé du roi [7] et Lord lieutenant d’Irlande [8] entre 1670 et 1672. Il devint copropriétaire de la colonie de New Jersey [9] de 1664 à 1674, mais il décida finalement de vendre une partie de ses parts à un groupe de Quakers [10]. Il fut aussi l’un des 8 Lord propriétaires de Caroline [11].

Il fait partie des signataires de la Concession and Agreement, texte proclamant la liberté de culte et de religion en Amérique.

En 1675, il est nommé Ambassadeur Extraordinaire à Versailles.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de D. W. Hayton, « Berkeley, John, first Baron Berkeley of Stratton (bap. 1607, d. 1678) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.

Notes

[1] La Restauration Stuart est un épisode de l’histoire des îles Britanniques qui débute en 1660 lorsque la monarchie de Maison Stuart fut restaurée sous le règne de Charles II, après la Première révolution anglaise et l’interrègne anglais, et s’achève en 1688 avec la Glorieuse Révolution. Le terme de « Restauration » peut désigner les événements ayant mené au retour du roi, mais aussi la période couvrant les règnes de Charles II et Jacques II. La restauration de la monarchie Stuart en 1660, après les guerres des Trois Royaumes et une décennie d’exercice du pouvoir par le parlement protestant et son dirigeant Oliver Cromwell, est une période importante de l’histoire britannique car elle correspond à l’expansion de l’empire colonial des Amériques, où s’étaient réfugiés de nombreux partisans du roi Charles II, dont le père Charles Ier avait été décapité le 30 janvier 1649 à Whitehall près de Westminster.

[2] Exeter est le chef-lieu du comté de Devon, Angleterre, Royaume-Uni. La ville est située au nord-est de Plymouth.

[3] Le Devon est un comté du sud-ouest de l’Angleterre, encadré par les Cornouailles à l’ouest et le Dorset et le Somerset à l’est. C’est le quatrième plus grand comté d’Angleterre.

[4] La colonie de Virginie est une colonie britannique d’Amérique du Nord qui existe du 16ème siècle jusqu’à la révolution américaine. La colonie de Virginie est ainsi baptisée en l’honneur de la reine Élisabeth 1ère d’Angleterre (surnommée « La reine vierge »). Après la première révolution anglaise, au milieu du 17ème siècle, la colonie de Virginie est surnommée The Old Dominion (« l’ancien dominion ») par le roi Charles II en raison de son apparente loyauté à la couronne lors de la période dite du Commonwealth d’Angleterre. Après son indépendance du royaume de Grande-Bretagne, à la fin du 18ème siècle, la partie sud-est de la colonie de Virginie devient le Commonwealth de Virginie, l’un des 13 États originels des États-Unis, adoptant officiellement le surnom de Old Dominion. Après la formation des États-Unis, le territoire de la colonie de Virginie donne naissance aux États de Virginie-Occidentale, Kentucky, Indiana et Illinois, ainsi qu’à une partie de l’Ohio.

[5] Duc d’York est un titre de noblesse de la pairie du Royaume-Uni associé à la ville d’York. Depuis le 15ème siècle, il est généralement attribué au deuxième fils du monarque britannique.

[6] Le comté du Somerset en Angleterre du Sud-ouest est limité au nord par la ville de Bristol et le Gloucestershire, le Wiltshire à l’est, le Dorset au sud-est et le Devon au sud-ouest. Il est en partie délimité au nord et à l’ouest par le canal de Bristol et l’estuaire du Severn. Sa frontière traditionnelle du nord est constituée par la rivière Avon mais la limite administrative a glissé vers le sud avec la création et l’expansion de la ville de Bristol et, plus tard, le comté d’Avon.

[7] Le Très Honorable Conseil privé de Sa Majesté ou, plus généralement, le Conseil privé, est l’organe légalement chargé de conseiller le monarque du Royaume-Uni.

[8] Le lord-lieutenant d’Irlande (vice-roi d’Irlande, en anglais Lord Lieutenant of Ireland), également nommé Judiciar (français : justicier) durant le haut Moyen Âge, puis Lord Deputy d’Irlande jusqu’au 17ème siècle, était le représentant du roi et le chef de l’exécutif irlandais durant les périodes de la seigneurie d’Irlande (1171-1541), du royaume d’Irlande (1541-1800) et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (1801-1922). Alors même qu’il dirigeait l’exécutif du royaume d’Irlande théoriquement indépendant, le Judiciar, Lord Deputy ou Lord Lieutenant était à la fois l’agent et le représentant du roi ou de la reine d’Angleterre (jusqu’en 1707), du roi ou de la reine de Grande-Bretagne (1707-1800) mais n’était jamais responsable devant le parlement ou le peuple irlandais. La fonction, sous ses diverses appellations, était en général désignée par le terme de vice-roi. Bien que quelques Lord Deputy d’Irlande aient été des nobles irlandais au Moyen Âge, à de rares exceptions, seuls des nobles anglais ou britanniques furent ensuite nommés à ce poste.

[9] Le New Jersey est un État du Nord-Est des États-Unis, bordé à l’ouest par la Pennsylvanie et le Delaware, au nord par l’État de New York et à l’est et au sud-est par l’océan Atlantique. L’État du New Jersey comprend les banlieues ouest et sud de la ville de New York. Sa capitale est Trenton et sa ville la plus peuplée est Newark, il est l’un des plus petits États du pays mais aussi le plus densément peuplé.

[10] La Société religieuse des Amis est un mouvement religieux fondé en Angleterre au 17ème siècle par des dissidents de l’Église anglicane. Les membres de ce mouvement sont communément connus sous le nom de quakers mais ils se nomment entre eux « Amis » et « Amies ». Le mouvement est souvent nommé simplement Société des Amis. Le surnom de « quaker » apparaît le plus souvent dans la dénomination officielle, sous la forme Société religieuse des Amis (quakers). Les historiens s’accordent à désigner George Fox comme le principal fondateur ou le plus important meneur des débuts du mouvement. Originaire d’Angleterre, le mouvement s’est d’abord répandu dans les pays de colonisation anglaise.

[11] Les huit lords propriétaires de Caroline ont bénéficié de la charte de 1663 signée par le Roi d’Angleterre Charles II d’Angleterre avec huit grands du Royaume, leur accordant le titre de Lords Proprietor de toutes les terres du Nouveau Monde, en partant de la limite sud de la colonie de Virginie de 36 degrés nord à 31 degrés nord (le long de l’actuel Géorgie). Fondement de l’histoire de la Caroline, cette charte leur permettait de louer leur terres pour en tirer un revenu. Pour le roi, en pleine restauration britannique, c’était aussi le moyen de freiner l’expansion vers le sud de colons venant de Nouvelle-Angleterre, colonie avec laquelle la royauté était en froid. La charte a permis à des colons venus de fiefs royalistes comme la Barbade d’accéder aux meilleurs sites, comme la colonie du Cape Fear puis la colonie de Charleston. Les huit bénéficiaires étaient remerciés par le roi de leur soutien actif pendant la guerre civile qui a mené à la Première Révolution anglaise, la plupart d’entre eux ayant organisé en exil le soutien à la royauté déchue. L’un d’eux, George Monck, était un officier supérieur de l’armée ennemie mais qui a fini par se rallier au roi pour permettre la restauration anglaise en 1660.