Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 17ème siècle > Giovanni Monaldeschi ou Giovanni Rinaldo Monaldeschi della Cervara dit le (...)

Giovanni Monaldeschi ou Giovanni Rinaldo Monaldeschi della Cervara dit le marquis Monaldeschi

jeudi 19 août 2021, par lucien jallamion

Giovanni Monaldeschi ou Giovanni Rinaldo Monaldeschi della Cervara dit le marquis Monaldeschi (1626-1657)

Aristocrate italien, favori de la reine Christine de Suède. Il est mis à mort sur l’ordre de la reine lors de son séjour au château de Fontainebleau [1].

Né à Torre Alfina près d’Acquapendente [2], dans la province de Viterbe [3], Giovanni est le fils naturel du marquis Giovanni Rinaldo Monaldeschi della Cervara, premier du nom, et lié à la famille des Monaldeschi [4].

En 1652, il se rend en Suède, à l’invitation du comte Magnus Gabriel De la Gardie avec lequel il semble apparenté. Le comte est alors le favori de la reine Christine de Suède, mais bientôt, celle-ci le remplace à ses côtés par le jeune Giovanni.

Monaldeschi est ensuite employé à plusieurs missions diplomatiques, dont une en Pologne, en tant qu’envoyé du royaume de Suède, ainsi qu’auprès de divers princes italiens et peut-être du pape.

La reine abdique, se convertit au catholicisme, et choisit de s’installer finalement à Rome ; elle emmène Monaldeschi, le nomme grand écuyer [5] et lui confie diverses missions d’ordre diplomatique. Le 8 septembre 1656, la reine est à Paris, s’entretient avec le cardinal Mazarin. En octobre 1657, elle est de nouveau en France, et le cardinal lui permet de s’installer au château de Fontainebleau où elle arrive le 10.

Depuis la fin 1656, Monaldeschi entretenait une relation amoureuse avec une française restée à ce jour mystérieuse, mais avec laquelle le marquis décide finalement de rompre. Pour se venger, la dame fait parvenir les lettres du marquis à la reine. Celle-ci a de fait noué une nouvelle relation amoureuse en la personne du capitaine de sa garde personnelle, Ludovico Santinelli, comte de Pesaro, danseur, acrobate et frère de l’alchimiste Francesco Maria Santinelli , marquis de San Sebastiano. Se sentant en défaveur au milieu d’intrigues, Monaldeschi se retrouve dans une position très fragile.

En effet, tout porte à croire que Monaldeschi, souhaitant regagner les faveurs de la reine, tente de salir la réputation de son rival Ludovico Santinelli en faisant croire que celui-ci écrit des lettres diffamantes sur la souveraine. Ludovico parvient à prouver sa bonne foi et la reine, qui possède par ailleurs les fausses lettres de Monaldeschi, décide de faire exécuter celui-ci.

Le 10 novembre 1657, entourée de trois de ses gardes, la reine confronte Monaldeschi dans la Galerie des Cerfs du château de Fontainebleau. Elle ne lui laisse aucun choix, lui dit de se préparer à mourir et de confesser ses crimes. L’un des aumôniers de la reine, le père Le Bel, convoqué, tente de raisonner la reine, échoue, puis vient confesser Monaldeschi qui finit par avouer ses fautes ; Le Bel assiste alors à la mise à mort du marquis.

C’est par le témoignage de ce prêtre que l’on connaît le déroulement exact des faits. Le marquis reçoit plusieurs coups d’épées et meurt vers trois heures de l’après-midi. Deux heures plus tard, Le Bel le fait enterrer dans l’église Saint-Pierre d’Avon [6], où une plaque commémorative a depuis été apposée ; il existe également au sol une pierre tombale marquée à son nom.

Cette affaire embarrasse le jeune Louis XIV et Mazarin, mais la cour ménage l’ex-reine de Suède. Un conseil de Mazarin persuade la reine de renvoyer Santinelli, et de donner une version arrangée des faits : on fait passer Monaldeschi pour un traître à la solde de l’Espagne et son exécution pour un service rendu à la reine par ses gens. Le 24 février 1658, elle est reçue froidement à la cour.

Toutefois la cour de France est soulagée de son départ pour l’Italie, sans doute négocié par le biais de l’ambassadeur Pierre Chanut . Le 15 mai 1658 elle est de nouveau à Rome, mais elle a perdu de sa popularité, et le pape refuse de la recevoir.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Giovanni Monaldeschi/ Portail de la Suède/ Portail du 17ème siècle Catégories : Marquis italien/ Diplomate italien

Notes

[1] Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Haut lieu de l’histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III.

[2] Acquapendente est une commune italienne, située dans la province de Viterbe, dans la région Latium, en Italie centrale.

[3] Viterbe (en italien, Viterbo), chef-lieu de la province de même nom dans le Latium en Italie. Viterbe fut rattachée aux États pontificaux, mais ce statut devait être continuellement contesté par les empereurs. Tout au long de la période pendant laquelle les papes furent en conflit avec les patriciens romains, à commencer par le pontificat de Eugène III, Viterbe devint leur résidence favorite.

[4] Les Monaldeschi ont été l’une des familles nobles les plus puissantes d’Orvieto, en province de Terni (Ombrie - Italie centrale), membres des Guelfes qui lutta à coup d’assassinats et de violence contre les Gibelins Filippeschi pour le contrôle de la commune d’Orvieto et les châteaux de l’Ombrie. Une branche en particulier, les Monaldeschi della Cervara, domine la vie politique d’Orvieto, pour résister aux papes des 13ème et 15ème siècles. Le bastion central dans le réseau des châteaux a été Monaldeschi Torre Alfina, où la tour centrale est traditionnellement liée à Desiderius, le dernier roi des Lombards. Mis à part une brève période 1314/1316 qui vit la domination de la famille Filippeschi, Torre Alfina a été le cœur symbolique du pouvoir des Montaldeschi.

[5] L’écuyer est, à l’origine, un gentilhomme ou un anobli qui accompagne un chevalier et porte son écu. De là, écuyer a été employé comme titre pour un jeune homme qui se prépare à devenir chevalier par adoubement. Le terme est ensuite devenu, à l’époque moderne, un rang détenu par tous les nobles non armés chevaliers

[6] L’église Saint-Pierre est une église catholique du 11ème siècle, située à Avon, en France. Il s’agit de l’un plus vieux édifices de toute la région.