Pietro Tomacelli dit Boniface IX (vers 1355-1404)
203ème pape de l’Église catholique du 2 novembre 1389 au 1er octobre 1404
Pendant son règne, les antipapes Clément VII et Benoît XIII continuèrent à tenir une cour papale à Avignon [1] sous la protection de la monarchie française.
Pietro Tomaselli venait d’une ancienne famille baronniale de Naples [2] mais appauvrie.
À défaut d’être un théologien entraîné ou habile dans les relations avec la Curie [3], il a su être plein de tact et prudent dans une période difficile. L’Allemagne, l’Angleterre, la Hongrie, la Pologne et la plus grande partie de l’Italie l’acceptèrent comme pape. Le jour avant son élection, l’antipape Clément VII couronna un prince français, Louis II d’Anjou, roi de Naples [4].
Boniface IX soutint lui son rival, le jeune Ladislas 1er de Naples . Ce dernier était l’héritier de droit de Charles III de Naples assassiné en 1386 et de Margaret de Durazzo, descendante d’une famille qui avait traditionnellement soutenu les papes dans leurs querelles romaines contre le parti anti-impérial de la cité. Boniface IX fit couronner Ladislas roi de Naples à Gaete [5] le 29 mai 1390 et travailla avec lui à l’expulsion des forces angevines du sud de l’Italie.
Durant son règne, Boniface IX réussit finalement à supprimer l’indépendance de la Commune de Rome et à y établir son pouvoir temporel, bien que, pour y parvenir, il dû non seulement fortifier le Château Saint-Ange [6], mais également tous les ponts et fut obligé de résider durant de nombreuses années à Assise [7] ou à Pérouse [8]. Il prit également le port d’Ostie [9] à son Cardinal-évêque [10]. Il reprit également progressivement le contrôle des châteaux et des villes des États pontificaux. Il leur donna la forme qu’ils auront au cours du 15ème siècle.
Le 20 mai 1394 il vendit, contre rétribution, la principauté de Masséran [11] à Ludovico Fieschi .
Clément VII mourut à Avignon le 16 septembre 1394, mais les cardinaux français élurent rapidement un successeur : le cardinal Pedro de Luna, qui prit le nom d’antipape Benoît XIII. Durant les quelques années qui suivirent, Boniface IX fut poussé à abdiquer, même par ses plus proches alliés, le roi Richard II d’Angleterre, la Diète de Francfort en 1397 et l’empereur Venceslas de Luxembourg . Il refusa, tout comme il refusa la tenue d’un concile œcuménique qui était pourtant considéré comme le seul moyen de mettre fin au Grand Schisme.
Deux Années saintes furent célébrées à Rome durant le règne de Boniface IX. La première, en 1390, avait été décidée par son prédécesseur, le pape Urbain VI, et connut un fort afflux de pèlerins allemands, hongrois, polonais, bohémiens et anglais. Plusieurs villes allemandes obtinrent les privilèges de l’Année sainte, comme étaient nommées les indulgences.
L’année sainte de 1400 causa à nouveau un fort afflux de pèlerins à Rome, notamment de France, alors même qu’il y régnait une épidémie de peste désastreuse. Le pape demeura dans la ville.
Durant la deuxième partie de l’année 1399, un nouveau mouvement de flagellants [12], les pénitents blancs, se développa en Provence, moins d’un siècle après l’extermination des Albigeois [13], et se répandit en Espagne et dans le nord de l’Italie. Cela rappelait les processions massives des flagellants de l’époque de la peste noire, en 1348 et 1349. Ils se rendaient en processions de ville en ville, habillés en blanc, portant une croix rouge dans leurs dos et suivant en meneur qui portait une grande croix.
Les rumeurs de l’imminence du Jugement dernier et les témoignages de visions de la Vierge Marie abondèrent. Boniface IX et la curie soutinrent un temps ce mouvement lorsqu’il s’approchait de Rome, mais lorsqu’il y arriva, Boniface IX fit pendre leur chef et les flagellants se dispersèrent rapidement.
En Angleterre, les prêches anti-pontificale de John Wyclif aidaient l’opposition du roi et du haut clergé à l’habitude de Boniface IX d’attribuer des bénéfices anglais, lorsqu’ils devenaient vacants, à ses favoris à la Curie. Le pape avait en effet introduit une nouvelle forme de revenu, l’annates perpetuæ [14]. Afin de s’opposer à cette pratique, le Parlement anglais confirma et étendit les droits du roi, lui donnant un droit de veto sur ses nominations en Angleterre.
Boniface IX dû céder face à l’unité anglaise et satisfaire aux exigences du roi.
En 1398 et 1399, Boniface IX appela l’Europe chrétienne à soutenir l’empereur byzantin Manuel II Paléologue, menacé à Constantinople [15] par le sultan Bayezid 1er. L’enthousiasme pour une nouvelle croisade fut très restreint.
En Allemagne, les Princes Électeurs se réunirent à Rhense le 20 août 1400 pour déposer Venceslas 1er et choisirent à sa place Robert 1er du Saint Empire, duc de Bavière [16] et Comte palatin du Rhin [17]. En 1403, Boniface IX approuva la déposition de Venceslas et reconnut Robert.
Notons par ailleurs que Boniface IX canonisa Brigitte de Suède en 1391, qu’il fonda les universités de Ferrare [18] la même année et de Fermo [19] en 1398. En 1392, il confirma également celle d’Erfurt [20], en Allemagne. Il mourut en 1404 après une brève maladie.
Notes
[1] La Papauté d’Avignon désigne la résidence du pape en Avignon (France). Cette résidence, qui déroge à la résidence historique de Rome (Italie) depuis saint Pierre, se divise en deux grandes périodes consécutives : La première, de 1309 à 1378, celle de la papauté d’Avignon proprement dite, correspond à une époque où le pape, toujours reconnu unique chef de l’Église catholique, et sa cour se trouvent installés dans la ville d’Avignon au lieu de Rome. La seconde, de 1378 à 1418, coïncide avec le Grand schisme d’Occident où deux papes rivaux (et même trois si l’on considère l’éphémère pape de Pise) prétendent régner sur la chrétienté, l’un installé à Rome et l’autre en Avignon.
[2] Naples est une ville d’Italie, chef-lieu de la région de Campanie. L’histoire de Naples s’étend sur plus de 28 siècles. Sous le nom de Parthénope, elle fut fondée durant l’Antiquité par la cité voisine de Cumes. Elle s’étend ensuite rapidement jusqu’à devenir un des principaux centres commerciaux, culturels, philosophiques et politiques de la Grande-Grèce puis de l’Empire romain. Après avoir été brièvement dépendante de l’Empire byzantin, elle devient autonome au sein du duché de Naples. Dès le 13ème siècle et pour ensuite plus de 600 ans, elle devient successivement la capitale du royaume de Naples puis du royaume des Deux-Siciles. Elle reste alors un des principaux centres de développement économiques et technologiques d’Europe jusqu’à son annexion au royaume d’Italie en 1860, date à laquelle elle entame un relatif déclin socio-économique.
[3] La curie romaine est l’ensemble des dicastères et autres organismes du Saint-siège qui assistent le pape dans sa mission de pasteur suprême de l’Église catholique. « La Curie romaine dont le Pontife suprême se sert habituellement pour traiter les affaires de l’Église tout entière, et qui accomplit sa fonction en son nom et sous son autorité pour le bien et le service des Églises, comprend la Secrétairerie d’État ou Secrétariat du Pape, le Conseil pour les affaires publiques de l’Église, les Congrégations, Tribunaux et autres Instituts ; leur constitution et compétence sont définies par la loi particulière ».
[4] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.
[5] Gaeta ou Gaëte est une commune de la province de Latina dans le Latium en Italie. Au début du Moyen Âge, après l’invasion des Lombards, Gaeta est restée sous la souveraineté de l’Empire byzantin. Dans les années suivantes, et à l’instar d’Amalfi, Sorrente et Naples, il semblerait que Gaeta se soit constituée en port pratiquement indépendant et qu’elle ait continué un commerce prospère avec le Levant. Son histoire, cependant, est plutôt obscure jusque vers 830, date à laquelle la ville devient une seigneurie dominée par des hypati, ou consuls : le premier d’entre eux fut Constantin (839-866) puis Marin et Docibile 1er (867-906). Le plus grand fut Jean 1er (906-933) qui écrasa les Sarrasins au Garigliano en 915, gagnant l’honneur de patricius de l’empereur Constantin VII de Byzance. Au 11ème siècle, le duché tombe entre les mains des comtes normands d’Aversa, devenus princes de Capoue, et Gaeta est définitivement annexée à leur royaume par Roger de Sicile en 1135. La cité continue toutefois de battre sa propre monnaie jusqu’en 1229.
[6] Le château Saint-Ange est un monument romain, situé sur la rive droite du Tibre, face au pons Ælius (actuel pont Saint-Ange), à Rome, non loin du Vatican. Décidé par l’empereur Hadrien en 125 pour être son mausolée, le bâtiment se veut le pendant du tombeau d’Auguste : celui-ci est situé au nord du Champ de Mars (Rome), sur la rive gauche du Tibre, alors que le mausolée d’Hadrien se place sur la rive droite, en face du Champ de Mars. En outre, l’allure générale des deux édifices est similaire. Il est achevé par Antonin le Pieux en 139. Le château, une rotonde massive en travertin, est surmonté d’un quadrige de bronze mené par l’empereur Hadrien figuré en soleil et d’un bosquet d’arbres funéraires. Les cendres d’Hadrien y sont déposées en 139. Caracalla est le dernier empereur à s’y faire ensevelir. Très vite, le bâtiment est détourné de ses fins funéraires pour devenir militaire. Il est intégré à la muraille aurélienne en 403, en tant que bastion avancé. Quand le roi ostrogoth Vitigès attaque Rome en 537, les soldats défendant le castellum se servent des statues de bronze qui le décorent comme projectiles. En 546, le roi ostrogoth Totila s’empare de Rome et inclut l’édifice dans une structure fortifiée protégeant la rive droite. Le quartier prend ainsi le nom de Borgo. Au début de l’époque chrétienne, le quartier du Borgo jouit de sa localisation à proximité du Vatican : les pèlerins affluant, des structures se mettent en place pour les accueillir. Cependant, en 846, les Sarrasins font une incursion soudaine dans la ville, pillent la basilique Saint-Pierre et dévastent le Borgo. Pour le protéger, Léon IV le relie par une muraille au château. La zone ainsi délimitée forme la « cité léonine ».
[7] Assise est une ville italienne, située dans la province de Pérouse en Ombrie. Assise est surtout célèbre pour son apogée médiéval et pour être le lieu de naissance et de mort de Francesco Bernardone, plus connu sous le nom de François d’Assise, un des plus grands saints de l’Église catholique romaine.
[8] Pérouse, en italien Perugia, est une ville italienne, chef-lieu de la province de même nom et capitale de la Région Ombrie. Pérouse se situe sur une acropole collinaire d’une altitude moyenne de 493 m autour de laquelle se développe le centre historique qui est en grande partie entourée par les murs étrusques et médiévaux. Au 9ème siècle elle devient une propriété des papes avec l’accord de Charlemagne et de Louis le Pieux. La cité continue toutefois pendant des siècles à mener une vie indépendante, guerroyant contre les cités et territoires voisins de Foligno, Assise, Spolète, Todi, Montepulciano... Les papes ont parfois trouvé asile dans les murs de Pérouse. L’administration papale y a aussi organisé les conclaves qui ont élu Honorius III en 1216, Honorius IV en 1285, Célestin V en 1294 et Clément V en 1305. Cependant Pérouse se montra toujours réticent à l’égard des papes. Ainsi, lors de la rébellion de Rienzo en 1347, la cité ombrienne envoya dix ambassadeurs au tribun romain et résista vigoureusement aux légats du pape venus la soumettre.
[9] Par le port d’Ostie, transitaient les marchandises nécessaires à la population romaine, qui comptait le million d’habitants sous l’Empire au 2ème siècle. Ostie compta jusqu’à 50.000 habitants : armateurs, marchands, artisans, fonctionnaires, marins...
[10] Un cardinal-évêque est un cardinal titulaire d’un diocèse suburbicaire. Même si, à l’époque moderne, la plupart des cardinaux sont aussi évêques, le titre réfère uniquement à ceux qui se voient attribuer l’un des sept diocèses suburbicaires situés autour de celui de Rome. À l’époque mais jadis un évêque pouvait être créé directement cardinal-évêque.
[11] Masserano ou Masséran est une commune italienne de la province de Biella dans la région Piémont en Italie. Elle fut la capitale de la principauté de Masseran qui renfermait le marquisat de Crèvecœur. La principauté de Masséran était une contrée enclavée dans le Piémont, vers les frontières du Milanais, entre les territoires de Bielle et de Verceil. Ce territoire appartenait à l’évêque de Verceil, que le pape Boniface IX céda contre rétribution, le 20 mai 1394, au cardinal Louis de Fiesque, administrateur de cet évêché, et à son frère Antoine de Fiesque. Les descendants de ce dernier le possédèrent jusque Louis de Fiesque qui fit épouser Béatrix, sa fille unique, à Philbert Ferreri de Bielle qui par ce mariage hérita du petit pays de Masséran, par la suite érigé en principauté.
[12] Les Flagellants étaient des groupes ambulants de fidèles qui se donnaient la discipline collectivement en public. Leur mouvement atteignit son apogée durant le 13ème siècle et le 14ème siècle en Europe occidentale. Ceux qui y prenaient part pensaient que la pratique de la flagellation leur permettrait d’expier leurs péchés, atteignant ainsi la perfection, de manière à être acceptés au royaume des cieux après l’Apocalypse. Ils allaient en procession par les villes, nus jusqu’à la ceinture et armés d’un fouet dont ils se flagellaient publiquement, en chantant des cantiques, pour expier leurs péchés.
[13] Le catharisme est l’appellation contemporaine d’un mouvement religieux chrétien médiéval européen en dissidence vis-à-vis de l’Église romaine, trouvant un écho particulier dans le Midi de la France.
[14] qui attribuait au pape la moitié du revenu engrangé lors de la première année de tout bénéfice attribué au sein de la curie
[15] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.
[16] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.
[17] La dignité de comte palatin du Rhin tire son origine de la dignité plus ancienne des comtes palatins de Lotharingie. Le titre apparut à la mort de Hermann II, comte palatin de Lotharingie de la dynastie des Ezzonides ; sa veuve Adélaïde de Weimar-Orlamünde apporta alors la dignité de comte palatin en dot à son nouvel époux Henri II de Laach. L’Empereur à cette occasion s’assure d’en réduire le pouvoir, afin d’éviter l’émergence d’une dynastie rivale comme ce fut le cas avec les Ezzonides. Le titre fut assorti d’un territoire dont l’extension se modifia au cours des siècles, le Palatinat du Rhin. Les comtes palatins du Rhin étaient également les premiers électeurs du Saint Empire avec la charge d’archi-sénéchal d’Empire, d’où leur nom d’Électeur palatin. En 1214, la dignité échut à la maison de Wittelsbach en la personne de Louis 1er de Bavière à partir duquel elle devint de fait héréditaire. Cette maison transmit à plusieurs branches collatérales le titre assorti de possessions familiales.
[18] Ferrare est une ville italienne de la province de Ferrare en Émilie-Romagne. Située dans le delta du Pô sur le bras nommé Pô de Volano, la cité actuelle remonte au 14ème siècle, alors qu’elle était gouvernée par la famille d’Este. Sans héritier mâle, en 1597 Ferrare fut déclarée fief vacant par le pape Clément VIII. Par la Dévolution de 1598, la ville et son territoire, abandonnés par les Este passent sous le contrôle politique et administratif direct du Saint-Siège jusqu’à son intégration dans le Royaume de Sardaigne en 1859.
[19] Fermo est une ville italienne. La ville de Fermo est située sur les pentes du mont Sabulo (altitude 319 m). La cité, dominée par la tour de la cathédrale dédiée à S. Maria Assunta, est à 6 km de Porto San Giorgio, 68 km de Ascoli Piceno et 67 km d’Ancône. La ville aujourd’hui est divisée en deux parties : la partie ancienne, qui s’est développée autour du sommet du mont Sabulo, est restée intacte à travers les siècles et garde son magnifique caractère médiéval.
[20] L’université d’Erfurt, fondée en 1392, est l’une des plus anciennes universités d’Allemagne et la troisième du pays par sa taille. Cette université a été créée par décret du pape Urbain VI en date du 4 mai 1389 et ouvrit officiellement au cours de la deuxième semaine après la Pâques de 1392. Le décret, déjà rédigé en 1379 par le pape Clément VII à la demande des bourgeois d’Erfurt n’a jamais été confirmé par acte de fondation par suite du Grand Schisme d’Occident, mais les chercheurs estiment qu’il s’agit bien là de l’année à retenir, ce qui fait d’Erfurt la plus ancienne université d’Allemagne avant Heidelberg (1385) et Cologne (1388).