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John Wyclif ou Wycliffe

mercredi 13 janvier 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 4 août 2012).

John Wyclif ou Wycliffe (1320-1384)

Réformateur religieux Anglais

John Wyclif ou Wycliffe Réformateur religieux Anglais

Il est né dans le Yorkshire [1] et fit ses études à Oxford [2]. Contemporain du Grand Schisme [3], Wyclif donna une justification doctrinale à l’indignation que partageait la plupart des Anglais de son époque devant la décadence de l’église. En 1374, le Roi Edouard III l’a nommé recteur de Lutterworth.

Dans ses premiers traités “Detarminatio quaedam de domino” vers 1374 et “De civili domino” en 1376, le maître d’Oxford attaquait les prétentions pontificales à la puissance temporelle et demandait la confiscation des biens de l’Eglise, la propriété mettant les clercs en état de péché.

Le 19 février 1377, il est convoqué par l’évêque de Londres, Guillaume Courtenay, pour présenter sa doctrine. L’interrogatoire se termine lorsque Jean de Gand, qui avait accompagné Wyclif, se trouve mêlé à une bousculade avec l’évêque et son entourage. Le 22 mai 1377, Grégoire XI condamna les 18 propositions de Wyclif, mais celui-ci, qui jouissait de la protection de Jean de Gand et du pouvoir politique, pouvait se permettre de braver les autorités religieuses.

Après le début du Grand Schisme en 1378, ses attaques redoublèrent de vigueur. Il publie “De officio regis, De veritate scripturæ” en 1378, “De potestate papæ” en 1379. Pendant l’année 1378, Wyclif et ses amis d’Oxford entreprennent la traduction en anglais de la Vulgate [4], bravant par là l’interdit de l’Église. En 1379, Wyclif répudie la doctrine de la transsubstantiation. Cette prise de position audacieuse suscite une telle réprobation que Jean de Gand lui retire son soutien.

Wyclif envoie à partir de 1380 ses disciples, appelés les pauvres prêcheurs, dans les campagnes pour qu’ils fassent connaître ses thèses religieuses égalitaristes.

Les prêcheurs trouvent une large audience et on accuse Wyclif de semer le désordre social. Cependant, il ne s’engage pas directement dans la révolte avortée des paysans en 1381. En 1382, toutes ses écritures ont été interdites.

En mai 1382, Courtenay, devenu archevêque de Canterbury [5], rassemble un tribunal ecclésiastique qui condamne Wyclif comme hérétique et prononce son expulsion d’Oxford.

Wyclif se retire alors dans sa paroisse de Lutterworth. Ses attaques contre la papauté lui valent la condamnation de Rome et en 1384 il meurt dans l’isolement.

Les doctrines de Wyclif parvinrent jusqu’en Bohême et exercèrent une grande influence sur Jean Hus.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia John Wyclif/ Portail du protestantisme/ Portail du christianisme/ Portail de la littérature britannique/ Catégories : Philosophe anglais/ Théologien anglais/ Traducteur de la Bible

Notes

[1] Le Yorkshire est un comté traditionnel d’Angleterre. Ce comté, le plus vaste du Royaume-Uni, est administrativement divisé entre quatre comtés cérémoniaux : le Yorkshire du Nord, le Yorkshire de l’Ouest, le Yorkshire du Sud et le Yorkshire de l’Est. Malgré cela, le Yorkshire est toujours considéré comme une entité culturelle et géographique unique.

[2] L’université d’Oxford, située dans la ville du même nom, à 90 km au nord-ouest de Londres, dans le comté d’Oxford ou Oxfordshire, dans l’Angleterre du Sud-Est, est l’une des plus prestigieuses universités sur le plan mondial. Elle est également la plus ancienne université britannique. Sa fondation progressive se place pendant la querelle du roi Henri II et de l’archevêque Thomas Becket, rivalité de pouvoir qui éclate en 1164 et se clôt par l’assassinat de Becket fin 1170.

[3] On appelle grand schisme d’Occident (ou Grand Schisme) la crise pontificale qui touche le catholicisme au tournant des 14ème et 15ème siècles (1378-1417), divisant pendant 40 ans la chrétienté catholique en 2 courants rivaux. Cette crise survient en Europe en pleine guerre de Cent Ans, à la faveur des transformations d’un système féodal qui ne répond plus aux besoins d’une société en pleine mutation. En effet, l’Église catholique n’a plus le rôle culturel et social qui était le sien au début du Moyen Âge et qui l’avait rendue indispensable à l’exercice du pouvoir. Au Moyen Âge tardif, les mutations économiques induisent la création d’États modernes que l’Église n’a plus les moyens de rassembler culturellement. Sur le terrain politique, cela se traduit par l’affrontement du roi de France Philippe le Bel et du pape Boniface VIII qui cherchent à affirmer la primauté absolue de leur pouvoir. En Italie, les luttes du pape et de l’empereur débouchent sur l’affrontement entre guelfes et gibelins du 12ème au 14ème siècle. Ces tensions et conflits aboutissent dans un premier temps à l’installation en 1309 de la papauté en Avignon puis en 1378, au Grand Schisme. Celui-ci, inscrit dans une crise profonde du sentiment et de la pensée religieuse, est marqué par deux successions pontificales simultanées, l’une à Rome et l’autre en Avignon (dont les tenants en titre sont qualifiés d’antipapes par leurs adversaires). L’Église, dont une partie du rôle social et culturel a été prise en charge par la bourgeoisie depuis le 13ème siècle, sort moralement et spirituellement affaiblie de cette crise : le gallicanisme se développe, les particularismes nationaux s’exacerbent, le sentiment religieux se modifie, de nouvelles hérésies émergent.

[4] traduction de la Bible officiellement reconnue par l’Église catholique

[5] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.