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Flavius Julius Valerius Majorinus dit Majorien

lundi 29 juillet 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 23 août 2011).

Flavius Julius Valerius Majorinus dit Majorien (420-461)

Empereur romain d’Occident de 457 à 461

Il fut le dernier empereur qui se déplaça dans le réduit romain formé par l’Italie, le sud de la Gaule et la façade méditerranéenne de l’Espagne. Issu d’une famille noble romaine, il fut chef de la garde impériale sous Valentinien III et ses éphémères successeurs Pétrone Maxime et Eparchius Avitus. En octobre 456, il pris part avec Ricimer à la destitution d’Avitus et le captura près de Plaisance [1].

Léon 1er accorda en février 457 le titre de patrice [2] à Ricimer, et celui de maître des milices [3] à Majorien, mais leur autorité se limitait à l’Italie.

En avril 457 l’armée d’Italie proclama Majorien empereur. Celui-ci envoya Aegidius mater la rébellion gallo-romaine et reprendre Lugdunum [4] aux Burgondes [5]. Ayant ainsi repris ce qui restait de la Gaule romaine, il s’installa à Arles en 458. Il maintient les Wisigoths [6] sur le territoire qui leur avait été concédé et conserva l’autorité romaine sur le Languedoc et les provinces de Tarraconaise [7] et de Carthaginoise [8].

Son gouvernement se remarqua par des mesures sociales, telles que des remises d’arriérés d’impôts, et il essaya de limiter les accaparements de l’Église, interdisant aux femmes de dépouiller les enfants de leur héritage en donnant leurs biens à l’Église, ou de mettre au couvent les jeunes filles dont les parents voulaient se débarrasser.

En 460 il prépara à Alicante [9] un débarquement en Maurétanie [10] contre les Vandales [11], mais, le roi des Vandales Genséric le devança et détruisit sa flotte. En juillet 461, il regagna l’Italie. Ricimer le fit prisonnier et l’exécuta en août 461.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de empereurs-romains/Majorien

Notes

[1] Plaisance est une ville italienne, chef-lieu de la province de Plaisance, située sur la rive droite du Pô, en Emilie Romagne (plaine du Pô). À Plaisance en 456, Ricimer, commandant des forces armées romaines, renversa l’empereur Avitus. Il épargna Avitus et lui permit de devenir évêque de Plaisance. En 1095, elle est le siège du concile de Plaisance, à l’origine de la première croisade. Au Moyen Âge, Plaisance fait partie du Saint Empire romain germanique et adhère à la Ligue lombarde. Cédée à la Papauté à l’issue des guerres d’Italie, elle fut unie à Parme en 1545 au sein du duché de Parme et Plaisance, sous la domination de la famille Farnese, puis passa aux Bourbons en 1732.

[2] Patrice est un titre de l’empire romain, créé par Constantin 1er. Dans les années 310-320, Constantin abolit le patriciat romain, vieille distinction sociale qui avait ses racines au début de la république romaine. Le titre de patrice est désormais accordé par l’empereur à des personnes de son choix, et non plus à des familles entières. Dès son apparition, le titre de patrice permet à son titulaire d’intégrer la nobilitas, comme le faisait déjà le patriciat républicain. Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale ; il vient dans la hiérarchie immédiatement après les titres d’Auguste et de César. Ce titre fut ensuite conféré à des généraux barbares au service de l’empire. Le titre fut encore porté par des notables gallo-romains au 6ème siècle. Sous les Mérovingiens, le titre de patrice était donné au commandant des armées burgondes. Les papes l’ont notamment décerné à plusieurs reprises pour honorer des personnages qui les avait bien servis. Le titre fut également conservé dans l’Empire byzantin, et son importance fut même accrue au 6ème siècle par Justinien 1er, qui en fit la dignité la plus haute de la hiérarchie aulique. C’était une dignité accordée par brevet. Dans les siècles suivants, elle fut progressivement dévaluée par la création de nouveaux titres. La dignité de patrice disparut à Byzance au 12ème siècle.

[3] Le magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». À l’origine, on distinguait le magister peditum ou commandant de l’infanterie et le magister equitum ou commandant de la cavalerie. Les deux fonctions furent à l’occasion réunies et leur titulaire prit le titre de magister utriusque militiae. Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales. En Orient, la fonction cessa d’exister avec la création des thèmes où le gouverneur (strategos), cumula les fonctions militaires et civiles.

[4] Lyon

[5] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes. Dès ce moment le royaume burgonde eut, ou peu s’en faut, les limites qu’il conserva dès lors. Ce territoire ne comprenait pas moins de 25 diocèses ou anciennes cités romaines : Auxerre, Langres, Besançon, Chalon sur Saône, Autun, Lugdunum, Genève, Windisch, Octodurum actuellement Martigny, en Suisse, Vienne, Valence, Carpentras, Orange, Avignon, Cavaillon, Vaison, Gap, Embrun, Sisteron, Grenoble, Aoste, Die, Viviers, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Apt. Mais les Burgondes gagnent ou perdent incessamment du terrain. Marseille et son port, Arles et la Provence gagnés vers 484, et perdus après la guerre contre les Francs, conquêtes éphémères, auront un moment fait partie de leur territoire. À son apogée, les contours du royaume burgonde touchaient, au nord, la ligne des Vosges et la Durance au midi ; d’orient en occident, ils s’étendaient de l’Aar à la Saône et la Haute-Loire. Ce fut le territoire soumis à cette royauté qui prit, une première fois, le nom de Burgondia dans une correspondance de Cassiodore et rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand.

[6] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares.Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[7] La Tarraconaise était une province romaine qui couvrait le nord et l’est de l’Espagne et qui correspond aujourd’hui à peu près à l’Aragon, la Catalogne et les Asturies. Elle est issue de l’ancienne Hispanie citérieure.

[8] Le Carthaginois ou la Carthaginoise est une province romaine couvrant le centre et le sud-est de l’Hispanie dont la capitale est Carthago Nova (aujourd’hui Carthagène). Son territoire couvre la région actuelle de Murcie, l’est de l’Andalousie, une bonne partie de la Castille et de la Communauté valencienne. Ses territoires font à l’origine partie de la Tarraconaise, province elle-même issue de l’extension à l’intérieur de la péninsule de l’Hispanie citérieure. La Carthaginoise était alors un des conventi iuridici (sous-division administrative et judiciaire de la province) de la Tarraconaise.

[9] Alicante est la capitale de la province du même nom, la seconde ville la plus importante du Pays Valencien au sud-est de l’Espagne, au bord de la mer Méditerranée. Elle est le chef-lieu de la comarque de l’Alacantí et est située dans la zone à prédominance linguistique valencienne. Alicante est un port important. En 201 av. jc, elle fut prise par les Romains qui changèrent son nom pour Lucentum. On n’a aucune certitude sur les constructions avant qu’Hamilcar Barca installe sur le site un édifice militaire peu de temps avant la Seconde Guerre Punique. Hannibal y aurait débarqué ses célèbres éléphants de guerre. Entre 718 et le 4 décembre 1248, la ville appartint aux Arabes, qui la nommaient AL-Laqant ou Medina Laqant. Durant cette période, la ville suivit la destinée d’Al-Andalus et après la chute du Califat de Cordoue elle passa sous la domination de Denia et Murcie.

[10] La Maurétanie désigne le territoire des Maures dans l’Antiquité. Il s’étendait sur le Nord-ouest et central de l’actuelle Algérie, et une partie du nord Marocain. Sous Rome, le territoire fut divisé en provinces :
- Maurétanie Césarienne, qui correspond à l’Algérie centrale et occidentale. La capitale était Caesarea (actuelle Cherchel ou Cherchell).
- Maurétanie Sitifienne , créée par Dioclétien pour la partie orientale de la Maurétanie Césarienne avec Sitifis (actuelle Sétif en Algérie) comme capitale.
- Maurétanie Tingitane, qui correspond à peu près au Nord du Maroc actuel. Les villes principales sont Volubilis, Sala, Lixus, Banasa, Ceuta, Melilla et Tingis (actuelle Tanger) qui en était le chef-lieu. Elle fut attachée administrativement à la province d’Espagne (la Bétique) Le nom a donné aujourd’hui Mauritanie, qui est un État d’Afrique de l’ouest, situé au sud du Sahara, adhérant à la Ligue arabe.

[11] Les Vandales sont un peuple germanique oriental. Lors des Grandes invasions du 5ème siècle, leur migration les conduisit successivement en Gaule, Galice et Bétique en Espagne, Afrique du Nord puis dans les îles de Méditerranée occidentale Ils fondèrent également le « royaume vandale d’Afrique », ou « royaume de Carthage ». L’origine des Vandales est scandinave. Les Sillings seraient originaires du Nord du Jutland, les Hasdings du golfe d’Oslo qu’ils quittent pour le Jutland également : ils sont mentionnés pour la première fois par Tacite. Entre le 1er et le 3ème siècle, ils sont établis en Germanie orientale, dans une région située entre la Vistule et l’Oder, au bord de la mer Baltique.