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Mauregat des Asturies

jeudi 27 février 2020, par ljallamion

Mauregat des Asturies (mort en 788)

Roi des Asturies de 783 à 788

Portrait de Mauregat des Asturies par Manuel Iglesias y Domínguez (Musée du Prado)Fils naturel d’Alphonse 1er le catholique et d’une maure [1].

À la mort de Silo , le trône semble acquis au fils de Fruela 1er , Alphonse II, qui bénéficie de l’appui de sa tante Audesinde, femme de Silo.

Mais Mauregat, soutenu par la noblesse en réponse à certains excès de Fruela 1er, oblige Alphonse à s’exiler du royaume et devient roi des Asturies. La tradition attribue à Mauregat “le Tribut des cent Vierges”. La légende veut qu’en obtenant l’aide puis la paix d’Abd al-Rahman 1er l’émir de Cordoue [2], il ait dû lui verser ce tribut annuel en signe de vassalité et qui devait comprendre en réalité un certain nombre d’esclaves.

Mais c’est la rivalité sur la doctrine adoptioniste [3] qui marque le règne de Mauregat, provoquant l’intervention de Charlemagne, qui la condamne, de l’Archevêque de Tolède [4], Élipand qui la soutient, et du moine Beatus de Liébana qui en 785 rédige “l’Apologétique” en réponse au “tolédan”. L’une des conséquences de la condamnation des thèses du métropolitain est l’émancipation à la fin du 8ème siècle du clergé du nord de la péninsule de la tutelle de l’archevêque de Tolède, dhimmi [5] des musulmans.

Mauregat meurt en 788 à Pravia [6] où il repose dans l’église Saint-Jean, il aurait épousé une femme nommée Cruesa ; de ce mariage, serait né un fils, Hermenegildo.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Mauregato de Asturias »

Notes

[1] Les Maures, ou anciennement Mores, sont originellement des populations berbères peuplant le Maghreb. Ce terme a changé de signification durant plusieurs périodes de l’histoire médiévale et contemporaine. À partir des conquêtes arabo-musulmanes du 7ème siècle, l’Empire arabe omeyyade, à l’aide du général berbère Tariq Ibn Zyad, conquiert l’Espagne, sous le nom d’Al Andalus. C’est le début de l’Espagne musulmane. À partir de cette époque, le terme « maure » va devenir un synonyme de « musulman », plus particulièrement de n’importe quel musulman vivant en Andalousie, qu’il soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Une population qui s’installera par la suite essentiellement au Maroc après la reconquête de l’Andalousie par l’armée espagnole.

[2] Cordoue est une ville située dans le sud de l’Espagne, en Andalousie. Cordoue est la capitale de la province homonyme. La ville est située sur le Guadalquivir. Les musulmans conquirent la ville en 711. Elle devient alors le principal centre administratif et politique de l’Espagne musulmane (al-Andalus). À partir de 756, elle est la capitale de l’émirat de Cordoue, fondé par le prince omeyyade Abd al-Rahman 1er.

[3] L’adoptianisme est une doctrine religieuse selon laquelle Jésus ne serait devenu le fils de Dieu que par adoption à la suite de son baptême dans le Jourdain par Jean-Baptiste. Elle est apparue dès le 2ème siècle chez Théodote de Byzance dont le souci était de revenir à un monothéisme plus étayé. Paul de Samosate, évêque d’Antioche la reprend en 268, puis, au 8ème siècle, en Espagne, l’archevêque Elipand de Tolède, et l’évêque d’Urgell, Félix d’Urgel. Cette doctrine est régulièrement condamnée au nom de l’orthodoxie : d’abord par le pape Adrien 1er, puis par le concile de Francfort que convoque en 794 Charlemagne (conseillé par Paulin d’Aquilée, Alcuin, Benoît d’Aniane et Leidrade de Lyon), et enfin par le synode de Rome en 799.

[4] L’archidiocèse de Tolède est une église particulière de l’Église catholique en Espagne. Son siège est la cathédrale Santa María de Tolède.

[5] Un dhimmi est, suivant le droit musulman, un citoyen non-musulman d’un État musulman, lié à celui-ci par un « pacte » de protection. Le terme dhimmi s’applique essentiellement aux gens du Livre, qui, dans le champ de la gouvernance islamique, moyennant l’acquittement d’un impôt de capitation (jizya), d’un impôt foncier (kharâj), d’une certaine incapacité juridique et du respect de certaines obligations discriminantes édictées dans un « pacte » conclu avec les autorités, se voient accorder une liberté de culte restreinte, certains droits ainsi que la garantie de sécurité pour leur personne et leurs biens. Le terme dhimma désigne ce régime juridique auquel sont soumis les dhimmis et l’expression Ahl adh-dhimma désigne la communauté des dhimmis auxquels l’ensemble de ces règles sera appliqué de façon plus ou moins stricte à travers l’histoire, selon les périodes et les lieux dans le monde arabo-musulman.

[6] Pravia est une commune située dans la communauté autonome des Asturies en Espagne. La commune de Pravia est délimitée au Nord par Cudillero et Muros de Nalón, à l’Est par Candamo et Soto del Barco, à l’Ouest par Cudillero et Salas et au Sud par Candamo et Salas.