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Louis de Bourbon (1667-1683)

dimanche 12 janvier 2020, par lucien jallamion

Louis de Bourbon (1667-1683)

Comte de Vermandois-Prince français légitimé en 1669-Amiral de France de 1669 à sa mort

Louis de Bourbon, comte de Vermandois (1667-1683) (Tableau de Pierre Mignard)Né alors que sa mère connaissait un début de disgrâce, il est le premier des fils naturels que le roi Louis XIV eut de sa favorite officielle la duchesse Louise de La Vallière et ne fut légitimé que 2 ans après sa naissance. Deux autres fils étaient nés et morts avant que Mademoiselle de La Vallière ne soit déclarée ouvertement maîtresse royale.

Il reçut le titre d’Amiral de France [1], alors qu’il n’était âgé que de 2 ans, ce qui permit au roi de garder la maîtrise de la marine pendant de nombreuses années.

Il était très proche de sa sœur Marie-Anne de Bourbon qui fut mariée dès 1680 à un prince du sang Louis-Armand de Bourbon , prince de Conti [2].

Lorsque sa mère entra chez les carmélites [3] afin d’expier ses fautes de jeunesse, elle confia ses enfants à la belle-sœur du roi, la princesse palatine Élisabeth-Charlotte de Bavière , duchesse d’Orléans [4].

Quelque temps plus tard, la duchesse d’Orléans ayant amené le petit comte de Vermandois et sa sœur visiter leur mère en son couvent, celle-ci, toute à ses pénitences, refusa d’embrasser son fils qui voulait se jeter dans ses bras. Néanmoins, toute sa vie le jeune prince en quête d’affection maternelle, surnommera sa mère « belle maman ».

En 1681, âgé de 13 ans, il fut séduit par le chevalier de Lorraine , favori de son oncle, Monsieur, frère unique du roi, le duc d’Orléans Philippe d’Orléans. Celui-ci, après avoir créé une confrérie d’italianisants, cherchait un parapluie au cas où le roi eût songé à le disgracier. Le dauphin ayant refusé d’entrer dans la confrérie, le chevalier cherchait une autre victime.

Naïf, le jeune comte au seuil de l’adolescence qui s’était laissé entraîner dans cette vie de débauche, rechercha trop ouvertement de nouveaux adeptes pour la confrérie au sein de la cour. Nombre de courtisans répondirent favorablement aux appels du fils légitimé du roi, notamment un prince du sang, François-Louis de Bourbon-Conti , ce qui attira l’attention du roi.

Les craintes du chevalier s’avèrent fondées : les expériences de jeunesse du comte de Vermandois suscitèrent contre lui une terrible colère du roi. En effet, si Louis XIV tolérait par politique les débauches de son frère car, pensait-il, elles éloignaient celui-ci des intrigues politiques, il ne supporta pas qu’un fils de son sang, fût-il bâtard, entrât dans ces sortes de commerce.

Découvert, le jeune comte fut très fortement réprimandé par son père et contraint de dénoncer ses condisciples. Le jeune amiral fut ensuite condamné à se retirer de la cour en 1682.

L’année suivante, la Duchesse d’Orléans, belle-sœur du roi et tutrice du jeune comte, obtint du roi pour son pupille qu’il puisse combattre en Flandres afin de racheter ses erreurs et tenter de rentrer en grâce.

Bien que se dépensant sans compter et n’écoutant pas les conseils de prudence de son gouverneur et du médecin d’Aquin, il contracta, durant le siège de Courtrai [5] mené par Vauban, une maladie qui lui fut fatale. Il ne retrouva pas pour autant l’estime de son roi et géniteur et mourut le 18 novembre 1683, il n’avait que 16 ans. Il est enterré à la cathédrale d’Arras.

La même année étaient morts la reine Marie-Thérèse et le comte de Vexin, second fils légitimé que Louis XIV avait eu de la marquise de Montespan et qui était infirme. Le roi, libre, avait épousé peu après et secrètement la gouvernante de ses enfants légitimés, la veuve Scarron qu’il avait faite Marquise de Maintenon.

Louis XIV, qui par ailleurs donnait son affection à l’aîné des fils qu’il avait eus de la Marquise de Montespan, Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, légitimé en 1673 et élevé par la fameuse marquise de Maintenon, fut très peu affecté par la mort du comte de Vermandois, au contraire de sa sœur et de la Princesse Palatine, qui le pleurèrent beaucoup.

Quant à sa mère, devenue Sœur Louise de la Miséricorde, toujours pénitente, elle se refusa le secours des larmes déclarant que ce serait trop pleurer un fils dont elle n’avait pas assez pleuré la naissance.

Les fonctions d’amiral furent octroyées à Louis-Alexandre comte de Toulouse , âgé de 2 ans, dernier des fils que le roi avait eu de la marquise de Montespan.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de l’Indochine Jean-Christian Petitfils, Louise de La Vallière, librairie Académique Perrin, Paris 1990

Notes

[1] La dignité d’amiral de France a été créée en 1270 par Louis IX, au cours de la 8ème croisade. Sous l’Ancien Régime, l’amiral de France est titulaire d’un grand office de la couronne de France équivalent à celui du connétable de France. Chef en titre de la flotte royale, il n’a en réalité qu’un pouvoir limité. L’amiral de France a la charge des côtes de Picardie, de Normandie, d’Aunis et de Saintonge. Sa charge va s’étendre au début du 17ème siècle, à la Guyenne puis à la Provence. En temps de guerre, il est chargé de rassembler les navires marchands français pour constituer la flotte. Il doit armer, équiper et ravitailler les navires pour la course, donner les lettres de marque aux corsaires (la course est alors la forme principale de guerre maritime). En temps de paix, il s’occupe de l’entretien de la flotte royale, quand elle existe, mais surtout du commerce maritime et de la flotte marchande.

[2] Le titre de prince de Conti est porté par les branches cadettes de la maison française de Bourbon-Condé. Sous l’Ancien Régime, leurs titulaires étaient considérés comme princes du sang. Le titre tire son origine de Conty, une petite ville du nord de la France, situé à 35 km au sud-ouest d’Amiens en Picardie. La terre est entrée dans la famille de Condé par le mariage de Louis de Bourbon, premier prince de Condé, avec Éléonore de Roye en 1551. François de Bourbon (1558-1614), troisième fils de ce mariage, a reçu le titre de marquis de Conti. Il est élevé au rang de prince de Conti en 1581 par le roi Henri III.

[3] L’Ordre du Carmel est un ordre religieux catholique contemplatif. Ses membres sont appelés Carmes (pour les hommes) et Carmélites (pour les femmes). Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du 12ème siècle, les premiers carmes quittent leurs ermitages au début du 13ème siècle pour se réfugier en Europe. Après bien des tribulations, l’ordre érémitique se transforme en ordre monastique. Il connaît de nombreuses réformes dont la plus marquante est la réforme instituée par Thérèse d’Avila au 16ème siècle.

[4] Le titre de duc d’Orléans est un titre féodal initialement créé en 1344 par le roi Philippe VI de France pour son second fils, Philippe. Lorsqu’il était disponible, le duché d’Orléans était traditionnellement donné en apanage au premier fils cadet du roi de France. En tout, dix fils cadets de rois de France ont été titrés duc d’Orléans, mais seulement six ont reçu effectivement la jouissance de ce fief. L’Orléanais est le dernier apanage à faire retour à la Couronne, avec l’accession au trône de France du dernier duc d’Orléans apanagiste, Louis-Philippe 1er, le 9 août 1830.

[5] Courtrai est une ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu d’arrondissement en province de Flandre-Occidentale. La ville de Courtrai est située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Lille en France, elle est traversée par la Lys. Elle occupe un espace de 80,03 km². La ville est à nouveau assiégée en 1683 par Vauban. Courtrai est prise par l’armée française de Luckner le 18 juin 1792. Elle est défendue contre le retour offensif des Autrichiens par le général Jarry, qui incendie une partie des faubourgs le 29 juin, avant d’évacuer la ville le 30 juin. Le 11 mai 1794, une nouvelle bataille de Courtrai a lieu. Le 31 mars 1814 une troisième bataille de Courtrai est remportée par le général Maison sur l’armée saxonne. Après la Révolution française, l’industrie, dans le textile (le lin), et l’économie de la ville fleurissaient de nouveau.