Elle fut l’épouse de l’empereur Gallien. D’après l’Histoire Auguste [1], elle serait originaire de Bithynie [2]. Sous le règne de son beau-père, l’empereur Valérien. Elle fut élevée au rang d’Augusta et elle demeura la seule impératrice 16 années durant en l’état du décès de sa belle-mère, Mariniane. Elle reçut la dignité de “Pia Felix”, ce qui est assez exceptionnel, seules 3 impératrices romaines du 3ème siècle ayant obtenu cette distinction Le mariage avec Gallien remonterait à 243. Le couple eut deux fils dont l’existence est certaine, Valérien le Jeune dit Valérien II , et Salonin, qui furent nommés césars alors qu’ils devaient être âgés d’une douzaine d’années. Il est probable qu’il y a eu d’autres enfants. Salonine fut une impératrice sans doute éclairée qui partagea le goût de la sagesse grecque et des idées nouvelles avec son époux. On a parlé pour leur règne de Renaissance galliénique. À cet égard, il est peu probable que Salonine ait eu l’intérêt pour le christianisme qu’on lui a parfois prêté car elle fréquentait les philosophes Plotin et Porphyre dont les idées néoplatoniciennes [3] allaient à l’encontre des cultes. L’iconographie constamment païenne de ses monnaies montre que l’impératrice honorait officiellement les cultes traditionnels de Junon et de Vesta et s’associait volontiers aux diverses divinités romaines [4]. Malgré un paganisme affiché et un vif intérêt pour le plotinisme, le règne de Gallien et Salonine ne se désintéressa pas pour autant du christianisme puisqu’il fut marqué par l’arrêt des persécutions contre les Chrétiens à la suite du rescrit de Milan [5] pris par Gallien en 260. Cet acte amorça une rupture spectaculaire avec la politique menée jusqu’alors par Trajan Dèce et Valérien 1er. Ce revirement semble lié à l’émoi provoqué dans tout l’Empire par la capture de Valérien 1er, considérée par les Chrétiens comme un nouveau châtiment de Dieu, après la mort surprenante de Trajan Dèce, premier empereur romain tué au combat. On peut supposer que Salonine a joué un rôle dans cet arrêt des persécutions. L’Histoire Auguste rapporte en effet que l’impératrice avait beaucoup d’influence sur son mari. Le souvenir de Salonine reste étonnamment vivace dans les Alpes-Maritimes où elle serait venue se soigner à Berthemont-les-Bains [6] en 261. Elle y aurait accompli des actes de clémence envers les Chrétiens et proclamé la liberté des cultes. Ceci s’inscrit logiquement dans les suites de l’édit de 260 mais peut aussi être mis à son crédit personnel. En témoignage de reconnaissance, une avenue lui a été dédiée à Nice. Le règne de Salonine et de Gallien fut marqué par les difficultés économiques et politiques. La nécessité de faire face aux dépenses militaires causées par les invasions barbares et la multiplication des usurpateurs [7] contraignit les souverains à émettre de plus en plus de monnaies contenant de moins en moins d’argent. Ce fut la fin du système monétaire romain traditionnel. Le long règne de Salonine fut endeuillé par la perte de ses proches. Valérien II disparut sur le front danubien en 258. Salonin fut éliminé par Postume en 260. Gallien fut assassiné en 268 par une conjuration de généraux alors qu’il assiégeait Milan, où s’était retranché Auréolus, son maître de cavalerie, qui s’était révolté et rallié à Postume. Il est possible que l’impératrice, l’ait accompagné durant cette dernière campagne militaire. Toujours est-il qu’enveloppée dans la fin tragique de son époux, Salonine disparut alors de l’histoire.