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Marcus Aurelius Valerius Maximianus dit Maximien

dimanche 29 décembre 2013, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 9 août 2011).

Marcus Aurelius Valerius Maximianus dit Maximien (250-310)

Marcus Aurelius Valerius Maximianus dit Maximien

Maximien Hercule, de son vrai nom Marcus Aurelius Valerius Maximianus, naquit dans les années 250, et sans doute, tout comme son compatriote et ami, l’empereur Dioclétien, près de Salone [1]. Né dans une famille de pauvres paysans, il entra très jeune dans l’armée. Il servit sous les empereurs Aurélien et Probus, puis il accompagna Carus dans son expédition contre les Perses de 283. Sans doute se trouvait-il à Nicomédie [2] avec Dioclétien quand, le 20 novembre 284, cet ami de toujours et compagnon d’armes, fut proclamé empereur en remplacement de Numérien, mort dans des circonstances mystérieuses. Dès novembre 285, Dioclétien lui octroya la dignité de César, puis l’expédia en Gaule. Il s’agissait de lutter contre les Bagaudes [3], ces paysans accablés d’impôts, ruinés et révoltés qui, depuis une vingtaine d’années, ravageaient les campagnes. Pour un militaire du calibre de Maximien, cela ne semblait pas une tâche insurmontable que de massacrer ces bandes désorganisées de va-nu-pieds. Pourtant, ce fut loin d’être aussi simple ! D’horribles représailles, d’innommables massacres et de sanglantes batailles rangées s’avérèrent nécessaires pour venir à bout de ces pauvres bougres désespérés. Après un ultime carnage au confluent de la Marne et de la Seine, où les dernières bandes bagaudes furent massacrées, il jugea la question réglée. Il fit aussitôt part de ses succès à Dioclétien, son supérieur hiérarchique. Pour le récompenser, celui-ci le promut au rang d’empereur, ce qui conférait à Maximien une dignité presque égale à la sienne. Il s’installa à Mayence et repoussa péniblement une invasion d’Alamans [4] à l’automne 286. Il commit ensuite une grosse erreur en confiant à Carausius le commandement de la flotte de Bretagne, basée à Boulogne. Il condamna Carausius à mort, mais celui-ci n’en eut cure. Mieux, il rallia à sa cause les légions de Grande-Bretagne et se fit proclamer empereur en 287.

À ce moment, Maximien était occupé sur le Rhin à repousser des invasions successives d’Alamans, de Frisons [5], de Burgondes [6], de Savons et de Francs. Quant à Dioclétien, il se trouvait en Orient où il tentait de régler, manu militari, le vieux contentieux de Rome avec son ennemi héréditaire perse. Ils firent contre mauvaise fortune bon cœur et, moyennant l’envoi régulier de céréales britanniques dans les provinces gauloises, reconnurent, provisoirement s’entend, la souveraineté de Carausius sur la Bretagne en 290. Entre 297 et 299, alors que Constance continuait à surveiller la Gaule et la Bretagne, Maximien, après avoir vaincu d’autres Germains, les Carpes [7], sur le Danube, se rendit en Espagne puis en Afrique du Nord. Les tribus mauresques déjà soumises, les "Quingentanei" s’y étaient révoltées. Elles avaient même reçu l’appui des Maures qui nomadisaient au-delà des frontières de l’Empire. Dans ces contrées, malgré les efforts des gouverneurs locaux, l’autorité de Rome n’était plus reconnue qu’à l’intérieur d’une étroite bande côtière. Il mâta la révolte des "Quingentanei" et repoussa les "Bavares [8]" dans leur Sahara natal. Il resta encore un moment en Afrique afin de renforcer les défenses romaines en Maurétanie et en Libye. Puis rentra en Italie.

Lorsque les édits de persécution contre les Chrétiens furent publiés en 303, il, ne les appliqua qu’avec une mollesse extrême… Du moins en Italie et en Gaule où il se contenta, çà et là, de faire détruire des églises. En revanche, en Afrique du Nord, là où la révolte des Maures venait d’être réprimée, la répression fut, semble-t-il, beaucoup plus sévère.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire des empereurs romains/ Maximien "Hercule" (Marcus Aurelius Valerius Maximianus)/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 861

Notes

[1] Salone est une ancienne cité, autrefois capitale de la Dalmatie, aujourd’hui champ de ruines à Solin (Croatie), à 5 km de Split. Bien que le nom nous soit connu par les Grecs, on estime qu’il est d’une origine dalmate antérieure. Les Grecs y établirent un comptoir. Les Romains l’établirent comme capitale de la province romaine de Dalmatie. Elle fut détruite par les Avars en 615 et ses habitants se réfugièrent dans le palais de Dioclétien, créant ainsi la ville de Split.

[2] Nicomédie est une ville d’Asie mineure, capitale du royaume de Bithynie. Elle est appelée Izmit aujourd’hui. Hannibal s’y donna la mort en 183 av. jc. Nicomédie fut fondée en 264 av. jc par le roi Nicomède 1er à proximité du site de l’ancienne cité d’Olbia également connue sous le nom d’Astacos, colonie de Mégare et détruite par Lysimaque. Sous l’Empire romain, Nicomédie devient une colonie. Dioclétien y établit sa résidence, suivi ensuite par Constantin. Elle est également le siège d’un atelier monétaire. Devenue capitale de la province romaine de Bithynie sur la Mer Noire, la ville est détruite, en 111, par un grand incendie, qui fit de nombreuses victimes, en raison de l’absence de pompiers. A la suite de cette catastrophe, Pline le Jeune, gouverneur de la province, fit son rapport à l’empereur Trajan et réclama des moyens et la création d’une association de pompiers de 150 hommes. Mais, Trajan refusa, par crainte de voir ce type d’association, dévoyée de son but initial, devenir un foyer d’opposants politiques : « N’oublie pas que ta province est la proie d’une société de ce genre. Quel que soit le nom, quelle que soit la destination que nous voulons donner à des hommes réunis en un corps, cela donne lieu, dans tous les cas et rapidement, à des hétairies. La peur de l’agitation politique l’emporta sur celle des incendies ! La ville atteint son apogée dans l’Antiquité tardive, comme capitale impériale de Dioclétien et résidence fréquente de Constantin qui s’y fait baptiser sur son lit de mort. On y trouve une manufacture d’armes, un atelier de frappe monétaire et de nombreux monuments civiques et ecclésiastiques. Après la fondation de Constantinople, elle reste une capitale provinciale importante. L’orateur Libanios y dirige une école de rhétorique avant de s’établir à Antioche. Deux séismes en 358 et 363 éprouvent durement la ville et endommagent l’enceinte construite par Dioclétien, probablement abandonnée avant le 7ème siècle. Malgré la sollicitude impériale renouvelée aux 5ème et 6ème siècles, elle ne retrouve pas son rang, et voit son rôle régional concurrencé par celui de Nicée, particulièrement dans le domaine ecclésiastique.

[3] Les bagaudes étaient, sous l’Empire romain du 3ème et 4ème siècle, le nom donné aux bandes armées de brigands, de soldats déserteurs, d’esclaves et de paysans sans terre qui rançonnaient le nord-ouest de la Gaule.

[4] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[5] Les Frisons sont un peuple germanique appartenant sur le plan ethnolinguistique au rameau westique. Ce peuple s’est sans doute formé tardivement, au 2ème siècle de notre ère, et a pu être confondu, à l’origine, avec ses plus proches voisins : les Angles, les Jutes et les Saxons. Ils peuplaient à l’époque romaine la plaine du Nord de l’Allemagne (actuels länder de Schleswig-Holstein et de Basse-Saxe), une partie des Pays-Bas et de la péninsule du Jutland au Danemark.

[6] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes.

[7] Les Carpes ou Carpiens sont une partie des Daces ou Gètes, vivant pendant l’Antiquité sur le territoire de la future Moldavie. Restant au 2ème et au 3ème siècles en dehors du contrôle de l’Empire romain, ils représentent alors pour celui-ci un ennemi. Malgré cela, entre les Carpes et les Romains il y a aussi de nombreuses relations commerciales. Au 3ème siècle, ils contribuent avec les Goths à chasser les Romains hors de Dacie, et ils prennent seuls ou avec les Goths, le contrôle de toute la Dacie au nord du Danube. Les Goths attaqueront ensuite la province de Mésie.

[8] Les Bavares, ou Babares, sont une confédération de peuplades libyques de Maurétanie Césarienne.