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Publius Licinius Valerianus dit Valérien

mardi 8 août 2017, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 11 août 2011).

Publius Licinius Valerianus dit Valérien (mort en 260

Empereur romain de 250 à 260

Valérien Empereur romain de 250 à 260

Issu d’une vieille famille, sénateur, portant le nom illustre de Licinius, il fut marié à Mariniane. Lieutenant de Dèce, En 253, Trébonien Galle, le charge de réprimer l’usurpation d’Émilien, gouverneur de Mésie [1]. Il était presque sexagénaire lorsque la défaite et la mort de l’empereur, qu’il venait secourir contre Emilen, le firent proclamer empereur par les légions de Gaule et de Germanie en 253. Il associa son fils Gallien à l’empire et le fait reconnaître par le Sénat comme co-Auguste, et partage avec lui la charge de défendre l’Empire. Il lui confia la défense de l’Occident, tandis que lui-même allait combattre en Orient contre les Perses sassanides.

Il s’installe dès 254 avec son armée à Antioche [2], qui fut prise et détruite 1 ou 2 ans plus tôt par les Perses de Shapur 1er. Il s’emploie à relever la cité et à reconstituer les défenses militaires de l’Orient. De 254 à 259, il guerroie contre Shapur 1er avec des fortunes diverses. Il s’appuie sur des notables syriens, notamment le Palmyréen Odénath qu’il nomma gouverneur de Syrie Phénicie [3].

En 259, il livra bataille aux Perses en Mésopotamie entre Carrhes [4] et Édessa [5]. Vaincu près d’Edesse [6], il tomba aux mains de Shapur 1er, qui le tint captif en Iran jusqu’à sa mort. Pour préserver l’unité de l’empire, il avait déclenché contre les chrétiens la persécution de 257/258, au cours de laquelle périt Saint Cyprien.

P.-S.

Source Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p1365

Notes

[1] La Mésie est une contrée balkanique de l’Europe ancienne, entre le Danube et la Macédoine. Elle recouvre un territoire inclus dans le nord de l’actuelle Bulgarie, l’actuelle Serbie et une petite partie de la Roumanie. Initialement peuplée par les Thraces, la région accueille à partir du 8ème siècle av. jc des colons grecs qui s’installent sur le littoral. Au 1er siècle av. jc, les Romains, maîtres de la zone, y fondent la province de Mésie, qui fera partiellement partie de l’empire d’Orient par la suite.

[2] Antioche est une ville historique située au bord du fleuve Oronte. C’était la ville de départ de la route de la soie. Après la conquête romaine en -64 par Pompée, elle devient la capitale de la province de Syrie et, loin de s’affaiblir, conserve le surnom de « Couronne de l’Orient ». Sous le règne de Tibère, la ville est étendue vers le nord, reçoit une enceinte unique et son centre de gravité devient une avenue d’environ 30 mètres de largeur comportant 3 200 colonnes, presque parallèle à l’Oronte, séparant le quartier d’Épiphanie du reste de la cité, et offerte par Hérode le Grand. Ce type d’urbanisme est ensuite imité par presque toutes les cités d’Orient. On la connaît aussi sous le nom d’Antioche sur l’Oronte afin de la distinguer des quinze autres Antioche créées par le monarque. Particulièrement bien située, à la charnière des voies conduisant vers l’Anatolie, la Mésopotamie et la Judée, et sur l’Oronte alors navigable, Antioche devient la capitale du royaume séleucide et l’un des principaux centres de diffusion de la culture hellénistique. La ville se pose très tôt en rivale d’Alexandrie.

[3] La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome.

[4] Harran

[5] Şanlıurfa

[6] Édesse était la capitale de l’Osroène, un petit État d’abord indépendant de 132 av. jc à 216 ap. jc, devenu province romaine en 214, puis incorporé au diocèse d’Orient. Vers 204, Abgar IX se convertit au christianisme. C’est, dans l’histoire du christianisme, le premier roi chrétien. À la suite de cette conversion, le christianisme syriaque se développa autour d’Édesse et de nombreux monastères furent construits, en particulier celui de la colline, le Torâ d-Ourhoï. En 216, l’empereur Romain Caracalla s’empara définitivement du petit royaume, qui devint une province romaine. En 262, le roi des Perses sassanides Chahpuhr Ier occupa brièvement Édesse puis l’abandonna du fait de l’arrivée du roi de Palmyre Odenath II venu défendre la ville. Celui-ci, allié de l’empereur romain Gallien, avait en charge la défense de ses territoires en Orient. À partir de 250, Édesse, où le christianisme avait bien progressé, accueillit les chrétiens chaldéens, chassés de Perse par les Sassanides.