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L’histoire pour le plaisir

Martin des Essars

mercredi 13 septembre 2017, par lucien jallamion

Martin des Essars (mort en 1335)

Conseiller des rois de France dans la première moitié du 14ème siècle

Rouen : Maison de l'Œuvre, 14ème siècle, sur la rue Saint-Romain, dernière maison canoniale. Source : wiki/Rouen/ licence : CC BY-SA 3.0Ce bourgeois normand, devenu maire de Rouen en 1310, est un des conseillers de Philippe IV le Bel au cours des dernières années de son règne.

En 1314, il fait partie des exécuteurs testamentaires de ce roi.

Sous Louis X le Hutin, des Essars conserve une solide position à la Cour en occupant les fonctions de maître d’hôtel du roi [1].

Il poursuit son ascension sous Philippe V, dont il est semble-t-il un familier, en étant nommé maître à la Chambre des comptes [2]. Dès 1316 il entre également au Conseil étroit organisé par le roi.

Au cours du règne de Charles IV, il est avec Jean Billouart, créature de Charles de Valois, l’un des deux maîtres bourgeois de la Chambre.

C’est sous Philippe VI de Valois que Martin des Essars acquiert le plus d’influence. En 1329, accompagné par Guillaume de Sainte-Maure, il est chargé d’une mission diplomatique auprès du roi d’Aragon [3].

De 1331 à 1335, il est l’un des hommes-clé du gouvernement royal, alors dominé par l’équipe du chancelier Sainte-Maure. Avec le trésorier Pierre Forget, il a la haute main sur la Chambre des Comptes.

Martin des Essars meurt à la fin de 1335, quelques mois après Sainte-Maure, alors que les Bourguignons de Miles de Noyers prennent le contrôle du gouvernement.

Son fils Pierre des Essars jouera un grand rôle dans la politique royale des premières années de la guerre de Cent Ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Raymond Cazelles, La Société politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois, Bibliothèque elzévirienne, Paris, 1958

Notes

[1] Avant 1413, le titre Grand Maître de France n’existait pas, le titre équivalent était celui de Souverain Maître d’hôtel du Roi. Ce titre impliquait, comme le plus récent, la supervision de toute la Maison du Roi et était donc attribué au plus fort sang royal doué des plus hautes qualités personnelles. Le titulaire plaçait en sautoir derrière son blason deux bâtons de vermeil fleurdelisés, sommés d’une couronne royale.

[2] Dans l’Ancien Régime, une Chambre des comptes est une cour souveraine devant laquelle les personnes ou organisations chargées de la gestion du domaine du roi ou d’un prince doivent déposer leurs comptes où ils sont audités par des maîtres qui vérifient la conformité des recettes et des dépenses. La Chambre des comptes s’assure de la conservation du domaine de la Couronne. En cas de contentieux entre le maître chargé d’étudier les comptes qui lui sont soumis et l’officier les ayant présentés, le litige est porté devant un juge. La particularité de la Chambre des comptes, en France, c’est que les comptes des deniers publics sont rendus devant un juge, même en l’absence d’un contentieux.

[3] Le royaume d’Aragon est une entité politique du nord-est de la péninsule Ibérique, née en 1035 de l’union des comtés d’Aragon, du Sobrarbe et de la Ribagorce et disparue en 1707 avec son intégration au sein du royaume d’Espagne par les décrets de Nueva Planta.