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Pierre Forget (trésorier)

mardi 18 juillet 2017

Pierre Forget (trésorier) (mort en 1334)

Trésorier du roi Philippe VI de France

D’origine roturière, Pierre Forget est dans les années 1320 un serviteur du comte Philippe du Mans, fils de Charles de Valois et futur roi sous le nom de Philippe VI.

En 1325, lorsque son maître prend la succession de son père comme comte de Valois, Forget est nommé bailli [1] d’Anjou [2] et du Maine [3].

Il conserve environ cinq années ce poste, l’accession au trône du comte de Valois ne changeant rien à sa situation. Le 17 février 1330, il est finalement investi de la charge de Trésorier de France par le roi. Celui-ci apprécie particulièrement ce fidèle serviteur de la monarchie, le récompensant par d’importants dons.

Avec le chancelier Guillaume de Sainte-Maure et Martin des Essars , Forget est l’une des principales figures du gouvernement royal entre 1331 et 1334, formant le “parti de Sainte-Maure”.

Assisté par le clerc du Trésor Guillaume de Montreuil, ancien sous-bailli du Maine, Forget a la haute main sur la Chambre des comptes [4]. Il est aussi l’inspirateur de l’ordonnance du roi supprimant les droits et accroissements de gages de ses officiers.

Pierre Forget meurt dans la première moitié de 1334, avant le 2 juin, quelques mois avant Guillaume de Sainte-Maure.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Raymond Cazelles, La société politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois, Bibliothèque elzévirienne, Paris, 1958

Notes

[1] Le bailli était, dans l’Ancien Régime français, un officier de judicature représentant de l’autorité du roi ou du prince dans le bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l’administration en son nom. Il s’agissait de l’équivalent de nos actuels préfets. La juridiction dont est responsable un bailli s’appelle un bailliage. En France méridionale, le terme généralement utilisé était sénéchal et la circonscription la sénéchaussée. En Provence, les couples de mots « bayle », « baillie » et « viguier », « viguerie » étaient répandus. Les bailliages ont été établis au 12ème siècle sur le domaine royal, notamment par Philippe Auguste. Il était à l’origine porté par des commissaires royaux qui rendaient la justice, percevaient les impôts et recevaient, au nom de la couronne, les plaintes du peuple contre les seigneurs. Leur juridiction, régularisée avec les Capétiens fut d’abord très étendue ; mais l’abus qu’ils firent de leur puissance obligea les rois à la réduire. Vers le 16ème siècle, le rôle du « bailli » était devenu simplement honorifique, le lieutenant général du bailliage et d’autres officiers se répartissant son pouvoir. Néanmoins, leur office était noble et d’épée ; Charles IX, en 1560, les déclara officiers de robe courte.

[2] L’Anjou est une région historique et culturelle française, correspondant à l’ancienne province du même nom et dont la capitale est Angers. Bien que le duché ait disparu, le terme « Anjou » est toujours utilisé pour définir le territoire de Maine-et-Loire. Le logo du département reprend le terme « Anjou ». Le territoire de l’Anjou correspond à l’actuel département de Maine-et-Loire, ainsi qu’à plusieurs autres territoires intégrés dans diverses divisions administratives.

[3] Le comté du Maine apparaît au 9ème siècle, à l’époque carolingienne. Il occupe une position stratégique, puisqu’il se trouve sur la frontière de la Bretagne, de la Normandie et de l’Anjou. Il sert donc d’État tampon jusqu’à la fin du Moyen Âge et connaît plusieurs guerres liées aux Capétiens et aux Plantagenêts. Il est rattaché au domaine royal en 1204 puis est disloqué en 1790 lors de la création des départements.

[4] Dans l’Ancien Régime, une Chambre des comptes est une cour souveraine devant laquelle les personnes ou organisations chargées de la gestion du domaine du roi ou d’un prince doivent déposer leurs comptes où ils sont audités par des maîtres qui vérifient la conformité des recettes et des dépenses. La Chambre des comptes s’assure de la conservation du domaine de la Couronne. En cas de contentieux entre le maître chargé d’étudier les comptes qui lui sont soumis et l’officier les ayant présentés, le litige est porté devant un juge. La particularité de la Chambre des comptes, en France, c’est que les comptes des deniers publics sont rendus devant un juge, même en l’absence d’un contentieux.