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Lambert 1er de Spolète

mardi 22 août 2017, par lucien jallamion

Lambert 1er de Spolète (après 830-880)

Duc de Spolète de 860 à 871 et de 876 à 880

La Rocca Albornoz et le Pont des tours à SpolèteFils aîné de Guy 1er de Spolète et d’Adélaïde d’Italie dite Itta.

Durant la première année de son premier règne, Lambert de Spolète se joint à Gérard, comte des Marses [1] ; afin de prévenir les visées expansionnistes de Sawdan, émir sarrasin de Bari [2], contre la ville de Capoue [3] et la Terre de Labour [4]. Il défait les Sarrasins après une bataille sanglante et rentre dans Bari.

En avril 860, Lambert se joint à Hildebert, comte de Camerino [5], en rébellion contre l’Empereur Louis II le Jeune. Retranché dans Marses, il en est chassé par l’armée impériale, et trouve refuge à Bénévent [6], auprès du Prince Adalgis. Louis encercle alors la ville et pardonne tant à Lambert qu’à son protecteur en échange de leur fidélité. Quant au comte Hildebert, il est contraint de s’enfuir à Bari.

En 866, Louis assiège sans succès Landolf II , l’évêque et comte de Capoue [7]. Il accorde alors à Lambert le comté de Capoue afin de continuer le siège. À ce moment, le duché de Spolète [8] atteint son apogée.

Lambert lève finalement le siège de Capoue, pour aller à Rome après l’élection du pape Adrien II survenue le 13 novembre 867. Il pille la ville le 13 décembre pendant la cérémonie de couronnement papale, et est promptement excommunié. Il perd alors le soutien de l’empereur Louis.

Comme 3 ans auparavant, il se rebelle une nouvelle fois contre l’empereur, et s’allie cette fois-ci à Guaifer de Salerne , Serge II duc de Naples et Adalgis de Bénévent . Cependant en 871, l’empereur augmente sa puissance et son prestige en prenant Bari. Les Sarrasins, ayant renouvelé leurs forces profitent de cette situation de troubles pour attaquer Salerne [9]. Adelchis emprisonne l’empereur en août 871, alors qu’il faisait retraite vers Bénévent et le libérera un mois plus tard afin que celui-ci mène les forces contre les infidèles. Adelchis fait jurer à son ex-prisonnier de ne pas opérer des représailles contre lui et de ne pas entrer dans la ville avec son armée.

Louis ayant recouvré la liberté dépossède immédiatement Lambert resté à Bénévent, de son duché et le remplace par un cousin de son épouse Engelberga, Suppo III .

Mais, Louis retourne dans le Mezzogiorno [10] en 873, le pape l’ayant déchargé de ses serments auprès de Adelchis, il assiège Bénévent, mais ne réussit pas à capturer Lambert.

Après la mort de Louis II, son oncle et successeur Charles le Chauve, rétablit Lambert dans ses droits sur le Duché de Spolète en février ou juin 876. Il nomme aussi le plus jeune frère de Lambert, le futur Empereur Guy III, comme margrave [11] de Camerino [12] avec la mission de protéger le pape.

Le 16 juillet de cette même année, à Ponthion [13], Charles confirme la donation d’une grande partie du Duché de Spolète aux États pontificaux, mais Lambert devient malgré tout le personnage le plus puissant du centre de la péninsule italienne, tout en restant un prince pratiquement indépendant.

En 877, Charles meurt et Lambert soutient Carloman de Bavière contre l’héritier de Charles, Louis le Bègue, pour la couronne d’Italie et le titre d’empereur. Lambert va lui-même à Rome avec l’intention de convaincre le souverain pontife à sa cause, mais le Pape Jean VIII l’en dissuade. C’est alors, en mars 878, que Lambert et Adalbert 1er de Toscane forcent la population à reconnaître Carloman comme roi en assiégeant le pape dans la Ville Léonine pendant trente jours. Jean VIII doit alors prendre la fuite et va se réfugier à Arles [14] où il est accueilli par Boson V.

Puis, il tient un Concile à Troyes  [15] dans lequel il offre la couronne d’Italie à Louis le Bègue qui la refusera, puis à Boson qui se laisse tenter avant de se rétracter. C’est également pendant ce concile que Lambert et Adalbert sont excommuniés. Le pape accuse même Lambert de convoiter la couronne impériale.

Après l’épisode romain, Lambert part en guerre contre Capoue où il trouve la mort en 880 pendant le siège de la ville.

Il laisse un fils Guy II qui lui succédera sur le Duché de Spolète.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Lambert Ier de Spolète/ Portail de l’Italie/Catégories : Duc de Spolète

Notes

[1] Les Marses sont un peuple de l’Italie antique, vivant dans les Apennins, entre la Sabine et le Samnium. Ils sont décrits comme de rudes montagnards, qui occupent les sommets autour du lac Fucin. Leurs centres principaux sont Marruvium, Milionia et le Lucus Angitiae.

[2] L’émirat de Bari était un état arabe de courte durée gouverné par des non-Arabes centré sur la ville de Bari de 847 à 871. Ce fut l’épisode le plus durable de l’ histoire de l’Islam dans la Péninsule du sud de l’Italie.

[3] Capoue est une commune, située dans la province de Caserte en Campanie, dans l’Italie méridionale. Capoue se trouve dans le territoire de la Terre de Labour dont elle fut un temps la capitale (principauté de Capoue) et le chef-lieu (époque napoléonienne). L’agglomération se trouve sur un bras du fleuve Volturno, position stratégique au cours de l’Histoire, au pied du mont Tifata où est située la frazione de Sant’Angelo in Formis.

[4] La Terre de Labour est un territoire italien, une région historique aujourd’hui située dans le Latium et en Campanie. Sous l’Antiquité, une grande partie de la Terre de Labour était appelée Campania felix (« Campanie heureuse »), en raison de l’opulence et de la productivité de la région, et dont la ville principale était Capoue

[5] Camerino est une commune italienne, située dans la province de Macerata, dans la région des Marches, en Italie centrale.

[6] La province de Bénévent est une province italienne située dans la région de Campanie. Elle a une superficie de 2071 km² et comprend 78 communes,. Le chef-lieu provincial est Bénévent. Au Moyen Âge, la place forte de Bénévent est cependant prise par les Ostrogoths du roi Totila qui la rasent en 542 et vers 571, elle est prise par un détachement de Lombards venus du Nord de l’Italie et dirigés par le duc Zotton, premier duc lombard de Bénévent. Ce puissant duché se rend très vite autonome par rapport au roi des Lombards, siégeant à Milan puis à Pavie et ne fut qu’épisodiquement soumis au pouvoir royal. En 662, le duc Grimoald, devient roi des Lombards et rattache Bénévent au royaume lombard. Bénévent tombe plus tard aux mains des Normands dirigés par le comte Drogon d’Apulie en 1047, avant d’être ratachée à la Papauté en 1053. Elle devient dès lors possession papale jusqu’en 1806, quand Napoléon l’accorde à Talleyrand avec le titre du prince de Bénévent. Rendue au pape en 1814, elle est réunie au royaume d’Italie en 1860.

[7] Capoue, rattachée à Salerne par le traité de 849 entre Salerne et Bénévent parvient à s’en affranchir vers 861.

[8] Le Duché de Spolète avait pour siège Spolète, une ville d’Ombrie en Italie centrale. Ayant conquis la Toscane et l’Ombrie, Alboin érigea ce pays en duché, dont la capitale fut Spolète, qui lui donna son nom. Faroald 1er, capitaine lombard, en reçut l’investiture des mains d’Alboin, en l’an 570, devenant un « dux » (duc). Spolète devint alors le siège d’un assez vaste duché, plus ou moins autonome par rapport aux rois lombards Authari et Agilulf. Siège d’un duché lombard, puis franc et d’une principauté assez importante, Spolète fut finalement incorporée aux États de l’Église en 1213.

[9] Salerne, en italien Salerno, est une ville italienne de la province de Salerne en Campanie. Capitale de la principauté de Salerne de 861 à 1076, elle fut prise en 1077 par Robert Guiscard. Choisie par les Normands comme capitale de l’Italie du Sud au 11ème siècle, la ville fut le creuset du style « normand arabo-byzantin » Salerne accueillit la plus ancienne université de médecine d’Europe, la Schola Medica Salernitana, la plus importante source de savoir médical en Europe au début du Moyen Âge.

[10] Le terme de Mezzogiorno renvoie aujourd’hui à l’ensemble de régions du sud de l’Italie péninsulaire et insulaire, caractérisées par un développement économique moindre par rapport au reste du pays, et par une culture et une sociologie particulières. D’un point de vue historique le Mezzogiorno désigne les régions italiennes qui correspondent à l’ancien royaume des Deux-Siciles, intégré à l’Italie en 1861, à la suite de l’Expédition des Mille menée par Garibaldi.

[11] Le titre de margrave était donné aux chefs militaires des marches (ou mark), dans l’empire carolingien, puis à certains princes du Saint Empire romain germanique. Le titre équivalent en français est marquis. Le margraviat est la juridiction sur laquelle il a autorité.

[12] Camerino est une commune italienne, située dans la province de Macerata, dans la région Marches, en Italie centrale. Camerino se trouve dans les Apennins entre les vallées des fleuves Potenza et Chienti.

[13] Haut lieu de l’époque carolingienne, Ponthion abritait un palais qui fut souvent occupé par les souverains carolingiens. C’est là que, le 6 janvier 754, Pépin le Bref, proclamé roi des Francs en 751, accueillit le pape Étienne II venu chercher l’alliance des Francs contre les Lombards qui menaçaient le pouvoir pontifical en Italie. Le sacre de Pépin par le pape, la même année, à Saint-Denis, préfigure celui de Charlemagne comme empereur en l’an 800. L’accord de Ponthion est à l’origine de l’ascension de la dynastie carolingienne. Le 1er septembre 858 au palais de Ponthion, les grands du royaume franc jurent fidélité au roi Louis le Germanique à qui ils ont fait appel devant l’incapacité de Charles le Chauve à combattre l’envahisseur viking. C’est dans ce même palais que Charles III le Gros, appelé pour assurer la régence du royaume lors de la minorité du futur Charles III le Simple, reçoit en juin 885 le serment d’allégeance des grands vassaux du royaume franc. Un des évènements le plus marquant pour l’histoire de Ponthion est le concile de 876 qui dura près d’un moi avec la présence de 50 évêques, 7 archevêques et 4 légats du pape. Charles le chauve s’y fit reconnaître empereur par les grands du royaume. Ponthion, nommé alors Pontgoin, fut offert en avril 907 à Frédérune lors de son mariage1 avec Charles le Simple.

[14] Dès la mort de Charlemagne, l’histoire d’Arles s’inscrit dans le processus de désagrégation de l’Empire carolingien. Au gré des successions apparaît un territoire autonome appelé royaume de Provence. Des ducs turbulents dirigent alors successivement la région d’Arles pillée en 842 et 850 par les Sarrasins puis en 859 par les Normands. Finalement le 15 octobre 879, Boson se fait couronner roi de Provence et de Bourgogne. Ayant pris Vienne pour capitale, il doit alors affronter l’opposition de son frère Richard le Justicier, installé à Autun. Boson manque de légitimité. Son fils Louis, aveuglé en 905 par son ennemi Bérenger d’Italie, prend pour régent Hugues d’Arles. Au début du 10ème siècle, Hugues d’Arles s’installe dès 911 à Arles dont il fait la capitale du royaume dont il est régent pour Louis l’Aveugle. Il s’en désintéresse après 926, lorsqu’il devient roi d’Italie. La Provence a donc un roi aveugle et un régent absent. La couronne de Louis, décédé en 928, est remise à Raoul, roi de Francie occidentale. Après la mort d’Hugues en 948, on voit apparaître sous l’autorité distante de Conrad II, la 1ère dynastie des comtes de Provence, avec le comte Guillaume 1er, qui en chassant les Sarrasins en 973, s’émancipe de la suzeraineté du roi de Bourgogne. Dès 980, la paix revenue apporte les conditions d’un renouveau économique et la renommée du comte, un éphémère rayonnement politique.

[15] Ce concile se tient en août 878 pour examiner le cas de Bernard de Gothie qui a usurpé des biens de l’Église et qui est en conflit avec Frotaire et en révolte contre le roi Louis le Bègue.