Fils de Bivin de Gorze, il épousa en 876 Ermengarde, fille de l’empereur Louis II le Jeune. Sa sœur Richilde d’Ardennes fut la concubine et la seconde épouse du roi des Francs Charles II le Chauve, lequel accorda à son nouveau beau-frère l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune [1], qui avait été détenue par son oncle maternel Hucbert.
À l’automne 870, il est l’exécuteur testamentaire du duc Girart de Roussillon, en compagnie du marquis Bernard de Gothie et du comte Eudes d’Orléans . Charles le Chauve lui confie l’administration du comté de Troyes. En janvier 871, Charles II le Chauve le nomme gouverneur du Lyonnais et du Viennois, en succession de Girart de Roussillon. En 872, Charles le Chauve le nomme conseiller et chambrier de son fils Louis le Bègue, roi d’Aquitaine depuis 867. Il reçoit aussi le comté du Berry. et les fonctions du comte Gérard d’Auvergne, déposé par le roi.
En 875, à la mort de l’empereur Louis II le Jeune, il accompagne le roi Charles le Chauve qui part en Italie pour recevoir le titre d’empereur du pape Jean VIII. Le nouvel empereur, le nomme, duc en Italie, et duc de Provence. En février 876, à Pavie, Charles le Chauve avant de repartir pour le royaume de France, nomme Boson vice-roi du royaume d’Italie. Cette même année il épouse Ermengarde, la fille unique de l’empereur décédé Louis II le Jeune.
En mars 877, il retourne en France, rappelé par Charles le Chauve. Ce dernier confie alors le royaume d’Italie et le duché de Provence à Hugues dit l’Abbé, fils de Conrad 1er de Bourgogne. Charles le Chauve a soin d’associer Richard le Justicier, frère de Boson à Hugues. Cette même année, à la mort de son oncle, le comte Ecchard, il reçoit le comté de Mâcon et le comté de Chalon. Avec ses 2 nouveaux fiefs, il est désormais possesseur de la quasi-totalité de la vallée du Rhône, de la vallée de la Saône et de la Provence. De plus, Charles le Chauve, avant sa mort, signe le capitulaire [2] de Quierzy [3], qui rend héréditaire les charges comtales, ce qui est le véritable acte de naissance de la féodalité.
En mai 878, le pape Jean VIII menacé par les Sarrasins et des nobles italiens, vient se réfugier à Arles auprès du duc Boson et de sa femme Ermengarde. Celui-ci l’accompagne à Troyes où est organisé un grand concile pour statuer sur les troubles dans l’empire et notamment la révolte de Bernard de Gothie et les ambitions du bâtard Hugues qui veut reconquérir la Lotharingie [4]. Le pape propose à Louis le Bègue de l’accompagner à Rome où il pourra le couronner empereur, mais le roi déjà très malade, et craignant de mourir en route, se voit obligé de refuser cet honneur. Boson, toujours vice-roi d’Italie, passe un accord secret avec le pape, et le raccompagne dans le but de se faire reconnaître roi d’Italie, mais la manœuvre échoue devant la mauvaise volonté des évêques et des grands seigneurs italiens.
Dès la mort de Louis II le Bègue, les droits de succession de ses fils Louis III et Carloman II sont sérieusement contestés. Le 15 octobre 879, des grands ecclésiastiques et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille [5], entre Anneyron et Châteauneuf-de-Galaure dans la Drôme afin de choisir l’homme le plus apte à protéger l’Église et le pays. Ils choisissent Boson comme roi et décident de la restauration du royaume de Burgondie [6] constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux présents Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne.
Il est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l’archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule romaine, et se dote d’une chancellerie.
Dès 879, la nouvelle administration du royaume se met en place comme l’attestent les nombreux actes concernant les comtés. En juillet 880, Boson, nomme un abbé de confiance, Gilon de Tournus , comme évêque de Langres.
Cependant, l’ambition dévoilée de Boson et son couronnement, ont pour effet de créer contre lui une nouvelle alliance des rois carolingiens Louis III de France, Carloman II et leurs cousins Charles III le Gros et Louis le Jeune, qui vont se rencontrer en juin 880 à Gondreville [7] en Lorraine.
Fin 880, les troupes de l’alliance, après avoir repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon, se trouvent devant Vienne. Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros est parti recueillir la couronne d’Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale.
Charles III le Gros, nouvellement élu empereur d’Occident, fait reprendre la guerre dès le mois d’août 881. Les troupes du roi Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais apprenant la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, il lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de l’empereur Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard le Justicier, frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence.
En 884, à la mort de Carloman II, qui n’a pas de fils, l’empereur Charles III le Gros est appelé pour assurer la régence du royaume de France. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d’un hommage au royaume des Francs.
Boson, sort honorablement de sa lutte contre les Carolingiens, et meurt le 10 janvier 887. Il est inhumé dans la cathédrale Saint-Maurice de Vienne [8].
À sa mort, son fils unique Louis est dans le plus tendre enfance. Sa 2ème épouse Ermengarde, secondée par Aurélien, l’archevêque de Lyon et Barnoin, l’évêque de Vienne, assure la régence du royaume de Provence. Son beau-frère, Richard II de Bourgogne dit Richard le Justicier qui a hérité des « honneurs » de Boson, n’hésite pas à se déclarer le protecteur naturel de son neveu Louis, et se saisit du gouvernement des états de Boson. L’empereur Charles III le Gros est le seul prince régnant en position de contester les droits de Louis à l’héritage paternel. Pour prévenir toute opposition de sa part, Ermengarde, se rend en 887, auprès du monarque pour lui présenter Louis et implorer sa protection. Privé d’héritier légitime, Charles III le Gros comble les espérances de la reine. Il adopte Louis comme son fils, et lui confère le titre de roi ce qui lui permet de retourner régner en Provence sous la régence de sa mère.