Il est à l’origine de plusieurs chansons de geste et fait partie des plus importants personnages de l’épopée carolingienne.
Fils de Leuthard 1er de Paris, comte de Fézensac [1] et de Paris [2] et de Grimilde. Fidèle au roi d’Aquitaine [3] Louis le Pieux, il organise la réconciliation du roi avec ses fils, et accède en 834 au titre de comte de Paris que détenait déjà son père mort en 816.
Il embrasse ensuite la cause de l’empereur Lothaire 1er contre Charles II le Chauve et combat à la Bataille de Fontenoy en Puisaye en 841 [4]. Après la défaite, il suit sans aucun doute Lothaire 1er à Aix-la-Chapelle [5] dont il devient beau-frère en 843 en épousant Berthe, fille du comteHugues III de Tours et de la Haute Alsace et sœur de Ermengarde de Tours, femme de Lothaire 1er.
En 855, Charles de Provence, fils de l’empereur Lothaire 1er hérite du royaume de Provence, appelée aussi Bourgogne Cisjurane du Royaume de Bourgogne. Mais Charles n’étant qu’un enfant, le véritable maître du royaume est son précepteur Girart.
En 859, un traité est conclu entre Lothaire II de Lotharingie et son frère Charles de Provence, au terme duquel, Charles reconnaît son frère comme héritier.
En 858/859, il fonde l’abbaye de Vézelay [6]. Il fait don de ce monastère au Saint-Siège. Cette donation est acceptée par le papeNicolas 1er dès 863 et confirmée par Charles le Chauve en 868. En 882, il y sera instauré le culte de sainte Madeleine dont les reliques, après avoir été transférées de l’église de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à l’Église Saint-Victor de Marseille, à la suite de troubles provoqués par les Sarrasins en Provence, seront amenées à Vézelay.
En 860, il arrête devant Valence les vikings qui, après avoir pillé la Camargue, remontent le Rhône.
À l’automne 861, il défend le royaume contre les prétentions de Charles le Chauve, ce dernier s’avance jusqu’à Mâcon sans dépasser cette limite.
À la mort de Charles de Provence en 863, le frère de ce dernier, l’empereur Louis II le Jeune, arrive le premier pour s’octroyer la Provence.
Lothaire II de Lotharingie arrive trop tard et ne peut pas faire respecter l’accord de 859. Toutefois, il lui obtient la suzeraineté sur les comtés de Lyon, Vienne et du Vivarais, regroupés au sein du duché du Lyonnais [7], dont il porte le titre par l’accord du 30 avril 863 à Mantaille [8] ; la Provence passant de son côté sous la coupe directe de Louis II le Jeune. Il devient également le premier conseiller de Lothaire II de Lotharingie.
En 868, il s’oppose une nouvelle fois au roi Charles le Chauve à propos de l’héritage du comté de Bourges et de ses abbayes.
En août 869, dès la mort de Lothaire II de Lotharingie, la lutte reprend entre Girart et Charles le Chauve. Après des escarmouches dans le Berry, et l’Auxerrois, il regagne ses terres lyonnaises et s’enferme dans Vienne, car les 2 oncles du défunt, Louis II de Germanie et Charles le Chauve, ont également des prétentions sur le royaume de leur neveu.
À la suite du traité de Meerssen [9] le 8 août 870 qui organise la succession de Lothaire II de Lotharingie entre Louis II le Germanique et Charles le Chauve, il refuse ce partage et entre en rébellion contre Charles le Chauve.
Mais ce dernier avec l’appui des archevêques de Lyon et de Vienne, assiège en décembre les armées de Girart placées sous le commandement de sa femme Berthe dans Vienne. La ville résiste pendant plusieurs mois, mais les troupes royales dévastant la campagne, il accourt et demande une capitulation honorable. Il cède alors Vienne à Charles le Chauve qui en prend possession la veille de Noël de l’an 870. Charles incorpore ensuite le Lyonnais et le Viennois dans son royaume et en janvier 871, il nomme Boson V de Provence, gouverneur du Lyonnais et du Viennois, charge occupée jusqu’alors par Girart. Avec sa femme il se retire à Avignon.