Haut dignitaire équestre de l’Empire romain dans la première moitié du 3ème siècle. Il a du naître sous Commode, peut-être en Orient, dans une famille de l’ordre équestre. Sans doute avait-il fait de bonnes études rhétoriques et juridiques, puisque ses compétences dans ce domaine sont soulignées par “l’Histoire Auguste”.
Sous Caracalla ou Héliogabale il commence sa carrière comme préfet de la 1ère Cohorte Gallica, en Espagne. Plus tard, sans doute en 222, il est nommé à Bostra [1] procurateur [2] de la Province d’Arabie et vice gouverneur.
Il fut ensuite affecté à Rome sous Sévère Alexandre à des postes de gestion financière, procurateur dans la Ville, maître du Vingtième [3]. Vers 232, il est nommé procurateur de Syrie Palestine [4], au moment où l’empereur Sévère Alexandre entreprend une expédition contre l’empire perse Sassanide. Quand en 233 l’empereur se retire du Proche-Orient pour entreprendre une nouvelle guerre sur le Rhin, il est nommé collecteur du reliquat de l’annone de l’Expédition Sacrée, chargé de rapatrier les contributions de guerre imposées aux cités d’Orient et inemployées.
Il suivit ensuite l’armée impériale en Germanie, comme procurateur du patrimoine des provinces de Belgique et des 2 Germanies, et vicaire du gouverneur de Germanie inférieure [5]. Grâce au titre de vicaire du gouverneur, tout en restant dans l’ordre équestre il pouvait diriger les 2 légions de la province. Par ce montage institutionnel, nommer un chevalier à un poste de procurateur dans une province puis lui conférer le titre de vicaire du gouverneur, l’empereur pouvait contourner les rigidité du cadre d’avancement ordinaire et placer certaines troupes ou certaines régions dans les mains d’hommes de confiance dans des moments critiques. Sous l’empereur Maximin le Thrace il est nommé procurateur de la province de Bithynie - Pont –Paphlagonie [6] ainsi que du patrimoine et de la caisse privée, vicaire du procurateur du Quarantième, également vicaire du gouverneur de la province. Ensuite, il fut nommé à Éphèse [7] procurateur de la province d’Asie, vicaire du procurateur du Vingtième et du Trentième, et vicaire du proconsul. Il se trouvait ainsi dans le fauteuil du gouvernement sénatorial le plus prestigieux.
On ne sait quelle fut son attitude lors de la crise de 238, mais c’est sous le jeune empereur Gordien III qu’il atteint le sommet de sa carrière. Il est nommé préfet du prétoire [8], ce qui fait de lui en pratique le second personnage de l’Empire, et il marie sa propre fille Tranquilline à l’Empereur en personne. Préfet du prétoire et beau-père de l’Empereur, il peut être considéré au début des années 240 comme le véritable patron de l’Empire Romain.
En 242, quand Gordien III part en campagne contre l’Empire perse sassanide de Shapur 1er, l’Etat-Major de l’armée romaine a 2 préfets du prétoire, Timésithée, sans doute chargé des finances et de la logistique, et Caïus Julius Priscus , sans doute chargé de commander la Garde prétorienne sur le terrain. Timésithée semble avoir joué un rôle dirigeant dans la stratégie romaine en 243, puisque c’est lui que “l’Histoire Auguste” crédite des succès romains.
Après une brillante campagne en haute Mésopotamie et la victoire de Rhesaina [9], les Romains se retirent dans leurs quartiers d’hiver à Antioche [10] pour préparer l’offensive suivante du printemps 244. Mais Timésithée tombe malade et meurt pendant l’hiver. Aux termes de son testament, il lègue sa fortune à la Ville de Rome. Il est remplacé au pied levé à la préfecture du prétoire par Marcus Julius Philippus, le propre frère de l’autre préfet Priscus.