Thrace [1] de naissance, il aurait été un modeste berger avant de gravir progressivement les échelons de l’armée romaine. Il accomplit une brillante carrière militaire en Trace.
Général, seulement membre de l’ordre équestre et sans lien avec la noblesse romaine traditionnelle, il ne conçoit pas son rôle autrement que comme celui de chef d’armée.
En 235, il est préfet des recrues levées pour combattre les Germains, alors que l’empereur Sévère Alexandre vient réprimer une révolte en Germanie. Il fut proclamé empereur à Mayence par les légions après l’assassinat d’Alexandre Sévère en 235.
Il ne demanda pas la ratification du Sénat, et après avoir fait condamner la mémoire de son prédécesseur, il inaugure alors son règne par une répression de la révolte en cours en Germanie. Il doit bientôt se rendre dans les Balkans pour affronter les Daces [2] révoltés qui menacent l’Empire ainsi que les Sarmates [3] en 236. Il fait face aux barbares sans s’occuper de Rome où il ne se rendra jamais. En 237, la situation est partout rétablie et la menace barbare éloignée. Logiquement, il pense à sa succession et nomme son fils Maximus César et prince de la jeunesse.
Peu habile politiquement, il procède à des levées importantes de recrues et à une pression fiscale qui ne tarde pas à créer de violentes réactions.
Il persécute cruellement les chrétiens mais il pille également les temples païens. En 238 pour entretenir son armée et acheter les ennemis. Il augmente les impôts. Son procurateur d’Afrique proconsulaire se rend à Thysdrus [4]. Les Africains ne comprennent pas cette nouvelle pression fiscale vu l’absence de problème militaire en Afrique. Les iuvenes disent au procurateur qu’ils ne veulent pas payer et l’un d’entre eux finit par tuer accidentellement le procurateur. 2 possibilités s’offrent à eux, soit ils sont capturés et jugés pour meurtre, soit il optent pour la fuite en avant. Ils choisissent la seconde solution. Les paysans africains décident de suivre les iuvenes. Peu à peu cette fuite en avant se transforme en révolte de tous les Africains qui nomment le Proconsul basé à Carthage Gordien empereur malgré lui.
Celui-ci âgé de plus de 80 ans est assisté de son fils, Gordien II. Le Sénat les reconnaît tous 2 comme empereurs en 238. Le préfet du prétoire et le préfet de la Ville, nommé par Maximim, sont massacrés. Plusieurs gouverneurs de province reconnaissent les Gordiens.
Le légat de Numidie [5], Capelianus, fidèle à Maximin, écrasa le mouvement insurrectionnel, en battant près de Carthage les troupes inexpérimentées menées par Gordien II. Son père, se suicida en apprenant la nouvelle. Mais la lutte se poursuit en Italie, désormais pris en main par le Sénat, qui fait de 2 de ses membres parmi une vingtaine de consulaires, Maxime Pupien et Balbin, 2 nouveaux empereurs en février 238.
Il quitte alors les champs de batailles de Germanie et marche sur Rome lorsqu’au début de l’été 238, au siège d’Aquilée [6], lui et son fils furent assassinés au pied de cette ville imprenable, par leurs propres soldats, affaiblis par la famine. Leurs soldats font leur soumission aux 2 nouveaux empereurs.