Mathieu III de Trie (mort en 1344)
Seigneur d’Araines et de Vaumain-Maréchal de France
Fils de Renaud de Trie, seigneur de Vaumain [1] qui fut tué à la bataille de Courtrai [2] en 1302 et de Jeanne Hodenc.
Il succéda à Jean IV de Beaumont comme maréchal de France [3], vers 1320 et assista, en 1322, au sacre du roi Charles le Bel et qui le nomma l’un de ses exécuteurs testamentaires.
Il accompagna le comte de Valois dans la conquête de la Guyenne [4]. En 1325, il commanda un corps de troupe contre les Flamands.
En 1328, il assiste au sacre de Philippe de Valois effectué par son frère Guillaume de Trie . A sa mort en 1334, ce dernier lègue ses biens à Mathieu.
En 1344 il fut nommé commissaire et envoyé à Cambrai pour régler les différents qu’ils y avaient entre Louis comte de Flandre et Jean duc de Brabant au sujet de la ville de Malines [5].
Membre de la Ligue des seigneurs normands, il offrit en 1339 à Philippe de Valois de mettre sur pied un corps de 4000 gentilshommes et 40 000 hommes pour la conquête de l’Angleterre.
Dans la campagne de Flandre de 1339, il commandait l’armée sous Philippe de Valois. Il ravagea le pays puis s’enferma dans Tournai qu’assiégeait Édouard III. La paix mit fin au siège.
En 1342, il est fait lieutenant-général [6] pour les frontières de Flandre.
Il meurt, sans postérité, le 26 novembre 1344, comblé de gloire et d’honneurs.
Notes
[1] Le Vaumain est une commune française située dans le département de l’Oise.
[2] La bataille de Courtrai, connue sous le nom de bataille des éperons d’or, opposa l’armée du roi Philippe IV de France appuyée par les Brabançons de Godefroid de Brabant et les Hennuyers de Jean Sans-Merci, aux milices communales flamandes appuyées par des milices venues de Zélande et, peut-être, de Namur, le 11 juillet 1302 près de Courtrai
[3] À son origine, le maréchal de France n’a qu’un rôle d’intendance sur les chevaux du roi. Son office devient militaire au début du 13ème siècle, tout en étant subordonné au connétable. Le premier à porter le titre de maréchal du roi de France avec une fonction militaire était Albéric Clément, seigneur de Mez, désigné par Philippe Auguste, en 1185. Après l’abolition de l’office de connétable par Richelieu en 1624, les maréchaux deviennent les chefs suprêmes de l’armée. Parfois le roi crée une charge de maréchal général des camps et armées du roi, qu’il confie au plus prestigieux de ses maréchaux. En plus de leurs fonctions militaires, les maréchaux ont aussi la responsabilité du maintien de l’ordre dans les campagnes, par l’intermédiaire des prévôts des maréchaux, d’où l’appellation de « maréchaussée » donnée à l’ancêtre de la gendarmerie.
[4] La Guyenne est une ancienne province, située dans le sud-ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l’histoire sur une partie des territoires des régions françaises Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitale Bordeaux. Son nom est apparu au 13ème siècle en remplacement du terme d’« Aquitaine ». Sous l’Ancien régime, la Guyenne était l’une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petites comme le Périgord, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, également appelée le Bordelais. La Guyenne était couramment associée avec la Gascogne dont la capitale était Auch et qui regroupait notamment l’Armagnac, le Bigorre, le Labourd, la Soule et le Comminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.
[5] La seigneurie de Malines fut longtemps une enclave de la principauté de Liège à l’intérieur du Duché de Brabant. Jusqu’au début du 14ème siècle, la seigneurie de Malines fut dominée par une puissante famille de propriétaires terriens, les Berthout, qui furent fréquemment en conflit avec les princes évêques de Liège. Le dernier représentant de cette influente lignée fut Florent Berthout. En 1333, le comte de Flandre Louis de Nevers acheta la seigneurie de Malines au prince évêque de Liège Elle fut ensuite cédée au duc de Brabant. Par la Paix d’Ath, qui mit fin à la guerre de Succession de Brabant, Louis de Male la récupéra en 1357. À la mort de Louis en 1384, Malines revint finalement au duc de Bourgogne Philippe le Hardi qui avait épousé sa fille Marguerite.
[6] Le lieutenant général de province était un personnage, issu souvent de la haute aristocratie, qui représentait le roi dans les provinces du royaume. Son rôle était théoriquement d’assurer la suppléance du gouverneur. En fait, les rois espéraient ainsi que leurs influences se neutraliseraient mutuellement, empêchant ainsi toute tentative de révolte. La charge de lieutenant général devint au 17ème siècle et surtout au 18ème siècle purement honorifique : le titulaire résidait à la Cour et se contentait de toucher les revenus sans effectuer de réel travail. De plus, les rois avaient tendance à nommer les fils successeurs de leur père, ce qui fit que les offices de lieutenant général firent quasiment partie du patrimoine de ces familles aristocratiques. Il ne faut pas confondre l’office de lieutenant général avec celui de « lieutenant de roi ». Le lieutenant de roi était subordonné au lieutenant général et son rôle (par essence le même : représenter le roi dans les provinces) n’était tenu que dans des ressorts beaucoup plus réduits.