Bède, Gildas le Sage ou des historiens francs comme Grégoire de Tours, n’en parle pas dans leurs écris. Il est par contre longuement évoqué par Geoffroy de Monmouth dans son “Historia regum Britanniae” [1] rédigée entre 1135 et 1138 où il est présenté comme le neveu du roi de l’île de Bretagne Octavius ou Eudaf Hen qui reçoit le royaume de Bretagne de Maximianus.
Conan apparaît ensuite pour la première fois en Bretagne dans 2 textes dont la datation est malheureusement très controversée : le “Livre des Faits d’Arthur” connu par un manuscrit du 15ème siècle, utilisé par Pierre Le Baud mais qui aurait été composé entre 954 et 1012 et le prologue de la Vita Goeznouei [2] qui daterait de 1019.
Il serait né en Grande-Bretagne à la fin du 4ème siècle, et passe dans les Gaules vers 384, avec son parent, le tyran Maxime, dont il sert les intérêts, il serait devenu duc d’Armorique [3] et aurait gouverné pendant 26 ans, sous la dépendance des Romains, la partie de l’Armorique connue depuis sous le nom de Bretagne.
En 409, les Armoricains, s’étant soulevés, ils auraient conféré à Conan l’autorité souveraine qu’il aurait conservée jusqu’à sa mort en 421 pour la léguer à ses descendants, qui furent depuis princes puis rois et enfin ducs de Bretagne. Selon la légende il aurait pris le titre de roi et aurait résidé à Nantes, devenant le premier roi de Bretagne.
C’est de Conan Mériadec que datent les invasions successives qui justifient le nom de Bretagne. Ce prince, qui jouissait en Grande-Bretagne d’un assez grand crédit, proposa, en 382 ou 383, à Maxime, gouverneur de l’île, de l’appuyer dans sa révolte contre l’empereur Gratien, et il lui fournit 10 000 hommes. Vainqueur et maître de plus de la moitié de l’empire d’Occident, Maxime accorda à son allié la souveraineté de la plus grande partie de l’Armorique, souveraineté que Conan su faire reconnaître par Valentinien II et Théodose, et qu’il rendit complètement indépendante sous le faible Honorius.
Toujours d’après le récit semi-légendaire, saint Brec’han ou Brecan, éponyme de la montagne Brecon Beacons [4] au Pays de Galles et roi de Domnonée [5], serait l’un de ses enfants et sainte Nonne , patronne de Dirinon [6] sa petite-fille.