Né à Ménigoute [1], fut le chancelier [2] de trois rois de France successifs, Philippe V le Long, Charles IV le Bel et Philippe VI de Valois.
Clerc originaire du Poitou qui exerça plusieurs fonctions dans sa province natale. Il fut notamment doyen du chapitre cathédral de Poitiers. Quelques années plus tard il fonde une église collégiale à Ménigoute, sa ville natale.
Il entre au service du roi, membre de la Grand’chambre du parlement [3] de Paris en 1316, tout en étant vraisemblablement chanoine de Notre-dame de Paris. Il devient à la même époque chancelier de Charles de Valois, le prince le plus influent du royaume après le roi. Il remplit pour lui diverses missions, notamment une ambassade à Avignon auprès du pape Jean XXII.
Grâce à l’appui de son maître, il est nommé en janvier 1321 chancelier de France par le roi Philippe V. Il ne jouit toutefois pas longtemps de cette faveur car à la mort de Philippe V moins d’un an plus tard, son frère et successeur Charles IV le remplace par son propre chancelier Pierre Rodier . Toutefois Cherchemont ne subit pas de disgrâce et reste dans les faveurs du roi, grâce à la protection de Charles de Valois. Ce dernier l’envoie en juillet 1323 en Angleterre, afin de négocier le mariage du comte de Chester, futur Édouard III, avec sa fille Marie de Valois.
En 1323, le chancelier Rodier est nommé évêque de Carcassonne et abandonne son poste. Charles IV, très influencé par son oncle Valois, décide de redonner le cancellariat à Cherchemont le 19 novembre 1323. Cette fois il conserve son poste pendant toute la durée du règne, même après la mort du comte de Valois en 1325. Cette année-là, il scelle la paix entre la France et l’Angleterre après la guerre de Saint-Sardos.
En 1328, le chancelier de Cherchemont soutient les prétentions au trône de France de Philippe de Valois, fils de son ancien protecteur. Cette fidélité lui permet de garder ses fonctions pendant la régence, puis après l’accession au trône de celui-ci. Au cours de ce dernier cancellariat il n’a de cesse d’accompagner le souverain dans ces déplacements, en particulier dans sa campagne contre la Révolte des Karls [4].
Peu après son retour à Paris, le chancelier part pour Ménigoute mais décède en route le 25 octobre 1328.