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L’histoire pour le plaisir

Tiridate 1er d’Arménie

vendredi 4 septembre 2020, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 3 août 2011).

Tiridate 1er

Roi d’Arménie ayant régné de manière discontinue entre 53 et 72

Fils du roi parthe Vononès II et d’une concubine grecque, il est le premier roi arménien de la dynastie arsacide [1].

En 51, le procurateur romain de Cappadoce [2], Julius Paelignus, envahit l’Arménie et ravage le pays, alors gouverné par l’Ibère [3] Rhadamiste.

Ce dernier a assassiné son oncle le roi Mithridate après avoir attiré la garnison romaine qui le protégeait hors de la forteresse de Gorneae [4]. Agissant sans instructions, Paelignus reconnaît toutefois Rhadamiste en tant que nouveau roi d’Arménie.

Le gouverneur syrien Gaius Ummidius Durmius Quadratus envoie Helvidius Priscus à la tête d’une légion avec pour mission de réparer ces outrages, mais il est en fin de compte rappelé afin de ne pas provoquer une guerre avec les Parthes [5].

Cependant, en 52, Vologèse 1er saisit l’opportunité et envahit à son tour l’Arménie, prenant Artaxata [6] et proclamant roi son frère cadet Tiridate. Cette action viole le traité conclu entre l’empereur romain Auguste et le roi parthe Phraatès IV, qui attribuait aux Romains le droit de désigner et de couronner les rois d’Arménie. Vologèse considère pour sa part que le trône d’Arménie était jadis la propriété de ses ancêtres, et qu’il est maintenant occupé par un usurpateur à la suite d’un crime. Mais une épidémie hivernale et une insurrection menée par son fils Vardanès II l’obligent à retirer ses troupes d’Arménie, permettant à Rhadamiste de revenir et de punir les locaux en tant que traîtres, ces derniers se révoltent et le remplacent par Tiridate au début de l’année 55.

Mécontent de l’influence croissante des Parthes aux portes de l’empire, Néron envoie le général Gnaeus Domitius Corbulo à la tête d’une grande armée avec pour mission de restaurer les rois clients romains. Un Hasmonéen nommé Aristobule de Chalcis se voit attribuer l’Arménie mineure [7] (Nicopolis [8] et Satala), tandis que Sohaemus d’Émèse reçoit la Sophène [9].

Au printemps 58, Corbulo pénètre en Arménie majeure à partir de la Cappadoce et avance en direction d’Artaxata, en même temps que Pharsman 1er attaque par le nord et qu’Antiochos IV de Commagène en fait de même par le sud-ouest. Avec l’aide de son frère, Tiridate envoie des colonnes rapides harceler les Romains. Corbulo réplique en usant de la même tactique et en envoyant des Moschoi piller les régions périphériques arméniennes.

Tiridate s’enfuit de sa capitale, que Corbulo détruit par le feu. Pendant l’été, Corbulo commence à se rapprocher de Tigranocerte [10] via le Taron [11], où plusieurs de ces commandants trouvent la mort dans une embuscade. La cité lui ouvre toutefois ses portes, à l’exception d’une des citadelles, détruite durant l’assaut qui s’ensuit.

À ce moment, la majorité des Arméniens a cessé de résister et accepté le prince candidat de Rome. Néron offre la couronne au dernier descendant des rois de Cappadoce, le petit-fils de Glaphyra et d’Alexandre de Judée, qui adopte le nom arménien de Tigrane VI. Néron est publiquement acclamé pour cette première victoire et Corbulo est désigné gouverneur de Syrie en récompense. 1000 légionnaires, 3 cohortes auxiliaires et 2 ailes de cavalerie sont laissés à Tigrane afin de défendre le pays. Des territoires frontaliers sont confiés aux alliés de Rome qui ont assisté Corbulo, comme Polémon II du Pont, Pharsman, Aristobule et Antiochos.

Vologèse est furieux qu’un étranger occupe le trône arménien mais hésite à restaurer son frère alors qu’il est engagé dans un conflit avec des Hyrcaniens [12] en révolte. En 61, Tigrane envahit le nord de l’Adiabène [13]. Son roi Monobaze II, théoriquement vassal de l’Arménie, mais en fait indépendant, demande le concours des Parthes pour se venger.

Vologèse considère cet acte comme une agression romaine et lance une campagne visant à restaurer Tiridate sur le trône arménien. Il place sous le commandement du spahbod [14] Monesès une force bien disciplinée de cataphractaires [15] ainsi que des auxiliaires adiabènes, avec pour mission de chasser Tigrane d’Arménie. Après avoir mâté la révolte hyrcanienne, il rassemble ses forces et marche sur l’Arménie.

En ayant été informé, Corbulo envoie 2 légions sous le commandement de Verulanus Severus et de Vettius Bolanus prêter main forte à Tigrane. Il envoie également un message à Néron, l’enjoignant d’envoyer un second commandant pour défendre l’Arménie, considérant que la Syrie est à présent tout autant en danger.

Corbulo dispose le reste des légions sur les rives de l’Euphrate [16] et arme des troupes irrégulières dans les provinces adjacentes. La région étant peu alimentée en eau, il érige des forts sur les sources et comble les ruisselets avec du sable. Monesès marche sur Tigranocerte mais ne parvient pas à briser les défenses de la cité, ses troupes n’étant pas équipées pour un long siège. Corbulo pense alors tenter sa chance, il envoie un centurion du nom de Casperius au camp de Vologèse à Nisibe [17], à 60 km de Tigranocerte, avec pour mission de demander la levée du siège. En raison d’une récente tempête de sauterelles et du manque de fourrage de ses chevaux, Vologèse accepte mais exige l’Arménie afin qu’une paix durable soit instaurée. Plus précisément, il demande que les troupes romaines et parthes soient retirées, que Tigrane soit détrôné et que Tiridate soit reconnu roi.

Rome décline l’offre et envoie Lucius Caesennius Paetus, gouverneur de Cappadoce, placer l’Arménie sous administration romaine directe. Paetus se révèle toutefois piètre commandant et essuie une défaite humiliante lors de la bataille de Rhandéia en 62 [18], avec la perte des légions XII Fulminata commandée par Calvisius Sabinus et IIII Scythica commandée par Funisulanus Vettonianus.

La direction des troupes revient alors à Corbulo, qui fait entrer l’année suivante une forte armée en Mélitène [19] et par-delà en Arménie, éliminant tous les gouverneurs régionaux soupçonnés d’être pro-parthes. Corbulo et Tiridate se rencontrent enfin à Rhandéia et commencent des pourparlers de paix.

À son arrivée au camp romain, Tiridate retire son diadème royal et le dépose sur le sol, à proximité d’une statue de Néron, acceptant de ne le reprendre que de la main de l’empereur à Rome, à la demande même des Romains. Tiridate est reconnu roi vassal d’Arménie, une garnison romaine s’installe de manière permanente dans le pays, en Sophène, et Artaxata doit être reconstruite. Corbulo charge son beau-fils Annius Vinicianus d’accompagner Tiridate à Rome et de témoigner de sa propre fidélité envers Néron.

Néron accueille Tiridate à Neapolis [20] en octobre, lui envoyant un char officiel pour les derniers kilomètres.

En 66, en vertu d’un accord entre Romains et Parthes au sujet de l’Arménie, Tiridate, frère du roi parthe Vologèse 1er, est couronné roi d’Arménie à Rome par Néron. Ses successeurs seront des princes parthes, mais leur accession au trône devra recevoir l’assentiment de Rome, faisant d’eux des vassaux à la fois des Romains et des Parthes.

Lorsqu’il repart pour l’Arménie, Tiridate emmène avec lui un grand nombre d’architectes et d’artisans pour la reconstruction d’Artaxata, qu’il renomme Neronia en l’honneur de l’empereur, il embellit également la résidence royale de Garni de colonnades et de riches monuments ainsi que d’un nouveau temple. Le commerce croît, permettant à l’Arménie de sécuriser son indépendance par rapport à Rome. Celle-ci considère l’Arménie comme un allié fidèle, même après la mort de Néron et durant le règne de Vespasien en Orient.

Cette période de paix s’achèvera cependant 50 ans plus tard, lorsque l’empereur Trajan envahit l’Arménie, en 114.

À la fin de son règne, Tiridate doit néanmoins faire face à une nouvelle menace. En 72, les Alains [21], des cavaliers nomades d’origine scythe, font une incursion en Médie Atropatène [22] et dans divers districts de l’Arménie septentrionale. Tiridate et son frère Pacorus, roi de Médie Atropatène, leur font face au cours de plusieurs batailles. Durant l’une d’elles, Tiridate est presque capturé, échappant de peu au lasso qui l’encercle. Les Alains se retirent avec un butin conséquent.

La date exacte de la fin du règne de Tiridate n’est pas connue. Sa succession est incertaine, mais quelques sources de l’Antiquité tardive lui donnent pour successeur un certain Sanatrocès dit Sanatruk 1er . Il est par contre établi qu’un parent de Tiridate, Axidarès, règne sur l’Arménie en 110

Notes

[1] Les Arsacides sont la dynastie des rois parthes ayant régné sur l’Iran pour former l’empire parthe. Fondée en 250 av. jc par Arsace 1er, elle conserve le trône jusqu’en l’an 224 de notre ère, et est remplacée par celle des Sassanides. Selon les Chroniques géorgiennes, une lignée de princes arsacides règne également sur l’Ibérie (Karthli) à partir de 189 avec Rev 1er le Juste fils d’un « Grand Roi » parthe anonyme identifié par Cyrille Toumanoff avec Vologèse V et d’une princesse autochtone. Cette famille s’éteint avec la princesse Abechoura, fille du roi Aspagour 1er, qui épouse en 284 Mirvan III d’Ibérie, le fondateur de la dynastie dite des Chosroïdes.

[2] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. La notion de « Cappadoce » est à la fois historique et géographique. Les contours en sont donc flous et varient considérablement selon les époques et les points de vue.

[3] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères ».

[4] Garni est une communauté rurale du marz de Kotayk, en Arménie. Le site du temple païen de Garni y est situé, au sein de la réserve d’État de la forêt de Khosrov sur les contreforts méridionaux de la chaîne volcanique du Gegham.

[5] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[6] Artachat, Artashat ou Ardachat, autrefois Artaxate (Artaxata), est une ville d’Arménie, capitale de la région d’Ararat La ville située à 20 km au sud d’Erevan fut une ancienne capitale de l’Arménie dans l’Antiquité.

[7] L’Arménie Mineure ou Arménie Inférieure, également appelée Petite Arménie, couvre les régions autrefois peuplées d’Arméniens situées à l’ouest et au nord-ouest du royaume d’Arménie. Cette couverture géographique a quelque peu varié avec le temps. Durant l’Antiquité, l’Arménie Mineure connaît une lignée arménienne de rois, ultérieurement remplacés par des rois désignés par Rome, dont le dernier est Aristobule ; la région est alors annexée à l’Empire romain.

[8] Nicopolis était une colonie romaine fondée par Pompée en 63 av. jc en Arménie Mineure (dans le Nord-est de la Turquie actuelle) à la fin de la Troisième guerre de Mithridate. Aujourd’hui, le site est identifié à la ville de Koyulhisar.

[9] La Sophène est un ancien royaume arménien situé dans le sud-est de l’actuelle Turquie. L’annexion de la Sophène en 90 av. jc marque le début de la première vague d’expansion de l’Arménie de Tigrane II. Néanmoins, son alliance avec Mithridate VI du Pont, ses démêlés avec les Romains et les intrigues de son fils Tigrane le Jeune finissent par lui coûter. Face à la pression de Pompée et de ses légions, Tigrane II cède la Sophène à son fils en 66 av.jc. Ce dernier s’y maintient à peine une année. En 54, Néron détache la Sophène de l’Arménie et fait de Sohaemus d’Émèse son roi, jusqu’après 60 (probablement jusqu’au traité de Rhandeia en 63), lorsqu’elle retourne à l’Arménie.

[10] Tigranakert ou Tigranocerte, c’est-à-dire « construite par Tigrane », est une ville dont la situation exacte est toujours inconnue à ce jour. Elle a été fondée vers 78 / 75 av. jc par Tigrane II le Grand et est devenue la nouvelle capitale de l’Arménie, en remplacement d’Artaxate.

[11] Le Taron est une région du centre de l’Arménie historique, possédée initialement par les Mamikonian. À la mort de Chmouel Mamikonian, tué à la bataille de Bagrévand le 15 avril 775, son neveu Achot s’empare du Taron. En 968, les deux frères cèdent le Taron à Byzance, en échange de domaines et de charges byzantines. Leurs descendants prennent le nom de Taronitès. Le Taron est à présent compris dans la province de Muş, en Turquie orientale.

[12] L’Hyrcanie est le nom qui dans l’Antiquité est donné aux régions d’Asie situées au sud-est de la Mer Caspienne (anciennement l’Océan Hyrcanien) au nord-est de l’Iran actuel, autour de l’actuelle Gorgan. L’Hyrcanie est une province de la Médie puis de l’empire perse des Achéménides et c’est à la frontière entre cette satrapie et la Parthie que Darius III, en fuite devant Alexandre le Grand, est assassiné en 330 av. jc. Plus tard cette région est englobée dans le royaume des Parthes.

[13] L’Adiabène est une région de l’Assyrie en Mésopotamie située entre le Grand Zab et le Petit Zab, deux affluents du Tigre. Elle est située autour de la ville d’Arbèles (proche de l’actuelle Erbil en Irak). L’Adiabène est aussi le nom d’une satrapie de l’Empire perse, qui devint un royaume après sa conquête par l’Empire parthe. Le plus souvent le royaume d’Adiabène était vassal de l’Empire parthe, mais il a aussi parfois été vassal de l’Arménie. Située aux lisières de trois puissances (l’Empire romain, l’Empire parthe, l’Arménie), l’Adiabène a souvent su jouer sur ces trois grands « protecteurs » pour se ménager le plus grand espace d’indépendance. Au premier siècle, le royaume d’Adiabène s’est peu à peu étendu vers l’ouest en empiétant surtout sur l’Arménie et l’Osroène, jusqu’aux villes de Carrhes et d’Édesse. À cette époque, il a peut-être aussi contrôlé Hatra1 (région au nord de l’Irak, près de Mossoul). L’Adiabène est surtout connue à partir des années 30, lorsque ses souverains (dynastie Monobaze) se convertissent au judaïsme, allant même jusqu’à participer à la révolte juive en Judée contre l’Empire romain en 66–70. Par la suite, l’Adiabène subit plusieurs invasions romaines, notamment sous Trajan (116-117), puis à la fin du 2ème siècle (Septime Sévère). Au début du 3ème siècle est créée la province romaine d’Assyrie, marquant la fin de l’Adiabène. Elle est finalement perdue pour Rome en 363, sous le règne de l’empereur Jovien, au profit de la dynastie perse des Sassanides.

[14] Spahbod ou Spahbed alternativement Spah (Sipah) Salar était un titre utilisé dans l’Empire parthe et plus généralement dans l’Empire sassanide en Iran. Utilisé seul, il correspond à l’officier en chef, mais quand il est utilisé avec Eran (Iran), Eran Spahbod ou Iran Spahbod, est l’équivalent du commandant des forces armées. C’était le plus haut rang militaire avant l’empereur Shahanshah (Roi des Rois). Il agissait en tant que commandant en chef, ministre de la Guerre et aussi négociateur en chef.

[15] Un cataphractaire était une forme de cavalerie lourde utilisée dans les guerres antiques par un grand nombre de peuples d’Eurasie occidentale. Le terme français est dérivé du grec kataphractos, qui signifie littéralement « totalement protégé ». Le terme de « cataphracte » peut également être rencontré en référence à l’armure portée par les cataphractaires.

[16] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[17] Nusaybin est une ville du sud-est de la Turquie située dans la province de Mardin, à la frontière turco syrienne. Elle est un haut lieu de l’histoire du christianisme de langue syriaque. C’est l’ancienne Antioche de Mygdonie. En 298 un accord de paix y est conclu entre l’Empire romain et les Sassanides à la suite de la victoire l’année précédente de Galère sur le « Grand Roi » Narseh. La ville fut le siège de l’École théologique de Nisibe, une des grandes écoles théologiques des premiers siècles du christianisme, en prenant la suite de l’école d’Édesse (dite aussi école des Perses) après la fermeture de celle-ci en 489. En 530, Nisibe est le théâtre d’une bataille pendant la guerre d’Ibérie opposant l’empire byzantin sous le commandement du général Bélisaire, aux Sassanides de Kavadh 1er. Kavadh 1er, avec l’aide des Lakhmides, battit les forces de Bélisaire, résultant en une victoire sassanide après la défaite de la bataille de Dara.

[18] La bataille de Rhandeia eut lieu en 62, entre le Parthe Vologèse 1er et le légat de Cappadoce, Lucius Caesennius Paetus qui commandait la Legio IIII Scythica. Elle entraîne en 63 la signature du traité de Rhandeia.

[19] Malatya est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. La population de Malatya est principalement turque, mais la ville accueille aussi une minorité arménienne et kurde. Il s’agit de l’ancien emplacement de Mélitène, fort et chef lieu de la province romaine de l’Arménie. Mélitène fut un grand centre du christianisme monophysite. Byzantine, la ville tombe aux mains des Arabes au 7ème siècle. Basile 1er l’isole mais ne réussit pas à la prendre. Reprise par les Byzantins en 934, la cité est ensuite intégrée aux possessions de Philaretos Brakhamios, serviteur arménien de l’empire qui prend son autonomie à la mort de Romain IV Diogène, en 1071. Après sa chute en 1085, Mélitène est défendue par son lieutenant Gabriel contre les Seldjoukides, qui assiègent la cité en 1097. L’arrivée des Croisés les oblige cependant à lever le siège et à quitter la région. Malgré l’alliance avec Baudouin du Bourg, comte d’Édesse, Mélitène est prise en 1103 par les Danichmendides. Militène fut le siège du patriarcat jacobite de 1094 à 1293.

[20] Naples

[21] Les Alains étaient un groupe de nomades scythes. Les Alains forment un peuple scythique, probablement originaire d’Ossétie. D’ailleurs, les Ossètes d’aujourd’hui se présentent comme les descendants directs des Alains. Ce sont des cavaliers nomades apparentés aux Sarmates et très proches des Iazyges, des Roxolans et des Taïfales.

[22] L’Atropatène correspond au nord de la satrapie de Médie de l’ancien empire perse, aujourd’hui l’Azerbaïdjan iranien. Située dans la Médie septentrionale, la région reçoit son nom d’Atropatès, dynaste achéménide rallié à Alexandre le Grand, qui s’y rend indépendant, Peithon recouvrant le reste de la satrapie de Médie. Elle a pour ville principale Gaxeca (Taures).