Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Mithridate d’Arménie

vendredi 26 septembre 2014, par lucien jallamion

Mithridate d’Arménie

Roi vassal d’Arménie, sous protectorat romain de 35 à 37 et de 42 à 51

L'Arménie au 1er siècle avant l'ère chrétienneAlors que le règne d’ Artaxias III Zénon a été marqué par une période de stabilité sous protectorat romain, l’instabilité dynastique recommence dès sa mort en 34.

À la mort de Zénon, le roi parthe Artaban III impose comme roi aux Arméniens l’aîné de ses fils, Arsace 1er , alors que l’Arménie est un protectorat romain depuis 65 av. jc. Mais l’empereur Tibère veille et, contre le prétendant arsacide, il fait s’avancer Mithridate, frère du roi d’Ibérie [1], Pharasman 1er.

À la cour d’Arménie, le parti romain fait empoisonner Arsace. Cela se traduit par 2 années de guerre, pendant lesquelles les Romains suscitent l’invasion de l’Arménie par les forces du royaume d’Ibérie et différents complots pour que les nobles parthes [2] déposent Artaban III et le remplacent par un roi favorable aux Romains. Artaban envoie en Arménie Orodès 1er , un autre de ses fils, mais de son côté, Pharasman 1er d’Ibérie appelle à son aide de nouveaux mercenaires Albaniens et Sarmates.

Les troupes d’Orodès sont mises en fuite, après que leur chef fut blessé. Pendant ce temps, Lucius Vitellius , le légat romain de Syrie déploie les légions romaines en pays parthe au delà de l’Euphrate, où elles se déplacent sans rencontrer de réelle opposition.

Au sortir de cette crise, Mithridate s’installe solidement sur le trône d’Arménie et Artaban III est en passe de perdre le sien, les nobles parthes s’étant révoltés contre lui avec le soutien secret de l’Empire romain. Artaban vient se réfugier en Adiabène [3] auprès d’ Izatès II , théoriquement vassal de l’Arménie.

Toutefois, à la mort de Tibère en mars 37, la folie de Caligula vient tout compromettre pour les Romains. Sans raison, l’empereur convoque Mithridate à Rome et le déchoit de sa royauté en 37. Le parthe Artaban III qui vient de récupérer son trône grâce au soutien du roi d’Adiabène ne manque pas de profiter de cette faute pour réoccuper l’Arménie, et l’Adiabène en profite pour affirmer encore plus son autonomie en rejetant sa vassalité arménienne, qui de fait n’a guère duré plus d’un an.

L’empereur Claude répare l’erreur. Aux environs de l’année 42, il renvoie Mithridate en Arménie, qui, fort de la protection romaine et des contingents de son frère, Pharasman, le roi d’Ibérie, reconquiert le pays. Pour assurer le protectorat, une garnison romaine s’installe à Gornae [4].

Mais en 51, Pharsman 1er d’Ibérie trahit son frère Mithridate, pour lui substituer sur le trône d’Arménie son propre fils, Rhadamiste . Mithridate vient alors se placer sous la protection de la garnison romaine de Gornae, mais le commandant de cette garnison, Caellius Pollion, se laisse acheter par Rhadamiste. À l’instigation de Pollion, Mithridate commet l’erreur de sortir de la forteresse pour une entrevue avec son neveu. Aussitôt, Rhadamiste se jette sur lui et le fait arrêter par ses gardes. Peu après, il le fait étouffer et monte à sa place sur le trône d’Arménie.

En 52, le gouverneur romain de la Cappadoce, Julius Pelignus, acheté à son tour par Rhadamiste, donne son assentiment à cette révolution.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Mithridate d’Arménie/ Portail de l’Arménie/ La période intermédiaire et la branche arménienne des Arsacides, rois d’Arménie

Notes

[1] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères ».

[2] La Parthie est une région située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides, berceau de l’Empire parthe qui contrôle le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av.jc et 224 de notre ère. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord, aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan, et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[3] L’Adiabène est une région de l’Assyrie en Mésopotamie située entre le Grand Zab et le Petit Zab, deux affluents du Tigre. Elle est située autour de la ville d’Arbèles (proche de l’actuelle Erbil en Irak). L’Adiabène est aussi le nom d’une satrapie de l’Empire perse, qui devint un royaume après sa conquête par l’Empire parthe. Le plus souvent le royaume d’Adiabène était vassal de l’Empire parthe, mais il a aussi parfois été vassal de l’Arménie. Située aux lisières de trois puissances (l’Empire romain, l’Empire parthe, l’Arménie), l’Adiabène a souvent su jouer sur ces trois grands « protecteurs » pour se ménager le plus grand espace d’indépendance. Au premier siècle, le royaume d’Adiabène s’est peu à peu étendu vers l’ouest en empiétant surtout sur l’Arménie et l’Osroène, jusqu’aux villes de Carrhes et d’Édesse. À cette époque, il a peut-être aussi contrôlé Hatra1 (région au nord de l’Irak, près de Mossoul). L’Adiabène est surtout connue à partir des années 30, lorsque ses souverains (dynastie Monobaze) se convertissent au judaïsme, allant même jusqu’à participer à la révolte juive en Judée contre l’Empire romain en 66–70. Par la suite, l’Adiabène subit plusieurs invasions romaines, notamment sous Trajan (116-117), puis à la fin du 2ème siècle (Septime Sévère). Au début du 3ème siècle est créée la province romaine d’Assyrie, marquant la fin de l’Adiabène. Elle est finalement perdue pour Rome en 363, sous le règne de l’empereur Jovien, au profit de la dynastie perse des Sassanides.

[4] probablement Garni, près d’Erevan