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L’histoire pour le plaisir

Lucius Caesennius Paetus

samedi 23 mai 2020, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 2 août 2011).

Lucius Caesennius Paetus (mort en 73)

Homme politique et général de l’Empire romain - Consul en 61 - Gouverneur de la Cappadoce

emblème consul Le roi d’Arménie Tigrane VI de Cappadoce, un allié des Romains a envahi l’Adiabène [1], une région du royaume des Parthes [2] est le résultat est le suivant.

Tigrane VI de Cappadoce est repoussé et remplacé par Tiridate 1er d’Arménie, le frère du roi Vologèse 1er. On ordonne à Lucius Caesennius Paetus d’attaquer les Parthes avec la légion IIII Scythica et la légion XII Fulminata, ainsi qu’avec une vexillation de la légion V Macédonica.

Il traverse l’Euphrate [3] et passe en Arménie, mais Vologèse 1er se déplace vers Tigranakert [4] et Lucius Caesennius Paetus est repoussé et chassé à la bataille de Rhandeia [5].

La situation semble très difficile pour Lucius, car les archers sont en mesure de cibler la partie intérieure de la cité, tandis que la présence des cataphractaires [6] ennemis empêche toutes sorties. Il décide de demander une trêve à Vologèse 1er, promettant en retour de quitter l’Arménie et que Tiridate 1er d’Arménie soit reconnu par Néron.

Vologèse 1er accepte la trêve, car lui aussi pense à son tour de se retirer car il est dans l’impossibilité d’attaquer la cité et de plus il manque d’équipements.

Après avoir gagné la bataille de Rhandeia, Vologèse 1er construit un pont pour les soldats romains, et il s’éloigne. La campagne est ensuite repris et achevé avec succès par Gnaeus Domitius Corbulo, tandis que Lucius Caesennius Paetus est destitué.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte deChristian Settipani, Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l’époque impériale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », 2000, 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)

Notes

[1] L’Adiabène est une région de l’Assyrie en Mésopotamie située entre le Grand Zab et le Petit Zab, deux affluents du Tigre. Elle est située autour de la ville d’Arbèles (proche de l’actuelle Erbil en Irak). L’Adiabène est aussi le nom d’une satrapie de l’Empire perse, qui devint un royaume après sa conquête par l’Empire parthe. Le plus souvent le royaume d’Adiabène était vassal de l’Empire parthe, mais il a aussi parfois été vassal de l’Arménie. Située aux lisières de trois puissances (l’Empire romain, l’Empire parthe, l’Arménie), l’Adiabène a souvent su jouer sur ces trois grands « protecteurs » pour se ménager le plus grand espace d’indépendance. Au premier siècle, le royaume d’Adiabène s’est peu à peu étendu vers l’ouest en empiétant surtout sur l’Arménie et l’Osroène, jusqu’aux villes de Carrhes et d’Édesse. À cette époque, il a peut-être aussi contrôlé Hatra1 (région au nord de l’Irak, près de Mossoul). L’Adiabène est surtout connue à partir des années 30, lorsque ses souverains (dynastie Monobaze) se convertissent au judaïsme, allant même jusqu’à participer à la révolte juive en Judée contre l’Empire romain en 66–70. Par la suite, l’Adiabène subit plusieurs invasions romaines, notamment sous Trajan (116-117), puis à la fin du 2ème siècle (Septime Sévère). Au début du 3ème siècle est créée la province romaine d’Assyrie, marquant la fin de l’Adiabène. Elle est finalement perdue pour Rome en 363, sous le règne de l’empereur Jovien, au profit de la dynastie perse des Sassanides.

[2] L’Empire parthe (247 av. jv-224 ap. jc), également appelé Empire arsacide, est une importante puissance politique et culturelle iranienne dans la Perse antique. Son deuxième nom vient d’Arsace 1er qui en tant que chef des Parni, une tribu scythe d’Asie centrale, le fonde au milieu du 3ème siècle av. jc lorsqu’il conquiert la Parthie dans le nord-est de l’Iran, alors une satrapie (province) en rébellion contre l’Empire séleucide. Mithridate 1er agrandit l’empire en prenant la Médie et la Mésopotamie aux Séleucides. À son apogée, l’empire parthe s’étend des sources de l’Euphrate, dans ce qui est aujourd’hui le sud-est de la Turquie, jusqu’à l’est de l’Iran. L’empire, situé sur la Route de la Soie reliant l’Empire romain dans le bassin méditerranéen à l’Empire Han en Chine, devient un carrefour culturel et commercial.

[3] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[4] Tigranakert ou Tigranocerte est une ville dont la situation exacte est toujours inconnue à ce jour. Elle a été fondée vers 78 / 75 av. jc par Tigrane II le Grand et est devenue la nouvelle capitale de l’Arménie, en remplacement d’Artaxate.

[5] La bataille de Rhandeia eut lieu en 62, entre le Parthe Vologèse 1er et le légat de Cappadoce, Lucius Caesennius Paetus qui commandait la Legio IIII Scythica. Elle entraîne en 63 la signature du traité de Rhandeia.

[6] Un cataphractaire était une forme de cavalerie lourde utilisée dans les guerres antiques par un grand nombre de peuples d’Eurasie occidentale. Le terme français est dérivé du grec kataphractos, qui signifie littéralement « totalement protégé ». Le terme de « cataphracte » peut également être rencontré en référence à l’armure portée par les cataphractaires.