Fils de Radbod évêque de Sées . Sa mère est une sœur ou une belle-sœur de Gérard Flaitel .
Il est chanoine et archidiacre sous l’archiépiscopat de Maurille . Il semble être celui qui signe après l’évêque d’Évreux la charte de fondation de Lyre [1] vers 1050. En compagnie de Thierry de Mathonville , abbé de Saint-Évroult, Herbert de Montreuil et Gundulf, futur évêque de Rochester, il effectue un pèlerinage à Jérusalem en 1057. Il devient à son retour moine au Bec [2], où il sera l’élève de Lanfranc.
En 1063, il accompagne Lanfranc à l’abbaye Saint-Étienne de Caen [3] et devient maître des novices. Il devient ensuite prieur puis succède à l’abbatiat en 1070, suite au départ de Lanfranc pour Cantorbéry.
Il poursuit l’accroissement du temporel ainsi que la construction des bâtiments de l’abbaye, notamment le transept et la nef de l’abbatiale. La dédicace de l’église se fait le 13 septembre 1077, en présence de son prédécesseur Lanfranc et du roi Guillaume le Conquérant.
Il devient archevêque de Rouen, sur nomination de Guillaume le Conquérant, en juillet 1079. Le pape réformateur Grégoire VII hésite à le reconnaître, car son élection n’est pas canonique. En 1080, le nouvel archevêque envoie à Rome une mission afin de régler cette question. Le pape préfère ne pas rentrer en conflit avec le Conquérant, qui réforme l’Église anglaise, et le reconnaît archevêque de Rouen. Il préside en 1083 les funérailles de la duchesse Mathilde à la Trinité de Caen.
En 1087, il est présent au chevet du lit de mort de Guillaume le Conquérant et préside cette même année un synode à Lillebonne pour imposer une vie stricte aux prêtres et inciter le respect de la Trêve de Dieu.
Il se voit céder en fief par Philippe 1er, roi de France, l’abbaye Saint-Mellon de Pontoise. Il excommunie Gilbert de Boury, puissant chatelain du Vexin français qui a usurpé avant 1105 Gisors. Son fils Raoul restitue la terre en présence des vassaux de l’archevêque réunis à Vesly le 28 mai 1105.
Le 17 décembre 1107, Guillaume ordonne dans la cathédrale 244 diacres et 120 prêtres, parmi lesquels figure Orderic Vital.
Durant son épiscopat, il fait démolir les restes de la basilique Saint-Étienne, seul reste la cathédrale Notre-Dame. Il fait reconstruire le cloître canonial et les maisons du chapitre. Il serait également à l’origine de la foire du Pardon ou foire Saint-Romain. Il fait également construire un manoir près de la collégiale des Andelys, possession des archevêques.
Il meurt le 9 février 1110. Il est inhumé dans le chapitre de la cathédrale.