Il est un des Pères de l’Église. Il est le premier occidental à réaliser une œuvre de théologien systématique.
Il rédige ses œuvres afin de présenter la doctrine catholique contre les thèses gnostiques [1].
De culture et de langue grecque, il est né à Smyrne [2] en Asie Mineure [3], de parents grecs et chrétiens. Il témoigne avoir connu saint Polycarpe, qui lui-même aurait reçu l’imposition des mains de l’apôtre Jean. Saint Jérôme dit qu’Irénée fut aussi le disciple de saint Papias.
Arrivé en Gaule vers 157, il exerça d’abord la fonction de simple prêtre, et s’associa aux travaux de Pothin , premier évêque de Lyon [4]. Quand Pothin périt victime d’une persécution de Marc Aurèle, en 177, Irénée fut choisi pour le remplacer. Sa vie épiscopale fut alors consacrée à l’instruction des peuples et à la défense de la vérité par la lutte contre les hérésies des gnostiques et des valentiniens [5].
Irénée est chargé de porter la Lettre sur les martyrs de Lyon, rapportée par Eusèbe de Césarée dans son “Histoire ecclésiastique”. Le billet de recommandation, qui accrédite le porteur de la lettre auprès du pape Éleuthère, présente Irénée comme presbytre [6] de l’Église.
Son épiscopat est marqué par une forte expansion missionnaire. Un grand nombre de diocèses sont fondés par des missionnaires envoyés par Irénée, c’est le cas de Besançon [7] et Valence [8], qui doivent à l’évêque de Lyon leurs premiers pasteurs.
Soucieux de l’unité de l’Église, il met en valeur son nom d’homme de paix. C’est ainsi qu’il intervient auprès du pape lors de la querelle autour de la date de Pâques.
Après plusieurs tentatives de résolution au cours du 2ème siècle, le pape Victor 1er veut mettre un terme à cette dispute. Vers 190, il se décide à excommunier les évêques d’Asie. Par son intervention, Irénée, qui fête lui-même Pâques le dimanche, lui enjoint de laisser chaque Église libre dans les matières qui ne portent pas sur la Foi. Le conflit ouvert est ainsi évité. Les Églises orientales prendront progressivement et pacifiquement l’usage majoritaire.
Il dresse la liste de succession des papes à Rome. D’après les témoignages tardifs de saint Jérôme au 5ème siècle et de Grégoire de Tours au 6ème siècle, il serait mort martyr à Lyon en 202, victime d’un édit de persécution de Septime Sévère.
Il est l’auteur d’un important ouvrage, “Réfutation de la prétendue gnose au nom menteur”, connu généralement sous le nom de Contre les hérésies [9]. Il s’agit d’un traité contre Valentin d’Égypte et les gnostiques. Dans son traité, il mentionne entre autres l’existence d’un évangile de Judas [10].
Outre son traité contre les hérésies, Irénée est aussi l’auteur d’un Exposé de la prédication des Apôtres, dont la visée est à la fois apologétique au sens où Irénée veut défendre la foi chrétienne menacée par les sectes gnostiques et catéchétique.
Enfin, il est possible qu’il soit l’auteur de la Lettre aux Églises d’Asie et de Phrygie [11], par les survivants de la persécution de Lyon en 177. Nous connaissons ce document par Eusèbe de Césarée qui le transmet in extenso dans son Histoire ecclésiastique.