Né à Smyrne [1] de parents chrétiens, Polycarpe est un disciple de l’apôtre Jean qui, vers la fin de sa vie, s’était établi à Éphèse [2] après avoir été exilé sur l’île de Patmos [3], puis libéré après la mort de Domitien.
Nommé évêque de Smyrne au tournant du siècle vers 100, il remplit les fonctions de son ministère durant une cinquantaine d’années.
En 154 il se rend à Rome pour discuter avec l’évêque de Rome, Anicet, de la date de Pâques, déjà sujet de tension entre les chrétiens d’Orient et d’Occident. Ils se séparent sans accord mais « dans l’amitié ».
Il combattit de nombreuses sectes qu’il jugeait hérétiques, en particulier certains gnostiques [4] et notamment Marcion. Il accueillit en sa ville de Smyrne l’évêque d’Antioche, Ignace, condamné ad bestias dans les arènes de Rome. Les 2 évêques deviennent amis et Ignace d’Antioche lui écrit de Troas [5] une lettre le remerciant de son accueil et lui demandant d’envoyer des missionnaires affermir sa communauté dans la foi chrétienne. C’est vraisemblablement grâce à Polycarpe que l’on a conservé le corpus des sept lettres d’Ignace, car il les fit circuler dans les communautés d’Asie mineure [6].
Lorsque éclate la persécution commandée par l’empereur et philosophe Marc Aurèle, Polycarpe est très âgé. Il tient tête au proconsul qui l’interroge. Il est brûlé vif à une date inconnue située vers 155.
Dans sa Lettre à Florinus, Irénée de Lyon le reconnaît comme étant celui dont il a reçu la foi.