Sans doute né à Allemagnes [1], Oresme étudia au Collège de Navarre [2] de l’Université de Paris [3] ou il suit les cours du philosophe et physicien Jean Buridan, originaire de Béthune [4] et théoricien de l’impetus [5].
Docteur en théologie de la faculté de Paris, grand maître du collège de Navarre en 1355, Nicolas Oresme devient vite célèbre par ses connaissances en philosophie et en mathématiques. En 1360, le roi Jean II l’engage comme précepteur pour son fils, le futur Charles V.
En 1362, il est reçu maître en théologie. En 1363, il est envoyé à la cour du pape Urbain V en Avignon, où il prononce un discours plein de hardiesse sur les dérèglements des princes de l’Église. Il est accusé d’hérésie, mais bientôt disculpé. Il est l’un des plus importants conseillers du roi Charles V.
A la demande de celui-ci, il traduit Aristote, dont : "la Politique, les Économiques et la première traduction de l’Éthique à Nicomaque en langue vernaculaire", et commente “le traité De l’âme”.
Les problèmes économiques ne le laissent pas plus indifférent que Copernic. Il montre dans son "Tractatus de origine, natura, jure et mutationibus monetarum", les conséquences néfastes des fluctuations monétaires et de ce qu’il appelle la "sophistication" des monnaies.
En 1366, il écrit encore un “Traité du commencement et première invention des monnaies”. Ces travaux sont loin d’être les seuls puisque, savant, il étudie la physique et l’astronomie. Il soutient la loi de la chute des corps et le mouvement diurne de la Terre dans plusieurs de ses ouvrages comme "De difformitate qualitatum", dans “Traité de la sphère”, dans “Traité du ciel et du monde”, dans “Commentaires aux livres du ciel et du monde” de 1377.
Dans le domaine scientifique, il est un précurseur et rédige de nombreux traités mathématiques et astronomiques. C’est lui qui invente la puissante métaphore du monde horloge créé par un dieu horloger : "Et si quelque homme devait fabriquer une horloge mécanique, ne ferait-il point en sorte que toutes les roues se meuvent aussi harmonieusement que possible ?" Il discute la géométrie euclidienne [6]et, précurseur de Descartes, préconise un système de coordonnées orthogonales, la longitudo et la latitudo, afin de mesurer les variations d’intensité d’une valeur donnée.
Il annonce ainsi les intuitions et les démonstrations qui seront celles de Galilée, de Newton et de Descartes. Qui plus est, bien avant ce dernier, il écrit en français ses traités aussi bien ceux de science que de philosophie.
Il incarne de manière exemplaire la première Renaissance qui s’épanouit au 15ème siècle à l’Université de Paris, encouragée par le pouvoir royal.
Il appartint ensuite au chapitre de la cathédrale de Rouen jusqu’en 1377, date à laquelle il devint évêque de Lisieux [7], il meurt dans cette ville 5 ans plus tard.