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Eschine

dimanche 7 février 2016 (Date de rédaction antérieure : 26 juillet 2011).

Eschine (vers 390-314 av.)

Homme politique athénien

Statue d'Eschine, de la Villa des Papyrus d' Herculanum. Musée archéologique national de Naples. Photo par Paolo Monti, 1969. Source : wiki/Eschine/ Né à Athènes, fils d’Atromète et Glaucothée, frère de Démocharès et Aphobos. Né dans une famille pauvre, mais ayant un corps solide ce qui lui permet de faire de la gymnastique et d’avoir une forte voix et qui le destine au théâtre, à être souffleur puis acteur. Son père étant instituteur, il donne lui-même des cours de lettres, et servira comme greffier. C’est peut-être là qu’il se prend d’amour pour la vocation d’orateur.

Il décide de suivre l’enseignement de Lysias auprès de qui il apprend l’art oratoire et le métier d’avocat, Léodamas qui lui apprend les mathématiques et Platon auprès duquel il apprend la philosophie. Bon soldat, il accomplit son service militaire et fait plusieurs campagnes brillamment. Il est décoré deux fois lors de la bataille de Tamynes, en Eubée [1], contre les Thébains [2].

En 348, après la chute d’Olynthe [3] aux mains de Philippe II de Macédoine, il se fait remarquer en défendant l’idée d’une grande réunion des cités contre le Macédonien. Il participe à une ambassade envoyée en Arcadie [4] à cette fin, mais essuie un échec qui le décourage tellement qu’il change de parti, et réclame désormais la paix avec Philippe.

En 346, il négocie donc la paix de Philocrate [5] avec lui, et presque aussitôt, se trouve accusé par Timarque, un partisan de Démosthène, de corruption et de complicité avec Philippe.

Eschine produit son discours Contre Timarque, et est acquitté facilement. En 343 Démosthène revient à la charge, rédigeant pour cette occasion son discours “Sur l’ambassade”, auquel Eschine répond par son “Sur la fausse ambassade”. Cette fois, il est acquitté de justesse. En 339, il fait partie des délégués athéniens envoyés à l’amphictyonie [6] de Delphes [7]. Furieux des accusations d’Amphissa [8] contre Athènes, il s’emporte et convainc l’amphictyonie de punir Amphissa, coupable d’avoir cultivé la plaine sacrée de Crisa, déclenchant ainsi l’une des Guerres sacrées [9].

En 336, Ctésiphon propose de voter l’attribution d’une couronne en or à Démosthène, pour s’être bien conduit dans l’exercice de ses charges. Eschine saisit l’occasion et attaque Ctésiphon en illégalité, car Démosthène n’a pas encore été soumis à reddition de compte pour les charges en question et la couronne d’or est délivrée au théâtre de Dionysos et non pas à la Pnyx ou à la Boulè comme c’est la coutume. Eschine prononce alors son fameux discours Contre Ctésiphon. Démosthène rédige la défense de Ctésiphon, bien entendu, c’est l’occasion de son plus fameux discours Sur la couronne qui blanchit Ctésiphon et humilie Eschine. Ce dernier, n’ayant pas même obtenu un cinquième des voix, est condamné comme calomniateur, soumis à une amende de 1000 drachmes et se voit interdire de porter plainte.

Le vieil homme se retire à Éphèse [10], puis à Rhodes [11] où il ouvre une école de rhétorique. Il y meurt à 75 ans, ayant survécu à son grand rival Démosthène.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de Eschine/encyclopédie universelle Imago Mundi/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 406

Notes

[1] L’Eubée est la deuxième île de la mer Égée par la superficie, située en face de l’Attique et de la Béotie, dont elle est séparée par le détroit de l’Euripe. Elle est longue de 180 km pour 4 167 km²

[2] Thèbes est une ville grecque de Béotie, siège d’un dème. Elle fut dans l’antiquité l’une des principales cités de Grèce, et était liée à de très nombreux mythes antiques.

[3] Olynthe est une ancienne ville de Chalcidique, construite principalement sur deux plateaux de 30 à 40 m de hauteur, dans une plaine fertile, sur le golfe de Torone, près de l’isthme de la péninsule de Pallène, à environ 2,5 kilomètres de la mer et environ 60 stades (soit 9 km) de Potidée.

[4] L’Arcadie est une région de la Grèce située au centre de la péninsule du Péloponnèse. Son relief est très montagneux, surtout au nord et elle est baignée à l’est par la mer Égée.

[5] La paix de Philocrate est un traité de paix entre Athènes et la Macédoine signée en 346 av. jc.

[6] Une amphictyonie désigne dans l’antiquité grecque une ligue à vocation sacrée, ayant la charge de l’administration d’un sanctuaire. Ces associations avaient pour but de veiller à la célébration des fêtes et d’empêcher toute hostilité. Chacun des peuples membres y envoyait ses députés, désignés par les cités-États selon un système de roulement.

[7] Delphes est le site d’un sanctuaire panhellénique, situé au pied du mont Parnasse, en Phocide, où parlait l’oracle d’Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie

[8] Amphissa est une ville de Grèce, dans le nome de Phocide, située à 180 m d’altitude au nord-ouest de Delphes.

[9] Les guerres sacrées sont une série de guerres menées par l’amphictyonie chargée d’administrer le sanctuaire d’Apollon à Delphes contre tous ceux considérés comme sacrilèges envers le dieu.

[10] Éphèse est l’une des plus anciennes et plus importantes cités grecques d’Asie Mineure, la première de l’Ionie. Bien que ses vestiges soient situés à près de sept kilomètres à l’intérieur des terres, près des villes de Selçuk et Kuşadası dans l’Ouest de l’actuelle Turquie, Éphèse était dans l’Antiquité, et encore à l’époque byzantine, l’un des ports les plus actifs de la mer Égée ; il est situé près de l’embouchure du grand fleuve anatolien Caystre.

[11] Rhodes est une île grecque, la plus grande du Dodécanèse. Bordée au nord-ouest par la mer Égée et au sud-est par la mer Méditerranée, elle est située entre l’île de Karpathos (Grèce) et les côtes turques, à 17,7 km de ces dernières.

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