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Eudes II de Blois dit Eudes le Champenois

lundi 31 mai 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 4 décembre 2011).

Eudes II de Blois dit Eudes le Champenois (vers 983-1037)

Comte de Blois, de Châteaudun, de Chartres, de Reims, de Tours, de Beauvais et de Sancerre à partir de 1004-Comte de Troyes et de Meaux sous le nom d’Eudes 1er à partir de 1022

"Portrait d'Élie du Maine et d'Eudes II de Blois. (Gravure sur acier originale dessinée par Vernier, gravée par Lemaitre)"Fils du comte Eudes 1er de Blois et de Berthe de Bourgogne, il succède au titre de comte de Blois [1] à son frère aîné Thibaut II mort en 1004.

Il épouse, Mathilde de Normandie dite Maud de Normandie , sœur du duc Richard II de Normandie. Devenu veuf peu de temps après ce mariage, et n’ayant pas eu d’enfant avec Mathilde, il refuse de restituer, selon l’usage, la dot de son épouse, constituée de la moitié du comté et du château de Dreux [2]. Au cours du conflit qui s’en suivit avec Richard II, il subit une défaite par son ex-beau-frère mais, sauvé grâce à l’intervention du roi Robert II de France, lequel a épousé sa mère Berthe de Bourgogne, il peut garder la dot.

Il épouse en secondes noces Ermengarde d’Auvergne.

En 1015, il échange une partie du comté féodal de Beauvais [3] contre la ville de Sancerre [4] avec l’évêque Roger 1er de Blois .

Entre 1021 et 1023, le comte Étienne 1er de Troyes meurt sans successeur et sans héritier clairement nommé. Le roi Robert se charge de gérer la succession qu’il cède sans difficulté à Eudes II de Blois.

Quelques mois plus tard une crise éclate. L’archevêque de Reims [5] Ebles de Roucy fait part au roi des ses mauvaises actions qui accapare tous les pouvoirs à Reims au détriment du prélat.

Robert, en tant que défenseur de l’Église, décide, sans le consentement de quiconque, de retirer la charge comtale à Eudes. Ce dernier, furieux, s’impose à Reims par la force. En outre, le roi Robert n’est pas soutenu, sa justice est mise à mal. Ses fidèles Fulbert de Chartres et Richard II de Normandie soutiennent Eudes de Blois en avançant que le roi ne doit pas se comporter en tyran.

Convoqué par Robert en 1023, il informe courtoisement son roi qu’il ne se déplacera pas et ce dernier n’a ni les moyens de l’obliger ni les moyens de saisir son patrimoine comtal, car ces terres n’ont pas été données personnellement par Robert à Eudes, ce dernier les ayant acquises de ses ancêtres par la volonté du Seigneur. En 1024, après une réunion des grands à Compiègne [6] qui lui suggèrent l’apaisement avec Eudes de Blois, le roi Robert doit lui confirmer Ses possessions.

Il s’est aussi attaqué au duc Thierry 1er de Lorraine et au comte Ferri de Toul. Il réussit à leur conquérir des territoires sur lesquels il construit des forteresses, Bourmont [7] dans le Bassigny [8] et Vaucouleurs sur la Meuse [9]. Se sentant menacé, l’empereur Henri II réussira à les faire détruire.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean Goubet, Thierry Le Hête, Les comtes de Blois et de Champagne et leur descendance agnatique, généalogie et histoire d’une dynastie féodale, Généalogie et Histoire, 2004.

Notes

[1] Le comté de Blois est un ancien comté du Nord de la France. Le comté de Blois était une juridiction féodale du Royaume de France née vers 900. Le premier vicomte est Garnegaud, décédé en 906. Son successeur était le chevalier bourguignon Thibaud l’Ancien qui reçut également la vicomté de Tours en 908 et en 940, il devint vicomte de Blois et de Tours. Il mourut en 943 et son fils Thibaut le Tricheur prend le titre de Comte de Blois et s’empare du comté de Chartres. Son fils Eudes 1er devient Comte de Blois et de Chartres, de Tours, de Châteaudun, de Provins et de Reims. Son fils Thibaut II lui succède de 996 à 1004 . Son frère Eudes II rajoute à son domaine le comté de Meaux et le comté de Troyes. Il meurt en 1019, date à laquelle les domaines sont divisés. La dynastie continua jusqu’à la mort de Thibaut VI, donnant le comté à sa fille Marguerite de Blois. Le comté passe alors dans la Maison d’Avesnes puis de Blois-Châtillon. En 1397, le comté est intégré au Duché d’Orléans par manque de descendance.

[2] Le comté de Dreux est un ancien comté de France, nommé d’après la ville de Dreux, sa capitale, située au nord du pays chartrain, sur les confins de la Normandie et de l’Île-de-France, et dépendait originairement du duché de Normandie.

[3] Beauvais est une commune française située dans le département de l’Oise, dont elle est la préfecture, elle se trouve au nord du bassin parisien, sur les rives du Thérain, affluent de l’Oise.

[4] Sancerre est une commune française située dans le département du Cher. Sancerre se situe à la limite orientale du département du Cher et de la région Centre-Val de Loire, limitrophe du département de la Nièvre et de la région Bourgogne dont elle est séparée par la Loire. Le canal latéral à la Loire traverse le territoire communal.

[5] Le premier texte précis concernant le diocèse de Reims date du concile d’Arles en 314 : parmi les 16 évêques figurant à ce concile se trouvaient ceux de Reims (Bétause) et de Trèves, provinces de la Gaule belgique. D’après la tradition, l’évêché de Reims fut fondé vers 250 par les saints Sixte et Sinice. Aucun de leurs successeurs ne fut plus célèbre que saint Remi, mort en 533, après 74 ans d’épiscopat. Une des prérogatives des archevêques de Reims fut de sacrer les rois de France, avec l’huile de la Sainte Ampoule. Dans la cathédrale de Reims actuelle, de Louis VIII à Charles X, vingt-cinq rois de France furent sacrés. L’archevêque reçut le titre de primat de Gaule belgique en 1089. En 1023, l’archevêque Ebles acquit définitivement le comté de Reims, qui fut érigé en duché-pairie entre 1060 et 1170.

[6] Compiègne est une commune située dans le département de l’Oise, dont elle est l’une des sous-préfectures. Jusqu’à la fin du 14ème siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne. En 1358, le régent Charles y réunit les États de Langue d’oïl pour rétablir l’autorité royale face aux menées d’Étienne Marcel. En 1374, il commence la construction d’un nouveau château sur l’emplacement actuel du Palais. Compiègne est désormais séjour royal et séjour de la cour, et reçoit la visite de nombreux princes. Compiègne a vu naître Pierre d’Ailly, cardinal-évêque de Cambrai, chancelier de l’Université de Paris, diplomate qui contribua à mettre fin au Grand Schisme d’Occident, auteur de plusieurs ouvrages d’érudition. L’un de ses ouvrages permit à Christophe Colomb de préparer la découverte de l’Amérique. Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons

[7] Bourmont est une ancienne commune française, située dans le département de la Haute-Marne. Bourmont appartient successivement dès le 12ème siècle au comte de Champagne puis au 13ème siècle, au comte et duc de Bar et enfin au duc de Lorraine en 1431. En 1301, la sénéchaussée de Bourmont est reconnue au traité de Bruges. Une quarantaine de villages des environs dépendaient de cette sénéchaussée. En 1353 est créé le bailliage du Bassigny dont Bourmont devient le chef-lieu. La ville prend alors toute son importance : les plaideurs y viennent, des foires s’y tiennent.

[8] La micro-région naturelle du Bassigny couvre le nord-est de l’arrondissement de Langres et une grande partie de l’est de l’arrondissement de Chaumont, lesquels forment la partie méridionale du département de la Haute-Marne. Le Bassigny français faisait partie de la Province de Champagne, tandis que le restant était barrois et lorrain. La partie de Domrémy où est née Jehanne d’Arc appartenait au Bassigny français, tandis qu’une autre partie était dans le Barrois,

[9] Vaucouleurs est une commune française, située dans le département de la Meuse. En 1165, le roi de France Louis VII le Jeune rencontre l’empereur du Saint Empire romain germanique, Frédéric Barberousse à Vaucouleurs. Le 19 novembre 1212, le futur roi de France Louis VIII y rencontre le futur empereur des Romains Frédéric II, prélude à l’intronisation de ce dernier. Le 13 mai 1428, Robert de Baudricourt, gouverneur du roi à Vaucouleurs, reçoit la visite d’une jeune fille de 16 ans, venue de Domrémy. Vaucouleurs est alors une garnison française située aux confins des terres du duc de Bourgogne allié aux Anglais, et du duché de Lorraine, dépendant du Saint Empire romain germanique.