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Publius Ventidius Publii filius Bassus dit Publius Ventidius Bassus

lundi 22 mai 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 23 novembre 2011).

Publius Ventidius Publii filius Bassus dit Publius Ventidius Bassus (vers 89-38 av. jc)

Général romain

emblème république romaineProtégé de Jules César et lieutenant de Marc Antoine en Orient. Il remporte de brillante victoire contre les Parthes [1] et défait ainsi plusieurs de leurs rois, ces victoires sonnèrent comme une vengeance de l’échec de Crassus contre ce peuple et ouvrit la voie aux incursions de Marc Antoine dans la région.

Il est natif de Picenum [2]. Lui et sa mère sont capturés pendant la Guerre sociale [3], et tous les 2 participent comme prisonniers au triomphe de Gnaeus Pompeius Strabo à Rome. Il est forcé de travailler comme muletier, puis mettra ses talents à disposition de l’armée romaine dans laquelle il voit un espoir de promotion sociale.

Remarqué par César il participe à ses côtés à la Guerre des Gaules puis à la guerre civile contre Pompée [4] où il accomplit avec brio les ordres de César et devient l’un de ses favoris. Sous la protection de ce dernier il connaît une rapide ascension sociale et politique.

A la mort de César, Publius Ventidius Bassus choisit de ne pas prendre de parti aux premières querelles entre Marc Antoine et Octave, bien qu’il ait une préférence pour Marc Antoine. Après la formation du Second triumvirat [5] Ventidius est nommé consul suffect [6] en 43 av. jc. Lors de l’absence de Marc Antoine, partit pour l’Égypte en 41 av. jc, il ne fera rien pour aider le frère de ce dernier, Lucius Antonius, ou sa femme, Fulvie, durant leur conflit avec Octave.

Après que Marc Antoine et Octave soit arrivés à un arrangement au Cap de Misenum [7], il est envoyé par Marc Antoine avec plusieurs légions de vétérans de César en réponse à la soudaine offensive Parthes en Syrie de 40 av. jc. En 3 batailles, il parvient à battre les armées parthes et à les repousser hors du territoire romain. Son premier grand succès sera sa victoire sur Quintus Labienus et Phranipates. Ayant eu vent de cette victoire, Marc Antoine organisera des fêtes publiques à Athènes [8] en son honneur avant de partir le rejoindre en Orient.

Malgré cette défaite, les Parthes lancent une nouvelle offensive en Syrie [9] menée par Pacorus 1er roi des Parthes [10] et fils deOrodès II. il repousse l’énorme armée parthes dans le Taurus [11] puis les bat définitivement à la bataille du Mont Gindarus [12] en Syrie du Nord le 9 juin 38 av. jc, Pacorus Ier mourra lors de cet affrontement.

Cette victoire est la plus importante dans les campagnes de Publius Ventidius Bassus et elle permit de confiner les Parthes en Médie [13] et en Mésopotamie*. Ce fut aussi pour le peuple romain une forme de vengeance après les défaites plus particulièrement la Bataille de Carrhes [14] et la mort de Crassus. Ventidius aurait pu poursuivre les Parthes plus loin encore mais il ne voulut pas provoquer la jalousie de Marc-Antoine et se contenta de châtier ceux qui s’étaient rebellés contre Rome.

Un de ces rebelles est Antiochos 1er de Commagene que Publius Ventidius Bassus assiége dans Samosate [15]. Antiochus tente de proposer une paix à Ventidius mais ce dernier refuse, lui répondant de traiter directement avec Marc-Antoine. Ce dernier voulant tirer toute la gloire de cette entreprise pour lui-même, il n’autorise pas la ratification de ce traité et prend le commandement du siège.

Sa gestion du conflit est surement moins bonne que celle de Ventilius car celui-ci obtient quand même la paix mais au lieu des 1000 talents d’indemnité qu’Antiochus proposait initialement à Ventidius, Marc-Antoine ne reçoit finalement que 300 talents. Une fois cette paix conclue Marc-Antoine le renvoie à Rome où Ventidius se voit accordé un triomphe, il est le premier et le seul Romain à avoir triomphé des Parthes.

Sa vie nous est connue par les Nuits Attiques d’Aulu Gelle où il est présenté comme un exemple d’élévation sociale exceptionnelle.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean-Michel Roddaz dans François Hinard (dir.), Histoire romaine des origines à Auguste, Fayard, 2000, « Ventidius »,

Notes

[1] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[2] région située entre les Apennins et l’Adriatique, correspondant à l’actuelle région des Marches

[3] La guerre sociale, ou guerre marsique ou encore guerre italique, oppose la République romaine et les alliés italiens entre 90 et 88 av. jc. Elle éclate à la suite de l’assassinat du tribun de la plèbe Livius Drusus en octobre 91 av. jc, alors qu’il tentait de faire obtenir la citoyenneté romaine aux Italiens alliés de Rome

[4] La guerre civile de César, appelée aussi guerre civile romaine de 49 av. jc ou guerre civile entre César et Pompée, est un des derniers conflits intérieurs de la République romaine, et fait partie de la liste des nombreuses guerres civiles romaines. Elle a consisté en une série de heurts politiques et militaires entre Jules César, ses alliés politiques et ses légions d’une part, et la faction conservatrice du Sénat romain, appelée aussi optimates, épaulée par les légions de Pompée d’autre part.

[5] Le second triumvirat est une alliance politique de la Rome antique scellée à Bologne le 11 novembre 43 av. jc rassemblant Marc Antoine, Lépide et Octave-Auguste.

[6] Parfois, un consul décède ou démissionne avant la fin de son mandat de douze mois. Le consul restant rétablit la collégialité par l’élection intermédiaire si le délai restant le permet ou par la désignation directe d’un consul suffectus (du participe passé du verbe sufficere, « remplacer »). Ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n’est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir. Enfin, le consul suffect ne donne pas son nom à l’année, à l’inverse du consul dit ordinaire.

[7] La paix de Misène, ou paix de Baïes, est un traité signé durant l’été 39 av. jc qui met fin au blocage de la péninsule italienne établi par Sextus Pompée lors de la Révolte sicilienne et donne un coup d’arrêt à la proscription lancée par les Triumvirs en 43 av. jc.

[8] Athènes est l’une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. jc autour de la colline de l’Acropole par le héros Thésée, selon la légende, la cité domine la Grèce au cours du 1er millénaire av. jc. Elle connaît son âge d’or au 5ème siècle av. jc, sous la domination du stratège Périclès

[9] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[10] La Parthie est une région située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides, berceau de l’Empire parthe qui contrôle le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av.jc et 224 de notre ère. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord, aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan, et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[11] Les monts Taurus, ou simplement les Taurus, culminant dans les massifs de l’Aladağlar et des Bolkar Dağları, sont une chaîne de montagnes turques, formant la bordure sud-est du plateau de l’Anatolie. La chaîne s’étend en courbe du lac Eğirdir à l’ouest aux sources de l’Euphrate à l’est. Elle fait 600 km de longueur et culmine à 3 756 m. De nombreux sommets y ont entre 3 000 et 3 700 m d’altitude. Il s’agit d’une chaîne calcaire, qui s’est érodée pour former des paysages karstiques avec des chutes d’eau, des rivières souterraines et les plus grandes grottes d’Asie. Le Tigre prend sa source dans les Monts Taurus.

[12] La bataille du Mont Gindarus se déroule après la cuisante défaite romaine à la bataille de Carrhae. Confortés par leur victoire, les Parthes entreprennent des raids jusqu’en territoire romain. Un lieutenant de marc antoine, Publius Ventidius Bassus va être dépêché sur place avec pour mission des la arrêter. Il affronte l’armée parthe à deux reprises aux portes ciliciennes et à la passe d’Amanos ou il tue le grand général parthe Pharnapates.

[13] À l’époque hellénistique, la Médie tombe sous le contrôle des Grecs, et est incluse après les conflits opposant les Diadoques dans les territoires contrôlés par les Séleucides, après avoir été un temps dominée par Antigone le Borgne. L’ancien général Atropatès qui dirigeait le contingent mède de l’armée perse à la bataille de Gaugamèles, se rallie par la suite à Alexandre le Grand et devient satrape du nord de la Médie, qui devient la Médie Atropatène, futur Azerbaïdjan, qu’il parvient à rendre autonome du pouvoir séleucide. La capitale de ce royaume se trouvait à Gazaca. Après plusieurs décennies d’indépendance, le roi Artabanzanes doit conclure un traité de vassalité avec Antiochos III en 220 av.jc. Cette région reste peu hellénisée, à la différence du sud de la Médie, centré autour d’Ecbatane. Plusieurs villes nouvelles y sont fondées par les souverains séleucides, et l’ancienne Rhaga est renommée Europa. Un satrape local, Molon, se révolte en 220 contre Antiochos III, qui le défait. Entre 163 et 160, c’est un autre satrape de Médie, Timarque, qui se révolte contre Démétrios 1er Sôter, et réussit à prendre le pouvoir en Babylonie, avant d’être finalement soumis. Les révoltes qui secouent le royaume séleucide vers 150 profitent au roi parthe Mithridate 1er qui prend alors la Médie, ainsi que l’Atropatène. Après plusieurs décennies de luttes, le pouvoir des Arsacides est finalement assuré en Médie, en dépit des attaques des nomades orientaux, Scythes ou Tokhariens. La région est réorganisée administrativement, et la ville de Rhaga/Europa est renommée Arsacia.

[14] La bataille de Carrhes (ou Charan) fut une défaite décisive infligée aux légions romaines sous les ordres du général Crassus, par les Parthes conduits par le général Suréna ; elle eut lieu le 9 juin 53 av. jc, près de la ville fortifiée de Carrhes (Harran, dans la Turquie actuelle).

[15] également appelée Antioche de Commagène, une ancienne cité dont les ruines se situent dans l’actuelle province d’Adıyaman, près de l’Euphrate, en Turquie