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La Mésopotamie

samedi 27 mars 2021, par ljallamion

La Mésopotamie

La civilisation mésopotamienne est considérée comme une des matrices des civilisations historiques du Moyen-Orient et de l’Europe, aux côtés de la civilisation de l’Égypte antique. En effet, elle participe à plusieurs évolutions fondamentales dans l’histoire humaine : s’y trouvent les origines de l’État, de la ville, des institutions et de l’administration, de l’impérialisme. Les historiens et archéologues contemporains s’accordent à dire que les Mésopotamiens sont à l’origine du premier système d’écriture créé vers 3400-3300 av. jc. Celui-ci évolua pour donner naissance à l’écriture cunéiforme.

La civilisation mésopotamienne prend ses racines dans les évolutions amorcées au Néolithique à partir du 10ème millénaire av. jc au Levant [1] et dans le Zagros [2], qui voient les débuts de l’agriculture et de l’élevage, et l’expansion des villages sédentaires.

Les premiers villages de Mésopotamie sont peu attestés, la région semblant amorcer son développement agricole plus tard que ses voisines, mais à compter de la fin du Néolithique, à partir de 7000-6000 av. jc, elle connaît un développement rapide que ce soit dans la démographie, les institutions, l’agriculture, les techniques ou les échanges. Au 4ème millénaire av. jc le changement est plus marqué, avec l’apparition des premiers États et des premières villes et celui d’un système-monde qui voit rayonner l’influence mésopotamienne sur le Moyen-Orient. L’écriture apparaît à la fin de cette période, qui a donc vu la mise en place des traits caractéristiques de la civilisation mésopotamienne.

Au 3ème millénaire av. jc, durant la période des dynasties archaïques, la Mésopotamie est occupée par un ensemble de petits royaumes, peuplés par des populations parlant une langue isolée, le sumérien, dans la partie méridionale le pays de Sumer, et d’autres parlant des langues sémitiques, dont l’akkadien [3]. Cet aspect dual devait marquer la suite de l’histoire mésopotamienne, car si le sumérien n’est plus parlé aux alentours de 2000 av. jc, il reste une langue prestigieuse dans les milieux religieux et savants. La fin du 3ème millénaire av. jc est marquée par 2 brèves phases d’unification de la majorité de la Mésopotamie entre les empires d’Akkad [4] et d’Ur [5], puis au millénaire suivant s’affirment plusieurs dynasties aux origines diverses, amorrites [6] dans les premiers siècles, hourrite [7], kassite [8] et assyrienne [9] dans la seconde moitié.

La culture mésopotamienne exerce une grande influence dans le reste du Moyen-Orient, notamment par la diffusion de l’écriture cunéiforme, couramment utilisée en Iran, en Anatolie [10] et au Levant. La région voit ensuite l’expansion depuis la Syrie [11] d’une nouvelle population sémitique, les Araméens [12], qui prennent une grande importance démographique et culturelle. Les premiers siècles du 1er millénaire av. jc sont marqués par la constitution de l’empire assyrien, premier empire à couvrir la majeure partie du Moyen-Orient à son apogée au 7ème siècle av. jc, de l’Égypte jusqu’à l’Iran, auquel succède l’empire babylonien [13], dernier grand royaume mésopotamien antique.

On peut faire remonter l’étude de la Mésopotamie antique au moins jusqu’au début du Néolithique, après 10000 av. jc, et parfois plus haut jusqu’aux premières attestations de présence humaine lors du Paléolithique moyen. Comme souvent, ces contours ne suffisent pas à rendre compte des différents aspects des civilisations étudiées.

On oppose parfois une Haute Mésopotamie à une Basse Mésopotamie, la séparation géographique se faisant en gros au nord de Bagdad [14].

La Haute Mésopotamie [15], est constituée en bonne partie par l’Assyrie historique qui occupe sa partie orientale autour du Tigre [16], mais elle comprend aussi les terres situées à l’ouest jusqu’à l’Euphrate [17], qui présentent un profil culturel souvent similaire à celui des civilisations de Syrie et sont souvent étudiées avec celles-ci. On peut donc diviser cet espace en deux ensembles, oriental et occidental.

La Basse Mésopotamie correspond géographiquement à la plaine alluviale et au delta du Tigre et de l’Euphrate. C’est la Babylonie [18] des 2ème et 1er millénaire av. jc, appelé pays de Sumer et d’Akkad, aux époques archaïques Sumer correspondant à la région la plus méridionale, reconnue comme la plus importante aux époques formatives des civilisations en Mésopotamie, et Akkad à la partie nord.

Plus largement, parce que les civilisations de la Mésopotamie ont toujours été liées à celles des régions voisines, de l’espace syrien et levantin, de l’Anatolie, du Caucase [19], du plateau Iranien, et aussi des rives du golfe Persique et de la péninsule arabique. C’est cet ensemble que l’on désigne comme le Proche-Orient ancien, ou une dénomination qui se veut plus neutre l’Asie du sud-ouest.

Dans cet ensemble, la Mésopotamie, en particulier sa moitié septentrionale, est souvent proche des cultures de la Syrie antique situées à son voisinage, ce qui fait qu’on parle parfois d’un monde ou d’une aire syro mésopotamienne. La Mésopotamie a souvent été vue comme majeure dans cet ensemble pour les époques de la Haute Antiquité, car elle y a eu à compter du 4ème millénaire av. jc une influence que n’égalaient pas les autres, en particulier parce que les régions du Proche-Orient ancien ont souvent adopté à un moment ou à un autre de leur histoire l’écriture cunéiforme originaire de Basse Mésopotamie. C’est le cas de l’Élam [20], des royaumes de Syrie, des Hittites, de l’Urartu [21], et que les premiers empires à avoir étendu leur emprise sur de vastes territoires ont une origine mésopotamienne.

La période historique commence en Mésopotamie quand l’écriture est mise au point (vers 3400 av. jc - 3200 av. jc). Elle est divisée en plusieurs périodes successives.

Durant la période ditre d’Uruk récent (3400 av. jc - 2900 av.jc) : l’écriture se développe, mais les textes écrits à cette époque sont encore difficiles à interpréter, et il s’agit de documents administratifs et de listes lexicales, qui ne nous apprennent rien sur l’histoire évènementielle.

Puis la période dite des Dynasties archaïques (2900 av. jc - 2340 av. jc) : elle est divisée en 3 sous périodes. C’est à partir du milieu du 3ème millénaire av. jc qu’on est informé sur les évènements, avant tout grâce aux archives retrouvées à Lagash [22]. C’est la période des cités États de Basse Mésopotamie.

Ensuite, la période d’Akkad (2340 av. jc - 2180 av. jc). Sargon d’Akkad met fin à la période des cités États en les incluant dans le premier état territorial, qui se mue vite en véritable empire, notamment grâce à l’action de son petit-fils Naram-Sin .

Enfin la période néo-sumérienne (2180 av. jc - 2004 av. jc). l’Empire d’Akkad s’effondre à cause de révoltes et d’attaques de peuples barbares. Les cités États sumériennes reprennent leur indépendance, avant d’être unifiées par les rois fondateurs de la 3ème dynastie d’Ur, Ur-Namma et son fils Shulgi , qui établissent un nouvel empire dominant la Mésopotamie.

La période paléo babylonienne ou amorrite se situe quant a elle entre 2004 av. jc et 1595 av. jc. Le royaume d’Ur s’effondre vers 2000 av. jc sous les coups des Élamites et des Amorrites. Ces derniers prennent la tête de différents royaumes qui se partagent la Mésopotamie, puis Babylone, qui finit par dominer toute la région sous le règne de Hammurabi , avant de décliner lentement jusqu’à la prise de la ville par les Hittites vers 1595 av. jc.

Par la suite 2 périodes s’ensuivent. La période médio babylonienne (1595 av. jc - vers 1080 av. jc ) et la période médio assyrienne (vers 1400 - 1000 av. jc) ou les Kassites fondent une nouvelle dynastie qui domine Babylone pendant plus de 4 siècles. Au nord, le Mittani [23] exerce sa domination avant de se faire supplanter par le royaume médio assyrien [24]. La rivalité entre les deux entités occupant le nord et le sud de la Mésopotamie apparaît alors. Cette période se termine avec une grave crise, provoquée notamment par les invasions des Araméens.

Les habitats

Les habitats deviennent plus importants d’abord durant la période de Hassuna [25] (vers 6500-6000 av. jc) puis celle de la Samarra [26] (vers 6200-5700 av. jc), qui voient l’apparition d’habitats communautaires, la céramique peinte, et également les premières traces d’une agriculture irriguée en Mésopotamie centrale. La période de Halaf [27] (vers 6100-5200 av. jc), commune au Nord mésopotamien et à la Syrie du Nord, marque une extension des ensembles culturels préhistoriques. Le plus ancien village mis au jour dans le Sud mésopotamien, Tell el-Oueili [28], est contemporain de cette époque. Il marque le début de la longue culture d’Obeid [29]. (vers 6500-3900 av. jc), cette période voit l’émergence d’une architecture monumentale, comme des temples à Eridu [30]. On voit aussi l’apparition des premiers objets en cuivre, indiquant les débuts de la métallurgie.

La phase finale d’Obeid et les premiers siècles de la période d’Uruk (vers 3900-3400 av. jc) témoignent d’une augmentation des inégalités sociales et d’une division du travail accrue dans l’artisanat, indices de l’émergence d’agglomérations plus importantes, et d’entités politiques intégrant de plus grandes communautés.

Pour la période d’Uruk final (vers 3400-3100 av. jc). C’est durant cette époque qu’est mise au point l’écriture. La culture de la Basse Mésopotamie rayonne alors sur tout le Moyen-Orient. C’est durant cette période qu’achèvent de se constituer les traits caractéristiques de la civilisation de la Mésopotamie antique, et aussi les éléments qui devaient être ses apports majeurs aux autres civilisations [31].

La période d’Uruk s’achève au tournant du 3ème millénaire av. jc par une phase de régionalisation culturelle, marquée par le recul de l’influence méridionale.

Les premiers États

La période des dynasties archaïques du Sud mésopotamien et de la Diyala (vers 2900-2350 av. jc), est relativement mal connue pour sa première partie. Les quelques ensembles de textes de la période laissent deviner la coexistence de deux groupes ethniques dominants en Basse Mésopotamie, un occupant majoritairement les régions les plus méridionales, le pays appelé durant les époques suivantes Sumer et parlant une langue, le sumérien, et un autre occupant surtout la partie septentrionale, le pays désigné aux époques suivantes Akkad et parlant une langue sémitique, l’akkadien. Les textes permettent également de reconnaître l’existence de plusieurs micro-États, désignés comme des cités États, indépendants, parfois rivaux, qui semble aussi s’intégrer dans des alliances, peut-être sous l’influence de puissances hégémoniques ; la tradition mésopotamienne postérieure a surtout reconnu l’importance de Kish [32], en pays sémitique, et d’Uruk [33], en pays sumérien, ville du souverain légendaire Gilgamesh .

Par contre, la situation politique du Nord est moins bien connue, même si elle est éclairée par les archives de la cité syrienne d’Ebla [34], datées elles aussi de la fin de la période : les deux grandes puissances de la Haute Mésopotamie occidentale sont alors Nagar [35] dans le triangle du Khabur et Mari [36] sur le Moyen Euphrate, cité fondée au début de la période. À l’est, la cité d’Assur semble également prospère mais rien n’est connu sur les événements politiques.

Ces différents royaumes sont impliqués dans des réseaux d’échanges matériels et immatériels à longue distance couvrant tout le Moyen-Orient et même au-delà, comme l’indique l’import de métaux et pierres précieuses qui se retrouvent notamment dans l’impressionnant matériel funéraire des tombes royales d’Ur.

Vers 2340 av. jc, Sargon d’Akkad prend le pouvoir à Kish et entame une série de victoires qui lui permettent de placer sous sa coupe la Basse Mésopotamie, puis plusieurs régions extérieures. Cette dynamique est préservée par ses successeurs directs. À leur apogée, les rois d’Akkad dominent toute la Mésopotamie, ont vaincu plusieurs cités syriennes dont Ebla, et étendu leur emprise sur une partie de l’espace élamite, dont la ville de Suse [37]. Le deuxième successeur de Sargon, Naram-Sîn, se proclame souverain des quatre rives du Monde, ce qui signifie une prétention de domination universelle, et se fait représenter en personnage d’essence divine. C’est la première expérience impériale connue de l’histoire mésopotamienne. Néanmoins cette expérience de conquêtes ne dure pas, l’emprise d’Akkad se relâchant rapidement, d’abord au Nord, puis dans les provinces méridionales où elle a toujours fait face à des résistances, notamment des révoltes indiquant que les particularismes locaux n’avaient pas été éteints.

La dynastie d’Akkad disparaît au plus tard vers le milieu du 22ème siècle av. jc, peut-être sous les coups d’un peuple venu du Zagros, les Gutis [38] dont la tradition mésopotamienne a laissé une image sinistre, et de nouvelles dynasties émergence dans les cités sumériennes, notamment à Lagash où le souverain Gudea patronne un art de grande qualité, et à Uruk, où Utu-hegal constitue un royaume qui prend de l’importance.

Il est néanmoins supplanté par Ur-Namma, peut-être son propre frère, mais qui se revendiquait avant tout roi d’Ur, et la tradition historiographique mésopotamienne l’a retenu comme le fondateur du royaume de la 3ème dynastie d’Ur vers 2112-2004 av. jc. Ce souverain parvient à dominer la Basse Mésopotamie, peut-être des régions voisines. Son fils et successeur Shulgi dispose en tout cas d’un véritable empire, certes moins étendu que celui des rois d’Akkad car il n’a pas atteint la Syrie, mais a rencontré plus de succès sur le plateau Iranien. Il se fait à son tour diviniser, et constitue une administration très industrieuse qui a laissé des dizaines de milliers de tablettes administratives. Là encore l’expérience impériale finit par connaître la dislocation provoquée par le réveil des autonomies locales, apparemment dans un contexte de crise lié à des intrusions de populations venues du Nord, les Amorrites, et des disettes, même si le coup de grâce semble lui avoir été porté par des troupes venues d’Élam. Après l’effondrement de l’empire de la 3ème dynastie d’Ur, la fragmentation politique est à nouveau de mise dans toute la Mésopotamie.

Dans le Sud, c’est la période dite d’Isin-Larsa (vers 2004-1792 av. jc), du nom des deux royaumes les plus puissants, mais ceux-ci ne sont pas en mesure de s’imposer aux autres entités politiques qui se forment. Dans la vallée de la Diyala, la puissance hégémonique est Eshnunna [39]. Dans le Nord, l’éclatement politique est encore plus fort, mais le royaume de Mari joue souvent les premiers rôles. La cité d’Assur n’est pas une puissance politique, mais ses marchands entretiennent un lucratif commerce avec l’Anatolie, où ils se fournissent en métaux qu’ils importent en Mésopotamie.

Au début du 18ème siècle av. jc, le roi Samsi-Addu d’Ekallatum [40] parvient un temps à imposer sa domination à la plupart des royaumes du Nord mésopotamien : c’est l’entité politique dénommée par les historiens Royaume de Haute-Mésopotamie. Mais elle ne survit pas à sa mort vers 1775. Une dizaine d’années plus tard, c’est au tour du roi Hammurabi de Babylone de mener une série de conquêtes qui le voient défaire les autres royaumes majeurs de la Mésopotamie et se tailler un royaume à la mesure de ceux d’Akkad et d’Ur. Mais ses successeurs ne parviennent pas à préserver l’intégrité du royaume, qui se réduit rapidement aux seules cités entourant Babylone, notamment parce que les anciennes cités sumériennes sont toutes désertées à cette époque, à la suite de crises politiques et peut-être aussi écologiques. Les rois de Babylone font face aux rois du Pays de la Mer qui se sont taillé un royaume dans l’extrême-Sud, et à des souverains Kassites, un peuple venu du Zagros, mais c’est une offensive des Hittites, venus d’Anatolie centrale, qui provoque en 1595 la chute de Babylone.

Notes

[1] La préhistoire du Levant commence au Paléolithique inférieur, il y a environ 1,5 million d’années, et s’achève à l’âge du bronze ancien, vers 2000 av. jc. Dans les frontières actuelles, cet espace couvre, du nord au sud, la Syrie occidentale, le Liban, la Syrie méridionale, Israël, la Palestine, la Jordanie, aussi une partie du Sinaï.

[2] Les monts Zagros, sont une chaîne de montagnes s’étendant principalement dans l’Ouest de l’Iran, depuis le détroit d’Ormuz dans le golfe Persique jusqu’au haut plateau arménien dans le Sud-est de la Turquie en passant par le Nord-est de l’Irak. Elle a une longueur totale de 1 600 kilomètres. Son point culminant se trouve dans le massif de Dena avec 4 409 mètres d’altitude. La zone est devenue relativement désertique mais semble avoir été plus verdoyante et a été l’un des deux centres connus de domestication des chèvres il y a 10 000 ans environ, à la fin de la dernière glaciation.

[3] L’akkadien est une langue chamito-sémitique de la famille des langues sémitiques éteinte qui a été fortement influencée par le sumérien. Elle fut parlée au moins du début du 3ème jusqu’au 1er millénaire av. jc en Mésopotamie.

[4] Akkad ou Agade est une ville antique de Basse Mésopotamie, ancienne capitale de l’Empire d’Akkad, fondé par Sargon l’Ancien. Elle n’a toujours pas été retrouvée, et sa situation exacte demeure donc inconnue. On la situe soit dans les environs de Kish, ou bien plus au nord, jusque dans la région de Bagdad (peut-être même à l’emplacement de l’actuelle capitale de l’Irak), ou la basse vallée de la Diyala. Le seul moyen de connaître certains de ses aspects est le recours aux textes anciens. La ville n’est mentionnée dans aucune source avant que Sargon d’Akkad n’en fasse la capitale de son Empire au 24ème siècle av. jc, il est donc vraisemblable qu’il ait fondé la ville

[5] Ur (Our), actuellement Tell al-Muqayyar, est l’une des plus anciennes et des plus importantes villes de la Mésopotamie antique, dans l’actuel Irak. Elle était alors située sur une des branches de l’Euphrate et proche du Golfe Persique. Ur apparaît comme une des principales et des plus puissantes cités sumériennes du 3ème millénaire av. jc, comme l’illustrent les tombes royales et le riche mobilier funéraire qui y fut exhumé. Durant le 21ème siècle av. jc cette ville fut la capitale d’un puissant empire, dirigé par les rois de ce que la tradition mésopotamienne a retenu comme la troisième dynastie d’Ur. Ces derniers édifient des monuments remarquables dans le sanctuaire du grand dieu de la ville, le Dieu-Lune, appelé Nanna en sumérien et Sîn en akkadien. Elle reste une ville importante au début du 2ème millénaire av. jc comme l’attestent les nombreuses découvertes de constructions et de tablettes cunéiformes effectuées pour cette période par les équipes archéologiques, qui explorèrent ses ruines entre 1922 et 1934. Ur demeure une cité assez importante en dépit d’un déclin marqué durant le 1er millénaire av. jc, avant son abandon vers le 3ème siècle av. jc. Dans la Bible, Ur des Chaldéens est présentée comme la ville d’origine du patriarche Abraham.

[6] Les Amorrites sont un peuple sémite de la Syrie ancienne vers le milieu du 3ème millénaire av. jc. Ils ont ensuite occupé de larges partis du sud de la Mesopotamie du 21ème jusqu’à la fin du 17ème siècle. Ils y ont installé plusieurs cités États, notamment Babylone.

[7] Les Hourrites ou Hurrites ou Hari, Khurrites, Hourri, Churri, Hurri, Hurriter, sont un peuple habitant l’Asie Mineure durant l’Antiquité. Ils fondent le royaume du Hourri ou Hari d’où découle plus tard le Mitanni, au début du second millénaire, dans une région jouxtant le Nord de la Mésopotamie.

[8] Les Kassites ou Cassites sont un peuple de l’Orient ancien originaire selon toute vraisemblance des montagnes du Zagros. Ils apparaissent dans les sources babyloniennes dans le courant du 18ème siècle av. jc. Ils menacent les souverains de la Première Dynastie de Babylone par leurs raids. Après la prise de cette dernière par les Hittites en 1595 av. jc, un de leurs souverains prend le pouvoir dans cette ville. Il fonde ainsi la plus longue dynastie ayant régné dans cette cité, qui dure jusqu’à la prise de Babylone par les Élamites en 1155 av. jc. Avec les Kassites, Babylone aura définitivement assis sa domination sur le sud de la Mésopotamie, qui est alors nommé Karduniash (« pays des Kassites »). Les plus grands rois kassites auront été Burna-Buriash 1er, qui s’empare de la ville d’Isin, et instaure la domination kassite sur le pays de Sumer dans le courant du 15ème siècle av. jc, Kurigalzu (1er ou II), qui fonde la ville de Dûr-Kurigalzu (Aqar Quf), Kadashman-Enlil 1er et son fils Burna-Buriash II, connus par leur correspondance avec les pharaons égyptiens (milieu du 14ème siècle av. jc), et Kaštiliaš IV qui menace sérieusement l’Assyrie vers la fin du 13ème siècle av. jc. Les Kassites constituent encore une ethnie importante au 1er millénaire, et ils sont à l’occasion des adversaires des puissants Assyriens.

[9] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[10] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[11] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[12] Les Araméens sont un ensemble de groupes ethniques du Proche-Orient ancien qui habitaient des régions de la Syrie et de la Mésopotamie au 1er millénaire av. jc. De petits États araméens se sont développés à partir du 11ème et 10ème siècle av. jc. durant les premiers temps de l’Âge du Fer. Les Araméens n’ont pourtant jamais développé une culture ou un État unifié. Ils sont devenus au milieu du 1er millénaire un élément important de la population de l’Assyrie et de la Babylonie, au point que leur langue, l’araméen, s’est répandue dans tout le Proche-Orient ancien.

[13] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.

[14] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[15] la Djézireh des géographes arabes

[16] Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de 1 900 km. Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l’autre grand fleuve de la région l’Euphrate.

[17] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[18] La civilisation babylonienne s’épanouit en Mésopotamie du Sud du début du 2ème millénaire av. jc jusqu’au début de notre ère. Elle prit corps à partir de l’héritage des civilisations du Sud mésopotamien plus anciennes (Sumer et Akkad) dont elle est historiquement la prolongation. Elle prend corps avec l’affirmation politique de Babylone, État qui fut à partir du 18ème siècle av. jc l’entité politique dominant le Sud mésopotamien, et ce pendant plus d’un millénaire.

[19] Le Caucase est une région d’Eurasie constituée de montagnes qui s’allongent sur 1 200 km, allant du détroit de Kertch (mer Noire) à la péninsule d’Apchéron (mer Caspienne). Le point culminant du Caucase est l’Elbrouz à 5 642 m d’altitude.

[20] L’Élam est un ancien pays occupant la partie sud-ouest du plateau Iranien, autour des actuelles provinces du Khuzistan et du Fars, qui correspondent à ses deux principales régions, celle de Suse et celle d’Anshan/Anzan. L’histoire de l’Élam est difficilement dissociable de celle de la Mésopotamie voisine, qui exerça une forte influence sur cette région. C’est au plus tard en 539av.jc que l’on doit considérer que les dernières principautés élamites sont elles aussi intégrées dans l’empire perse.

[21] L’Urartu ou Ourartou est un royaume constitué vers le 9ème siècle av. jc sur le haut plateau arménien, autour du lac de Van (actuelle Turquie orientale). À son apogée au milieu du 8ème siècle, son territoire s’étend également sur les pays voisins : Arménie autour du lac Sevan, Nord-ouest de l’Iran autour du lac d’Ourmia, Nord de la Syrie et de l’Irak, voire le Sud de la Géorgie. Le terme « Urartu » servait à désigner cet État dans les sources de l’Assyrie, son grand adversaire. Sur leurs inscriptions dans leur propre langue, ses rois parlaient de Biaineli. Ce royaume et sa culture disparaissent dans le courant de la première moitié du 6ème siècle av. jc. dans des conditions inconnues, laissant la place aux Arméniens.

[22] Lagash est une ancienne ville du pays de Sumer, en Basse Mésopotamie (au sud de l’Irak actuel), et un royaume dont elle était au moins à l’origine la capitale. Cette ancienne cité État comprenait, en plus de la ville éponyme située sur le site actuel d’Al-Hiba, Girsu (le site actuel de Tello), ville sainte où se trouve le sanctuaire de la divinité tutélaire du royaume, Ningirsu, et d’où proviennent la plupart des découvertes archéologiques et épigraphiques qui permettent de connaître l’histoire du royaume de Lagash.

[23] Mitanni (ou Mittani) était un royaume du Proche-Orient ancien dont le centre était situé au nord-est de la Syrie actuelle, dans le triangle du Khabur, à peu près entre le 17ème siècle et le 13ème siècle avant notre ère. Il était peuplé en majorité de Hourrites, peuple qui doit son nom actuel à la région appelée Hurri, qui semble recouvrir une grande partie de la Haute Mésopotamie. Son élite et sa dynastie régnante, bien que hourrites, préservent cependant des traits archaïques indo-aryens qui traduisent peut-être des origines de ce peuple. Le nom du royaume provient peut-être du nom d’un certain Maitta. Ses voisins l’appelaient de différentes façons : Naharina pour les Égyptiens, Hanigalbat pour les Assyriens, ou encore Subartu dans certains cas. À son apogée, le Mitanni domine un vaste espace allant de la mer Méditerranée jusqu’au Zagros, dominant alors de riches royaumes, notamment en Syrie (Alep, Ugarit, Karkemish, Qatna, etc.). Il rivalise avec les autres grandes puissances du Moyen-Orient de la période, les Égyptiens et les Hittites, avant que les conflits contre ces derniers et les Assyriens ne causent sa chute.

[24] Le royaume médio-assyrien est une phase de l’histoire de l’Assyrie, d’environ 1500 ou 1400 à 934 av. JC. Le royaume dirigé depuis la cité d’Assur devient alors une des grandes puissances du Proche-Orient, parvenant à dominer la Haute Mésopotamie du milieu du 14ème au début du 11ème siècle av. jc. Cette période dite « médio-assyrienne » correspond à la période finale de l’âge du bronze récent.

[25] La période dite de Hassuna (6500-6000), correspond aux premières communautés agricoles céramiques. On retrouve, dans les crânes étudiés, la même origine méditerranéenne présente depuis le paléolithique supérieur dans tout le Moyen-Orient. La céramique retrouvée se compose de statuettes d’argile et de sceaux-cachets, les plus anciens découverts jusqu’à présent. Outils et armes d’obsidienne, quelques ornements de cuivre et de plomb forment l’ensemble qui caractérise cette période.

[26] La période de Samarra (6200 - 5700 av. jc) constitue un prolongement temporel et spatial de la culture de Hassuna.

[27] La culture de Halaf, ou culture halafienne, est une culture archéologique du Néolithique qui s’est développée dans le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie et de l’Irak entre 6100 et 5500 av. jc. Son influence s’est fait sentir au-delà de ces régions.

[28] Tell el-Oueili est un site archéologique et un petit tell de Basse-Mésopotamie, situé dans le gouvernorat de Dhi Qar, dans le Sud de l’Irak. Le site a été fouillé de 1976 à 1989 par l’archéologue français Jean-Louis Huot, révélant le plus ancien site connu du Sud de la Mésopotamie et de la période d’Obeïd.

[29] La période d’Obeïd est une étape protohistorique du développement de la Mésopotamie qui va d’environ 6500 à 3750 av. jc. Certains sites, comme Halaf et Ninive, sont abandonnés ; d’autres sont incendiés ou réoccupés. La culture d’Obeïd (ville du sud) s’étend sur toute la Mésopotamie

[30] Eridu est une ville antique de Basse Mésopotamie, actuellement située en Irak. Ses ruines se trouvent sur plusieurs tells dispersés sur un vaste espace, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest d’Ur, le site principal étant le tell Abu Shahrain

[31] institutions étatiques et instruments de gestion, urbanisation, écriture et culture littéraire

[32] Kish est une ville (mais aussi un dieu) de l’ancienne Mésopotamie, particulièrement importante aux époques archaïques, durant lesquelles elle a longtemps exercé sa domination sur les autres États de Basse-Mésopotamie. Cette ville s’étend sur une grande surface, et compte deux ensembles principaux : Tell Inghara et Tell el-Oheimir. C’est de cette ville qu’est sûrement originaire Sargon, fondateur de l’empire d’Akkad.

[33] Uruk ou Ourouk est une ville de l’ancienne Mésopotamie, dans le sud de l’Irak. Le site est aujourd’hui appelé Warka, terme dérivé de son nom antique, qui vient de l’akkadien, et qui a aussi donné l’hébreu Erekh dans la Bible. Le site d’Uruk fut occupé à partir de la période d’Obeïd (vers 5000 av. jc), et ce jusqu’au 3ème siècle de notre ère. Cette ville joua un rôle très important sur les plans religieux et politiques pendant quatre millénaires. Uruk est l’une des agglomérations majeures de la civilisation mésopotamienne. Elle passe pour être la plus ancienne agglomération à avoir atteint le stade urbain dans la seconde moitié du 4ème millénaire av. jc, pendant la période à laquelle elle a donné son nom (période d’Uruk), et c’est vraisemblablement là que l’écriture a été mise au point au même moment.

[34] Ebla est une ancienne ville de la Syrie des 3ème et 2ème millénaires av. jc, dont les ruines se trouvent à l’emplacement du site archéologique de Tell Mardikh. Il se situe à 60 km au sud d’Alep sur la route de Hama, après la bifurcation en direction de Lattaquié, où il occupe une position stratégique, à la porte d’un col commandant l’accès à la mer Méditerranée. Le site qui se présente sous la forme d’un tell ovale de 60 hectares dominé par une acropole centrale a été découvert en 1964. Ebla, dès le 3ème millénaire av. jc, est une riche cité. Ses rois commencent à partir de 2500 av. jc à étendre leur domination sur le Moyen Euphrate et sur une partie de la Syrie. Les fouilles ont permis de mettre au jour une salle d’archives, riche de plus de 17 000 tablettes et fragments de tablettes d’argile gravées en sumérien et en éblaïte, le dialecte local. Ces textes ont fourni des informations précieuses sur l’économie, le commerce et l’industrie, l’administration et la diplomatie, de ce puissant royaume oublié : des archives économiques, des traités d’alliance avec les autres États, des relations de guerre et de paix, des épopées et des hymnes religieux. Ebla fut l’une des plus puissantes cités-États de la Syrie entre 2500 et 2400 av. jc.

[35] Tell Brak

[36] Mari (Syrie) Le site archéologique de est situé à l’extrême sud-est de la Syrie sur le moyen Euphrate, à 11 kilomètres d’Abou Kamal et à une dizaine de kilomètres de la frontière irakienne. Située dans cette plaine, Mari fut une importante cité mésopotamienne dès le 3ème millénaire av. jc, contemporaine de la civilisation sumérienne d’Uruk. Capitale d’un pays appelé tardivement, au 7ème siècle av. jc, Laqe et s’étendant le long de l’Euphrate en amont et en aval du confluent du Kharbour, elle est surtout connue pour son splendide palais du 2ème millénaire av. jc et grâce aux fouilles archéologiques.

[37] Suse ou Shushan dans la Bible est une ancienne cité de la civilisation élamite, devenue au 5ème siècle av. jc la capitale de l’Empire perse achéménide, située dans le sud de l’actuel Iran à environ 140 km à l’est du fleuve Tigre. Elle ne présente plus aujourd’hui qu’un champ de ruines.

[38] Les Gutis (ou Goutis, Qutis ou Goutéens), terme issu de l’ancien akkadien qutium ou gutium, était un peuple et une région des monts Zagros, dans le voisinage de la Mésopotamie à la fin du 3ème millénaire av. jc et durant les siècles suivants. Leur origine et leur culture sont inconnues. Devenu un terme générique pour désigner les populations montagnardes de certaines régions du Zagros, « Gutis » a servi à désigner au 1er millénaire av. jc dans les documents babyloniens et assyriens plusieurs peuples sans rapport avec les Gutis originels. Cela est dû en grande partie au fait que les Gutis sont devenus dans la littérature mésopotamienne une figure exemplaire du barbare.

[39] Eshnunna est une ville de la Mésopotamie ancienne, située dans la basse vallée de la Diyala. Elle correspond à l’actuel site de Tell Asmar. Eshnunna devint indépendante en 2027-2026 av. jc, sous le roi Ilushu-Ilia ou Shu-iluya qui se libéra des Sumériens. Ses successeurs agrandirent leur territoire et contrôlèrent les routes commerciales entre l’Élam, la Haute Mésopotamie et le Sumer. La cité occupa alors une place prépondérante dans le commerce entre le plateau Iranien et la Mésopotamie.

[40] Ekallatum est une ville antique de Haute mésopotamie. Son emplacement exact n’a pas été identifié, mais on la situe sur le cours du Tigre, sans doute au nord d’Assur. Ekallātum (dont le nom signifie « les palais »), est la capitale d’une dynastie amorrite, parente de celle de Babylone, importante aux 19ème siècle av. jc et 18ème siècle av. jc, période pour laquelle l’histoire de la Haute Mésopotamie est documentée par les archives de Mari. Son premier roi qui nous soit connu est Ila-kabkabu, qui semble être entré en conflit avec le roi Yaggid-Lim de Mari. Son fils Samsi-Addu (Shamshi-Adad), qui monte sur le trône vers 1810, poursuit ce conflit et tente de s’étendre vers la vallée du Khabur, où il est arrêté par le roi Yakhdun-Lim, le fils de Yaggid-Lim. Il subit ensuite une défaite face au roi Naram-Sin d’Eshnunna, qui provoque sa fuite à Babylone, d’où il revient une fois que le roi d’Eshnunna a évacué la région.