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Johannes Philagathos dit Jean XVI

vendredi 29 septembre 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 29 octobre 2011).

Johannes Philagathos dit Jean XVI

Antipape de 997 à 998

Né à Rossano [1], dans les territoires byzantins au sud de la péninsule italienne, il fut chapelain de Théophano Skleraina, impératrice épouse de l’empereur Otton II. Il fut 2 fois chancelier impérial en Italie pour Otton II, entre 980 et 982, où il fut nommé abbé de Nonantola [2], et entre 991 et 992. Entre ses séjours en Italie, il fut nommé tuteur du fils de l’empereur âgé de 7 ans, le futur Otton III, en 987. Par entremise de l’impératrice, il fut nommé archevêque de Plaisance [3], et fut envoyé à Constantinople [4] afin d’accompagner une princesse byzantine pour le jeune Otton. Après la mort de l’empereur, l’empereur Otton III vint en aide au pape Jean XV en 996, afin de mater la rébellion d’une faction dirigée par le riche et puissant noble romain Crescentius le Jeune. Otton III s’arrêta à Pavie [5] afin de se faire acclamer Roi de Lombardie [6], et échoua à rejoindre Rome avant la mort du pape. Une fois à Rome, Otton III poussa à l’élection de son cousin Brunon de Carinthie en tant que pape Grégoire V, et le nouveau pontife couronna Otton III empereur le 21 mai 996.

Une fois Otton III reparti vers la Germanie [7], la faction menée par Crescentius le Jeune déposa Grégoire V par la violence et, avec le soutien actif de l’empereur d’Orient, Basile II, proclama Johannes comme pape sous le nom de Jean XVI. Un synode des évêques d’Occident se tint en 997 dans la capitale impériale d’Italie, Pavie, et se prononça en faveur de Grégoire V et excommunia Jean XVI.

La révolte de Crescentius le Jeune fut définitivement écrasée par Otton III, qui marcha une fois de plus sur Rome, en février 998. Jean XVI s’enfuit, mais les troupes impériales le pourchassèrent puis le capturèrent, lui coupèrent le nez et les oreilles, lui arrachèrent la langue et l’aveuglèrent, l’empêchant ainsi d’écrire et l’humilièrent publiquement devant Otton III et Grégoire V, avant de l’enfermer dans un monastère romain. Il fut par la suite envoyé dans le monastère de Fulda [8], en Germanie, où il mourut vers 1001.

P.-S.

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé/ Antipape Jean XVI/Traduction par mes soins

Notes

[1] Rossano est une ville italienne de la province de Cosenza dans la région Calabre en Italie.

[2] Nonantola est une commune italienne de la province de Modène dans la région Emilie Romagne en Italie. Le centre de Nonantola conserve de nombreuses traces de son passé médiéval, parmi lesquelles les deux tours dites dei modenesi et dei bolognesi, et l’église de S. Michele Arcangelo du 9ème siècle. Le monument le plus emblématique de Nonantola est sans aucun doute l’abbaye de Saint Sylvestre, édifice roman érigé à partir du 8ème siècle.

[3] Plaisance est une ville italienne, chef-lieu de la province de Plaisance, située sur la rive droite du Pô, en Emilie Romagne (plaine du Pô). À Plaisance en 456, Ricimer, commandant des forces armées romaines, renversa l’empereur Avitus. Il épargna Avitus et lui permit de devenir évêque de Plaisance. En 1095, elle est le siège du concile de Plaisance, à l’origine de la première croisade. Au Moyen Âge, Plaisance fait partie du Saint Empire romain germanique et adhère à la Ligue lombarde. Cédée à la Papauté à l’issue des guerres d’Italie, elle fut unie à Parme en 1545 au sein du duché de Parme et Plaisance, sous la domination de la famille Farnese, puis passa aux Bourbons en 1732.

[4] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[5] Pavie est une ville de la province de même nom en Lombardie (Italie). Pavie est située sur les rives du Tessin, à une dizaine de kilomètres en amont de son confluent avec le Pô. Milan, au nord, est distante de 35 km ; Gênes, au sud, de 90 km ; Turin, à l’ouest, de 110 km.

[6] La Lombardie est une région d’Italie septentrionale, située au sud de la Suisse, à l’est du Piémont, à l’ouest de la Vénétie et du Trentin-Haut-Adige et au nord de l’Émilie-Romagne. La ville de Milan en est le chef-lieu. La superficie est de 23 857 km2. Pendant et après la chute de l’Empire romain, l’Italie fut ravagée par des séries d’invasions tribales. La dernière et la plus marquante fut celle des Lombards, qui vinrent vers 570. Leur long règne donna à la région, dont Pavie était la capitale, son nom actuel, la Lombardie. Les noblesses franque, bavaroise et lombarde entretinrent des relations étroites pendant plusieurs siècles. Après des querelles initiales et la conversion des Lombards au christianisme, les relations entre les Lombards et les populations locales s’améliorèrent. Finalement, la langue et la culture des Lombards s’assimilèrent avec la culture latine, laissant des traces dans de nombreux mots de la langue italienne, des noms (notamment des toponymes), le code civil, des lois, etc. Le règne lombard prend fin en 774 lorsque le roi franc Charlemagne conquit Pavie et annexa le royaume d’Italie (principalement l’Italie du nord et centrale) à son empire

[7] Le Royaume de Germanie n’a pas réellement existé sous ce nom-là. Avec la fin des Carolingiens, les Ottoniens s’imposent et fondent une dynastie qui règne sur la Francie orientale. Pour marquer la différence avec le Royaume de France, on l’appelle Royaume Teutonique. Ce ne sont que les historiens allemands modernes qui lui donnent le nom de Royaume de Germanie. Ce Royaume correspondait au départ aux territoires de la Franconie, de la Saxe et de la Bavière. Mais avec les nombreuses modifications territoriales, le titre de roi de Germanie est devenu honorifique et s’est même pratiquement confondu avec celui de Roi des Romains.

[8] Située près de Cassel en Allemagne, cette abbaye fut fondée en 744 par Sturmius, un disciple de Saint Boniface. Richement dotée par Carloman, l’abbaye de Fulda adopta la règle bénédictine que Sturm rapporta du Mont-Cassin