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Mansour 1er Samanides ou Abou Salih Mansour

mardi 22 avril 2025, par lucien jallamion

Mansour 1er Samanides ou Abou Salih Mansour (mort en 976)

Émir des Samanides de 961 à 976

Fils de Nouh 1er. La mort du frère de Mansour Abdul Malik 1er à la fin 961 cause une crise de succession. La caste militaire turque, qui contrôle effectivement le gouvernement, se déchire sur la succession de Abdul Malik.

Alptegîn, le leader des Turcs Samanides [1] et gouverneur du Khorassan [2], soutient le fils d’Abdul Malik, tandis que Fa’iq, qui connaît Mansour depuis son enfance, appuie le couronnement de ce dernier. Mansour et Fa’iq sont probablement victorieux ; Alptegîn fuit dans son fief de Ghazni [3], où l’Empire Ghaznévides [4] est probablement formé.

Le règne de Mansour est caractérisé par un souverain faible et de perpétuelle trouble financier. Un nouveau gouverneur du Khurasan, Abu’l-Hasan Muhammad Simjuri, est nommé. Il part aussitôt en guerre contre les Bouyides [5], qui ont durant cette année chassé le vassal Ziyaride [6] des Samanides du Tabarestan [7] et du Gorgan [8]. La mort de Vushmgir, le prince Ziyaride, quelques années plus tard cause une cessation des hostilités, et le Bouyide Adhud ad-Dawla paie un tribut aux Samanides. Cependant, le paiement de ce tribut ne dura pas très longtemps et Mansour continue d’avoir des difficultés croissantes de trésorerie.

Les Bouyides veulent continuer à progresser sur les positions Samanides. Adhud ad-Dawla arrache Kerman [9] des mains de Banu Ilyas, nominalement un vassal des Samanides, et qui a effectivement déraciné Abus, un fils de Vushmgir et le candidat Samanide pour lui succéder, au Tabaristan et au Gorgan.

En 969 le Saffaride [10] Abu Ahmad Khalaf arrive à la cour Samanide, demandant une assistance contre son frère Tahir.

Une aide militaire est donnée, bien que Tahir meurt en 970 ce qui se trouve plus efficace que l’assistance des Samanides. Le fils de Tahir, Husain continue probablement le combat, et gagne le soutien des Samanides.

En conséquence, les tributs envoyés par Khalaf cessent. En 975, Mansour nomme Abu Abd-Allah Ahmad ibn Muhammad Jaihani, un petit-fils de Abu Abd-Allah al-Jaihani, vizir mais il se trouve incapable d’enrayer le déclin des Samanides. Mansour meurt l’année suivante, et son fils Nouh II lui succède.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de R. N. Fyre (1975). The Cambridge History of Iran, volume 4 : From the Arab Invasion to the Saljuqs. (ISBN 0-521-20093-8)

Notes

[1] Les Samanides sont une dynastie iranienne qui reprend le pouvoir après la conquête arabe

[2] Le Khorassan est une région située dans le nord-est de l’Iran. Le nom vient du persan et signifie « d’où vient le soleil ». Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran. Dans sa longue histoire le Khorassan a connu de nombreux conquérants : Grecs, Arabes, Turcs, Mongols, etc.

[3] Ghazni également connu en tant que Ghaznî ou Ghazna, est une ville située au centre de l’Afghanistan à 149 kilomètres au sud-ouest de Kaboul. Elle est la capitale de la province de Ghazni.

[4] Les Ghaznévides sont une dynastie musulmane turcique, fondée par Subuktigîn et qui régna de la fin du 10ème siècle à la fin du 12ème siècle sur un empire s’étendant sur les régions du Khorâsan, de Ghaznî et du Panjâb. L’Empire ghaznévide exista de 962 à 1187, dirigé par une dynastie mamelouke d’origine turque. C’était un État musulman sunnite qui, initialement, dirigea le Grand Khorasan remplaçant ainsi les Samanides, centré sur l’actuel Afghanistan. Il a été créé par Alptegîn, avec la ville de Ghazna comme capitale. Après la bataille de Dandanakan en 1040, l’empire a perdu ses territoires de l’ouest au profit des Seldjoukides et a déplacé sa capitale à Lahore, régnant ainsi principalement au Pendjab.

[5] Les Bouyides sont une dynastie chiite qui règne en Perse et dans l’Irak-Adjémi (Jibâl) aux 10ème et 11ème siècles, de 945 à 1055.

[6] Les Ziyarides (ou Zeyarides) étaient une dynastie persane qui gouverna les provinces caspiennes de Gourgan et de Mazandaran de 927 à 1090 environ (région aussi appelée Tabaristan). Le fondateur de la dynastie était Mardâvij ben Ziyâr, qui profita d’une rébellion dans l’armée des Samanides d’Iran pour prendre le pouvoir dans le nord de Iran. Il agrandit rapidement son domaine et conquit les villes de Hamadan et Ispahan.

[7] Le Tabarestan est une région ancienne d’Iran. Elle s’étendait du sud et sud-est de la mer Caspienne sur un territoire de 500 km de long sur 70 km de large. Elle correspond aux provinces actuelles de Mazandéran, Gilan, Golestan et au nord de la province Semnan ainsi qu’une petite région du Turkménistan

[8] Gorgan est une ville du nord-est de l’Iran, à l’extrémité sud-est de la mer Caspienne. C’est la capitale de la province du Golestan, située à 400 km de Téhéran. Dans l’Antiquité, elle était nommée Tambrax ou Thambraces, et était capitale de la région antique appelée Hyrcanie. La ville fut capitale aux 10ème et 11ème siècles sous les Ziyarides. L’un de ses notables fut Qabus, mécène d’al-Biruni en l’an 1000, qui est enterré dans la tour Gonbad-e Qabus voisine.

[9] Kerman ou Kirman est une ville métropole iranienne, plus grande ville du sud-est de l’Iran. C’est le chef-lieu de la province de Kerman. Kerman est l’une des villes les plus importantes, les plus grandes et les plus historiques d’Iran. La ville a probablement été fondée par le roi sassanide Ardachir 1er au 3ème siècle. Kerman est un centre de production de tapis persans.

[10] La dynastie des Saffarides de Perse gouverna un éphémère empire centré sur le Seistan, une région frontalière entre l’Afghanistan et l’Iran actuels, entre 861 et 1003. La capitale des Saffarides était située à Zarandj dans l’actuel Afghanistan. La dynastie fut fondée par Ya`qûb ben Layth as-Saffâr, un homme d’origine modeste qui commença obscurément sa vie comme chaudronnier dans l’est de l’Iran, d’où son qualificatif qui donna son nom à la dynastie. Avec une armée composée à l’origine de milices plus ou moins contrôlées, majoritairement sunnites mais avec de nombreux kharidjites venus de Perse, battus et pourchassés par les gouverneurs omeyyades, Ya’kûb prit le contrôle de la région du Seistan, conquérant ensuite la plus grande partie de l’Iran actuel en utilisant cette région comme base de ses conquêtes. En 871, venant de Balkh, Ya’kûb ravage les temples bouddhistes de Bâmiyân avant de conquérir Kaboul et d’en chasser les Turki Shahis. Dès lors, ces territoires, jusque-là voués au bouddhisme, vont progressivement se convertir à l’islam. À sa mort, il avait conquis le Khorassan (mettant ainsi un terme à la dynastie régionale des Tahirides) ainsi que des parties du nord de l’Inde et de l’ouest de l’Iran, atteignant presque Bagdad. L’empire saffaride ne survécut guère à la mort de Ya`qûb.