Fils de Otton II, il succéda tout jeune à son père et fut élu roi des Romains [1] à Vérone en mai 983 et couronné roi de Germanie à Aix-la-Chapelle, à la Noël de la même année à l’âge de 3 ans. Il règne sous la régence de sa mère, Théophano, puis de sa grand-mère, Adélaïde. Ces deux femmes d’une exceptionnelle personnalité vont en faire un adolescent d’une parfaite éducation et d’une immense culture gréco-latine.
Malheureusement, son héritage lui fut bien vite contesté par son cousin le duc de Bavière Henri le Querelleur. En effet, celui-ci, maintenu en prison, parvint à s’enfuir et manifesta ses prétentions au trône.
Il réussit à s’emparer à la fois du jeune souverain et des insignes royaux et prétendit à la royauté. Il l’obtint, mais les évêques avec à leur tête l’archichapelain Willigis qui, dans un premier temps, avaient cru, eux aussi, que le choix d’un chef capable d’agir tout de suite s’imposait, reconnurent que si Otton III ne pouvait évidemment rien faire par lui-même, sa mère Théophano et sa grand-mère Adélaïde avaient les qualités requises pour gouverner à sa place. Heureusement, il bénéficia de l’appui des 2 impératrices, et de la Capétienne Béatrice, duchesse de Lorraine.
Il apparut très vite que la rébellion était condamnée par la majorité, et Henri le Querelleur ne tarda pas à faire sa soumission à Pâques 984. Otton III fut définitivement confirmé dans son pouvoir à Pâques 986.
Il reçut l’épée en septembre 994, ce qui lui donnait sa majorité politique. Il avait bénéficié de l’enseignement de Bernward, évêque de Hildesheim [2] dès 993, et du Grec JeanPhilagathos.
Couronné roi des Romains à 16 ans selon la tradition familiale, il se détourne de son héritage allemand pour ne s’intéresser qu’à l’Italie, encore porteuse du prestige de la Rome antique. Un appel du pape Jean XV que les Crescents, une des grandes familles de Rome, avaient contraint de fuir, atteignit Otton III au printemps de 995.
Le pape meurt alors qu’Otton est en chemin pour l’Italie, il nomme alors Brunon, son chapelain et son cousin, comme s’il s’agissait de nommer un évêque ordinaire. Devenu Grégoire V, ce dernier fit d’Otton l’empereur des Romains, en le couronnant le 21 mai 996.
Il s’établit à Rome, voulant faire de cette ville la capitale de son empire, mais il en sera chassé par une révolte populaire en 1001.
Il veut restaurer l’empire de Charlemagne, voire l’empire romain de Constantin. Il espère y arriver en plaçant sur le trône de Saint-Pierre son maître et ami, l’archevêque de Reims Gerbert d’Aurillac.
En 999, il l’éleva au pontificat sous le nom de Sylvestre II et développa avec lui une nouvelle théorie du pouvoir impérial, dans la lignée de l’antique alliance entre l’empereur Constantin et le pape Sylvestre 1er.
Pour Otton III, comme au temps de Charlemagne, il ne fut alors plus question que de “Rénovation de l’Empire romain”. Il fit faire des fouilles pour retrouver à Aix le tombeau de Charlemagne.
Il éleva un palais sur le mont Palatin, restaura des cérémonies et des titres romains, ranima la dignité de “patrice”. Mais celui qu’on appela “la merveille du monde” en raison de ses dons exceptionnels fut chassé de Rome par un soulèvement populaire et mourut prématurément de malaria, à Paterno [3], près de Viterbe, le 24 janvier 1002.