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Jean-Marie-Baptiste Vianney dit Le Curé d’Ars

lundi 30 décembre 2024, par lucien jallamion

Jean-Marie-Baptiste Vianney dit Le Curé d’Ars (1786-1859)

Prêtre catholique

Né à Dardilly [1] près de Lyon il devient prêtre le 13 août 1815 à 29 ans, à force d’obstination et malgré peu de dispositions pour les études, en une période où l’Église de France avait de gros besoins de recrutement pour combler les pertes de la Révolution.

Il exerça son ministère sacerdotal pendant 41 ans au sein de la paroisse d’Ars [2],une paroisse misérable de 200 âmes dans les marais des Dombes [3], à l’est de Lyon.

Mauvais prêcheur, il se révèle par contre talentueux au confessionnal de sorte que ses paroissiens du village d’Ars retrouvent le chemin de la Foi.


Fils de Matthieu Vianney et de Marie Béluse. Il est le 4ème enfant d’une fratrie de 6. Ses parents sont cultivateurs.

À la suite de la Révolution française de 1789 un important mouvement de persécution de l’Église catholique et de déchristianisation eut lieu en France. Dans ce contexte les prêtres réfractaires sont arrêtés, exilés ou exécutés. Les parents de Jean-Marie participent à dissimuler des prêtres et c’est auprès de l’un d’eux que le jeune Jean-Marie fit sa première communion.

En 1791, les révolutionnaires, ont fermé l’école de la commune de Dardilly. Elle sera rouverte au mois de février 1795. Les registres précisent que la majorité des enfants ne savent ni lire, ni écrire. Jean-Marie ne fait pas exception. Âgé de 9 ans, il parvient uniquement et difficilement à déchiffrer l’alphabet. Avec la réouverture de l’école élémentaire, Jean-Marie apprend la base de la lecture, de l’écriture et du calcul. Il aidera ensuite ses parents aux travaux de la ferme familiale.

Vers l’âge de 17 ans Jean-Marie exprime son souhait de devenir prêtre. Sa mère soutient son choix. Son père s’y oppose au départ mais, changera d’avis par la suite, convaincu par son épouse et la persistance de Jean-Marie dans son choix de devenir prêtre.

En 1803, l’abbé Charles Balley est nommé curé de la paroisse d’Écully [4]. Dans le cadre de son action pastorale, il accepte de prendre en charge la formation d’un candidat, Mathias Loras , au sacerdoce et de l’héberger au sein du presbytère.

Sollicité, l’abbé Charles Balley, refuse à 2 reprises et sans avoir rencontré Jean-Marie, de prendre en charge la formation au sacerdoce de ce dernier, alors âgé de presque 20 ans et presque illettré, selon les informations qui lui sont fournies. Il accepte cependant de rencontrer Jean-Marie pour lui dire non lui-même. Présenté l’un à l’autre et à la suite de l’entretien qui s’ensuivit, l’abbé Charles Balley revient sur son refus et accepte de prendre en charge la formation de Jean-Marie.

Cependant, Jean-Marie se trouve vite en difficulté. Son instruction limitée et sa mémoire, rend son apprentissage difficile en dépit d’efforts constants. Le latin surtout lui pose problème.

Jean-Marie en prise avec ces difficultés et en proie au découragement, songe à arrêter sa formation et renoncer à être prêtre. Il en parle à l’abbé Balley qui l’encourage à ne pas abandonner.

Face à ces difficultés Jean-Marie fait le vœu d’aller à pied et en mendiant son pain, en pèlerinage à la Basilique Saint-Régis de Lalouvesc [5], où repose le corps de saint François Régis pour lui demander de l’aider dans ses études. Toutefois, face aux difficultés rencontrées dans l’action de mendier son pain, arrivé à la basilique il demande à un prêtre d’être relevé de son vœu pour son voyage du retour. Le prêtre accepte et lui indique que ce sera à lui de faire l’aumône au retour.


Dans le cadre de la guerre d’Espagne [6], Napoléon 1er a besoin de beaucoup de soldats. La conscription par tirage au sort se fait de plus en plus sévère. Mais, depuis 1808, les candidats au sacerdoce sont exemptés de service militaire.

Pour ce faire, le nom des candidats devait être inscrit sur le registre des exemptés. Cependant, le diocèse de Lyon oublie de faire inscrire quatre candidats au sacerdoce sur ce registre, parmi lesquels Jean-Marie Vianney. N’étant pas inscrit sur ce registre, Jean-Marie, alors âgé de 23 ans, est convoqué au nombre des conscrits. Il doit se rendre le 28 octobre 1809 à Lyon pour y commencer sa formation militaire.

A son arrivée, Jean-Marie tombe malade et doit être transporté à l’Hôtel-Dieu [7]. Il y reste 16 jours. Sorti de l’hôpital, il prend la route vers la ville de Roanne [8] avec son régiment, mais toujours convalescent il est dispensé de marcher à pied et placé dans une voiture à cheval. Arrivé à Roanne, il doit de nouveau être hospitalisé. Rétabli après 6 semaines, les autorités militaires lui donnent sa feuille de route pour rejoindre son régiment. Jean-Marie ne rejoindra jamais son régiment et se retrouvera déserteur. Il se cachera tout ce temps dans le village de Les Noës [9] sous le nom de Jérôme Vincent où il y occupe la fonction de maître d’école. Le maire du village, le curé et quelques personnes de confiance sont au courant de sa situation et participent à le protéger et le cacher des gendarmes.

Cette situation durera jusqu’au 1er août 1810. Date à laquelle François Vianney, frère cadet de Jean-Marie, accepte à la suite des lourdes amendes infligées par les autorités militaires à la famille Vianney, de prendre la place de son frère. Ce remplacement légal aux yeux de la loi de l’époque, aura pour effet de libérer Jean-Marie de son obligation militaire et l’abandon des poursuites engagées à son encontre. Il est dès cet instant libre de revenir et de poursuivre ses études auprès de l’abbé Charles Balley. Cependant, François Vianney sera tué pendant la campagne napoléonienne de 1813.


N’étant plus considéré comme déserteur, Jean-Marie peut regagner le presbytère d’Écully pour y continuer son apprentissage auprès de l’abbé Balley. Le 28 mai 1811, Jean-Marie est tonsuré et en octobre 1812 il rejoint le séminaire de Verrières [10] pour y faire avec 200 autres séminaristes une année de philosophie. Cependant, suivant l’usage de l’époque, les cours sont donnés en latin. Jean-Marie se retrouve à nouveau en difficulté. Des leçons particulières, avec 5 autres séminaristes, lui sont alors prodiguées en français.

En octobre 1813, il est admis au grand séminaire de Saint-Irénée à Lyon [11] pour y faire 2 ans de théologie. Les cours sont là aussi dispensé en latin. Complètement dépassé, d’une nullité décourageante en latin, la compréhension des cours lui est inaccessible. Il est renvoyé chez son curé le 9 décembre 1813 tant qu’il ne sera pas en mesure de suivre les cours prodigués.

À la suite de ce renvoi, désespérant de pouvoir un jour devenir prêtre, il souhaite devenir frère [12] auprès des Frères des écoles chrétiennes* de Lyon. De retour à Écully auprès de l’abbé Balley, ce dernier remotive Jean-Marie, l’invite à abandonner son projet de rejoindre les Frères des écoles chrétiennes [13] et lui dispense des cours de théologie en français.

En mai 1814, jugeant Jean-Marie prêt, l’abbé Balley présente celui-ci à l’examen de théologie du grand séminaire de Lyon. Interrogé en latin son niveau est jugé trop faible pour continuer ses études. L’abbé Balley se rend alors à Lyon et obtient des examinateurs que ceux-ci réinterrogent Jean-Marie en français. Ceux-ci acceptent et se montrent extrêmement satisfaits des réponses apportées par Jean-Marie. Mais, le latin étant la langue officielle des examens ils ne peuvent pas accepter de le laisser continuer. Ils proposent alors de soumettre son cas au vicaire général de Lyon, Joseph Courbon pour que celui-ci décide de la suite à donner. Ce dernier après s’être renseigné sur Jean-Marie l’autorise a continué son sacerdoce.

Le 2 juillet 1814, en la primatiale Saint-Jean de Lyon [14] Jean-Marie reçoit les ordres mineurs [15] et le sous-diaconat.

Après réflexion et concertation, les autorités ecclésiastiques décident que Jean-Marie ne retournera pas au grand séminaire de Saint-Irénée de Lyon pour y poursuivre ses études en théologie mais, qu’il sera de nouveau confié à l’abbé Balley à Écully pour que celui-ci continue son instruction en français et lui enseigne le latin de la liturgie.

L’abbé Balley souhaite que Jean-Marie soit ordonné prêtre au plus tôt. Il contacte alors les autorités diocésaines de Lyon pour leur demander d’accorder l’ordination sacerdotale [16] à Jean-Marie et qu’il soit nommé à ses côtés vicaire d’Écully. Il s’engage à donner pendant 2 ans les cours supplémentaires pour compléter la formation de Jean-Marie et que celui-ci n’aurait pas le droit de confesser, se contentant surtout de faire le catéchisme.

La demande exceptionnelle de l’abbé Balley est acceptée à la condition que Jean-Marie réussisse l’examen canonique pour pouvoir être présenté à la prêtrise. L’abbé Balley obtiendra alors que Jean-Marie passe l’examen en français au lieu du latin normalement obligatoire à l’époque. Le 23 juin 1815, Jean-Marie passe l’examen. Très satisfait de ses réponses, l’évêché de Lyon accepte que Jean-Marie soit ordonné prêtre avec pour seule réserve, que le nouveau prêtre n’aura pas tout de suite le pouvoir de confesser.

L’ordination sacerdotale doit être conférée par un évêque ou cardinal. Le cardinal Joseph Fesh responsable du diocèse de Lyon [17] est absent, en route pour Rome. Dans cette situation, il est demandé à Jean-Marie de se rendre à Grenoble [18], auprès de l’évêque Claude Simon pour y être ordonné prêtre.

Le 12 août 1815, Jean-Marie arrive seul au grand séminaire de Grenoble [19]. Le dimanche 13 août 1815, Jean-Marie Vianney est ordonné prêtre

Le 14 août 1815, il célèbre sa première messe dans la chapelle du grand séminaire de Grenoble et le 20 août 1815, il célèbre sa première messe dans l’église d’Écully où il a été nommé vicaire comme l’avait demandé l’abbé Balley.

L’abbé Balley ayant obtenu que Jean-Marie soit vicaire d’Écully, il va lui faire suivre des études supplémentaires au presbytère. Pendant un an, Jean-Marie exerce également toutes les fonctions d’un prêtre, à l’exception de celles de confesseur. Après un an, l’archevêché de Lyon donne le pouvoir à Jean-Marie d’absoudre les péchés.

En 1817, l’abbé Balley est atteint d’un ulcère à la jambe droite qui l’oblige de plus en plus à rester au lit. En novembre 1817 la gangrène se déclare. Le 16 décembre 1817, à l’âge de 66 ans, l’abbé Balley décède.

La paroisse d’Écully étant trop grande et Jean-Marie considéré comme pas assez expérimenté, l’évêché de Lyon nomme le 15 janvier 1818, l’abbé Laurent Tripier nouveau curé d’Écully.

Mais rapidement l’évêché considère que le genre bon vivant de l’abbé Tripier contraste trop avec l’austérité de Jean-Marie et décide d’envoyer ce dernier ailleurs. Le 11 février 1818, Jean-Marie est nommé curé d’Ars, chapellenie [20] de 230 habitants. Le 13 février 1818, Jean-Marie arrive à Ars.

Le premier arrêt de Jean-Marie a été l’église alors délabré. Il se rendit ensuite au presbytère où le maire du village, Antoine Mandy et l’adjoint Michel Cinier, entre-temps informés de son arrivée l’attendaient.

Le 15 février 1818, a eu lieu la messe solennelle par laquelle Jean-Marie reçoit l’étole pastorale symbole de sa mission de curé des mains de l’abbé Ducreux, curé de la commune de Misérieux [21].

Il fait ensuite vider le presbytère des meubles qui y avaient été déposés à son intention pour en faire la maison la plus pauvre du village. Rapidement sa bonté, son austérité, sa pratique religieuse personnelle, ainsi que ses homélies lui attirent la sympathie de la population des environs. Dans un but évangélique, il prit l’habitude de visiter les malades et les paroissiens.

Jean-Marie constate le manque d’éducation des enfants et particulièrement celui des filles. Il décide alors de créer une école de filles gratuite qu’il finance grâce à des dons. Début 1823, il recrute 2 femmes, Catherine Lassagne et Benoîte Lardet, et les envoie chez les Sœurs de Saint Joseph de Lyon pour y être formées au métier d’institutrice. En mars 1824, il acquiert un bâtiment à Ars afin d’y ouvrir l’école.

Il nomme celle-ci “La Providence”. Il y adjoindra ensuite Jeanne-Marie Chanay. Cette dernière, n’ayant pas de formation d’institutrice, est chargé des travaux manuels (cuisine, ménage, jardin, etc). Il participe également au fonctionnement de l’école (entretien, nettoyage, catéchisme, etc).

L’école est initialement prévue pour les petites filles du village d’Ars. Mais, l’année même de l’ouverture de l’école en 1824 des familles des villages voisins demandent à y scolariser leur fille. Jean-Marie accepte. Des parents demandent à placer leurs filles en pension au sein de l’école. Jean-Marie accepte également. Face à ce succès Jean-Marie décide de faire agrandir l’école et se met au nombre des ouvriers pour aider aux travaux.

En 1827, Jean-Marie décide de transformer le pensionnat en orphelinat mais l’école restera ouverte aux filles des autres paroisse. Il y accueille une soixantaine d’orphelines et de jeunes filles délaissées.

Mais l’orphelinat et l’école font l’objet de nombreuses critiques parmi lesquelles le soit disant manque d’instruction des deux institutrices ; l’ordre et la propreté.


En 1822 l’évêché de Lyon est divisé en deux et Ars se retrouve depuis cette date dans le diocèse de Belley [22]

Le 5 novembre 1847, à la demande de l’évêque du diocèse de Belley, l’orphelinat et l’école sont transférées aux Sœurs de Saint Joseph, qui en prennent la charge.

Le bâtiment de la Providence existe toujours. Il a depuis été transformé en une maison d’accueil de pèlerins et les Sœurs de Saint Joseph en ont toujours la charge.

Le 30 juillet 1859, Jean-Marie ne parvient pas à se lever de son lit et demande qu’on aille lui chercher son confesseur. Le 2 août, il lui est administré les derniers sacrements.

Le jeudi 4 août 1859, Jean-Marie Vianney décède. Il a 73 ans. Il sera resté curé d’Ars durant 41 ans.

Le 6 août a lieu ses obsèques, auxquelles participent 300 prêtres et 6000 fidèles. Après l’absoute, le cercueil est déposé devant le confessionnal et y reste jusqu’au 14 août lorsque le corps est enterré dans un caveau creusé au milieu de la nef de l’église.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jean-Marie Vianney/ Portail du catholicisme/ Catégories  : Jean-Marie Vianney/ Saint canonisé par Pie XI/ Prêtre catholique français du 19ème siècle

Notes

[1] Dardilly est une commune française située dans la métropole de Lyon, au sein du département du Rhône

[2] Ars-sur-Formans est une commune française située dans le département de l’Ain

[3] La Dombes est un des pays du département de l’Ain. Région naturelle et historique. À partir de l’avènement d’Humbert V de Thoire-Villars en 1300, la seigneurie s’oriente progressivement vers la France ; les trois derniers sires de Villars servent les rois de France durant la guerre de Cent Ans. Humbert VI est l’un des principaux artisans du rattachement du Dauphiné à la France en 1349. La Dombes souffre de guerres entre les comtes de Savoie et les sires de Villars (alliés au Dauphin et au comte de Chalon contre la Savoie) à partir de la fin du 13ème siècle. En voulant aider Édouard, comte de Savoie contre Guigue V dauphin de Viennois, Humbert 1er de Beaujeu est fait prisonnier à la bataille de Varey en 1325. Il est contraint de prêter hommage pour les seigneuries de Meximieux, Miribel et Bourg-Saint-Christophe à l’est de la Dombes, et demande au comte de Savoie un dédommagement. Les terres des sires de Villars subissent, quant à elles, plusieurs chevauchées parties des terres des comtes de Savoie, jusqu’à ce que le climat ne s’apaise, aux alentours de 1355. En 1400, le dernier des Beaujeu, Édouard II cède ses États au duc de Bourbon, Louis II. De son côté, Humbert VII de Thoire-Villars, n’ayant pas vu son fils unique lui survivre et se trouvant menacé par le duc de Bourgogne à qui il refuse de prêter hommage, vend ses terres en 1402, les partageant entre les ducs de Savoie et de Bourbon, se plaçant ainsi sous la protection de ces grands princes. Humbert VII garde toutefois l’usufruit de ses terres jusqu’à sa mort en 1423. En 1523, François 1er accuse le connétable de Bourbon de félonie, en vertu de quoi il confisque ses terres dans le royaume de France et dépêche des troupes pour confisquer la partie de la Dombes lui appartenant, bien que ces terres se trouvent côté Empire, la Saône marquant la frontière entre le royaume de France et le Saint Empire romain germanique. Il institue alors la fonction de gouverneur afin d’administrer la Dombes en son nom, ainsi qu’un parlement de Dombes qui siège d’abord à Lyon, par « territoire emprunté ». L’occupation royale par François 1er dure du 17 septembre 1523 au 31 mars 1547, suivit par celle d’Henry II du 31 mars 1547 au 10 juillet 1559 puis par celle de François II du 10 juillet 1559 au 27 septembre 1560. En 1560, François II rend leurs possessions au duc de Montpensier, héritier du connétable de Bourbon, qui récupère également ses possessions de Dombes. L’empereur n’ayant pas eu l’ambition de contrer le roi de France lorsqu’il avait confisqué ce territoire relevant pourtant de sa juridiction, les Montpensier érigent la Dombes en petite souveraineté indépendante dont Trévoux devient, suite logique à l’ampleur prise par la ville à la fin du Moyen Âge, la capitale. On rassemble dès lors dans cette cité tous les organes nécessaires à la bonne administration d’un petit État.

[4] Écully est une commune française de la métropole de Lyon. Elle accueille plusieurs écoles de renom comme l’École centrale de Lyon et l’Institut Paul-Bocuse. Au 19ème siècle, Écully connaît une destinée prospère. Les moyens de communication avec Lyon se sont améliorés puisqu’une ligne d’omnibus est mise en service dès 1829 joignant la place Neuve-des-Carmes à la place de la Pyramide à Vaise. Les notables lyonnais, riches soyeux ou négociants choisissent de plus en plus son territoire comme lieu de villégiature à la belle saison : ils y construisent des demeures cossues, entourées de parcs magnifiquement plantés d’arbres aux essences rares et variées. On y vit agréablement, on y reçoit beaucoup. Madame Lacène, la femme du maire accueille ainsi dans sa propriété Madame Récamier, Madame de Staël et le Duc de Montmorency ! Signe de cette attractivité d’Écully : en 1847, on y transfère la Pépinière départementale qui occupait jusque-là le Clos des Cordeliers de l’Observance. En 1851, elle devient École théorique et pratique d’horticulture et se transforme en 1880 en École pratique d’agriculture.

[5] La basilique Saint-Régis de Lalouvesc est un édifice religieux catholique construit entre 1865 et 1877 dans le village de Lalouvesc dans le département de l’Ardèche. La basilique abrite les reliques de saint Jean-François Régis, l’apôtre du Vivarais, qui mourut à Lalouvesc lors d’une mission paroissiale dont il était le prédicateur. La basilique mineure a la particularité d’être à la fois un centre de pèlerinages et l’église paroissiale du village. Œuvre de Pierre Bossan, architecte de Notre-Dame de Fourvière, l’édifice se caractérise par son style éclectique mélangeant des influences grecques antiques, byzantines, romanes, gothiques et mauresques.

[6] La guerre d’indépendance espagnole opposa l’Espagne des Bourbons, le Portugal et le Royaume-Uni à la France entre 1808 et 1814, dans le contexte des guerres napoléoniennes. Ce conflit porte différents noms selon les pays : « guerre d’Espagne » ou encore « campagne d’Espagne » pour les Français, « guerre d’indépendance » pour les Espagnols, « guerre péninsulaire » pour les Portugais et les anglophones et, pour finir, « guerre des Français » pour les Catalans. La guerre commença en 1808 lorsque Madrid se souleva contre l’armée française occupant la capitale espagnole. L’insurrection se généralisa à tout le pays après que Napoléon eut obtenu l’abdication du roi d’Espagne au profit du frère de l’empereur, Joseph. L’armée française se heurta à une guérilla puis à l’armée britannique venue aider le Portugal, également occupé par les troupes de Napoléon. En 1813, les soldats de l’empereur durent refluer en deçà des Pyrénées ; l’invasion de la France par les Espagnols, Britanniques et Portugais commandés par Wellington, devenait imminente.

[7] L’Hôtel-Dieu de Lyon est l’un des plus grands bâtiments de la presqu’île de Lyon. Il est construit en bordure ouest du Rhône, dans le quartier de Bellecour. Ce n’est pas le premier hôpital lyonnais (ses premiers bâtiments sont attestés en 1184). Son rôle hospitalier lui a été dévolu par un autre établissement, créé en 542. L’hôpital Notre-Dame de Lyon, sis à Saint Paul, successivement appelé Notre-Dame du Pont, Notre-Dame de la Graneterie, Notre-Dame de la Saunerie et Hôpital Saint-Eloi et qui disparait vers la fin du xve siècle. Au 18ème siècle, les plans d’un nouvel Hotel Dieu sont établis par Soufflot ; la façade en pierre de taille blanche est véritablement opulente avec une riche décoration extérieure. Le grand dôme est construit à partir de 1755 afin de permettre le renouvellement de l’air dans les immenses salles communes. Les statues du roi Childebert Ier et de la reine Ultrogothe, fondateurs du tout premier hôpital en 549, ornant l’entrée principale, sont sculptées par Pierre-Marie Prost. Le dôme est achevé en 1764, mais déjà on regrette « la facilité avec laquelle on s’est livré à des constructions plus brillantes qu’utiles. L’Hôtel-Dieu a excellente réputation à cette époque. De 1737 à 1748, on note une mortalité de un sur quatre à l’Hôtel-Dieu de Paris, contre un sur quatorze à celui de Lyon.

[8] Roanne est une commune française située dans le département de la Loire. Elle est la commune la plus dense du département et la 375e au niveau national. C’est également la troisième commune du département en nombre d’habitants après Saint-Étienne et Saint-Chamond. C’est avec Montbrison, l’une des deux sous-préfectures du département de la Loire. Les puissantes corporations ouvrières des mariniers et des charpentiers, tout en défendant leurs intérêts accompagnent le développement et la prospérité de la ville jusqu’à l’apparition de l’industrie au 18ème siècle. Le port prospère, agrémenté de logis et hostelleries à l’intention des voyageurs et négociants. Vers 1762, la région roannaise se spécialise dans la filature et le tissage du coton qui emploie les enfants pauvres de la maison de Charité. On construit à Roanne le premier port sur la Loire pour transporter le charbon arrivant de la région de Saint-Étienne. Des mariniers indépendants exploitent ce qu’on appelle des « cabanes » ou « coches de Loire » (sortes d’embarcations à voile) avec des voyageurs parfois célèbres comme Madame de Sévigné ou le duc de Richelieu. Ils peuvent rejoindre Paris par le canal de Briare. Arrivées à bon port ces embarcations sont souvent détruites et le bois vendu (le fleuve n’étant navigable que dans un sens).

[9] Les Noës est une commune française située dans le département de la Loire.

[10] Verrières-en-Forez est une commune française située dans le département de la Loire. Pendant la Révolution française de 1789 une politique de persécution et déchristianisation sévit en France. La France manque alors de prêtres et de lieu de formation de ceux-ci. Dans ce contexte l’abbé Perrier (prêtre réfractaire, condamné à mort, qu’on aidera à faire évader), est nommé curé du village de Verrières-en-Forez. En 1803, il décide de se mettre à accueillir et de former des futurs prêtres (des séminaristes). Très vite les demandes d’accueillent et de formation affluent. En 1807 on compte 107 élèves séminaristes et 313 en 1809

[11] Le séminaire provincial de Lyon Saint-Irénée est un établissement de formation pour futurs prêtres catholiques. Fondé en 1669, le Séminaire Saint Irénée a déménagé plusieurs fois. En 2010, les séminaristes et leurs formateurs quittent le Séminaire Saint-Irénée (Sainte-Foy-lès-Lyon) pour s’installer sur la colline de Fourvière. Le séminaire accueille actuellement une trentaine de séminaristes pour les diocèses de la province ecclésiastique de Lyon.

[12] religieux non prêtre

[13] Les Frères des Écoles chrétiennes ou Lasalliens (en latin Fratres Scholarum Christianarum) forment une congrégation laïque masculine de droit pontifical. Le 17 mars 1808, le décret impérial qui organise l’Université stipule dans son article 109 : « Les Frères des Écoles chrétiennes seront brevetés et encouragés par le grand-maître, qui visera leurs statuts intérieurs, les admettra au serment, leur prescrira un habit particulier et fera surveiller leurs écoles. Les supérieurs de ces congrégations pourront être membres de l’Université ». Ils reprennent donc officiellement leurs fonctions en 1810 et se développèrent rapidement dans toute la France. Ce rapide essor inquiéte les milieux libéraux et anticléricaux. Afin d’y apporter une alternative, une nouvelle méthode d’enseignement, l’enseignement mutuel, dont le modèle était importé d’Angleterre, est promue. L’enseignement mutuel est cependant interdit par le pape Léon XII en 1824. Dans les années qui suivent la révolution de juillet 1830, plus de 2 000 écoles mutuelles existent, principalement dans les villes. La congrégation se développe tout particulièrement sous le généralat du frère Philippe qui débute en 1838. En 1833, François Guizot, ministre de Louis-Philippe 1er, promulgue une nouvelle loi visant à organiser l’éducation primaire, tranche aussi sur les méthodes pédagogiques, pour l’enseignement simultané des écoles lasalliennes, au détriment de l’enseignement mutuel qui, dès lors, entame un recul qui le mène en quelques années à la marginalisation.

[14] La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne (dite aussi, plus simplement, cathédrale Saint-Jean) est le siège épiscopal de l’archidiocèse de Lyon. Elle a rang de cathédrale et de primatiale : l’archevêque de Lyon a le titre de Primat des Gaules

[15] Dans la religion catholique, les ordres mineurs sont des ministères ou fonctions, plus étroitement liés à la liturgie, qui ont été considérés comme des institutions précédant la réception des ordres majeurs ou sacrés

[16] prêtrise

[17] L’archidiocèse de Lyon (en latin : Archidioecesis Lugdunensis) est un des archidiocèses métropolitains de l’Église catholique en France. Burchard 1er de Lyon puis Burchard II, respectivement frère et fils illégitime de Conrad III de Bourgogne, posent les premiers jalons d’une principauté épiscopale lyonnaise dès la seconde moitié du 10ème siècle. À ce titre et à la suite du rapprochement avec le royaume de France (amorcé par la permutation de 1173), l’évêque Jean II de Belles-Mains édifia à la fin du 11ème siècle un château à motte ; motte de Béchevelin. La motte, outre le rôle symbolique et politique, tête de pont sur la rive gauche du Rhône de l’église de Lyon, contrôlait le passage sur le fleuve et surveillait le « compendium » antique Lyon-Vienne ; un péage y était attaché. Ce même évêque favorisa également la construction du pont du Rhône, pont de la Guillotière actuel. Il est à noter que ce territoire sur lequel l’église de Lyon avait autorité était contesté par le comte de Savoie, les seigneurs de Chandieu et les dauphins de Viennois.

[18] Grenoble est le chef-lieu du département de l’Isère, ancienne capitale du Dauphiné. Durant l’époque gallo-romaine, le bourg gaulois porte le nom de Cularo, puis celui de Gratianopolis. Son importance s’accroît durant le 11ème siècle lorsque les comtes d’Albon choisissent la cité comme capitale de leur province, le Dauphiné.

[19] En France, le séminaire proprement dit est appelé grand séminaire. Par opposition, le petit séminaire est une école de niveau secondaire (collège, lycée) qui forme aussi bien des futurs séminaristes du grand séminaire que des élèves qui resteront laïcs. Il reste 4 établissements de ce type en France (le Collège épiscopal Saint-Étienne, le collège épiscopal Saint André à Colmar, le collège épiscopal a Zillisheim et le séminaire des jeunes à Walbourg. Ce sont des établissements publics du culte). Le terme et l’institution sont désuets en Europe, mais le petit séminaire a eu une grande importance sociale jusqu’au milieu du 20ème siècle. C’était souvent l’un des seuls moyens de s’instruire pour les enfants intellectuellement doués vivant à la campagne, que les curés de paroisse repéraient et dont l’Église prenait en charge les années d’études secondaires, en proposant aux meilleurs d’accéder au grand séminaire. C’est aussi au petit séminaire que la petite bourgeoisie catholique envoyait de préférence ses garçons pour qu’ils reçoivent une éducation classique de qualité dans un milieu moralement exigeant. L’internat était la règle et la discipline rigoureuse.

[20] Une chapellenie est un bénéfice ecclésiastique procuré à un chapelain, ces bénéfices n’exigeant point que les titulaires fussent prêtres, par un acte de fondation effectué par un fidèle des environs, souvent comme clause d’un testament.

[21] Misérieux est une commune française, située dans le département de l’Ain. Le village est mentionné dès le 10ème siècle. Il était de la principauté et de l’archiprêtré de Dombes, dépendant de la châtellenie de Villeneuve.

[22] Les origines du diocèse de Belley sont très anciennes : elles remontent au 5ème siècle. Il est mentionné avec certitude vers 552 et relève du démembrement d’une partie des paroisses retirées du diocèse de Vienne. Il relève de la province ecclésiastique de Besançon, bien que séparé d’elle par les terres de l’abbaye de Saint-Claude, et situé à proximité de l’évêché de Lyon. Il comprend au total 112 paroisses, à savoir 49 en Bugey, 22 en Dauphiné et 41 en Savoie. À partir du 11ème siècle, le Bugey passe sous la suzeraineté des comtes de Savoie. Afin de contrebalancer leur influence, l’empereur Frédéric Barberousse institue en 1175 les évêques de Belley seigneurs de leur ville et princes du Saint-Empire romain germanique. Ils ont eu, avant le 13ème siècle, la possession, de la seigneurie de Lutrin. La partie dauphinoise devient française en 1349 et le Bugey est rattaché à son tour au royaume en 1601. Sous la Constituante, le diocèse devient évêché départemental, suffragant de Lyon, avant d’être intégré au diocèse de Lyon en 1801 par le Concordat. C’est durant cette période du rattachement au diocèse de Lyon que Jean-Marie Vianney est envoyé à Ars par son évêque. Après de longs pourparlers avec le gouvernement de Louis XVIII, le diocèse de Belley est rétabli le 6 octobre 1822 par une bulle du pape Pie VII. Le territoire qui lui est attribué correspond alors à celui du département de l’Ain.