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L’histoire pour le plaisir

Eystein Erlendsson

vendredi 13 décembre 2024, par lucien jallamion

Eystein Erlendsson (mort en 1188)

Archevêque de Nidaros de 1157/1161 à sa mort

Originaire du Trøndelag [1], sa famille est liée avec la haute noblesse locale.

Son père connu sous le nom de Erlend Jonsson Himalde de Råsvoll était le petit-fils d’Ulf Uspaksson, un familier du roi Harald III Hardrada et l’époux de Jorunn Tørbergsdatter. Son arrière-grand-père Tørberg Arnesson de Giske, avait été le conseiller de plusieurs rois norvégiens et il avait épousé Ragnhild une fille d’Astrid Tryggvedatter, sœur du roi Olaf 1er Tryggvesson et de son époux Erling Skjalgsson.

Eystein se rend en France et fait ses études à l’Abbaye Saint-Victor de Paris [2] et comme prêtre après son retour en Norvège il devient le chapelain du roi Inge 1er de Norvège. Après la mort de Jon Birgersson le 24 février 1157 il devient avec l’accord du roi le second archevêque de l’Archidiocèse de Nidaros [3]. Eysteinn se rend ensuite à Rome où il est consacré par le Pape Alexandre III en 1161.

De retour en Norvège il tente de renforcer les liens entre Rome et l’église nationale et poursuit l’application de la réforme Grégorienne [4] en encourageant le célibat des prêtres. Il établit également une communauté de Chanoines [5] réguliers de saint Augustin [6] et consacre Thorlak ou Saint Thorlak , il supervise le début de la reconstruction de la cathédrale de Nidaros.

La défaite et la mort du roi Inge 1er de Norvège ouvre une seconde période de guerre civile dans le pays. En effet les partisans d’Inge refusent de reconnaître comme roi son neveu et vainqueur Håkon Herdebrei dit Håkon II de Norvège et se rallie à Erling Skakke qui propose la candidature au trône de son fils Magnus. Erling Skakke avait épousé Christina de Norvège , la fille légitime du roi Sigurd Jorsalfar dit Sigurd 1er et bien que son fils ne soit pas fils de roi il est reconnu comme héritier légitime et Håkon II de Norvège est défait et tué le 7 août 1162.

Eystein apporte son appui au jeune Magnus Erlingson et à son père le régent Erling qui devient son allié naturel contre des concessions importantes à l’église. En effet cette dernière souhaitait depuis longtemps réformer le royaume sur le modèle de l’Europe Occidentale en abolissant la tradition de la partition du pays et des règnes conjoints qui par le passé avait été un facteur de guerre civile De plus Eystein voulait que seul les enfants légitimes puissent désormais accéder à la royauté et c’est dans le contexte de cette nouvelle loi de succession qu’il couronne Magnus V de Norvège en 1163/1164 lors de la première cérémonie de ce type en Norvège en présence de 5 évêques et du légat pontifical [7].

De nombreux compétiteurs sont vaincus et tué par le régent et son fils jusqu’à ce que Sverre Sigurdsson proclame à son tour ses droits au trône en 1177.

Après la défaite de Magnus V en 1180 Eystein s’exile en Angleterre et excommunie Sverre de Norvège. Il obtient l’appui du roi Henri II d’Angleterre qui lui donne pour assurer sa subsistance les revenus de l’abbaye de Bury St Edmunds [8] où il réside du 9 août 1181 au 16 février 1182.

En 1183 Eystein revient en Norvège et se réconcilie avec le roi Sverre qui avait défait et tué Magnus à la Bataille de Fimreite [9] le 15 juin 1184. De retour dans son diocèse il ne s’implique plus dans la vie politique et poursuit l’édification de la nouvelle cathédrale où il dépose les reliques de Saint Olaf.

Eystein meurt le 26 janvier 1188 et à comme successeur Erik Ivarsson. Toutefois il est lui-même rapidement considéré comme un saint et fait l’objet d’un culte local confirmé par un synode à Nidaros en 1229.

Dans une lettre du 20 avril 1241 le pape Grégoire IX ordonne aux abbés de Tautra [10] et Nidarholm [11] une enquête sur les miracles qui lui sont attribués. De nouvelles enquêtes sont diligentées en 1246 et 1251 et confiées à l’évêque Arne de Stavanger [12] et au prieur des Dominicains [13] de Nidaros si bien qu’en 1248 lorsque le moine et chroniqueur anglais Mathieu Paris visite la Norvège il évoque déjà les miracles posthumes d’Eystein comme preuves de sa sainteté. Toutefois malgré les 5 commissions mises en place au cours du siècle le dossier de canonisation n’atteignit jamais son terme.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eysteinn Erlendsson »

Notes

[1] Le Trøndelag est l’une des cinq grandes régions géographiques de la Norvège. Il correspond au centre du pays, et comprend les deux comtés de Nord-Trøndelag et Sør-Trøndelag. À l’âge des Vikings, le Trøndelag était le domaine des puissants jarls de Lade, centré autour des plaines fertiles bordant le Trondheimsfjord. Les anciens royaumes de Nordmøre et Romsdal, ainsi que la municipalité actuelle de Bindal, étaient à l’origine également inclus dans le Trøndelag. Leurs habitants parlent d’ailleurs encore des dialectes similaires au Trøndersk, parlé dans le Trøndelag.

[2] Saint-Victor est une ancienne abbaye de chanoines réguliers (augustins), fondée au 12ème siècle par Guillaume de Champeaux, archidiacre et directeur (écolâtre) de l’école cathédrale de Notre-Dame de Paris. En quelques dizaines d’années Saint-Victor était devenue l’un des centres les plus importants de la vie intellectuelle de l’Occident médiéval, surtout dans le domaine de la théologie et de la philosophie. Son rayonnement perça au travers de maîtres aussi illustres que Hugues, Adam, André, Richard ou Thomas Gallus, explorant de nombreux champs de la connaissance. Supprimée en 1790, l’abbaye fut détruite en 1811.

[3] L’archidiocèse de Nidaros était l’ancien district catholique qui englobait la Norvège à la fin du Moyen Âge. Son siège se situait à la cathédrale de Nidaros, dans la ville actuelle de Trondheim. L’archidiocèse a existé du 12ème siècle à la réforme protestante. Le diocèse de Nidaros qui ne doit pas être confondu avec son homonyme instauré par l’Église de Norvège de confession luthérienne, créé en 1030, est élevé au rang d’archidiocèse en 1153. Son autorité s’étendait sur toute la Norvège, mais également un temps sur les terres sous dominations norvégienne : Islande, Groenland, île de Man, Orcades, Shetland, îles Féroé, Hébrides, etc. L’archidiocèse est supprimé en 1537 après la fuite de l’archevêque devant la Réforme.

[4] La réforme grégorienne est une politique menée durant le Moyen Âge sous l’impulsion de la papauté. Si les historiens admettent que le pape Léon IX a commencé le redressement de l’Église, c’est pourtant le pape Grégoire VII qui a laissé son nom à la réforme. De plus, les efforts pour sortir l’Église catholique d’une crise généralisée depuis le 10ème siècle se poursuivent bien après le pontificat de Grégoire VII. Ainsi l’expression « réforme grégorienne » peut paraître impropre puisqu’elle ne s’est pas limitée à quelques années mais concerne au total près de trois siècles.

[5] Un chanoine est un clerc (voire laïc) appartenant à un chapitre ou à une congrégation, et consacré à la prière liturgique au chœur, voire à l’enseignement, à la prédication, au secours des pauvres, au chœur professionnel (le « bas-chœur ») et à la maîtrise, etc. Au haut Moyen Âge, le mot pouvait désigner certains membres du personnel laïc des églises. Aujourd’hui, il existe des chanoines ecclésiastiques (séculiers ou réguliers), des chanoines laïcs et des femmes religieuses régulières (chanoinesses).

[6] Les chanoines réguliers de saint Augustin sont une confédération de plusieurs instituts religieux de chanoines réguliers érigée le 4 mai 1959 par le pape Jean XXIII avec le bref apostolique Caritas Unitas. Ces chanoines réguliers trouvent leur origine dans le synode du Latran de 1059 à l’issue duquel le pape Nicolas II recommande aux chanoines de renoncer à leurs biens et de prononcer des vœux selon la règle de saint Augustin.

[7] Le légat apostolique ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[8] L’abbaye de Bury St Edmunds est un ancien monastère bénédictin situé à Bury St Edmunds, dans le Suffolk, en Angleterre. Au début du 10ème siècle, les reliques du roi-martyr Edmond d’Est-Anglie arrivent sous la garde d’une petite communauté bénédictine à Beodricsworth, qui devient un important lieu de pèlerinage dans les décennies qui suivent. Bénéficiant de la faveur royale, l’abbaye devient l’un des plus puissants établissements monastiques d’Angleterre. Au cours du 12ème siècle, l’abbaye devient célèbre pour son scriptorium, qui produit des dizaines de manuscrits dont certains richement enluminés tels que la Bible de Bury enluminé par un artiste appelé Maître Hugo, auteur par ailleurs de la sculpture des portes de l’abbatiale. L’abbaye disparaît en 1539, lors de la Dissolution des monastères. Dans les siècles qui suivent, ses bâtiments sont utilisés comme carrière par la population des alentours et tombent peu à peu en ruine. Le site est aujourd’hui propriété de l’English Heritage.

[9] La bataille de Fimreite est une bataille navale livrée le 15 juin 1184, à Fimreite en Norvège. Elle opposa le roi de Norvège Magnus V à son compétiteur, Sverre Sigurdsson. Ce dernier remporta la bataille, lors de laquelle périt Magnus.

[10] Tautra est une île de la commune de Frosta, en mer de Norvège dans le comté de Trøndelag en Norvège

[11] L’abbaye de Nidarholm était une abbaye et monastère bénédictin situé sur l’île de Munkholmen dans le Trondheimsfjord, face à la ville de Trondheim, en Norvège.

[12] Stavanger est une ville portuaire ouvrant sur la mer du Nord et située dans le Rogaland, un comté du Sud-Ouest de la Norvège. Stavanger est la capitale du comté du Rogaland.

[13] L’ordre des Prêcheurs ou des Frères Prêcheurs, plus connu sous le nom d’ordre dominicain, est un ordre catholique né sous l’impulsion de saint Dominique en 1215. Il appartient, comme l’ordre des Frères mineurs ou franciscains, à la catégorie des ordres mendiants. Suivant la règle de saint Augustin, ainsi que ses propres Constitutions, en partie inspirées de celles des prémontrés, il s’est donné pour mission l’apostolat et la contemplation. Les dominicains sont des religieux mais pas des moines : ils ont la particularité de ne prononcer qu’un seul vœu, celui d’obéissance, dans les mains du maître de l’ordre (ou de son représentant), les vœux de pauvreté et de chasteté étant implicitement inclus. Ils ne font, par contre, pas vœu de stabilité comme les moines. Ils vivent dans des couvents et non dans des monastères. Leur vocation étant de prêcher, leurs couvents sont souvent situés dans de grandes villes.