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Abû al-Wâlîd Hichâm ben Abd al-Malik

mardi 28 septembre 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 28 septembre 2011).

Abû al-Wâlîd Hichâm ben Abd al-Malik (691-743)

Calife omeyyade

Quatrième fils de Abd al-Malik à porter le titre de calife [1]. Il succède à son frère Yazîd en 724. Il poursuit les réformes initiées par Umar au cours d’un règne assez long. À l’instar de son frère Al-Walîd, il soutient les arts et l’éducation en faisant construire des établissements scolaires et aussi en encourageant la traduction de nombreux ouvrages en arabe.

Comme Umar, il veut une application plus rigoureuse de la charia [2] y compris au sein de sa famille. Sur le terrain militaire, il envoie une armée qui vint à bout des rébellions Hindoues dans le Sind [3], raffermissant le domination des Omeyyades  [4] sur les Indes.

En Espagne, il rassembla une armée considérable et envahit la France. En dépit de leurs succès ils furent arrêtés lors de la bataille de Poitiers [5] gagnée par Charles Martel. L’empire musulman continua à dominer l’Espagne. Une révolte berbère [6] en Afrique du Nord fut réprimée avec un grand nombre de morts. Une autre révolte fut réprimée rapidement, c’est celle de Zayd ben Ali, petit-fils d’Husayn ben Ali.

Malgré toutes ces réussites il ne peut empêcher la montée en puissance des abbassides [7] en particulier dans le Khorasan [8] et en Irak. Al-Jarrah al-Hakamî s’était replié pour l’hiver à Scheki et c’est là qu’il apprit la mort de Yazîd II en janvier 724. Hichâm le confirma dans son poste et lui envoya des renforts pour reprendre la guerre contre les khazars [9].

En 730, le roi des khazars réunit une armée de 300 000 hommes. Ils mettent le siège de Warthan. Une bataille de 3 jours dite bataille d’Ardabil [10] eut lieu dans les plaines aux alentours d’Ardabil. Les khazars prirent Ardabil et tuèrent tous les hommes en âge de combattre et réduisirent les femmes en captivité.

Suite à la défaite de Al-Jarrah, il nomma un nouveau gouverneur de l’Arménie Sa`îd ben `Amr al-Harachî. Avec lui l’armée arabe repris en main la situation. Il avait maintenu le système instauré par ses frères de percevoir la capitation sur les nouveaux convertis comme s’ils étaient encore des dhimmis [11] afin d’assurer des recettes fiscales plus importantes. Les gouverneurs de Tanger [12] et du Souss [13] montrèrent beaucoup de zèle dans l’application de cette politique. Il y eut une révolte de ces contribuables, menée par un porteur d’eau kharidjite [14] sufrite nommé Maysara al-Matgharî . Les insurgés prirent Tanger.

Les armées arabes ayant été battues, il envoya ses meilleures troupes de Syrie [15]. Elle furent battues par les berbères sur les rive du Sebou [16] en 742. Le gouverneur d’Égypte Handhala ben Safwan intervint à son tour et arrêta les 2 armées kharidjites au cours de 2 batailles à Al-Qarn et à El-Asnam [17] alors qu’elles menaçaient Kairouan [18] en avril-mai 742.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Califes omeyyades de Damas

Notes

[1] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[2] La charia ou charî’a ou sharî’a représente dans l’islam diverses normes et règles doctrinales, sociales, cultuelles, et relationnelles édictées par la « Révélation ». La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales. Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu. Le niveau, l’intensité et l’étendue du pouvoir normatif de la charia varient considérablement sur les plans historiques et géographiques. Dans le monde, certaines de ces normes sont considérées incompatibles avec les droits humains notamment en ce qui concerne la liberté d’expression, la liberté de croyance, la liberté sexuelle et la liberté des femmes.

[3] Le Sind ou Sindh est une région historique et est actuellement l’une des quatre provinces du Pakistan. Il est entouré du Balouchistan à l’ouest et au nord, du Pendjab au nord, du Rajasthan indien à l’est et du Gujarat au sud. Il est bordé au sud par la mer d’Arabie et le Rann de Kutch.

[4] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[5] Le 25 octobre 732, il est possible que ce soit sur le territoire de la commune de Vouneuil-sur-Vienne, au hameau de Moussais (rebaptisé depuis Moussais-la-Bataille), que les Francs commandés par Charles Martel aient repoussé une razzia menée par Abd el Rahman, lors de la bataille de Poitiers.

[6] La grande révolte berbère de 739/740 à 743, s’est déroulée durant le règne du calife omeyyade Hicham ibn Abd al-Malik et marque la première sécession réussie du califat omeyyade. Échaudés par des prédicateurs puritains kharijites, les berbères se révoltent contre leurs gouverneurs arabes omeyyades qui leur impose le régime du dhimmi qui se traduit notamment par l’imposition de lourdes taxes. La révolte est d’abord menée par Maysara, un chef berbère de la tribu des Imteghren, dans l’actuel Maroc, duquel les Omeyyades sont rapidement expulsés, puis se répand dans le reste du Maghreb et à travers le détroit de Gibraltar à al-Andalus. Les Omeyyades ont cependant réussi à empêcher le cœur de l’Ifriqiya (actuelle Tunisie, est-algérien et ouest-libyen) et d’al-Andalus (actuelle péninsule ibérique) de tomber entre les mains des rebelles. Mais le reste du Maghreb n’a jamais été récupéré. Après avoir échoué à s’emparer de Kairouan, les armées rebelles berbères se sont dissoutes et le Maghreb occidental s’est fragmenté en une série de petits états berbères indépendants, dirigés par des chefs tribaux et des imams kharijites.

[7] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[8] Le Khorassan est une région située dans le nord-est de l’Iran. Le nom vient du persan et signifie « d’où vient le soleil ». Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran.

[9] Les Khazars étaient un peuple semi-nomade turc d’Asie centrale ; leur existence est attestée entre le 6ème et le 13ème siècle. Le nom Khazar semble dériver d’un mot turc signifiant errant, nomade. Au 7ème siècle les Khazars s’établirent en Ciscaucasie aux abords de la mer Caspienne où ils fondèrent leur Khaganat ; une partie d’entre eux se convertirent alors au judaïsme qui devint religion d’État. À leur apogée, les Khazars, ainsi que leurs vassaux, contrôlaient un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont aujourd’hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l’Ukraine orientale, la Crimée, l’est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie telles l’Azerbaïdjan et la Géorgie.

[10] Ardebil, également Ardabil, anciennement Artavil, est une ville historique de nord-ouest de l’Iran et la capitale de la province d’Ardabil. La ville est réputée pour sa tradition de fabrication de soie et de tapis. C’est ici que se trouve la tombe de Sheikh Safî ad-Dîn, qui donna son nom à la dynastie Safavide.

[11] Un dhimmi est, selon le droit musulman, un non-musulman ayant conclu, avec les musulmans, un traité de reddition (dhimma1) déterminant ses droits et devoirs. Le terme dhimmi s’applique essentiellement aux « gens du Livre » (Ahl al-kitâb), qui, dans le champ de la gouvernance islamique, moyennant l’acquittement d’un impôt de capitation (jizya), d’un impôt foncier (kharâj), d’une certaine incapacité juridique et du respect de certaines règles édictées dans un « pacte » conclu avec les autorités, se voient accorder une liberté de culte restreinte, une dispense de certaines obligations que les musulmans sont tenus de faire (comme l’aumône obligatoire zakât ou servir dans l’armée) ainsi que la garantie de sécurité pour leur personne et pour leurs biens. En échange, certaines contraintes sont imposées, comme l’interdiction de construire de nouveaux lieux de culte ou l’interdiction du prosélytisme. L’ensemble de ces règles théoriques sera mis en œuvre de façon plus ou moins stricte ou brutale selon les périodes et les lieux. Malgré l’élaboration de ce pacte avec les dhimmis, la situation des non-musulmans dans le monde islamique au Moyen Âge et la période ottomane était meilleure que celle des non-chrétiens et hérétiques dans l’europe médiévale

[12] Tanger est une ville du Nord du Maroc, dans le Rif occidental. Située à l’extrémité du nord-ouest du pays sur le détroit de Gibraltar, la ville se trouve à 24 kilomètres de la côte espagnole. Le général musulman Moussa Ibn Noçaïr, gouverneur du Maghreb au service des Omeyyades de Damas, s’intéresse à Tanger pour sa position stratégique et c’est donc de là qu’en 711, commence la conquête de l’Espagne par les troupes de Tariq ibn Ziyad un lieutenant d’Ibn Noçaïr, à qui Gibraltar doit son nom (Djebel Tarik, la « montagne de Tarik »). Pendant les 5 siècles qui suivent, des dynasties différentes se disputent la souveraineté de Tanger. Les Idrisides de Fès, les Omeyyades de Cordoue, s’affrontent pour sa domination pendant plus d’un siècle. Au milieu du 10ème siècle, les Ifrénides, Maghraouas, Fatimides et Zirides y étendent leur autorité. En 1075, les Almoravides en deviennent maîtres jusqu’en 1149, date à laquelle la ville passe aux Almohades. Elle s’inféode aux Hafsides de Tunis avant de devenir Mérinide en 1274.

[13] Le Souss est une région berbérophone du sud-ouest du Maroc, dont la capitale est Agadir. Les autres villes importantes sont Inezgane, Tiznit, Tafraout, Taroudant, Taghazout, Aït Melloul, Biougra, Aït Baha, Sidi Ifni, Bouizakarne.

[14] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.

[15] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[16] Le Sebou est un fleuve marocain qui prend ses sources dans le Moyen Atlas.

[17] Chlef, anciennement Castellum Tinginitum à l’époque romaine, Orléansville à l’époque française, puis El-Asnam après l’indépendance, est une commune de la wilaya de Chlef dont elle est le chef-lieu, située à 200 km au sud-ouest d’Alger et à 210 km au nord-est d’Oran.

[18] Kairouan, dont le nom signifie étymologiquement « campement », est une ville du centre de la Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom. Elle se situe à 150 kilomètres au sud-ouest de Tunis et cinquante kilomètres à l’ouest de Sousse. Elle est souvent considérée comme la quatrième ville sainte de l’islam. Jusqu’au 11ème siècle, la ville a été un important centre islamique de l’Afrique du Nord musulmane, l’Ifriqiya. Avec sa médina et ses marchés organisés par corporations à la mode orientale, ses mosquées et autres édifices religieux