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L’histoire pour le plaisir

Charles Martel

vendredi 15 avril 2022, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 22 septembre 2011).

Charles Martel (vers 688-741)

Maire du palais de 718 à 741)

Charles Martel Maire du palais de 718 à 741

Fils de Pépin II dit de Herstall, et de sa concubine Alpaïde. Bien que bâtard il est issu d’une puissante famille seigneuriale, les Péppinides [1].

Possédant d’immenses domaines entre Brabant [2] et Moselle [3], cette lignée aristocratique occupait la fonction de maire du palais [4] depuis 3 générations. A l’origine intendant général, chargé de diriger les services politiques et domestiques de la maison du roi, le maire du palais apparaît, dès le milieu du 7ème siècle, comme le personnage principal de l’État. C’est lui, de fait, qui exerce la réalité du pouvoir.

Dans un royaume fractionné en 3 parties, les rois mérovingiens de l’Austrasie [5], de la Neustrie [6] et de la Bourgogne ne sont plus que des fantoches, sous tutelle du maire.

Ainsi, Pépin II laisse-t-il à ses descendants non seulement une fonction désormais héréditaire, mais encore le pouvoir sur 2 mairies qu’il a réussi à rassembler, l’Austrasie et la Neustrie. A sa mort en 714, la bataille pour la succession s’engage. Sa veuve légitime, Plectrude, revendique l’héritage pour son petit fils Théobald. Pas question que Charles le bâtard s’en empare.

Fait prisonnier, il s’évade en 715, rassemble des compagnons, se rend bientôt maître de l’Austrasie, avec le titre de duc et prince des Francs. Se tournant contre les Neustriens, il les bat à Amblève [7], près de Malmédy [8] en 716, puis Le 28 mars 717 il est vainqueur des Neustriens à Vincy [9], près de Cambrai [10] et se fait livrer par Plectrude la ville de Cologne [11] et le trésor royal et devient ainsi maître de l’Austrasie.

Il déploie une énergie farouche à unifier l’État mérovingien, met en déroute les Saxons [12] et les Frisons [13], soumet la Thuringe [14] et la Bavière [15].

En novembre 719, par une victoire décisive à Néry [16], il met définitivement la main sur la Neustrie, en évinçant Rainfroi qui venait d’être proclamé nouveau maire du palais.

Homme de guerre remarquable, mais aussi fin politique, il s’empresse de reconnaître la dérisoire souveraineté de Chilpéric II puis de Thierry IV afin de s’attacher la confiance de l’aristocratie neustrienne. Maire de 2 palais, Charles ne détient pas encore la totalité du pouvoir : l’Aquitaine [17], dirigée par Eudes, garde son autonomie, les princes évêques restent puissants, notamment en Bourgogne [18].

Mais, surtout, la pression croissante des Arabes sur le midi de la France devient un danger mortel.

La deuxième vague musulmane s’abat sur la Gascogne [19], s’avance sur Tours [20]. Charles accourt avec son armée aux abords de Poitiers. C’est le 25 octobre 732 que Charles Martel remporte une victoire à Moussais [21], près de Poitiers, sur Abd el-Rhaman .

Par cette victoire, il stoppa l’invasion arabe en Europe du Nord. Par cette éclatante victoire, il apparaît comme le champion de la Croix aux yeux du monde chrétien. Exploitant totalement son immense prestige dans toute la Gaule, il se sent assez fort pour soumettre les évêques d’Orléans [22] et d’Auxerre [23], en confisquant leurs biens.

En 737 et 739, il entreprend des campagnes militaires qui assurent son autorité sur l’Aquitaine et la Provence [24].

A la mort de Thierry IV en 737, Charles laisse ce trône vacant. Il gouverne seul, mais se garde de s’approprier le titre royal. Bien qu’ayant laïcisé les biens ecclésiastiques, il ne cesse de maintenir sa collaboration avec Rome. Cette alliance avec le Saint-Siège sera encore développée par ses successeurs, et plus spécialement par son petit-fils, Charlemagne. De son vivant, il règle sa succession en partageant le royaume entre ses 2 fils, à Pépin revient la Neustrie, la Provence, l’Aquitaine et la Bourgogne ; à Carloman l’Austrasie et la Thuringe. Sa mort survient à Quierzy [25] Le 22 octobre 741. Il sera inhumé à Saint-Denis [26].

S’il n’a pas été roi, Charles Martel, avec son fils Carloman est à l’origine d’une dynastie, les Carolingiens. Il doit son surnom de Martel à la forte impression qu’il a laissé, façonnant comme avec un marteau le monde de son temps et ouvrant la voie à la dynastie nouvelle des Carolingiens.

P.-S.

Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 235/ 25 octobre 732 - Charles Martel arrête une razzia arabe./ www.herodote.net/25_octobre_...

Notes

[1] Les Pippinides ou Pépinides sont les membres d’une dynastie de la noblesse franque d’Austrasie dont plusieurs se nommèrent Pépin. Le terme désigne au sens strict les membres de la famille de Pépin de Landen en ligne agnatique, c’est-à-dire issus de ce dernier par les hommes. À la suite du mariage de l’Arnulfien Ansegisel avec la pippinide Begga, les Arnulfiens sont parfois appelés improprement Pippinides. Le prestige de la famille de Pépin de Landen a rejailli sur les Arnulfiens qui puisèrent dans le stock anthroponymique des Pépinides les noms des membres de leur famille issus de cette union et donc cognatiquement des Pépinides. Ainsi, Ansegisel nomma son fils Pépin. La puissance acquise par Pépin de Herstal ajoutée à son héritage maternel1 fut à l’origine de l’accession à la royauté de sa descendance avec Pépin le Bref en 751. Ce fait contribue également à l’attribution du nom de Pépinides aux Arnulfiens qui n’en sont issus que cognatiquement. À partir de Charles Martel, les Arnulfiens issus des Pippinides sont nommés Carolingiens.

[2] Le Brabant est une région géographique à cheval sur la Belgique et les Pays-Bas. Il couvre une surface de 11 308 km². Le titre de duc de Brabant a été créé lorsque l’empereur Frédéric Barberousse éleva en 1183/1184 le landgraviat de Brabant en duché en faveur de Henri 1er de Brabant. En 1190, Henri 1er succède à son père Godefroid III de Louvain comme duc de Basse-Lotharingie (Lothier), mais sans autorité territoriale ou judiciaire en dehors de ses propres comtés. À partir de 1288, les ducs de Brabant deviennent aussi ducs de Limbourg.

[3] La Moselle est une rivière du nord-est de la France, du Luxembourg et de l’ouest de l’Allemagne, affluent en rive gauche du Rhin. Elle donne son nom à deux départements français : la Moselle et la Meurthe-et-Moselle. Elle prend sa source dans le massif des Vosges au col de Bussang et se jette dans le Rhin à Coblence en Allemagne. Sa longueur totale est de 560 kilomètres : 314 kilomètres en France, 39 faisant frontière entre le Luxembourg et l’Allemagne, et 208 exclusivement en Allemagne.

[4] A l’origine intendant général, chargé de diriger les services politiques et domestiques de la maison du roi, le maire du palais apparaît, dès le milieu du 7ème siècle, comme le personnage principal de l’Etat. C’est lui, de fait, qui exerce la réalité du pouvoir.

[5] L’Austrasie désignait durant la période mérovingienne un royaume franc couvrant le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. La capitale en fut d’abord Reims, puis Metz. Les habitants de l’Austrasie étaient les Austrasiens. Ce royaume est apparu à la mort de Clovis en 511, lorsque le territoire de celui-ci est partagé entre ses fils. Berceau de la dynastie carolingienne, l’Austrasie disparaît en 751 avec le dernier roi mérovingien pour être intégrée dans le grand royaume franc que réunirent Pépin le Bref et Charlemagne.

[6] Royaume franc qui couvrait le nord-ouest de la France actuelle, et avait pour capitale Soissons. Néanmoins, il semble que le terme de Neustrie ne soit apparu qu’un siècle après la création du royaume. La Neustrie avait été créée lors du partage qui suivit la mort de Clovis 1er, en 511, et revint à Clotaire 1er, qui, au terme de son long règne de 50 ans, avait réussi à reconstituer le royaume de son père. Elle fut le 2ème grand royaume franc né lors des partages successoraux mérovingiens à partir des territoires conquis sur Syagrius. Son aire géographique était limitée par la Loire au sud, l’océan Atlantique et la Basse-Bretagne à l’ouest, et la Champagne à l’est. Elle s’étendait jusqu’en Flandre au nord.

[7] Amblève est une commune de la Communauté germanophone de Belgique et constitue l’une des 9 communes de langue allemande faisant partie de la Région wallonne dans la province de Liège. Amblève fait partie des communes des cantons de l’Est qui ont été rattachés à la Belgique par le Traité de Versailles.

[8] Malmedy, parfois orthographié Malmédy, est une ville de Belgique située en Région wallonne dans la province de Liège. C’est une commune francophone à facilités pour ses habitants germanophones (5 % de ses citoyens sont d’expression germanophone). Elle fait partie des communes des Cantons de l’Est définitivement rattachés à la Belgique le 10 juin 1925 en exécution du traité de Versailles. Malmedy est située au confluent de la Warche et de la Warchenne.

[9] La commune des Rues-des-Vignes est peuplée depuis la période gallo-romaine. À l’époque mérovingienne, le village fut appelé Vinchy. Les Rues-des-Vignes est une commune française, située dans le département du Nord (59) et la région Nord-Pas-de-Calais. La commune fut le théâtre d’une bataille opposant Charles Martel et Rainfroy, Maire du Palais de Chilpéric II, roi de Neustrie. Après cette bataille de Vinchy,

[10] Cambrai est une commune française située dans le département du Nord, Vers la fin de l’Empire romain, Cambrai remplace Bavay comme « capitale » de la cité des Nerviens. Au début de l’époque mérovingienne, Cambrai devient le siège d’un vaste évêché s’étendant sur toute la rive droite de l’Escaut et le centre d’une petite principauté ecclésiastique qui dépendra du Saint Empire romain germanique jusqu’à l’annexion à la France en 1678. Fénelon, surnommé « le Cygne de Cambrai », en fut le plus illustre des archevêques.

[11] La ville doit son nom de Cologne à l’impératrice romaine Agrippine, épouse de l’empereur Claude, qui éleva son lieu de naissance au rang de colonie en l’an 50, sous le nom de Colonia Claudia Ara Agrippinensium. Les Romains y tenaient une garnison et des axes routiers convergeaient vers un pont de bateaux sur lequel transitait un important commerce avec toutes les régions de la Germanie. En raison de son importance stratégique sur le limes du Rhin et de la présence de l’armée et de la clientèle germanique, l’endroit attira de nombreux marchands et devint un foyer d’artisanat et de commerce. Centre militaire, la ville fut la résidence de l’empereur gaulois Postume de 260 à 268, et le lieu de l’usurpation éphémère de Silvanus en 355. Les Romains introduisirent le christianisme à Cologne, qui devint siège épiscopal à partir du 4ème siècle. Des Francs se sont regroupés au cours de la seconde moitié du 5ème siècle pour fonder un royaume à Cologne, qui est intégré dans le royaume franc de Clovis. À partir du 7ème siècle, ils sont désignés sous le nom de Francs ripuaires.

[12] Les Saxons sont un peuple germanique, rattaché sur le plan ethnolinguistique au rameau occidental. Ils sont mentionnés pour la première fois par le grec Ptolémée sur la carte Germania Magna au 2ème siècle de l’ère chrétienne. Il situe alors leurs terres au sud-ouest du Jutland, ce qui correspond à peu près à l’actuel Holstein, d’où ils semblent s’être étendus au sud et à l’ouest.

[13] La Frise occidentale est une région historique des Pays-Bas. Son étendue a varié au cours du temps. La région administrative actuelle de Frise-Occidentale est comprise dans cette région historique. On considère généralement qu’elle comprend les territoires protégés par la Westfriese Omringdijk (« digue circulaire de Frise occidentale »), soit le nord de la Hollande-Septentrionale. La partie occidentale de la province de Frise est parfois également incluse.], de l’embouchure de l’Escaut[[L’Escaut est un fleuve européen de 355 km de long, qui traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas) et cinq régions, avant de se jeter en mer du Nord. Après la division de l’ancien royaume des Francs au traité de Verdun, l’Escaut a longtemps servi de frontière naturelle officielle entre le royaume de France et le Saint Empire romain germanique.

[14] Le territoire de cet éphémère royaume s’étendait de l’Elbe et la Mulde à l’est jusqu’à la Hesse incluse à l’ouest, de l’Altmark inclus au nord jusqu’au Danube au sud duquel les Ostrogoths ont étendu leur gouvernement. Tant que cet État a bénéficié de l’alliance scellée avec ces derniers sous le règne de Théodoric, il a perduré comme un État tampon face aux Francs. Inévitablement, leur terre portera leur nom de Thuringe par la suite.

[15] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.

[16] Néry est une commune française, située dans le département de l’Oise et la région Picardie.

[17] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.

[18] La division du vieux royaume Burgonde créée par le traité de Verdun en 843 subsistera pendant des siècles. Les textes feront désormais la distinction entre une « Bourgogne franque appelée à devenir le duché de Bourgogne et composée de 19 pagi situés à l’ouest de la Saône, et une Bourgogne jurane ou impériale, celle de Lothaire, constituée de 23 pagi situés à l’est de la Saône. Parmi ces pagi de l’est, les 4 pagi d’Amous, de Portois, d’Escuens et de Varais forment une entité territoriale qui donnera naissance au Comté de Bourgogne, qui deviendra la Franche-Comté. Une période de démembrements successifs suit le partage de 843. En 855 par le Traité de Prüm, Lothaire 1er donne principalement le Lyonnais et la Provence à son fils Charles. Le territoire cédé, qui forme le royaume de Provence, divise une fois de plus le vieux royaume burgonde. Charles étant trop jeune, c’est Gérard II de Paris, le fondateur des abbayes de Vézelay et de Pothières, qui exerce la réalité du pouvoir. Les accords de 855 ne sont pas définitifs et lorsque la lignée de Lothaire s’éteint avec la mort de Louis II, Charles II le Chauve, par Traité de Meerssen conclut avec son frère Louis le Germanique, récupère avec le pagus du Portois ainsi que la ville épiscopale de Besançon la plus grande part de l’ancienne Burgondie.

[19] La Gascogne est une ancienne province située sur le territoire actuel des départements français des Landes, du Gers, des Hautes-Pyrénées et, pour partie, d’autres départements des régions de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie. Successivement appelée Aquitaine, Novempopulanie, Vasconie puis Gascogne, elle a disparu en tant qu’entité politique propre en 1063 lors du rattachement au Duché d’Aquitaine ; toutefois le nom de Gascogne est resté usité jusqu’à la révolution française.

[20] Tours est une commune de l’ouest de la France, sur les rives de la Loire et du Cher, dans le département d’Indre-et-Loire, dont elle est le chef-lieu. Ancienne Caesarodunum cité des Turones, fondé par Auguste, capitale de la 3ème Lyonnaise avec un des plus grands amphithéâtres de l’empire romain. Sanctuaire national avec saint Martin, Grégoire de Tours et Alcuin sous les Mérovingiens et les Carolingiens, avec l’adoption par les Capétiens de la monnaie locale la livre tournois qui deviendra la monnaie du royaume. Capitale du comté de Tours qui deviendra la Touraine, le jardin de la France. Première ville de l’industrie de la soie, voulu par Louis XI, capitale royale sous les Valois avec ses châteaux de la Loire et ville d’art avec l’École de Tours. Capitale de loyauté pour Henri III et Henri IV pendant les guerres de Religion

[21] Le 25 octobre 732, il est possible que ce soit sur le territoire de la commune de Vouneuil-sur-Vienne, au hameau de Moussais (rebaptisé depuis Moussais-la-Bataille), que les Francs commandés par Charles Martel aient repoussé une razzia menée par Abd el Rahman, lors de la bataille de Poitiers.

[22] Le diocèse d’Orléans est un diocèse catholique français, qui correspond aux limites du département du Loiret depuis la Révolution française. Le diocèse d’Orléans a été fondé au 3ème siècle. Avant 1789, le diocèse s’étend sur la moitié ouest du Loiret, avec des extensions dans le département d’Eure-et-Loir (quelques paroisses) et un tiers du département de Loir-et-Cher (au sud-est).

[23] Le diocèse d’Auxerre est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Érigé vers le milieu du 3ème siècle, il est un des diocèses historiques de la Bourgogne. Son siège était la cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre et il était suffragant de l’archidiocèse de Sens. Supprimé en 1801, il n’a pas été rétabli mais, depuis 1823, le titre d’évêque d’Auxerre est relevé par l’archevêque de Sens.

[24] La Provence est une région historique et culturelle ainsi qu’une ancienne province dans le Sud-Est de la France, s’étendant de la rive gauche du Rhône inférieur à l’ouest, jusqu’au fleuve Var à l’est et bordée au sud par la Méditerranée. La basse vallée du Rhône connaît diverses invasions. Wisigoths et Alains pillent de nombreuses cités et descendent jusqu’à Orange et Avignon. Les Burgondes s’installent dans la région en 442, et choisissent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale. Avignon marqua la pointe sud de ce royaume. Les Ostrogoths fondent au sud de ce royaume Burgonde un duché dépendant de leur royaume italo-dalmate : le duché de Provence, future basse Provence ou comté de Provence (la partie burgonde deviendra elle le marquisat de Provence). Charles Martel combat le patrice de Provence, Mauronte, allié des Maures de Gothie et fait entrer définitivement la Provence dans le domaine franc en 536. En 843, le traité de Verdun donne la Provence à Lothaire 1er. Son fils Charles de Provence en fait le royaume de Provence-Viennois ou de Bourgogne cisjurane à l’existence éphémère (855-863).

[25] Quierzy est une commune du département de l’Aisne. Située entre Noyon et Chauny, elle est traversée par la rivière Oise. La rivière Ailette rejoint l’Oise à Quierzy. Ancienne villa royale aux temps des Mérovingiens puis palatium impérial avec les Carolingiens, c’est maintenant un paisible village. En 236 Quierzy est alors connu sous le nom de Charisilittae. En 605 : décès à Quierzy de Protade, maire du palais de Thierry II. Le 22 octobre 741 : décès à Quierzy de Charles Martel, maire des palais d’Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne. Le pouvoir est partagé entre ses deux fils Carloman et Pépin le Bref. En 754 : convaincu par Chrodegang, Pépin le Bref fait adopter par le concile de Quierzy la liturgie romaine et le chant grégorien. En Avril 754 : réception du pape Étienne II par Pépin le Bref à Quierzy et signature du traité de Quierzy créant les États pontificaux par la donation de l’exarchat de Ravenne. Le pape reconnaît en contrepartie la dynastie carolingienne. Cette donation est confirmée en 774, à Rome, par Charlemagne, fils de Pépin. En 762 : Pépin le Bref passe l’hiver à Quierzy. En Janvier 775 : assemblée des Grands à Quierzy : préparation de l’invasion de la Saxe. En 804 : le pape Léon III rencontre Charlemagne à Quierzy avant de se rendre à Aix-la-Chapelle.

[26] L’ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l’histoire du monde franc. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. L’église s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. Elle fut ainsi la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens puis carolingiens avaient choisi avant eux d’y reposer. En 858, le monastère de Saint-Denis qui subit plusieurs rapines de la part des Vikings qui assiègent Paris. Le Vendredi Saint 3 avril 858, deux bandes normandes partent de Jeufosse à cheval en se dirigeant, l’une vers l’abbaye de Saint-Denis, l’autre vers l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, pour capturer leurs abbés et demander une forte rançon. A Saint-Denis, plusieurs hommes d’Église sont enlevés dont l’abbé et son demi-frère Gauzlin (834-886), évêque de Paris4. De façon générale, le ixe siècle siècle est marqué par de nombreux troubles causés par les raids des vikings remontant par la Seine jusqu’à Paris et ses alentours. En 867, l’implication dans la vie politique et le prestige des abbés est tel que Charles II le Chauve s’approprie le titre d’abbé de Saint-Denis. En 869, Charles II le Chauve devant la menace des invasions des Vikings fortifia le monastère.