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Mariano IV d’Arborée dit le Grand

jeudi 10 octobre 2024, par lucien jallamion

Mariano IV d’Arborée dit le Grand (1319-1375)

Juge d’Arborée en Sardaigne de 1347 à sa mort

Considéré comme un législateur et un guerrier, son règne se caractérise par une mise en forme générale des lois de son Judicat [1] et des guerres continuelles avec la République de Pise [2] et la Couronne d’Aragon [3]. C’est un souverain religieux qui entretient des relations avec Catherine de Sienne.

Il naît à Oristano [4], second fils de Ugone II . Son père joue un rôle décisif dans la conquête de la Sardaigne [5] par les Catalans du royaume d’Aragon par son alliance avec le roi Jacques II d’Aragon qu’il appuie avec un corps expéditionnaire au service de l’Infant Alphonse et d’une aide économique et militaire substantielle.

Pour récompenser Ugone II qui selon les lois médiévales exerce une pleine souveraineté, le roi lui donne en fief en 1323 “totum iudicatum arboricole” et des territoires extra-judicaux alors en sa possession. Pour sceller son alliance avec Jacques II, Ugone II envoie ses fils puinés Mariano et son frère Giovanni à Barcelone [6] pour recevoir une éducation conforme à leur rang. Ils sont traités tous 2 à la cour d’Alphonse IV d’Aragon comme des membres de la famille régnante car la dynastie d’Arborée est issue des vicomtes catalans de Bas [7].

En 1333/1335 le roi Alphonse IV d’Aragon accorde aux 2 frères des fiefs dans ses domaines, le village de Molins de Rey et le château de Frosty. Le 7 avril 1332 le roi attribue à Mariano les châteaux Goceano [8] et Marmilla dans le centre de la Sardaigne et à Giovanni celui de Monteacuto Barumele, ratifiant ainsi une décision d’Ugone II de mai 1331. En 1336, Mariano fait chevalier, représente son frère aîné Pietro III d’Arborée , qui a succédé à leur père Ugone II en 1336, lors du couronnement de Pierre IV d’Aragon à Saragosse [9] il a l’honneur de tenir les rênes du cheval du roi. La même année Mariano épouse la noble catalane Timbor de Rocabertí fille de Dalmace IV de Rocabertí et de Béatrice de Serrallonga, baronne de Cabrenys. En 1339 le roi nomme Mariano comte de Goceano et seigneur de Marmilla et à une date inconnue, Giovanni seigneur de Monteacuto Barumele et Bosa [10].

Mariano revient en Sardaigne en 1341/1342 avec son épouse et ses enfants Ugone et Béatrice qui contrairement à la tradition est bien la sœur aînée d’Éléonore d’Arborée. Les années passées à Barcelone ont été une expérience fondamentale dans la vie de Mariano qui a été en mesure d’y découvrir les institutions, les formes de gouvernement et d’organisation administrative d’une grande monarchie.

Au début de 1347 Pierre III d’Arborée meurt sans héritier et Mariano IV monte sur le trône d’Arborée et regagne définitivement Oristano. Un de ses premiers actes comme souverain consiste à repeupler la cité de Goceano, rebâtissant le château et y aménageant un jardin fleuri. Dans un premier temps il poursuit la politique favorable à l’Aragon de son père et de son frère, même si les signes de la future crise de l’alliance apparaissent lors de la non reconnaissance par la couronne d’Aragon d’un rôle de souveraineté sur l’île au Judicat d’Arborée.

En 1347 la famille génoise des Doria [11] implantée en Sardaigne se révolte. Le conflit entre Pierre IV d’Aragon et les Doria, qui possèdent d’importants domaines dans le nord de la Sardaigne dont les villes fortifiées de Alghero [12] et Castelgenovese [13], se transforme en une guerre entre le royaume d’Aragon et la république de Gênes [14]. Mariano IV tout en restant fidèle au roi n’intervient pas dans le conflit. En août 1347 les Catalans sont défaits lors de la bataille de Aidu de Turdu près du village de Bonorva [15] en logudoro [16] et les quelques survivants se réfugient dans le château de Goceano, les Doria n’obtiennent pas d’avantage de leur victoire et en 1348 le roi confie à Mariano IV le soin de négocier la paix avec eux.

Bien que l’alliance avec le royaume d’Aragon soit effective depuis près de 50 ans, Mariano IV réalise alors que l’objectif politique de Pierre IV n’est ni plus ni moins que l’annexion de la Sardaigne et, à la suite de la prise d’Alghero en 1353, il rompt avec les Catalans. Il s’allie avec la république génoise et les Doria, puis entre en guerre contre la couronne d’Aragon, devenant ainsi également l’ennemi de la république de Pise. Un autre événement précipite la rupture ; la rivalité croissante entre Mariano IV et son frère Giovanni qui entre 1338 et 1346, accroît considérablement son pouvoir par l’acquisition de domaines en Sardaigne jusqu’à devenir le maître de facto de tout le Gallura [17] supérieur. Comme vassal il est de plus en plus lié à la couronne d’Aragon et de moins en moins dépendant du Judicat. Le roi tente de trouver un accord entre les frères, surtout lorsqu’il doit réprimer la rébellion des Doria.

Mariano IV entreprend ensuite d’incorporer dans ses domaines des territoires dépendants du Judicat, c’est-à-dire le château et la villa de Bosa [18] contrôlé par Giovanni, ce dernier, soutenu par un tribunal catalan, lui résiste. Mariano IV fait alors capturer son frère au cours de l’été 1349 et il l’enferme dans la tour de Saint-Philippe d’Oristano*, où il est reste captif jusqu’à sa mort probablement vers 1375/1376.

Le roi ordonne en vain à Mariano IV de libérer son frère, qu’il considère comme son vassal. Mariano IV refuse en faisant valoir que l’intervention du roi est une ingérence dans les affaires du Judicat alors que son acte n’est que l’exercice d’un droit, de punir un sujet rebelle. Le différend entre Mariano IV et Giovanni se trouve ainsi transformé en un conflit ouvert entre Mariano IV et le roi d’Aragon.

Mariano IV entreprend alors de renégocier l’alliance avec l’Aragon. Le 31 mars 1353, répondant au roi il lui demande de rassembler des troupes pour repousser une invasion de Gênes, et lui propose d’acquérir la forteresse et le territoire d’Alghero, prise à l’ennemi, le roi envisage d’accepter la demande mais il se heurte à une forte opposition de sa cour notamment du parti des Moncada [19] qui plaide la cause de Giovanni pendant que d’autres font valoir qu’il ne doit pas céder au chantage d’un seigneur féodal sarde.

En Sardaigne le Gouverneur général de Cagliari [20] déconseille également l’élargissement du territoire du Judicat. La réponse du roi est finalement négative.

Tout en demeurent neutre, Mariano IV se fait alors plus complaisant envers les Doria, leur donnant son soutien ouvert avec des hommes et de l’argent, permettant le passage libre de leurs troupes dans les territoires du Judicat et fournissant des vivres à la forteresse de Alghero. La situation change lorsque le 18 juillet part de Valence [21] une flotte commandée par l’amiral Bernat de Cabrera, le 27 août elle arrive à Porto Conte et défait les Génois, le 30, Alghero se rend. Le 3 septembre, L’amiral de Cabrera, ordonne à Mariano IV de venir à Alghero se disculper de son comportement ambigu et de l’emprisonnement arbitraire de Giovanni, mais surtout de faire acte de soumission. Accepter de telles exigences signifie pour le Juge renoncer à sa souveraineté et Mariano IV envoie à sa place à l’amiral son épouse Timbor.

Les tractations n’aboutissent pas du fait de l’attitude hostile de la municipalité de Cagliari. À la mi-septembre la guerre éclate, les troupes d’Arborée pénètrent dans le domaine royal de Cagliari sans rencontrer de résistance. De nombreux villages se révoltent contre les barons catalans et embrassent la cause du Juge. L’armée de Mariano IV occupe Quartu, à quelques lieux de Cagliari, et assiègent la ville.

Le 18 septembre, les administrateurs de Cagliari demandent l’aide de Cabrera, qui est dans le nord de l’île : la situation de la cité est précaire, les gens n’osent pas s’éloigner du château et l’approvisionnement est difficile car Mariano IV empêche les vivres d’arriver de Cagliari et Villa Iglesias. Le 6 octobre Cabrera défait le Juge près de Quartu et desserre son étreinte sur Cagliari.

Dans le Nord la rébellion fomentées par les Doria progressent le 13 octobre la forteresse de Monteleone se rebelle et le 15 celle d’Alghero est libérée. À la fin du mois Matteo Doria menace Sassari [22] avec 400 chevaliers et mille fantassins.

L’année se termine par la prise de contrôle par le Judicat d’Arborée et les Doria de presque toute la Sardaigne rurale, Il ne reste au roi d’Aragon que Cagliari, Sassari, Villa Iglesias qui se rebelle aussi en avril 1354, et certains châteaux.

Mariano IV avait des capacités militaires considérables, comme un stratège et comme commandant grâce aux exportations substantielles de céréales le juge avait en outre des ressources pour soutenir une armée capable de rivaliser sur un pied d’égalité avec les catalans qui comprenait de l’infanterie et de la cavalerie recrutées dans les villages ainsi qu’un corps d’archers et des mercenaires dirigés par des capitaines italiens. Une correspondance non datée de Catherine de Sienne évoque une Croisade conçue par Mariano IV qui lui fait part de sa volonté d’aller en Terre sainte avec sa propre armée.

En octobre, à Cagliari le capitaine général du Royaume diligente une enquête sur Mariano IV pour crimes de félonie et de trahison. En fait la guerre de 1353/1354 n’est encore qu’une révolte féodale faite pour défendre l’autonomie des territoires acquis par le Judicat, mais qui évite une rupture définitive avec la Couronne d’Aragon. Avant que la situation se dégrade plus, Pierre IV organise une nouvelle expédition pour écraser les rébellions dans l’île.

L’immense flotte, commandée par le souverain lui-même, arrive le 22 juin 1354 à Porto Conte. Le but de l’opération est de recouvrer Alghero. Le siège, qui durera plus de 5 mois est un désastre militaire et financier : le paludisme fait des ravages parmi les soldats et les courtisans. Mariano IV réside à Bosa avec ses troupes, et à un certain moment il ne se trouve qu’à 4 lieues du roi, mais il n’engage pas le combat. Le roi d’Aragon ne veut pas non plus prendre le risquer d’une défaite, qui ruinerait ses plans pour reprendre Alghero et le même sort de la Sardaigne.

Il préfère entamer des négociations avec Mariano IV et parvenir à un accord honorable. Le 13 novembre la soi-disant paix d’Alghero est conclue, Mariano IV atteint bon nombre des objectifs qui lui avaient fait prendre le armes : l’autonomie du gouvernement et de la magistrature, la liberté de commerce des ports d’Arborée, l’inféodation de la Gallurie, un engagement que le gouverneur général des États lui serait favorable. Dans ces conditions le 16 novembre Pierre IV peut prendre possession d’Alghero.

Pendant la trêve avec Mariano IV, le roi se consacre à la réforme des structures gouvernementales et l’unification politique et institutionnelle de son royaume de Sardaigne. Du 15 février au 14 mars, 1355 il préside les travaux du premier Parlement convoqué en Sardaigne. Mariano IV ne se présente pas à cette assemblée ce qui serait une soumission ouverte à l’autorité royale mais s’y fait représenter par Ranieri de Gualandi. Le 11 juillet est signé à Sanluri [23] un nouveau traité de paix qui confirme l’attribution définitivement d’Alghero et qui implique également les Doria.

Mariano IV restitue au roi quelques châteaux occupés pendant la guerre, mais obtient la confirmation globale des conditions favorables qui lui ont été accordées. Sa renommée grandit au-delà des frontières de l’île, l’alliance entre Mariano IV et la république de Gênes, est évoquée dans une lettre de Pétrarque en février/mars 1353 au Doge [24] dans laquelle la rébellion de l’Arborée est le prétexte d’un discours plus large sur la liberté italienne. Avec le traité de Sanluri s’ouvre une décennie de paix, au cours de laquelle Mariano IV se consacre à la réforme des structures de gouvernement, la réorganisation de la législation et de la modernisation de la société d’Arborée.

En 1364-1365 la reprise de la guerre contre l’Aragon s’insère dans un contexte politique et diplomatique différent. Mariano IV ouvre les hostilités en profitant de la Guerre des Deux Pierre [25] entre la Castille [26] et d’Aragon. Pierre IV d’Aragon n’est pas en mesure de se battre sur deux fronts. En 1364, profitant d’un retard dans le versement des sommes dues au Saint-siège [27] suzerain théorique de la Sardaigne par le roi, Mariano IV réclame au pape Urbain V l’investiture du “Regnum Sardiniae” à la place de Pierre IV.

Même si le projet n’aboutit pas son dessin est clair. Les négociations avec la Curie [28] continuent jusqu’à 1374 mais le Saint-siège ne lui reconnaît que la pleine possession de l’île sauf Sassari, Alghero, et Cagliari. Quand Pierre IV réussit à écarter l’hypothèse d’une investiture féodale de Mariano IV sur Cagliari et Villa Iglesias, Mariano IV réclame comme condition pour la paix dans le fief de l’octroi de la Sardaigne en échange d’une grosse somme et un recensement annuel.

L’offensive militaire anti-aragonaise se développe de nouveau vers la Campidano et Sigerro : en 1365 Mariano déménage à Cagliari pour conquérir les villages et les châteaux et Villa de Iglésias, qui s’étaient rebellés. Au printemps de 1366 il bâtit en Selargius, juste à l’extérieur de Cagliari, un camp fortifié bloquant l’approvisionnement de la ville. Les troupes du Judicat pillent les villages de Cagliari et les marais salants, mais le château résiste. Mariano IV avec le soutien de Gênes, ouvre un nouveau front dans le nord. En 1367 il gagne à sa cause le génois Brancaleone Doria, seigneur de Castelgenovese [29], ancien allié de la Couronne d’Aragon, en ouvrant des négociations pour son mariage avec sa fille Éléonore, son autre fille Béatrice d’Arborée avait épousé en 1363 le vicomte Aymeri VI de Narbonne, ce qui lui permet le contrôle de la forteresse de Casteldoria. L’alliance avec les Doria, cimentée par un mariage, est décisive pour la poursuite de la guerre et la conquête des territoires catalans insulaires.

Pierre IV en juin 1368 envoie une flotte commandée par Pere de Luna qui pénètre à la tête d’une armée aragonaise profondément dans le Judicat d’Arborée profitant de la faiblesse des défenses et inquiète Arborée, Oristano qui n’avaient jamais été assiégées par les troupes aragonaises. Le siège dure quelques semaines : le“ donnicello Hugone” vient à la rescousse à la tête d’une armée recrutée dans les territoires royaux occupés. Alors que les Catalans se préparent à la bataille, Mariano IV avec beaucoup de perspicacité quitte la ville et les attaque par derrière et réussit à les encercler. Les troupes aragonaise sont prises entre les armées d’Arborée commandées par Mariano IV et celle de son fils le futur Ugone III et vaincues.

En 1369, après un siège de courte durée, il prend Sassari. En 1370 la présence du royaume d’Aragon en Sardaigne se réduit aux cités de Cagliari et d’Alghero et aux châteaux de San Michele, Gioiosaguardia, Acquafredda et Quirra. En 1374 la flotte génoise, alliée de Mariano IV force le port de Cagliari, mais est repoussée par les troupes royales.

Il se prépare à entreprendre une autre campagne lorsqu’il meurt en mai 1375 de la peste endémique qui sévit en Sardaigne.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Mariano IV d’Arborea »

Notes

[1] Le Judicat d’Arborée est un des quatre judicats qui naquirent en Sardaigne au 8ème siècle pour remplacer un Empire romain devenu trop lointain (celui de Byzance) et pour se protéger notamment des razzias arabes. L’Arborée se développa dans la partie centre-occidentale de l’île, riche en terres agricoles et pastorales (les autres judicats sont ceux de Logudoro ou de Torres, de Gallura, de Cagliari ou Pluminos). Le Judicat d’Arborée, comme du reste les trois autres judicats était un royaume souverain selon le principe juridique Superiorem non recognoscens, avec un territoire subdivisé en Curatorie, des districts dirigés par un curateur et comprenant des centres habités appelés « ville » (différent du mot français homonyme, du latin villa). Le judicat avait son propre Parlement, la Corona de Logu, composé des représentants des Curatorie. Il possédait son propre domaine public, le Rennu, votait les lois, avait des frontières et frappait monnaie. Son chef était le Judex ius dicens (celui qui dit la loi). Le juge tirait son autorité non seulement de l’hérédité mais également par la reconnaissance de son Imperium par la Corona de Logu.

[2] La république de Pise était un État indépendant de facto centré sur la cité toscane de Pise à la fin du 10 et au 11ème siècle. Elle croît jusqu’à devenir une puissance économique, un comptoir commercial dont les marchands dominent le commerce méditerranéen et italien durant un siècle, avant d’être surpassée et supplantée par Gênes. La puissance de Pise, en tant que solide nation maritime, s’accroît pour atteindre son apogée au 11ème siècle, époque à laquelle elle acquiert sa gloire, qui la classe désormais traditionnellement parmi les quatre républiques maritimes historiques principales de la péninsule.

[3] Le royaume d’Aragon est une entité politique du nord-est de la péninsule Ibérique, née en 1035 de l’union des comtés d’Aragon, du Sobrarbe et de la Ribagorce et disparue en 1707 avec son intégration au sein du royaume d’Espagne par les décrets de Nueva Planta.

[4] Oristano est une ville italienne capitale de la province du même nom, située dans le centre-ouest de la Sardaigne. Elle est situé dans la partie nord de la plaine de Campidano, dans la région appelée Campidano di Oristano. Capitale provinciale depuis le 16 juillet 1974, la ville a une histoire ancienne ; d’origine médiévale, elle fut longtemps la capitale du Judicat d’Arborea.

[5] La Sardaigne est une île de la mer Méditerranée et une région italienne, qui se trouve à l’ouest de l’Italie continentale, au sud de la Corse. Son chef-lieu est la ville de Cagliari. Lorsque l’affaiblissement de l’Empire romain se propage jusqu’à l’île, cela a pour conséquence l’abandon progressif des terres agricoles et des côtes, ainsi qu’une perte de dynamisme notable de la démographie. Abandonnée à elle-même et sans défense, la Sardaigne est occupée et subit les razzias durant quelque 80 ans (vers 460-530) par les Vandales d’Afrique qui, défaits sous Justinien, laissent l’île sous la domination de Byzance.

[6] Barcelone est la capitale administrative et économique de la Catalogne, de la province de Barcelone, de la comarque du Barcelonès ainsi que de son aire et de sa région métropolitaines, en Espagne. Lors de la guerre de Succession (1701-1714), Barcelone, comme la plupart de la Catalogne, prit le parti de l’archiduc Charles contre le roi Bourbon, Philippe V. Après le siège de 1697, la ville s’ouvre à l’armée de l’archiduc et le proclame roi sous le nom de Charles III. Barcelone est assiégée par les Franco-Espagnols en 1705 et 1706, puis à nouveau de juillet 1713 à septembre 1714. La capitulation a pour conséquence, dans le cadre de la politique centralisatrice et répressive des Bourbon, la disparition des institutions propres à la Catalogne (conseil de Cent et Generalitat).

[7] Besalú est une commune de la comarque de Garrotxa dans la province de Gérone en Catalogne

[8] Le Goceano est un comté historique de la Sardaigne du centre-nord, situé en marge de la province de Sassari, près de la Barbagia.

[9] Saragosse est une ville espagnole, capitale de la province du même nom et de l’Aragon.

[10] Bosa est une commune italienne située dans la province d’Oristano dans la région Sardaigne en Italie. Chef-lieu de la contrée historique de la Planargia, Bosa faisait partie, jusqu’à la fin de l’année 2005, de la province de Nuoro, mais, à la suite de l’entrée en vigueur de la loi régionale n° 9 du 12 juillet 2001, elle est passée dans la province d’Oristano.

[11] La famille Doria, originellement de Auria (provient de filiis Auriae), signifiant « les fils d’Auria », et ensuite de Oria ou d’Oria, est une des familles patriciennes les plus anciennes et les plus illustres de Gênes. La légende veut qu’ils soient issus d’Arduin, vicomte de Narbonne, qui passa par Gênes vers 1050 en se rendant à la croisade. Tombé gravement malade, il fut accueilli pour être soigné dans la maison de la veuve de la famille de Volta. Il tomba amoureux d’une des deux filles de la maison Oria (Orietta) dont il eut un fils Ansaldo, qui fut surnommé fils d’Oria. Puis viennent Emanuele en 1225, seigneur d’Andorre, et Oberto qui acheta Sanremo. La famille possédait autrefois la principauté d’Oneille, mais la vendit avec ses environs au duc de Savoie, Emmanuel-Philibert en 1579.

[12] Alghero est une ville italienne située dans la province de Sassari en Sardaigne, sur la côte nord-occidentale. Une partie de sa population est originaire de Catalogne et la ville préserve l’usage de la langue catalane, reconnue comme officielle par la République italienne et par la région, sous le nom de dialecte alguérois (alguerès). La ville est l’une des principales ville de Sardaigne, étant la cinquième en population et une des portes d’accès à l’île grâce à l’aéroport d’Alghero-Fertilia. L’artisanat et la vente de corail sont l’un des moteurs économiques de la ville.

[13] aujourd’hui Castelsardo

[14] La République de Gênes est l’une des grandes républiques maritimes italiennes (ou thalassocratie) qui a duré près de 8 siècles, du milieu du 11ème siècle à 1797, après l’abdication du dernier doge de Gênes, Giacomo Maria Brignole.

[15] Bonorva est une commune italienne de la province de Sassari dans la région Sardaigne en Italie

[16] Le Logudoro est un vaste territoire du nord-ouest de la Sardaigne. Pendant la période des judicats, il fut le centre d’un des quatre judicats qui partageaient l’île Sardaigne. Le Judicat de Torrès ou encore Judicat du Logudoro ayant comme chef-lieu d’abord Ardara et ensuite Sassari correspondait grosso modo à l’actuelle Province de Sassari, mais s’étendait au sud jusqu’à Nuoro e Macomer. Après la bataille de Meloria en 1284 Pise cède le judicat entier à Gènes qui partage son territoire entre les familles Doria et Malaspina. Au cours du Moyen Âge, la région bénéficia d’une certaine aisance comme en témoignent les églises champêtres de style romanico-pisan. Ce patrimoine est unique sur l’île. Un déclin progressif débuta avec la fin du judicat et après le passage sous le règne des Aragon. Le choix de Cagliari comme siège du gouverneur de l’île provoqua l’isolement administratif du Logudoro.

[17] La Gallura est une région historique et géographique du nord-est de la Sardaigne, située autour des villes d’Olbia et de Tempio Pausania, où l’on parle une variante du corse, le gallurese (ou gallurais). Ses paysages sont marqués par le granite et le chêne-liège. Le tourisme s’est développé sur les côtes : La Maddalena, Palau, Porto Cervo, Porto Rotondo et Santa Teresa Gallura en sont les destinations principales, connues internationalement sous le nom de Costa Smeralda (Côte d’Émeraude)

[18] un grand port sur la côte ouest

[19] Famille noble originaire de Catalogne, dont un rameau rejoint la Sicile en 1282)

[20] Cagliari ou Caglier est une ville italienne, capitale de l’île de Sardaigne, région autonome d’Italie. Le nom sarde de Cagliari, Casteddu, signifie « château ». De 1324 à 1848, Cagliari fut la capitale du royaume de Sardaigne, devenu royaume d’Italie en 1861, quand Turin fut érigée en capitale officielle.

[21] Valence ou Valencia en espagnol est une ville d’Espagne, située dans l’est du pays sur la côte méditerranéenne. Fondée en 138 av. jc par le consul romain Decimus Junius Brutus Callaicus sous le nom de Valentia Edetanorum, Valence devient, au Moyen Âge, la capitale du royaume de Valence.

[22] Sassari est une ville de la province de Sassari en Sardaigne, Italie.

[23] Sanluri est une commune italienne, située dans la province du Sud-Sardaigne, dans la région Sardaigne. Sanluri se trouve à mi-chemin entre Cagliari et Oristano et est donc située sur un axe stratégique. Deux traités de paix y ont été signés au 14ème siècle.

[24] Le doge était le premier magistrat de plusieurs républiques d’Italie, particulièrement de Venise et de Gênes. Héritier du dux, fonctionnaire byzantin au temps où Ravenne et Venise faisaient partie de l’Empire byzantin, ce fonctionnaire devenu puissant essaie de créer une succession dynastique mais doit céder la place, au temps des duchés médiévaux en 1143, à un personnage élu par ses pairs nobles. C’est la seule magistrature, avec celle de procurateur de Saint-Marc, à être viagère.

[25] La guerre des Deux Pierre est un conflit entrecoupé de trêves plus ou moins longues, opposant de 1356 à 1375, la couronne d’Aragon à celle de Castille et, à travers elles, Pierre Ier de Castille et Pierre IV d’Aragon. Cette guerre est un aspect d’un conflit plus vaste, la première guerre civile de Castille, qui a pour enjeu le trône de Castille, revendiqué par le bâtard Henri de Trastamare, et l’équilibre géopolitique de l’époque, dans le conflit qui oppose le roi de France et le roi d’Angleterre. La guerre se découpe en deux périodes : un premier conflit entre la couronne d’Aragon et la couronne de Castille de 1356 à 1361, conclu par la paix de Terrer, et un second conflit de 1366 à 1369, où Pierre IV d’Aragon se trouve dans le camp des Français et d’Henri de Trastamare, s’achevant par la paix d’Almazán.

[26] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[27] Le Saint-Siège ou Siège apostolique est une personne morale représentant le pape et la curie romaine. C’est un sujet de droit international qui entretient des relations diplomatiques avec les États et qui est membre d’organisations internationales ou y est représenté. Son existence remonte à celle de la papauté ainsi qu’à la structuration, à partir du 11ème siècle, de la curie romaine et d’une diplomatie pontificale. Celle-ci a d’abord été faite de relations diplomatiques entre le pape et les souverains, rois et empereurs, puis avec les États modernes à mesure de leur constitution dans l’histoire. Sur le plan du droit international, le Saint-Siège existe aujourd’hui comme « sujet de droit primaire » à l’égal des États, c’est-à-dire qu’il est reconnu par les États mais ne doit pas son existence à cette reconnaissance. L’existence du Saint-Siège est liée à la personne du pape et non pas à un territoire. Ainsi, le Saint-Siège est resté un sujet de droit international entre 1870, date de la fin des États pontificaux, et 1929, date de l’instauration de l’État du Vatican par les accords du Latran. Le Saint-Siège et le Vatican sont deux entités distinctes bien qu’elles aient l’une et l’autre le pape à leur tête. Le Vatican se compose du Saint-Siège, entité spirituelle et de l’État de la cité du Vatican, entité temporelle. Le lien entre ces deux entités est le pape, chef du spirituel et du temporel, disposant du pouvoir absolu (exécutif, législatif et judiciaire). Les représentants du Saint-Siège auprès des États et des organismes internationaux sont les nonces ou des délégués apostoliques.

[28] La curie romaine est l’ensemble des dicastères et autres organismes du Saint-siège qui assistent le pape dans sa mission de pasteur suprême de l’Église catholique. « La Curie romaine dont le Pontife suprême se sert habituellement pour traiter les affaires de l’Église tout entière, et qui accomplit sa fonction en son nom et sous son autorité pour le bien et le service des Églises, comprend la Secrétairerie d’État ou Secrétariat du Pape, le Conseil pour les affaires publiques de l’Église, les Congrégations, Tribunaux et autres Instituts ; leur constitution et compétence sont définies par la loi particulière ».

[29] l’actuelle Castelsardo