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Cuthbert de Cantorbéry mort en 760

samedi 20 juillet 2024, par lucien jallamion

Cuthbert de Cantorbéry (mort en 760)

Onzième archevêque de Cantorbéry de 740 à sa mort

Armoiries du diocèse de Cantorbéry. Source : wiki/Diocèse de Cantorbéry/ licence : CC BY-SA 3.0Correspondant de Boniface de Mayence, il lutte contre l’amoralité du clergé anglais et supervise la construction d’une nouvelle église à Cantorbéry [1].

Cuthbert apparaît dans les sources primaires en tant qu’abbé du monastère de Lyminge [2]. Ses lettres aux missionnaires anglo-saxons sur le continent montrent qu’il a reçu une éducation approfondie.

Il est communément identifié au Cuthbert qui devient évêque de Hereford [3] en 736, mais seuls des textes postérieurs à la conquête normande de l’Angleterre [4], comme la chronique de Florence de Worcester, considèrent les deux Cuthbert comme un seul et unique individu. La Chronique anglo-saxonne [5] parle du sacre de Cuthbert comme archevêque, alors que s’il avait été évêque auparavant, elle aurait plutôt parlé de translation.

Néanmoins, la plupart des historiens considèrent qu’il s’agit bien d’une seule et même personne. Dans ce cas, il serait évêque de Hereford pendant 4 ans avant de devenir archevêque de Cantorbéry en 740.

Qu’il ait été ou non évêque de Hereford, Cuthbert doit probablement son élection à l’archiépiscopat à l’influence du roi Aethelbald de Mercie. Les années 730 et 740 voient plusieurs Merciens se succéder à la tête de l’archevêché, signe de l’influence croissante des rois de Mercie [6] sur le Kent* voisin.

Contrairement à ses prédécesseurs, Cuthbert ne détient pas l’autorité sur tout le clergé anglais : depuis 735 et l’envoi du pallium [7] à l’évêqueEgbert, les évêques du Nord de l’Angleterre relèvent de la province d’York [8]. Par conséquent, Cuthbert ne sacre que des évêques pour les sièges du Sud, et aucun évêque du Nord n’assiste aux synodes qu’il organise.

En 747, Cuthbert préside le concile de Clovesho [9] aux côtés d’Aethelbald. Ce synode semble avoir été réuni pour répondre aux critiques adressées à l’archevêque et au roi par Boniface de Mayence dans une lettre peu de temps auparavant.

Boniface y déplorait l’alcoolisme des évêques anglo-saxons et l’amoralité du clergé britannique en général. Les décisions du concile, réunies sous forme écrite à la demande de Cuthbert, portent sur l’habit et le comportement du clergé, le contrôle des monastères, et décide également que les principes fondamentaux du christianisme doivent être expliqués aux laïcs par tous les membres du clergé. Un deuxième synode est organisé en 758, mais ses décisions sont inconnues. Cuthbert continue à correspondre avec Boniface jusqu’à son martyre en 754. Il envoie ses condoléances à son successeur Lull, un autre Anglo-Saxon.

Cuthbert dirige la construction d’une nouvelle église à Cantorbéry. Dédiée à Jean le Baptiste, elle est située à l’ouest de la cathédrale et sert de baptistère. De nombreux archevêques y sont inhumés par la suite, elle abrite les archives de la cathédrale, et des ordalies [10] s’y déroulent. Rien ne permet d’affirmer que Cuthbert prévoyait tous les usages qui seraient faits de sa fondation, mais sa dédicace laisse à penser qu’il comptait au moins en faire un baptistère.

Cuthbert meurt le 26 octobre 760. Il est inhumé dans l’église qu’il a fait construire à Cantorbéry ; c’est la première fois qu’un archevêque de Cantorbéry n’est pas enterré dans l’abbaye Saint-Augustin. [11]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Cuthbert of Canterbury »

Notes

[1] Le diocèse de Cantorbéry est un diocèse anglican de la Province de Cantorbéry. Il s’étend sur la partie orientale de Kent. Son siège est la cathédrale de Cantorbéry. Son titulaire, l’archevêque de Cantorbéry, le « primat de toute l’Angleterre » et chef religieux de l’Église d’Angleterre. Le diocèse est donc le centre de la Communion anglicane.

[2] Lyminge est un village et une paroisse civile du Kent, en Angleterre. Il est situé dans le district de Shepway, à 8 km au nord-ouest de la ville côtière de Folkestone.

[3] Hereford est une cité historique de l’Ouest de l’Angleterre située sur la Wye, près de la frontière galloise, dans le comté de Herefordshire.

[4] La conquête normande de l’Angleterre est l’invasion du royaume d’Angleterre par le duc de Normandie Guillaume le Conquérant en 1066 et son occupation du pays dans les années qui suivent.

[5] La Chronique anglo-saxonne est un ensemble d’annales en vieil anglais relatant l’histoire des Anglo-Saxons. Le manuscrit original est probablement rédigé dans le royaume de Wessex sous le règne d’Alfred le Grand, à la fin du 9ème siècle. De multiples copies sont distribuées aux monastères d’Angleterre et ensuite mises à jour indépendamment les unes des autres.

[6] La Mercie est un royaume anglo-saxon du Haut Moyen Âge. Il occupe principalement la région des Midlands, au cœur de l’Angleterre, mais s’est étendu au-delà durant ses périodes d’expansion.

[7] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[8] La province d’York est l’une des deux provinces ecclésiastiques composant l’Église d’Angleterre, avec la province de Cantorbéry. À sa tête se trouve l’archevêque de York. Elle se compose de 12 diocèses qui couvrent le nord de l’Angleterre et l’île de Man.

[9] Les conciles de Clovesho ou Clofesho étaient une série de synodes anglo-saxons aux 8ème et 9ème siècles. Ils ont eu lieu dans un lieu inconnu aujourd’hui dans le royaume de Mercie.

[10] L’ordalie, ou « jugement de Dieu », est une forme de procès à caractère religieux qui consiste à soumettre un suspect à une épreuve douloureuse voire potentiellement mortelle, dont l’issue, théoriquement déterminée par une divinité, permet de conclure à la culpabilité ou à l’innocence du dit suspect.

[11] L’abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry a été fondée par saint Augustin de Cantorbéry aux environs de 598 dans la ville aujourd’hui britannique de Canterbury, en Angleterre, pour célébrer le succès de l’évangélisation de l’Angleterre du Sud. Les rois de Kent et les archevêques de Canterbury y furent enterrés. À partir de la conquête normande du 11ème siècle, elle devient une abbaye bénédictine jusqu’en 1538, lorsqu’elle fut dissoute par le roi Henri VIII comme tous les autres monastères du pays.