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Abû al-Abbâs al-Mu tadhid bi-llah dit Al-Mutadid (Abbasside)

vendredi 3 novembre 2023, par lucien jallamion

Abû al- Abbâs al-Mu tadhid bi-llah dit Al-Mutadid (Abbasside) (857-902)

Carte de l'empire abbasside vers l'an 820. (source : wiki/Califat abbasside/ Christophe Cagé)Petit-fils du calife [1] Ja far al-Mutawakkil il succédé à son oncle Al-Mutamid comme calife abbasside [2] en 892. C’est son fils Al-Muktafi qui lui succède.

Comme prince, Al-Mutadid participe à différentes campagnes militaires, notamment la répression de la révolte des Zanj [3] en 869, dans laquelle il joue un rôle important. A la mort d’Al-Muwaffaq en juin 891, Al-Mutadid le remplace comme régent. Il met rapidement de côté son cousin et héritier al-Muwaffad et, à la mort d’Al-Mutadmid en octobre 892, il lui succède sur le trône.

Comme son père, le pouvoir d’Al-Mutadid dépend largement de ses relations avec l’armée. De tous les califes abbassides, Al-Mutadid est le plus actif militairement. Par son énergie et son habileté au pouvoir, il parvient à restaurer le pouvoir des Abbassides sur des provinces perdues lors des troubles des décennies précédentes.

Au cours d’une série de campagnes, il reconquiert les provinces de la Jazira [4], de la Thugur [5] et de la Jibal [6]. En outre, il se rapproche des Saffarides [7] en Orient et des Toulounides [8] en Occident, s’assurant de leur reconnaissance de la suzeraineté abbasside, qui reste toute nominale. Il acquiert ses succès en détournant la plupart des ressources impériales vers l’entretien de l’armée.

De ce fait, l’administration fiscale gagne en influence, entretenant la réputation durable d’avarice du calife. Ce dernier est aussi connu pour sa cruauté dans le traitement des criminels et des chroniqueurs ultérieurs rapportent son usage immodéré de la torture. Enfin, il rétablit le siège de la capitale à Bagdad [9] où il engage des constructions importantes. Bien que partisan résolu de l’orthodoxie sunnite [10], il maintient de bonnes relations avec les Alides [11] et s’intéresse aux sciences naturelles, renouvelant le soutien du califat aux érudits et aux scientifiques.

En dépit de ses succès, le règne d’Al-Mutadid est trop court pour avoir un effet durable sur le destin du califat. Plus encore, le renouveau abbasside qu’il promeut dépend trop de sa personne et, plus largement, de la présence d’un calife compétent à la tête de l’Etat. Le règne de son fils, Al-Muktafi, moins compétent, voit encore des réussites notables. Le califat annexe ainsi les terres toulounides. Toutefois, les califes qui lui succèdent manquent d’énergie alors que de nouveaux adversaires apparaissent, comme les Qarmates [12].

Le califat finit par être mis sous la coupe de chefs militaires jusqu’à la prise de Bagdad par les Bouyides [13] en 946.

En 861, Al-Mutawakkil est assassiné et débute alors une période de troubles internes, connue sous le nom d’anarchie de Samarra [14]. Elle dure jusqu’en 870 avec l’arrivée au pouvoir d’Al-Mutamid, un oncle d’Al-Mutadid. Toutefois, la réalité du pouvoir est détenue par les troupes d’élites turques et le propre père d’Al-Mutadid qui, en tant que général en chef, sert d’intermédiaire entre le calife et les Turcs. C’est là qu’il gagne le titre honorifique d’Al-Muwaffaq. En 882, il consolide son pouvoir après avoir arrêté Al-Mutamid dans une tentative de fuite vers l’Egypte et l’avoir confiné dans sa résidence.

L’autorité du calife dans les provinces décline fortement lors de l’anarchie de Samarra. De ce fait, dans les années 870, le califat ne contrôle plus que l’Irak et ses alentours proches.

Avant la mort du calife, Al-Muta`did avait déjà le pouvoir suprême. Il continua à gouverner efficacement.

La politique extérieure d’Al-Mutadid, mélange de force et de diplomatie, s’incarne dans ses relations avec les Toulounides, les vassaux les plus puissants des Abbassides. Au cours de l’automne 893, Al-Mutadid reconnaît et confirme Khumarawayh à son poste d’émir autonome d’Egypte et de Syrie [15]. En échange, il doit payer un tribut annuel de 300 000 dinars en plus de 200 000 dinars d’arriérés. Enfin, il récupère le contrôle des 2 provinces de la Jazira que sont le Diyar Rabi’a et le Diyar Mudar. Pour sceller ce pacte, Khumarawayh marie sa fille Qatr al-Nada avec l’un des fils d’Al-Mutadid, avant que ce dernier ne décide d’en faire sa propre femme. La mariée emmène avec elle une dot d’un million de dinars, considéré comme le cadeau de mariage le plus somptueux de l’histoire arabe médiévale. Son arrivée à Bagdad est marquée par le luxe et l’extravagance de sa suite, par comparaison avec la sobriété d’une cour califale appauvrie.

Toutefois, Qatr al-Nada meurt peu après le mariage et l’assassinat de Khumarawayh en 896 laisse les terres toulounides dans un état d’instabilité, entre les mains des fils mineurs du défunt émir. Al-Mutadid profite de la situation pour étendre son pouvoir sur les émirats frontaliers de la région de Thoughour.

Il laisse aux Abbassides toute la Syrie au nord d’Homs [16] et doit payer un tribut annuel dont la somme s’élève désormais à 450 000 dinars. Lors des années qui suivent, le désordre interne croissant au sein des derniers territoires toulounides et la menace grandissante des Qarmates poussent de nombreux partisans des Toulounides à se tourner vers le califat.

Le samanide [17] Ismail 1er bat le Saffâride Amr ben Layth en 901. Il fut envoyé à Bagdad et emprisonné puis exécuté sur l’ordre d’Al-Mutadid sur son lit de mort. Il fut forcé de restituer le Khorasan [18], et les Saffârides furent par la suite essentiellement confinés à la région du Sistan [19], leur rôle étant réduit à ceux de vassaux des Samanides et de leurs successeurs.

Les émirs Samanides continuaient de se considérer comme accrédités par Bagdad. Mais le pouvoir de Bagdad au-delà des frontières de l’Irak était plutôt théorique. En fait les Samanides se faisaient les hérauts de l’indépendance de la Perse.

Le calife a mené de longues campagnes contre le kharidjisme [20] encore répandu dans tout l’Irak [21]. Finalement la région a retrouvé un peu d’ordre, alors qu’elle avait été longtemps le théâtre des affrontements entre bandes de bédouins rebelles et de la rivalité entre les troupes égyptiennes et les troupes impériales.

Al-Mutadid a été un prince courageux et énergique. Il a été tolérant envers les descendants d’Alî. Il ne s’est pas opposé aux aides financières que l’émir du Tabaristan [22] leur envoyait. Il aurait cependant préféré que ce soit fait ouvertement.

Il a été moins juste avec les descendants des Omeyyades [23]. Il prononçait l’anathème contre eux au cours des prières publiques. Il avait un registre contenant le récit de tous leurs méfaits et interdisait que l’on fasse la moindre mention favorable à leur égard.

Après un règne de près de 10 années Al-Mutadid est mort. C’est Al-Muktafi, le fils qu’il a eu d’une esclave turque, qui lui a succédé.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam, Éd. PUF, (ISBN 978-2-13-054536-1)

Notes

[1] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[2] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[3] Le Zanguebar ou Zanj, voire Zingium ou côte swahilie, sont des anciennes appellations de la même partie de la côte de l’Afrique orientale qui se trouve répartie aujourd’hui entre le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya et la Somalie. Elle comporte aussi les îles côtières (archipel de Zanzibar, Comores...), et on y inclut parfois également la côte musulmane (nord-ouest) de Madagascar.

[4] La Djézireh, Jazîra ou (la) Jezire, partie du Nord de la Mésopotamie correspondant à la région géographique de la Haute Mésopotamie, est une ancienne province de Syrie située au nord-est de ce pays, le long des frontières avec la Turquie et l’Irak. Elle correspond quasiment à l’actuel gouvernorat d’Al-Hasaka.

[5] la zone frontalière avec l’Empire byzantin

[6] Jibâl1 ou Al-Jibâl ou Djebal est le nom d’une ancienne province située dans le centre-ouest de l’Iran, durant le califat abbasside de Bagdad et pendant la tutelle Bouyide sur le califat où elle a formé un petit État indépendant de 932 à 977 Elle constituait une zone frontière entre l’Irak et la Perse sur le versant Ouest des Zagros correspondant à peu près aux provinces iraniennes de l’Azerbaïdjan de l’ouest, du Kermânchâh, du Kurdistan et du Lorestan. Le contrôle de cette région permet de verrouiller le passage de Bagdad vers Ray (Téhéran). Elle coïnciderait avec l’ancien pays des Mèdes. Dans la deuxième moitié du 11ème siècle, avec l’arrivée des Seldjoukides au pouvoir, la région est morcelée en plusieurs unités administratives, elle change de nom et devient l’Irak ʿ ajamî (L’Irak des Perses).

[7] La dynastie des Saffarides de Perse gouverna un éphémère empire centré sur le Seistan, une région frontalière entre l’Afghanistan et l’Iran actuels, entre 861 et 1003. La capitale des Saffarides était située à Zarandj dans l’actuel Afghanistan. La dynastie fut fondée par Ya`qûb ben Layth as-Saffâr, un homme d’origine modeste qui commença obscurément sa vie comme chaudronnier dans l’est de l’Iran, d’où son qualificatif qui donna son nom à la dynastie. Avec une armée composée à l’origine de milices plus ou moins contrôlées, majoritairement sunnites mais avec de nombreux kharidjites venus de Perse, battus et pourchassés par les gouverneurs omeyyades, Ya’kûb prit le contrôle de la région du Seistan, conquérant ensuite la plus grande partie de l’Iran actuel en utilisant cette région comme base de ses conquêtes. En 871, venant de Balkh, Ya’kûb ravage les temples bouddhistes de Bâmiyân avant de conquérir Kaboul et d’en chasser les Turki Shahis. Dès lors, ces territoires, jusque-là voués au bouddhisme, vont progressivement se convertir à l’islam. À sa mort, il avait conquis le Khorassan (mettant ainsi un terme à la dynastie régionale des Tahirides) ainsi que des parties du nord de l’Inde et de l’ouest de l’Iran, atteignant presque Bagdad. L’empire saffaride ne survécut guère à la mort de Ya`qûb.

[8] Les Toulounides constituent la première dynastie d’émirs indépendants dans l’Égypte devenue musulmane : ils gouvernèrent de 868 à 905.

[9] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.

[10] Le sunnisme est un courant religieux majoritaire de l’islam. 90 % des musulmans sont sunnites. Il est souvent apparenté à une vision orthodoxe de l’islam. Constituant l’une des trois grandes divisions de l’islam, les sunnites sont désignés en arabe comme les gens de la « sunna » et de la majorité religieuse (ahl al-sunna wa’l-djama‘a). Par opposition aux chiites et aux kharidjites, on les appelle parfois « musulmans orthodoxes ». Ce qui distingue les courants de l’islam est principalement l’interprétation de la religion.

[11] Alides est le nom donné aux descendants d’Ali, qu’ils soient descendants de Fatima fille de Mahomet ou des autres femmes d’Ali . Tous les descendants d’Ali sont membres de l’Ahl Al Bayt qu’ils soient Seyyed (descendant du prophète) ou non. Les dynasties alides se divisent en deux branches les Hasanides descendants de Hasan premier fils d’Ali et de son épouse Fatima, fille de Mahomet, et les Hoseynides descendants de Husayn leur second fils

[12] Les Qarmates sont un courant dissident du chiisme ismaélien refusant de reconnaître le fatimide Ubayd Allah al-Mahdî comme imam, actifs surtout au 10ème siècle en Irak, Syrie, Palestine et dans la région de Bahreïn où ils fondèrent un état aux prétentions égalitaires mais néanmoins esclavagiste, qui contrôla pendant un siècle la côte d’Oman. Il y eut des Qarmates dans toutes les régions atteintes par les missions ismaélites : Yémen, Sind, Khorasan, Transoxiane. Ils entreprirent contre les Abbassides, puis contre les Fatimides, des excursions militaires (dont le sac de la Mecque et Médine en 930) qui leur valurent une réputation de guerriers cruels et sanguinaires.

[13] Les Bouyides sont une dynastie chiite qui règne en Perse et dans l’Irak-Adjémi (Jibâl) aux 10ème et 11ème siècles, de 945 à 1055.

[14] Sāmarrā est une ville d’Irak. Son nom est l’abréviation de l’arabe signifiant « celui qui l’aperçoit est heureux », nom que lui avait donné le calife abbasside Al-Mutasim. Elle se situe sur la rive est du Tigre dans la province de Salah ad-Din, à 125 km au nord de Bagdad. Sāmarrā était autrefois l’une des plus grandes villes de Mésopotamie. La ville pré-islamique a été remplacée par une nouvelle ville en 833 par le calife abbasside Al-Mutasim, afin d’y installer ses mercenaires turcs recrutés la même année lors de son accession au califat. Écartée de Bagdad où elle molestait la population locale, la nouvelle garde du calife y vécut en véritable micro-société et Samarra devint alors la nouvelle capitale du monde musulman. Durant le règne de son successeur Al-Wathiq et davantage sous celui du calife Al-Mutawakkil, Sāmarrā se transforme en une ville commerciale. Ce dernier a été le garant de la construction de la Grande Mosquée de Sāmarrā en 847 avec son célèbre minaret en spirale.

[15] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[16] Homs, anciennement Émèse est une ville de Syrie, située sur l’Oronte à la sortie d’un lac artificiel, au centre d’une plaine vaste et fertile qui s’étend, à environ 500 mètres d’altitude, au débouché septentrional de la vallée de la Bekaa. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient Damas à Alep (à environ 140 et 170 km de Homs respectivement) et d’est en ouest, via une trouée naturelle dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin l’oasis de Palmyre (à 150 km) à la mer Méditerranée (les ports de Tartous et de Lattaquié sont à 80 et 120 km)

[17] Les Samanides sont une dynastie iranienne qui reprend le pouvoir après la conquête arabe

[18] Le Khorassan (également orthographié Khorasan, Chorasan ou Khurasan) est une région située dans le nord-est de l’Iran. Le nom vient du persan et signifie « d’où vient le soleil ». Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran.

[19] Le Sistan-et-Baloutchistan ou Sistan-Baloutchistan est une des 31 provinces d’Iran. Elle est située au sud-est du pays, à la frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan. Sa capitale est Zahedan. La province est la deuxième plus grande province d’Iran, avec une superficie de 181 600 km². Les départements de la province sont : Iran Shahr, Chabahar, Khash, Zabol, Zahedan, Saravan, et Nik Shahr

[20] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.] de Ali ibn Abi Talib , le cousin et beau-fils de Mahomet.

[21] L’histoire de l’Irak commence avec la Mésopotamie ; la région abrite quelques-unes des plus anciennes civilisations du monde, Sumer, Assyrie, Babylone. Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d’empires qui lui sont étrangers : empires perse achéménide, grec (Alexandre le Grand suivi des Séleucides), Parthes, Sassanides. À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire Sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran ». Conquis par les Arabes sous les Omeyyades, l’Irak est, un temps, le centre du monde musulman sous les Abbassides. L’Irak redevient ensuite un champ de bataille entre les empires du Moyen-Orient, jusqu’à la conquête britannique en 1918, qui en fait un État souverain sous mandat anglais.

[22] Le Tabarestan est une région ancienne d’Iran. Elle s’étendait du sud et sud-est de la mer Caspienne sur un territoire de 500 km de long sur 70 km de large. Elle correspond aux provinces actuelles de Mazandéran, Gilan, Golestan et au nord de la province Semnan ainsi qu’une petite région du Turkménistan

[23] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.