Abd-al-Rahman ibn al-Muljam Muradi dit Abd-al-Rahman ibn Muljam
Il fut l’assassin kharijite [1] qui a eu lieu vers Bagdad [2] en 659 entre les armées du califat d’Ali et les Kharidjites, elle aboutit à la défaite de ces derniers. Un des Kharidjites dit : Nous devons venger l’honneur de nos frères défunts. Il est ensuite convenu d’assassiner 3 des dirigeants de l’Islam : Ibn Muljam devait tuer Ali, Al Tamimi Alhujjaj devait tuer Muʿawiya et Amr ibn Bakr Al Tamimi devait tuer ’Amr ibn al-’As. Les assassinats devaient se produire simultanément pendant que les 3 dirigeants dirigeaient la prière du matin dans leurs villes respectives de Damas [3], Fostat [4] et Koufa [5].
La manière d’agir consistait à se mêler aux croyants lors de la prière, puis de sortir du rang et d’aller frapper avec une épée trempée dans du poison. Les deux autres attentats ont échoué.
Le 26 janvier 661, Ali prie dans la Grande mosquée de Koufa ; lors des prosternations de la prière du Fajr, il est attaqué par Abd-al-Rahman ibn Muljam et blessé par son épée enduite de poison. Ali ordonne alors à ses fils de ne pas attaquer les Kharijites, mais en stipulant que s’il survivait, Ibn Muljam serait pardonné, tandis que s’il mourait, celui-ci devrait être frappé de la même manière selon la loi du talion.
Ali meurt deux jours plus tard, le 28 janvier 661.
Notes
[1] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.] de Ali ibn Abi Talib , le cousin et beau-fils de Mahomet.
Des Kharijites sont réunis à La MecqueLa Mecque est une ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l’Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l’islam Mahomet à la fin du 6ème siècle, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l’islam. L’accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu’aux femmes seules, même musulmanes en se commémorant la Bataille de Nahrawân[[La bataille de Nahrawan opposa les armées du quatrième calife bien-guidé et premier imam Ali à la secte extrémiste des Kharidjites (considérée comme la troisième branche de l’Islam après le chiisme et le sunnisme). L’affrontement eu lieu à Jisr al-Nahrawan, à environ 19 kilomètres de Bagdad, et se solda par une défaite cuisante des Kharidjites. Ali dirigeait lui-même ses troupes, en compagnie de ses deux fils, Hassan et Hussein.
[2] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.
[3] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).
[4] Fostat, aussi appelée Fustat ou al-Fustat fut la première capitale arabe de l’Égypte. La ville fut fondée par le général Amru ben al-As à la suite de la conquête de l’Égypte par les Arabes en 641. C’est là que la première mosquée du pays et de l’Afrique fut bâtie. La ville-camp de Fostat est fondée sur l’emplacement d’une ancienne forteresse byzantine, appelée Babylone. Fostat était aux temps des dynasties omeyyades (661-750) et abbassides (750-1050) un camp fortifié, misr. Misr al-Fustat ou Fustat-Misr Elle connut son apogée au 12ème siècle. La ville était le centre du pouvoir administratif de l’Égypte jusqu’en 1168, lorsqu’elle fut incendiée par son propre vizir, Shawar, qui voulait empêcher les croisés de piller ses richesses. Ce qui subsistait de la ville fut alors incorporé au Caire voisin.
[5] Koufa ou Kûfa est une ville d’Irak, environ 170 km au sud de Bagdad, et à 10 km au Nord-est de Nadjaf. Elle est située sur les rives du fleuve Euphrate. C’est la deuxième ville de la province de Nadjaf. Avec Kerbala, et Nadjaf, Koufa est une des trois villes irakiennes de grande importance pour les musulmans chiites. Sur une décision du calife `Omar, Koufa a été construite pour être un pôle d’immigration arabe dans le sud de la Mésopotamie, et de devenir la capitale. Les Arabes recherchaient un endroit où ils ne souffriraient pas de maladies. À l’emplacement de Koufa, il y avait une ville Sassanide qui faisait partie d’une province perse. Les quartiers arabes de la ville ont été construits en 638, à peu près au même moment qu’à Bassora, quand les armées arabes combattaient les Sassanides. La ville fut construite en briques cuites. On commença par construire la mosquée au centre de la ville à 1,5 km de l’Euphrate. On creusa un réservoir d’eau prévu pour 20 000 habitants. La population de Koufa était formée d’immigrants arabes venant soit de la région de La Mecque, soit du sud de l’Arabie, Yémen et Hadramaout, certains d’entre eux étaient chrétiens ou juifs. En 655, les habitants de Koufa soutiennent `Alî contre le calife `Uthman.