William Zouche (1292/1293-1352)
Ecclésiastique anglais-Archevêque d’York
Son père Roger de la Zouche est originaire du Leicestershire [1]. Il meurt en 1302, alors que William a à peine 10 ans.
Zouche entre au gouvernement du roi Édouard III en 1329. Il devient Lord du sceau privé [2] en 1335 puis Lord grand trésorier [3] de 1337 à mars 1338 et de décembre 1338 à mai 1340.
Zouche devient archidiacre [4] de Barnstaple [5] en 1329, archidiacre d’Exeter [6] le 12 juillet 1330 et enfin diacre [7] d’York [8] en 1336.
Après la mort de William Melton le 5 avril 1340, le titre d’archevêque d’York [9] devient vacant. Édouard III souhaite que son successeur soit son secrétaire William de Kildesby mais c’est Zouche qui est élu le 2 mai. Édouard tente de bloquer l’élection mais le pape Clément VI la valide le 7 juillet 1342.
Zouche est en disgrâce après son élection. Il ne regagne la confiance du roi qu’en 1346, lorsqu’il bat et capture le roi David II d’Écosse à la bataille de Neville’s Cross [10]. Édouard lui en est extrêmement reconnaissant et le nomme Gardien des Marches [11].
En 1349, lors de l’épidémie de Peste noire à York, Zouche est chargé par le pape de consacrer de nouvelles tombes.
Notes
[1] Le Leicestershire est un comté d’Angleterre situé au cœur des Midlands. Il est entouré par le Nottinghamshire, le Lincolnshire, le Rutland, le Northamptonshire, le Warwickshire, le Staffordshire et le Derbyshire.
[2] Le lord du Sceau privé ou garde du Petit-sceau est un des grands officiers d’État du Royaume-Uni. Il est dans l’ordre de préséance après le lord-président du Conseil et avant le lord-grand-chambellan. La fonction est l’un des offices traditionnels de l’État : initialement, son porteur était responsable du sceau personnel (privé) du monarque (par opposition au Grand Sceau de l’État, qui est à la charge du lord chancelier).
[3] Le lord-grand-trésorier ou lord-trésorier est un des grands-officiers d’État du gouvernement britannique. Le lord-grand-trésorier est traditionnellement à la tête du Trésor de Sa Majesté mais, depuis le 17ème siècle, cette fonction est de plus en plus souvent détenue par une commission de plusieurs individus, titrés lords du Trésor.
[4] Un archidiacre est un vicaire épiscopal à qui l’évêque confie certaines fonctions administratives pour un groupe de paroisses.
[5] Barnstaple est une ville du Devon, Angleterre. C’est le centre administratif du nord Devon.
[6] Exeter est le chef-lieu du comté de Devon, Angleterre, Royaume-Uni. La ville est située au nord-est de Plymouth.
[7] Fonction créée par les Apôtres pour se décharger des soucis matériels. Ainsi, le diacre est chargé de distribuer les aumônes à leur place. Peu à peu, il assiste le prêtre dans des tâches spirituelles telles que la distribution de l’eucharistie et le baptême. Saint Etienne a été le premier diacre.
[8] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.
[9] L’archevêque d’York est le troisième personnage de l’Église d’Angleterre, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque) et l’archevêque de Cantorbéry (le primus inter pares de tous les primats anglicans).
[10] La bataille de Neville’s Cross (ou parfois Nevill’s Cross) a eu lieu à Neville’s Cross près de Durham en Angleterre entre les Écossais et les Anglais le 17 octobre 1346.
[11] Le titre de gardien des Marches était une fonction officielle dans les gouvernements d’Angleterre et d’Écosse au Moyen Âge. Ses titulaires avaient la charge d’assurer la sécurité de la frontière entre les deux nations et prenaient souvent part aux campagnes militaires. Les marches des deux côtés de la frontière étaient traditionnellement divisées entre l’ouest, le milieu et l’est, chacune ayant son propre gardien. Cette charge devint inutile après l’union des Couronnes d’Angleterre et d’Écosse sous le roi Jacques 1er en 1603 et fut donc supprimée.