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Le Néolithique au Proche-Orient (1ère partie)

mercredi 8 juin 2022, par ljallamion

 Le Néolithique au Proche-Orient (1ère partie)

Le Néolithique du Proche-Orient est chronologiquement le plus précoce des épisodes de passage d’un mode de vie paléolithique à un mode de vie néolithique à se produire dans le monde. Il prend place entre le Levant et le Zagros [1] occidental, incluant une partie de l’Anatolie [2], au début de l’Holocène [3], entre 10000 et 5500 av. jc environ.

Cette période est marquée avant tout par l’adoption de l’agriculture à dominante céréalière et de l’élevage à la suite de la domestication de plantes et d’animaux, supplantant progressivement la chasse et la cueillette. Mais plus largement, le processus de néolithisation passe par un ensemble d’évolutions de diverses nature, avec l’essor du mode de résidence sédentaire et villageois, l’élaboration d’une architecture de plus en plus complexe, le développement d’un outillage en pierre varié, notamment du mobilier en pierre polie, la fabrication des premières céramiques et aussi un art spécifique et des changements rituels qui accompagnent les évolutions mentales reliées au processus de néolithisation.

Le processus de néolithisation du Proche-Orient s’entame au 10ème millénaire av. jc et s’achève plus de 2 millénaires plus tard, vers 7500 av. jc. C’est lui qui fait l’apprentissage de l’agriculture et de l’élevage, et voit la généralisation de la sédentarité, entre autres. Les phases suivantes du Néolithique, durent jusqu’au milieu du 6ème millénaire av. jc environ, et voient l’émergence de cultures régionales, et le mode de vie néolithique gagner de nouvelles régions. Elles s’achèvent quand commence le début des âges des métaux, et surtout une évolution plus marquée vers des organisations sociales et politiques plus hiérarchisées, prélude à l’apparition de l’État et au développement des premières sociétés du Proche-Orient.

Le Proche-Orient est en tout cas un foyer de néolithisation majeur à l’échelle globale, dont les découvertes sont adoptées progressivement par les régions voisines quand elles embrassent à leur tour le mode de vie néolithique. Les principaux ensembles géographiques

Le Proche-Orient est entendu dans les études sur le Néolithique comme une région allant de la mer Méditerranée jusqu’au Zagros, de la mer Rouge [4] et du golfe Persique [5] jusqu’aux monts Taurus [6], ensemble auquel on inclut couramment Chypre [7] et l’Anatolie centrale parce qu’elles participent rapidement au processus de néolithisation. On peut aussi parler d’Asie du sud-ouest. Cette vaste région comprend une grande diversité de milieux naturels et paysages, regroupés en plusieurs grandes zones suivant des critères géographiques et culturels. On y trouve notamment le Croissant fertile, qui dans son acception actuelle est un espace biogéographique qui s’étend en gros sur le Levant et les versants et piémonts du Taurus et du Zagros, et comprend les plantes et animaux sauvages à l’origine des premières espèces domestiquées

Le Levant, situé à l’est de la Méditerranée orientale, est caractérisé par des alternances de milieux étirés dans un sens nord-sud : la plaine côtière à l’ouest, plus large que de nos jours durant l’Épipaléolithique [8] et le Néolithique car le niveau de la mer était plus bas, puis en progressant vers l’est se rencontrent d’abord des piémonts s’élevant progressivement pour former des chaînes montagneuses souvent bien boisées allant jusqu’à 2 000 mètres d’altitude, puis une nouvelle zone basse, le Rift ou corridor/couloir levantin [9], axe structurant qui descend au sud en dessous du niveau de la mer, puis un espace de plateau plus élevés, et enfin une lente descente vers le désert arabique. Cette région est divisée en 3 ensembles géographiques, parfois 2, qui présentent le même découpage ouest/est.

Le Levant sud, au nord du Sinaï [10] et du Néguev [11], qui comprend la plaine côtière, puis les monts de Haute-Galilée [12] et de Judée [13], la plaine du Jourdain [14] avec la mer Morte [15] et le lac de Tibériade [16], et celle de l’Arabah [17] au sud, et enfin les plateaux transjordaniens [18] à l’est.

Le Levant central, entre l’oasis de Damas [19] au sud et la trouée de Homs [20] au nord, avec la plaine côtière du Liban, les monts du Liban [21], la vallée du Litani [22] et la plaine de la Bekaa [23], puis les monts de l’Anti-Liban [24], dont les pentes orientales abritent la Ghouta autour de Damas, et enfin le désert.

Le Levant nord, qui correspond en gros à la Syrie [25] occidentale, comprend la plaine côtière syrienne, plus large ici qu’ailleurs au Levant, puis les montagnes des Alaouites [26] et l’Amanus [27], ensuite la vallée de l’Oronte [28], la plaine de l’Amuq, puis les plateaux de Syrie centrale, et limité à l’est par l’Euphrate [29], la région du Moyen Euphrate, qui peut être vue comme un autre corridor.

La Mésopotamie au sens large comprend les régions découpées par le Tigre [30] et l’Euphrate, les deux principaux fleuves du Moyen-Orient.

L’Anatolie du sud-est, qui est la partie la plus septentrionale de la Haute Mésopotamie puisqu’elle est structurée par les hautes vallées du Tigre et de l’Euphrate, est une région de seuil dont l’altitude décline d’environ 800 à 300 mètres d’altitude du nord au sud, entre les régions hautes du Taurus oriental situées au nord, où les deux fleuves prennent naissance, et les plateaux de la Djézireh [31] vers lesquels ils coulent ; les vallées sont étroites, mais par endroits elles s’élargissent en alvéoles où se nichent les communautés humaines ; à l’ouest se trouvent les montagnes de l’Anti-Taurus.

La Djézireh, qui couvre la majeure partie de la Haute Mésopotamie, est une région de plateaux de 250/300 m d’altitude en moyenne, incisés par le Tigre, l’Euphrate, et deux affluents de ce dernier, le Balikh [32] et le Khabur [33], divisée entre une Haute Djézireh, au nord nord-est, plus arrosée, et une Basse Djézireh au sud sud-ouest, plus aride.

La plaine alluviale et deltaïque mésopotamienne est une vaste région au climat actuellement très aride, très plane et très peu élevée, où les deux fleuves se rejoignent pour former un delta, très marécageux en aval, avant de se jeter dans le golfe Persique, alors beaucoup plus loin que de nos jours en raison du plus bas niveau des mers.

Aux extrémités Nord et Est se trouvent plusieurs zones hautes, avec la présence des chaînes montagneuses de l’arc Taurus-Zagros, abritant des régions élevées qui sont pour plusieurs si ce n’est des foyers au moins des régions ayant activement participé au succès du mode de vie néolithique.

Le Zagros, surtout concerné pour ses parties occidentales et centrales, est une chaîne constituée de plis parallèles d’orientation nord-ouest/sud-est, incisée par de nombreuses dépressions formées par des cours d’eau qui coulent vers la Mésopotamie [34], qui forment des vallées profondes, souvent exiguës et isolées les unes des autres, expliquant que les cultures néolithiques semblent segmentées entre celles-ci ; le versant sud-ouest, plus arrosé, se termine par une zone de piémont vers la Mésopotamie.

L’Anatolie centrale, séparée du Levant nord par les monts Taurus, est une région de plateaux élevés, à plus de 1 000 mètres d’altitude, avec une partie orientale plus aride, où se trouve le Lac Tuz, lac salé, et des cônes volcaniques, et une partie occidentale plus boisée, avec une région de lacs au sud-ouest.

L’extrémité nord-ouest du désert d’Arabie est en fait une steppe, plus ou moins ouverte suivant les fluctuations climatiques. Durant l’époque néolithique elle comprend donc de grandes variations dans le peuplement. S’y trouvent aux périodes plus humides quelques cours d’eau temporaires et des lacs, et surtout des sources artésiennes permettant de former des oasis comme el Kowm [35], Azraq [36].

L’île de Chypre est aussi une composante géographique du Néolithique proche oriental. 3ème île méditerranéenne par sa taille, située à 100 kilomètres de la côte du Levant nord, elle comprend trois ensembles d’orientation est-ouest qui se succèdent du nord au sud : le long de sa côte nord les montagnes de la chaîne de Kyrenia [37], puis la plaine de la Mésorée [38], et au centre ouest le massif du Troodos [39]. Le littoral méridional comprend les principales régions d’implantation préhistoriques et antiques, notamment autour de la péninsule d’Akrotiri [40] et la plaine de Larnaka.


Avant la néolithisation (vers 22000-10000 av. jc)

Les périodes finales du Paléolithique sont désignées en Asie du sud-ouest comme un Épipaléolithique, ce qui met l’accent sur la continuité avec le Paléolithique supérieur ; on parle rarement de mésolithique pour le Proche-Orient. Dans le Levant sud, se succèdent notamment le Kébarien [41], le Kébarien géométrique [42] puis le Natoufien (vers 12500-10000 av. jc). Dans le Zagros, la culture locale est le Zarzien [43]. Dans le Caucase [44] et la partie orientale de l’Anatolie on distingue parfois à la même époque un Trialétien [45].

Les groupes humains de cette époque sont des chasseurs-cueilleurs mobiles collectant un nombre très varié de ressources alimentaires. Ces groupes connaissent une évolution vers une territorialisation plus marquée de leur peuplement. Ils occupent des sites de différentes tailles où ils érigent des constructions circulaires, qu’ils peuplent suivant un rythme saisonnier, puis ils deviennent en partie sédentaires au Levant durant le Natoufien. Peut-être expérimentent-ils des formes d’agriculture et d’élevage pré-domestiques. Il est en tout cas désormais considéré que ces communautés de l’Épipaléolithique disposent de beaucoup des éléments qui devaient devenir les caractéristiques du mode de vie néolithique, et qu’elles en sont souvent à l’origine.


L’Épipaléolithique ancien et moyen (vers 22000-12500 av. jc)

Les principales entités de l’Épipaléolithique ancien du Levant sud sont le Masraquien [46] puis le Kébarien à l’ouest (vers 19000-16000 av. jc) et le Nizzanien à l’est dans les espaces arides (vers 18000-16000 av jc). Elles sont caractérisées par des assemblages lithiques variés, ce qui est peut-être un reflet de la présence de plusieurs bandes occupant des espaces d’un ou deux milliers de km². Les sites sont petits, entre 25 et 100 m² pour la plupart, rarement plus de 250 m², mais le Nizzanien présente des sites de rassemblement bien plus vastes (vers 20 000 m²). Il s’agit de sites de plein air ou situés près d’abris rocheux ou des grottes, et les habitats identifiés sont de petites huttes circulaires semi-enterrées. Ohalo II (vers 21000 av. jc), situé dans la vallée du Jourdain, à l’époque au bord du lac Huleh qui a depuis disparu, est de loin le mieux connu.

Le Kébarien géométrique (vers 15500-12500 av. jc), correspondant à une phase moyenne de l’Épipaléolithique, est identifié au Levant entre le Sinaï [47] au sud et l’oasis d’El Kowm en Syrie au nord. Il doit son nom aux microlithes en forme de trapèzes, rectangles ou triangles trouvés en grand nombre sur ces sites, et sont le seul moyen de caractériser cette période. En effet les sites d’habitats connus sont rares, très peu ont été sondés, de même que les sépultures, aussi le mode de vie des groupes de cette période reste mal connu par rapport à la période précédente.


L’Épipaléolithique récent (vers 12500-10000 av. jc)

Le Natoufien correspond à l’Épipaléolithique final du Levant. Il se développe apparemment à partir de la zone du Mont Carmel [48] et de la Galilée dans le Levant sud où se trouve la plus forte concentration de sites de la période, mais désormais elle est attestée dans les différentes parties du Levant, jusqu’au Moyen-Euphrate, par des sites qui ont pu être inclus dans cette entité. Le Natoufien ancien (vers 13/12500-11500 av. jc), qui profite manifestement des conditions favorables de l’adoucissement climatique. Les sites natoufiens sont établis en plein air [49], sous des abris rocheux ou à l’entrée de grottes [50]. Les plus vastes ne dépassent que rarement les 1 000 m² et sont constitués comme durant les phases précédentes de petites constructions avant tout circulaires, semi-enterrées. Si certains de ces sites semblent occupés en permanence, les autres habitats sont temporaires, puisque le mode de vie des populations de chasseurs-cueilleurs de cette époque reste marqué par la mobilité d’au moins une partie du groupe. Les stratégies de subsistance restent similaires à celle de l’époque précédente, potentiellement très diverses, même s’il semble y avoir une plus grande importance de la cueillette des céréales et de la chasse de la gazelle.

Se développent aussi un mobilier de broyage, avec l’apparition de mortiers de plus en plus profonds. On suppose que les sociétés de la période restent égalitaires, même si quelques distinctions apparaissent dans le matériel funéraire et pourraient refléter des hiérarchies sociales. La seconde partie de la période, le Natoufien récent (v. 11500-9600 av. jc), voit l’irruption de l’épisode froid et sec du Dryas récent [51], et c’est généralement à ces nouvelles conditions climatiques qu’on attribue le recul de la sédentarité à cette période, les groupes devant être plus mobiles afin d’obtenir des ressources alimentaires dans un environnement moins généreux.

Dans le reste du Moyen-Orient, la période est moins bien connue, et donc la définition d’aires culturelles est plus floue.

Dans le Haut Tigre se développent vers la fin de la période des villages sédentaires, (avec Demirköy, Körtik Tepe et Hallan Çemi) qui semblent culturellement plus proches du Zarzien que du Natoufien, avec les sites en grotte des rives sud de la Caspienne datés très approximativement de l’Épipaléolithique

L’Épipaléolithique d’Anatolie centrale reste mal connu. Le site de Pınarbaşı [52] dans la région de Konya sert de campement à des groupes de chasseurs-cueilleurs à partir de 13000 av. jc. L’obsidienne exploitée dans le voisinage a sans doute créé des contacts avec le Levant natoufien où cette pierre se retrouve sur plusieurs sites.

L’Épipaléolithique final de Chypre est connu par le site d’Aetokremnos [53], un petit abri rocheux du sud de la péninsule d’Akrotiri, grossièrement contemporain du Natoufien, ce qui a repoussé les limites pour les débuts de l’occupation de l’île.


Le Néolithique au Proche-Orient (2ème partie)

Notes

[1] Les monts Zagros, sont une chaîne de montagnes s’étendant principalement dans l’Ouest de l’Iran, depuis le détroit d’Ormuz dans le golfe Persique jusqu’au haut plateau arménien dans le Sud-est de la Turquie en passant par le Nord-est de l’Irak. Elle a une longueur totale de 1 600 kilomètres. Son point culminant se trouve dans le massif de Dena avec 4 409 mètres d’altitude. La zone est devenue relativement désertique mais semble avoir été plus verdoyante et a été l’un des deux centres connus de domestication des chèvres il y a 10 000 ans environ, à la fin de la dernière glaciation.

[2] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[3] entièrement nouveau, du grec holo, entier

[4] La mer Rouge est une mer intracontinentale du bassin Indo-Pacifique entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient d’une superficie d’environ 450 000 km². C’est une mer d’une grande importance stratégique et commerciale qui permet aux navigateurs en provenance de la mer Méditerranée et à destination de l’océan Indien, ou vice-versa, de ne pas être contraints de faire le tour de l’Afrique.

[5] Le golfe Persique est un golfe de l’océan Indien qui s’étend sur une superficie de 251 000 km². Il sépare l’Iran (l’ancienne Perse) de la péninsule arabique. À l’est, il communique avec le golfe d’Oman et la mer d’Arabie en passant par le détroit d’Ormuz. La profondeur du golfe Persique ne dépasse pas les 100 m et la salinité y est très forte.

[6] Les monts Taurus, ou simplement les Taurus, culminant dans les massifs de l’Aladağlar et des Bolkar Dağları, sont une chaîne de montagnes turques, formant la bordure sud-est du plateau de l’Anatolie. La chaîne s’étend en courbe du lac Eğirdir à l’ouest aux sources de l’Euphrate à l’est. Elle fait 600 km de longueur et culmine à 3 756 m. De nombreux sommets y ont entre 3 000 et 3 700 m d’altitude. Il s’agit d’une chaîne calcaire, qui s’est érodée pour former des paysages karstiques avec des chutes d’eau, des rivières souterraines et les plus grandes grottes d’Asie. Le Tigre prend sa source dans les Monts Taurus.

[7] L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du bassin Levantin ; son nom de « Kupros » signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Chypre était aussi connue pour ses nombreuses épices et plantations. L’histoire de Chypre fut très mouvementée et l’île subit de nombreuses tutelles : hellénistique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique.

[8] L’Épipaléolithique est la phase finale du Paléolithique, succédant au Paléolithique supérieur il y a environ 14 000 ans, et précédant le Mésolithique qui commence il y a 11 700 ans, à la fin de l’ère glaciaire. La définition de l’Épipaléolithique est complexe et fait intervenir des éléments climatiques, environnementaux, sociaux et techniques.

[9] Le corridor levantin est la bande relativement étroite entre la mer Méditerranée au nord-ouest et les déserts au sud-est qui relie l’ Afrique à l’ Eurasie . Ce corridor est une voie terrestre de migrations d’animaux entre l’Eurasie et l’Afrique. En particulier, on pense que les premiers hominidés se sont propagés de l’Afrique à l’ Eurasie via le corridor levantin et la Corne de l’Afrique. Le couloir levantin est la partie occidentale du Croissant fertile, la partie orientale étant la Mésopotamie. Le terme est fréquemment utilisé par les archéologues pour désigner une région comprenant Chypre, où d’importants développements se sont produits pendant la révolution néolithique.

[10] Le Sinaï est une péninsule égyptienne d’environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la mer Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Elle est géographiquement située en Asie du Sud-Ouest. Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l’ouest et la frontière entre l’Égypte et Israël et la bande de Gaza au nord-est.

[11] Le Néguev est une région désertique du sud d’Israël. Le Néguev couvre la plus grande part du district sud d’Israël. Sur le plan historique, il fut aussi le théâtre des activités de la civilisation des Nabatéens qui y fondèrent la cité de Avdat, l’Oboda antique, sur l’itinéraire de leurs caravanes reliant notamment Pétra. De nombreux graffitis datant des débuts de l’ère islamique y ont été étudiés par l’archéologue Yehuda D. Nevo.

[12] La Galilée est un massif montagneux rocailleux du nord d’Israël. Son point culminant est le mont Méron, à plus de 1 200 mètres. Elle possède des températures douces et une pluviosité à même d’alimenter quelques cours d’eau et propre à l’agriculture. La Galilée englobe plus du tiers du territoire actuel d’Israël, s’étendant de Dan au nord, au pied du mont Hermon, jusqu’aux monts Carmel et Guilboa au sud, et de la vallée du Jourdain à l’est jusqu’aux abords de la mer Méditerranée à l’ouest, en passant par les plaines de Jezreel et Akko. La particularité des frontières nord d’avant 1967 de l’État d’Israël forme le Doigt de Galilée.

[13] Les monts de Judée sont une chaîne de collines et de plateaux d’Israël et de Palestine situés entre la vallée du Jourdain à l’est et les plaines littorales de la mer Méditerranée à l’ouest. Ils se prolongent par la Galilée au nord et le Néguev au sud.

[14] La vallée du Jourdain est une région du Proche-Orient qui s’étend sur 120 km le long du fleuve Jourdain, du lac de Tibériade au nord à la mer Morte au sud. Elle est bordée par la Jordanie, Israël, et les territoires palestiniens occupés de la Cisjordanie. Elle occupe la partie centrale du fossé jordanien, qui s’étend sur 420 km du mont Hermon au golfe d’Aqaba

[15] La mer Morte est un lac salé du Proche-Orient partagé entre Israël, la Jordanie et la Cisjordanie. D’une surface approximative de 810 km², il est alimenté par le Jourdain. Alors que la salinité moyenne de l’eau de mer oscille entre 2 et 4 %, celle de la mer Morte est d’approximativement 27,5 % (soit 275 grammes par litre). Aucun poisson ni aucune algue macroscopique ne peuvent subsister dans de telles conditions, ce qui lui vaut le nom de « mer morte ». Néanmoins des organismes microscopiques (plancton, bactéries halophiles et halobacteria, etc.) s’y développent normalement. Elle est identifiée au lac Asphaltite de l’Antiquité. Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs utilise cette dénomination

[16] Le lac de Tibériade, ou mer de Galilée est un lac d’eau douce d’une superficie de 160 km² situé au nord-est d’Israël. Situé à plus de 200 m au-dessous du niveau de la mer, il est traversé par le fleuve Jourdain. Riche en poissons, il est réputé pour ses tempêtes violentes à cause des différences de température avec les hauteurs environnantes. Ce lac est appelé « lac de Tibériade » dans la Mishna, le Talmud et la Tossefta à cause de sa proximité avec la ville de Tibériade. On y trouve aussi « lac de Guinossar », du nom de la vallée qui est proche. Ce nom a été transmis dans les langues européennes sous la forme Génésareth

[17] L’Arabah est une partie de la vallée du rift du Jourdain située entre la mer Morte au nord et le golfe d’Aqaba au sud. Elle forme une partie de la frontière terrestre entre Israël à l’ouest et la Jordanie à l’est.

[18] L’essentiel du territoire faisait partie du vilayet de Syrie, partagé entre les sandjaks de Hauran et de Ma’an. Les habitants du nord de la Transjordanie associaient la région avec la Syrie et ceux du sud, avec la péninsule arabique. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, les réformes du Tanzimat étudièrent la fondation d’un État dans la région

[19] La Ghûta désigne les terres cultivées qui entourent Damas (Syrie) et qui constituent une oasis dans le désert de Syrie. L’eau qui irrigue cette oasis vient principalement du Barada, une rivière qui descend de l’Anti-Liban dans une gorge étroite. Le Barada a été aménagé et son eau captée pour irriguer toute la plaine. Les eaux restantes s’évaporent et s’infiltrent dans le sol du lac marécageux en bordure du désert à l’est de Damas, le Bahîra `Atayba. Ces travaux d’irrigation remontent à l’Antiquité. L’essentiel de l’eau du Barada ne suit pas son cours naturel, car depuis l’Antiquité, les Nabatéens, les Araméens et les Romains ont construit et entretenu un système de captages pour permettre l’irrigation de la plaine créant ainsi la Ghoûta.

[20] Homs est une ville de Syrie, située sur l’Oronte à la sortie d’un lac artificiel, au centre d’une plaine vaste et fertile qui s’étend, à environ 500 mètres d’altitude, au débouché septentrional de la vallée de la Bekaa. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient Damas à Alep. La vieille ville, située à environ 2 kilomètres du fleuve, sur la rive droite de celui-ci, et que les vestiges d’une citadelle surplombent du haut d’un tell au sud-ouest, occupe approximativement l’emplacement de l’antique Émèse, dont l’expansion hors de ce tell commença vraisemblablement après qu’un « phylarque » de la nation ou tribu des Éméséniens, habitant Aréthuse, fut devenu vers 64 av. jc un client de la République romaine. Elle fut annexée à une province de l’Empire romain en 78 apr. jc.

[21] Le mont Liban « Montagne occidentale du Liban » est une chaîne de montagnes du Liban et, pour une petite partie, de Syrie ; elle domine la mer Méditerranée située à l’ouest, et culmine au Qurnat as Sawda’ à 3 088 mètres d’altitude. Il s’agit du plus haut relief montagneux du Proche-Orient. Cette montagne a constitué le noyau du Grand Liban, à l’origine de la république libanaise moderne. Elle est majoritairement peuplée de chrétiens (maronites surtout), avec une minorité importante de la communauté druze (surtout dans les montagnes du Chouf).

[22] Le Litani est un important fleuve irriguant le centre de la Bekaa et le Sud du Liban. Son cours, entièrement sur le territoire libanais et long de plus de 140 km, traverse la plaine de la Bekaa et se jette dans la mer Méditerranée, au nord de Tyr.

[23] La plaine de la Bekaa, aussi appelée simplement Bekaa est une vallée située dans la partie orientale du Liban, encadrée à l’ouest par le mont Liban et à l’est par l’Anti-Liban.

[24] L’Anti-Liban ou Montagne orientale du Liban est une chaîne de montagnes du Proche-Orient culminant à 2 814 mètres d’altitude. Parallèle à la chaîne du mont Liban, elle en est séparée par la vallée de la Bekaa. Sa ligne de crête correspond à peu près à la frontière libano-syrienne.

[25] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[26] Le Jabâl Ansariya, Jabâl an-Nusayrîa, Jiabal al-`Alawīyinou encore Jabâl Bahrâ’ est un massif montagneux de Syrie constituant le prolongement septentrional du mont Liban. Le massif s’étend sur environ 70 kilomètres entre la côte syrienne et la basse vallée de l’Oronte. Il culmine à 1 562 mètres au Nabi Yunis situé dans sa partie septentrionale. Le massif présente un relief asymétrique : son versant oriental est constitué d’un abrupt de plus de 1 000 mètres alors que sa partie occidentale s’incline en pente douce vers la mer Méditerranée

[27] Amanosou Amanus : Massif de Turquie, dans le Taurus oriental, limitant à l’Est le golfe d’Iskenderun ; 2 262 m. Il est entaillé par le défilé des Portes syriennes ou amaniques, près desquelles se déroula la bataille d’Issos en 333 avant jc.

[28] L’Oronte est un fleuve du Proche-Orient. Il prend sa source au centre du Liban, traverse la Syrie occidentale et se jette dans la Méditerranée près du port de Samandağ, dans la région du Hatay, au sud-est de la Turquie (région revendiquée par la Syrie). Il est long de 571 km et son débit naturel (au nord de la plaine de la Bekaa) est de 420 millions de m3/an (1 100 millions de m3/an au niveau de son embouchure).

[29] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[30] Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de 1 900 km. Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l’autre grand fleuve de la région l’Euphrate.

[31] La Djézireh, Jazîra ou (la) Jezire, partie du Nord de la Mésopotamie correspondant à la région géographique de la Haute Mésopotamie, est une ancienne province de Syrie située dans le Nord-Est de ce pays, le long des frontières avec la Turquie et l’Irak. Elle correspond quasiment à l’actuel gouvernorat d’Hassaké. Historiquement, le Djézireh a été habité par des nomades kurdes et arabes. Les auteurs médiévaux situent le territoire des groupes kurdes dans le Djézireh syrienne, et la transhumance des Kurdes et des Arabes dans le Djézireh est constatée par Ibn Hawqal au 10ème siècle. Le Djézireh était pâturage d’hiver pour les Kurdes et pâturage d’été pour les Arabes

[32] Le Belikh ou Balikh est une rivière pérenne (jusqu’à une époque récente) qui coule en Syrie. Elle naît à la source karstique ’Ayn al-’Arus, près de Tall Abyad, à proximité de l’actuelle frontière de la Turquie, et se jette plus au sud dans l’Euphrate près de la ville de Raqqa. Son cours est long d’une centaine de kilomètres.

[33] Le Khabour est une rivière de 320 km de long qui prend sa source dans le Sud-Est de la Turquie. Son cours pénètre en Syrie à Ras al-Aïn et traverse l’Est du pays où elle rencontre la Jaghjagh avant de se jeter dans l’Euphrate.

[34] Grand Zab, Petit Zab, Diyala, Karkheh, Karun

[35] El Kowm est une oasis située dans le désert syrien, au nord-est de Palmyre, non loin d’Al-Soukhna. On trouve dans un rayon de 10 à 20 km autour de l’oasis une série de sites préhistoriques couvrant une très large période, allant du Paléolithique inférieur, il y a 1,8 million d’années, jusqu’au Néolithique. Des sources naturelles arrosent quelques points sur les bords sud-ouest et nord du plateau d’El Kowm. La végétation ne pouvait se développer réellement dans la région que durant de courtes périodes plus humides du Pléistocène. Les habitants chassaient probablement les gazelles, les équidés et les camélidés. De nombreux outils et armes de pierre, tels que des bifaces et des pointes de flèches, ont été trouvées sur les différents sites de la région

[36] Azraq est une petite ville de Jordanie, dans la province de Zarqa, à une centaine de kilomètres à l’est d’Amman. La présence humaine dans l’oasis d’Azraq remonte à la préhistoire (Paléolithique). À l’époque historique, la région est un des carrefours commerciaux des Nabatéens. Au 3ème siècle, les Romains construisent à Azraq un château, transformé par les Mamelouks. Au début du 20ème siècle (1917-1918), Lawrence d’Arabie fait d’Azraq son quartier-général.

[37] La chaîne de Kyrenia est une étroite cordillère longue d’environ 160 km le long de la côte nord de Chypre et bordée au sud de la plaine de la Mésorée. Les montagnes sont principalement faites de calcaire avec du marbre. La plus haute montagne, le Kyparissovouno, culmine à 1 024 m d’altitude. La moitié ouest du massif porte également le nom de massif du Pentadactylos.

[38] La plaine de la Mésorée ou la Mésorée est une vaste plaine alluviale et fertile située dans la partie nord de Chypre (essentiellement sur le territoire de la République turque de Chypre du Nord). Elle s’étire de la baie de Morphou à l’ouest, à celle de Famagouste à l’est. Elle se situe entre la chaîne de Kyrenia ou Pentadactylos au nord et le massif du Troodos au sud. Cette situation au milieu des montagnes lui vaut son nom. Elle est arrosée par la rivière Pedieos au bord de laquelle se trouve la capitale de l’île, Nicosie. C’est également le cœur agricole de Chypre, où poussent les cultures de blé, pommes de terre, agrumes et légumes.

[39] Le massif du Troodos est la plus importante chaîne montagneuse de Chypre, dans le centre de l’île. Son point culminant est le mont Olympe, qui culmine à 1 952 mètres d’altitude.

[40] La péninsule d’Akrotiri est une partie de la région de Kydonia et se trouve à l’est de Chania. Elle est plutôt aride et son extrémité nord est bordée de collines.

[41] vers 19000-16000 av. jc

[42] vers 15500-12500 av. jc

[43] vers 18000-10000 av. jc

[44] Le Caucase est une région d’Eurasie constituée de montagnes qui s’allongent sur 1 200 km, allant du détroit de Kertch (mer Noire) à la péninsule d’Apchéron (mer Caspienne). Le point culminant du Caucase est l’Elbrouz à 5 642 m d’altitude.

[45] Le trialétien est le nom d’une industrie de l’outillage en pierre du Paléolithique supérieur - épipaléolithique du Caucase du Sud. Il est provisoirement daté de la période comprise entre 16 000/13 000 et 8 000 av. jc.

[46] vers 22000-19000 av. jc

[47] Le Sinaï est une péninsule égyptienne d’environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la mer Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Elle est géographiquement située en Asie du Sud-Ouest. Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l’ouest et la frontière entre l’Égypte et Israël et la bande de Gaza au nord-est.

[48] Le mont Carmel, est une montagne côtière d’Israël surplombant la mer Méditerranée. La ville de Haïfa se trouve en partie sur le flanc du mont Carmel, ainsi que quelques petites villes, comme Nesher ou Tirat Carmel. Selon la Bible, le prophète Élie y résidait, d’où son autre nom de « mont Saint-Élie », en arabe, jabal Mar Elyas. C’est sur le mont Carmel, qu’affrontant les prêtres de Baal au nom du Dieu d’Israël, il accomplit les miracles destinés à prouver aux Israélites l’inanité de leurs croyances idolâtres ou syncrétistes. Après sa victoire, les prêtres de Baal ont été mis à mort.

[49] Mallaha, situé près d’un lac, et Wadi Hammeh dans la vallée du Jourdain ; Beidha en Jordanie

[50] Hayonim, Nahal Oren, El-Wad et d’autres sites du Mont Carmel, ou encore Shuqba dans le Wadi en-Natuf qui a laissé son nom à la période

[51] Le Dryas récent, ou Dryas III, désigne une période de 1 200 ans allant de 12 850 à 11 650 ans avant le présent (calibré en années calendaires), soit une période de 10900 à 9700 av. jc. Elle représente l’ultime oscillation froide de la dernière période glaciaire et précède la période chaude actuelle de l’Holocène. C’est la troisième, la dernière et la plus longue des oscillations froides connues sous le nom de Dryas (16 500 à 11 700 ans av/ jc) que connaît le Tardiglaciaire, période de lent réchauffement irrégulier qui suit le dernier maximum glaciaire après 18000 av. jc. Le Dryas récent s’insère ainsi entre deux périodes plus chaudes : l’interstade Bølling-Allerød et le début de l’Holocène.

[52] Pınarbaşı est une ville et un district de la province de Kayseri dans la région de l’Anatolie centrale en Turquie, qui correspond à l’antique Ariarathia.

[53] Aetókremnos est un abri sous roche près de Limassol, sur la côte sud de Chypre. Aetókremnos est situé sur une falaise abrupte, à environ 40 m au-dessus de la Méditerranée. Le nom signifie « Rocher des aigles » en grec. À peu près 40 m² ont été fouillés