La préhistoire du Levant
Il commence au Paléolithique inférieur, il y a environ 1,5 million d’années, et s’achève à l’âge du bronze ancien, vers 2000 av. jc. Dans les frontières actuelles, cet espace couvre, du nord au sud, la Syrie occidentale, le Liban, la Syrie méridionale, Israël, la Palestine, la Jordanie et aussi une partie du Sinaï.
Durant le Paléolithique inférieur [1], cette région voit manifestement le passage de plusieurs groupes d’humains s’y installant et allant peupler les autres régions de l’Asie et sans doute aussi l’Europe. Après la fin du Paléolithique supérieur, c’est dans cette région que se développe en premier le mode de vie néolithique, avec l’essor de la sédentarisation, de l’agriculture et de l’élevage, et la mise au point d’industries de plus en plus élaborées. Cette évolution se poursuit durant le Chalcolithique [2] et l’âge du Bronze [3] ancien, qui voient le développement d’agglomérations de plus en plus importantes, des activités agricoles plus intensives, un artisanat spécialisé, jusqu’à l’apparition de véritables États dans la seconde moitié du 3ème millénaire av. jc en Syrie [4] occidentale, marquant le basculement dans les périodes historiques.
Les humains s’étendent à partir de l’Afrique vers le reste du monde en plusieurs vagues, et les industries lithiques [5] du Paléolithique inférieur reflèteraient ces déplacements en illustrant la diffusion de techniques, attestées antérieurement en Afrique. Le couloir levantin apparaît alors comme l’axe de migration le plus évident au regard des conditions naturelles, puisqu’il se situe au débouché de la vallée du Nil [6], seul axe continental permettant de traverser le Sahara aux périodes les plus arides, et qu’il constitue lui-même la voie d’expansion la plus favorable pour aller vers le reste de l’Asie. On peut donc repérer plusieurs phases d’expansion.
La plus ancienne attestation de présence d’humains au Levant provient du site d’Ubeidiya [7] situé au sud du lac de Tibériade [8], daté dans une fourchette allant entre 1,5 et 1,2 million d’années. Il n’y a aucune présence assurée d’humains dans la région avant cela, mais il s’en trouve par exemple à Dmanissi [9] en Géorgie [10] il y a 1,8 million d’années, et dans d’autres régions d’Asie, ce qui indique que des humains ont dû passer par le Levant à des époques plus reculées.
Par la suite, on trouve le site le mieux connu de cette période Gesher Benot Ya’aqov [11]. Il est daté d’environ 790 000 ans. L’outillage, très riche, est majoritairement en basalte, alors que le silex a plutôt tendance à dominer sur les sites du Paléolithique inférieur levantin. Le site a bénéficié de conditions de conservation avantageuses, et y a été retrouvé le plus ancien objet en bois travaillé par des humains.
La fin de l’Acheuléen [12], qui marque la fin du Paléolithique inférieur (jusque vers 300/250 000 ans), est représenté au Levant par le Yabroudien [13], d’abord identifié dans l’abri de Yabroud [14] en Syrie méridionale. Son industrie lithique a été caractérisée par la présence de gros racloirs. La grotte de Tabun [15] au Mont Carmel [16] présente l’assemblage le plus important de cette phase dans cette partie du Levant. La grotte de Qesem [17] près de Tel Aviv [18] est un autre site majeur acheuléo-yabroudien. Dans la Grotte des Voleurs [19] a été exhumé le crâne de l’Homme de Galilée.
Les restes humains retrouvés dans plusieurs grottes [20] sont surtout ceux d’Hommes de Néandertal et aussi d’humains anatomiquement modernes. Le plus ancien homme moderne de la région est daté de 120 000 ans à Skhul et le plus récent pour la période d’environ 85 000 ans, alors que le plus ancien néandertalien est daté d’environ 75 000 ans, et le plus récent de 48 000 ans. La présence d’humains anatomiquement modernes semblerait donc plus ancienne dans la région.
Les sépultures apparaissent à cette époque à Skhul, Qafzeh, avec dans certains cas du matériel funéraire [21], témoignant d’un univers symbolique plus complexe, ce qui est confirmé par les découvertes du site irakien de Shanidar [22], daté de la même période. Les autres traces de comportement social plus complexe sont l’utilisation de pigments minéraux, de coquillages ornementaux, et une petite plaque gravée mise au jour à Quneitra.
Le passage du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur (vers 48/45 000 ans) se produit durant une phase dite de Paléolithique supérieur initial, ou Émirien [23]. Les sites de ce niveau combinent des outils présentant des caractéristiques de type moustérien, et d’autres qui sont plus caractéristiques du Paléolithique supérieur, comme la fabrication de lames, grattoirs et burins.
On peut distinguer deux groupes de sites relevant de cette période : un ensemble au Levant nord, avec le site d’abri de Ksar ’Akil [24] au Liban littoral, Umm el Tlel dans l’oasis d’el Kowm [25], les grottes d’Üçagizli et Kanal dans le Hatay [26] tout au nord du littoral levantin ; un autre groupe de sites au Levant sud [27].
Le Paléolithique supérieur ancien qui prend la suite de ces premiers complexes est d’abord marqué par un assemblage spécifique au Levant, l’Ahmarien [28], qui débute vers 42 000 ans, et se divise en 2 phases, une première allant jusqu’à environ 30 000 ans, et la seconde se terminant vers 23/22 000 av. notre ère. La première phase se retrouve surtout dans les zones semi-arides du Levant, sur des sites de campement en plein air. Son outillage est surtout caractérisé par des lames, et quelques outils en os. L’ocre est utilisée, et des roches non travaillées servant à la mouture ont été identifiées sur des sites. C’est de cette période que date le plus ancien squelette d’humain moderne du Paléolithique supérieur levantin, “Egbert”, trouvé à Ksar ’Akil.
L’outillage est surtout connu par des éclats, les objets taillés sont des lames et lamelles, avec les pièces carénées caractéristiques de l’Aurignacien [29], et se trouvent aussi des objets en os et bois de cervidés. Il n’y a pas de traces d’habitat sur les sites, les foyers étant les principaux éléments visibles.
La phase qui succède au Paléolithique supérieur vers 23 000 est généralement désignée comme un Épipaléolithique [30] dans le contexte du Levant, marquée par l’évolution de l’outillage.
L’Épipaléolthique ancien prend place durant le maximum tardiglaciaire, une période généralement tenue pour être aride, et froide, avec un niveau de la mer inférieur de 100 à 120 m à l’actuel. On peut distinguer plusieurs complexes à cette période. Pour la période la plus ancienne vers 24 000/19 000 voit une évolution vers la réduction de la taille des outils et la prise en importance des lamelles. Elle est surtout connu par le site d’Ohalo II [31], daté d’environ 23 000/22 000, situé en bordure du lac Houleh [32], ce qui a permis d’exceptionnelles conditions de conservation de restes végétaux.
Les sites de ces périodes ont livré des restes d’habitations, de petites huttes dont le sol est creusé. Ils sont en général de petite taille, 25 à 100 m², parfois jusqu’à 250 m² dans le Kébarien [33], tandis que le Nizzanien est caractérisé par des sites d’agrégation de grande taille [34] qui doivent être des lieux de réunions périodiques, entouré de campements plus petits. Les groupes sont très mobiles, exploitant des ressources dans les 10-15 kilomètres des campements, afin de profiter des différentes niches écologiques du Levant.
Le site d’Ohalo II est une source exceptionnelle sur la subsistance de ces époques, puisque les restes de plantes y ont été préservés à la suite de la submersion du site : on y trouve de nombreuses petites herbes, des céréales sauvages, des fruits, notamment à coque. La chasse concerne une grande variété d’espèces, selon les milieux [35]. Du mobilier de broyage apparaît sur les sites [36]. Peu d’objets en os ont été retrouvés. Quelques tombes ont été mises au jour, dans des fosses aux abords des campements, la crémation est pratiquée sur le site de Kébara [37]. Les objets artistiques sont également peu nombreux, avec une plaque gravée mise au jour à Urkan e-Rubb II
L’Épipaléolithique moyen voit la fin du maximum tardiglaiciaire et le début d’une phase de réchauffement et d’humidification du climat, ce qui se traduit notamment par une extension de la zone de steppe et la constitution de milieux aux ressources botaniques plus riches. Cette période comprend deux entités. Le Kébarien géométrique [38], repéré dans tout le Levant depuis El Kowm au nord jusqu’au Sinaï [39] méridional au sud, succède comme son nom l’indique au Kébarien et est caractérisé par une industrie microlithique comprenant des lamelles en forme trapèze-rectangle, très standardisée.
Le Mushabien [40] est identifié dans le Néguev [41] et le Sinaï, caractérisé par des lamelles à dos arquées généralement débitées par la méthode du microburin. Il évolue ensuite vers un profil dit Ramonien, qui dans sa phase récente est contemporain du Natoufien ancien, caractérisé par des lamelles à dos et tronquées, puis les demi-cercles bifaces. Les sites de ces régions sont en général petits, mais on y trouve aussi des plus vastes campements d’agrégation. Les sites de l’Épipaléolithique moyen présentent des foyers, et des formes de plâtre servent pour emmancher des objets dans l’aire du Kébarien géométrique, marquant ainsi un progrès dans les arts du feu. Le mobilier en pierre servant pour le broyage semble poursuivre son développement dans la continuité de la période précédente.
Le Natoufien [42] est la dernière période de l’Épipaléolithique levantin, qui va d’environ 14500 à 11500 environ. Il est divisé en deux sous-périodes, le Natoufien ancien, jusqu’à vers 13500 avant le présent, et le Natoufien récent, auquel est parfois ajouté un Natoufien final. Le Natoufien ancien se situe durant les conditions climatiques favorables, en revanche sous les Natoufien récent le climat se dégrade avec l’irruption du Dryas récent [43], phase de refroidissement et d’assèchement. Le Natoufien est initialement identifié dans le Levant sud à la grotte de Shuqba [44] du Wadi en-Natuf qui lui a donné son nom, dans les grottes de la région du Mont Carmel [45] puis dans la vallée du Jourdain [46], puis il a été identifié sur d’autres sites plus au sud [47].
Le Natoufien est caractérisé par l’apparition de la sédentarité, certains sites étant des villages manifestement peuplés en permanence, ce qui marque une étape supplémentaires dans le processus de territorialisation des groupes humains. Mais cela ne concerne pas tous les groupes, le degré de sédentarisation variant selon les groupes, les régions et les époques, certaines communautés restant mobiles, ou semi-sédentaires. Le Natoufien récent est en particulier marqué par un retour à un mode de vie plus mobile, sans doute en réponse aux conditions climatiques du temps, même s’il est possible qu’il ait aussi vu certains groupes choisir un ancrage territorial. Les villages ou hameaux sont constitués de petites constructions circulaires (parfois semi-circulaires) et semi-enterrées, mesurant autour de 6 m de diamètre. Les premières constructions plus vastes avec une finalité potentiellement collectives apparaissent. En tout cas l’organisation de l’habitat traduit des changements liés au choix de la sédentarité, avec la présence d’espace dédiés à des activités spécifiques, et aussi la présence plus courante de sépultures sur les sites.
La subsistance semble similaire à celle des périodes antérieures, mais des formes d’intensification sont visibles, en particulier avec la chasse de la gazelle, proie largement dominante. Une intensification dans l’utilisation des plantes semble visible par la présence de nombreux instruments de broyage et de faucilles servant à moissonner.
Les morts sont enterrés à proximité des sites, parfois dans de véritables cimetières, des tombes individuelles ou collectives. Certains portent du matériel distinctif, notamment des colliers en Dentalium [48], aussi des perles en os, des pendentifs. Du point de vue artistique, les représentations artistiques se développent, avec l’apparition des figurines animales, aussi quelquefois humaines. Ces changements dans la symbolique sont manifestement liés aux évolutions sociales du Natoufien, notamment l’émergence d’une identité collective.
Notes
[1] Âge de la pierre taillée
[2] L’Âge du cuivre, ou Chalcolithique, désigne la période du Néolithique durant laquelle les hommes maitrisent la métallurgie du cuivre, avant que l’apparition de la métallurgie du bronze ouvre un peu plus tard l’Âge du bronze. Pendant une grande partie du Néolithique, la métallurgie du cuivre cohabite avec les industries lithiques et osseuses, le cuivre pur étant un métal trop mou pour pouvoir s’imposer dans l’outillage et dans l’armement. À cette époque, d’autres métaux tels que l’or ou l’argent étaient aussi travaillés pour fabriquer des ornements, mais la production d’outils et d’armes demeurait principalement en pierre et en os
[3] L’âge du bronze est la période de la Protohistoire et de l’Histoire caractérisée par l’existence de la métallurgie du bronze, nom générique des alliages de cuivre et d’étain. L’âge du bronze succède au Néolithique final et précède l’âge du fer dans de nombreuses régions de l’Ancien Monde.
[4] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.
[5] En archéologie et en particulier en archéologie préhistorique, l’industrie lithique désigne l’ensemble des objets en pierre transformés intentionnellement par les humains. Dans la pratique, cette expression désigne les outils finis, les armes mais aussi l’ensemble des sous-produits liés à leur fabrication
[6] Le Nil est un fleuve d’Afrique. Avec une longueur d’environ 6 700 km, c’est avec le fleuve Amazone, le plus long fleuve du monde. Il est issu de la rencontre du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le Nil blanc (Nahr-el-Abiad) prend sa source au lac Victoria (Ouganda, Kenya, Tanzanie) ; le Nil bleu (Nahr-el-Azrak) est issu du lac Tana (Éthiopie). Ses deux branches s’unissant à Khartoum, capitale du Soudan actuel, le Nil se jette dans la Méditerranée en formant un delta au nord de l’Égypte. Le Nil est la voie qu’empruntaient les Égyptiens pour se déplacer. Il apporte la vie en fertilisant la terre et garantit l’abondance. Il joua un rôle très important dans l’Égypte antique, du point de vue économique, social (c’était autour de lui que se trouvaient les plus grandes villes), agricole (grâce au précieux limon des crues) et religieux. La crue du Nil, qui avait lieu chaque été et qui apportait le limon noir permettant la culture de ses rives. Le Nil est la voie qu’empruntaient les Égyptiens pour se déplacer. La crue du Nil, qui avait lieu chaque été et qui apportait le limon noir permettant la culture de ses rives
[7] Tel Ubeidiya, situé à quelque 3 km au sud du lac de Tibériade, dans la vallée du Jourdain en Israël, est un site préhistorique du Pléistocène inférieur, daté d’environ 1,5 million d’années. Le site a été découvert en 1959 et fouillé entre 1960 et 1974, principalement sous la direction d’Ofer Bar-Yosef et de Naama Goren-Inbar. Il a livré des outils lithiques caractéristiques de l’industrie acheuléenne, constituant une trace des premières migrations d’Homo ergaster hors d’Afrique.
[8] Le lac de Tibériade, ou mer de Galilée est un lac d’eau douce d’une superficie de 160 km² situé au nord-est d’Israël. Situé à plus de 200 m au-dessous du niveau de la mer, il est traversé par le fleuve Jourdain. Riche en poissons, il est réputé pour ses tempêtes violentes à cause des différences de température avec les hauteurs environnantes. Ce lac est appelé « lac de Tibériade » dans la Mishna, le Talmud et la Tossefta à cause de sa proximité avec la ville de Tibériade. On y trouve aussi « lac de Guinossar », du nom de la vallée qui est proche. Ce nom a été transmis dans les langues européennes sous la forme Génésareth
[9] Dmanissi est un village situé à environ 90 km au sud-ouest de la capitale Tbilissi, dans la vallée de la rivière Mashavera, dans la région de Basse Kartlie, en Géorgie. Il abrite un site préhistorique important, où furent découverts des fossiles d’Homo georgicus. Le village est aussi le centre de la municipalité de Dmanissi.
[10] La Géorgie, est un pays sur la côte est de la mer Noire dans le Caucase, situé à la fois en Europe de l’Est et en Asie de l’Ouest. L’histoire de la Géorgie remonte aux royaumes antiques de Colchide et d’Ibérie, qui furent ensuite unifiés. La Géorgie est l’une des premières nations à avoir adopté la religion chrétienne comme religion officielle, au début du 4ème siècle : elle a rejoint l’orthodoxie après le schisme de 1054. Elle connaît son âge d’or au 12ème siècle, sous le règne de Tamar 1ère.
[11] dans la haute vallée du Jourdain
[12] Le terme Acheuléen désigne une industrie lithique de mode 2 caractéristique du Paléolithique inférieur. Elle apparaît pour la première fois en Afrique de l’Est il y a 1,76 million d’années, et disparaît complètement du paysage archéologique il y a seulement 150 000 ans, tandis que les industries lithiques de mode 3 qui lui succèdent émergent en Afrique à partir de 500 000 ans avant le présent, et en Inde vers 385 000 ans
[13] Le Yabroudien est une industrie lithique préhistorique du Paléolithique moyen. Il apparaît au Proche-Orient il y a environ 350 000 ans, où il représente une rupture technologique par rapport aux lignées acheuléennes très riches en bifaces qui le précèdent, avant de laisser la place aux cultures laminaires de type Hummalien qui lui succèdent.
[14] Yabrud est une petite ville de Syrie, située dans le district de Yabrud du gouvernorat de Rif Dimashq, à environ 80 km au nord de la capitale Damas, sur les pentes de la chaîne de l’Anti-Liban. La ville est située à 1 550 m d’altitude, près du mont Qalamoun.
[15] La grotte de Tabun est un site préhistorique d’Israël. Elle fait partie des quatre grottes de Nahal Me’arot situées au sud d’Haïfa, sur le mont Carmel. Cette grotte a été occupée par l’Homme durant le Paléolithique moyen et le Paléolithique inférieur, entre 500 000 et 45 000 ans avant notre ère
[16] Le mont Carmel, est une montagne côtière d’Israël surplombant la mer Méditerranée. La ville de Haïfa se trouve en partie sur le flanc du mont Carmel, ainsi que quelques petites villes, comme Nesher ou Tirat Carmel. Selon la Bible, le prophète Élie y résidait, d’où son autre nom de « mont Saint-Élie », en arabe, jabal Mar Elyas. C’est sur le mont Carmel, qu’affrontant les prêtres de Baal au nom du Dieu d’Israël, il accomplit les miracles destinés à prouver aux Israélites l’inanité de leurs croyances idolâtres ou syncrétistes. Après sa victoire, les prêtres de Baal ont été mis à mort.
[17] La grotte de Qesem est un site préhistorique du Paléolithique moyen, situé à 12 km à l’Est de Tel Aviv-Jaffa, en Israël. Les hommes ont occupé le site entre environ 382 000 et 152 000 ans avant le présent. La grotte a livré l’une des premières preuves de domestication du feu trouvées au Proche-Orient, ainsi que des dents humaines fossiles jugées proches de celles d’Homo sapiens.
[18] Tel Aviv-Jaffa, souvent désignée simplement sous le nom de Tel Aviv, est une ville située sur la côte méditerranéenne au cœur de la métropole du Gush Dan en Israël.
[19] Mugharet el-Zuttiyeh (ou grotte des Voleurs en français) est un site préhistorique de Galilée, en Israël. C’est là que fut trouvé en 1925, par l’archéologue britannique Francis Turville-Petre, le crâne fossile connu sous le nom d’Homme de Galilée
[20] Skhul, Qafzeh, Tabun, Kébara, Amoud, Dederiyeh
[21] mandibule de sanglier à Skhul, bois de daim à Qafzeh
[22] Le site préhistorique de Shanidar est situé sur les contreforts du Zagros septentrional (proche du mont Bradost), dans la province d’Erbil du Kurdistan irakien, dans le nord-est de l’Irak. Le site a notamment livré les restes de neuf Néandertaliens, dont certains sont présumés avoir été inhumés intentionnellement. Il est connu pour sa « tombe aux fleurs », dite Shanidar IV, qui a contribué à renouveler la vision qu’ont les préhistoriens de la culture néandertalienne.
[23] d’après la grotte d’Emireh
[24] Ksar Akil est un site préhistorique du Paléolithique au Liban, à 10 km au nord-est de Beyrouth. Les restes d’un Homo sapiens surnommé « Egbert » et d’un Homo sapiens archaïque surnommé « Ethelruda » y ont été découverts dans les années 1930-1940, de même que des milliers d’outils en pierre, des coquillages ayant servi de parure, et des os d’animaux brisés. Le fossile humain le plus ancien mis au jour dans ce grand abri sous roche (Ethelruda) a été daté de 42 000 ans avant le présent, en 2013. Ksar Akil est considéré comme un site majeur pour la connaissance de la phase initiale du Paléolithique supérieur au Levant
[25] El Kowm est une oasis située dans le désert syrien, au nord-est de Palmyre, non loin d’Al-Soukhna. On trouve dans un rayon de 10 à 20 km autour de l’oasis une série de sites préhistoriques couvrant une très large période, allant du Paléolithique inférieur, il y a 1,8 million d’années, jusqu’au Néolithique. Des sources naturelles arrosent quelques points sur les bords sud-ouest et nord du plateau d’El Kowm. La végétation ne pouvait se développer réellement dans la région que durant de courtes périodes plus humides du Pléistocène. Les habitants chassaient probablement les gazelles, les équidés et les camélidés. De nombreux outils et armes de pierre, tels que des bifaces et des pointes de flèches, ont été trouvées sur les différents sites de la région
[26] Hatay est une province de Turquie limitrophe de la Syrie. Son chef-lieu est Antakya.
[27] grottes d’Emireh et d’el-Wad, Boker Tachtit au Néguev
[28] d’après la grotte d’Erq el-Ahmar
[29] L’Aurignacien est la principale culture qui ouvre le Paléolithique supérieur en Europe. Il débute vers 43 000 en Europe de l’Ouest, où il semble coïncider avec l’arrivée d’Homo sapiens. L’Aurignacien est caractérisé par ses industries osseuse (sagaies à bases fendues) et lithique (pièces carénées, lamelles, lames retouchées, etc.). Le Gravettien succède en Europe à l’Aurignacien à partir de 31 000 avant notre ère.
[30] L’Épipaléolithique est la phase finale du Paléolithique, succédant au Paléolithique supérieur il y a environ 14 000 ans, et précédant le Mésolithique qui commence il y a 11 700 ans, à la fin de l’ère glaciaire. La définition de l’Épipaléolithique est complexe et fait intervenir des éléments climatiques, environnementaux, sociaux et techniques.
[31] Ohalo II est un site préhistorique, souvent appelé simplement Ohalo, situé près du lac de Tibériade, en Israël. C’est l’un des sites archéologiques les mieux conservés des chasseurs-cueilleurs du dernier maximum glaciaire. On y a découvert de nombreux restes de fruits et de grains de céréales bien préservés, sachant que les restes intacts de plantes anciennes sont des découvertes extrêmement rares en raison de leur décomposition rapide.
[32] asséché de nos jours
[33] Le Kébarien désigne une culture archéologique de l’Épipaléolithique située au Proche-Orient comprise généralement entre 19 000 à 12 000 avant le présent. Cette culture, connue sur les territoires de l’actuel Liban, Israël (y compris le désert du Néguev) et du Sinaï, doit son nom au site de Kébara. Elle est caractérisée par la présence de microlithes à caractère dit géométrique ; d’autres représentations géométriques apparaissent au Kébarien géométrique sous forme de décor d’outils en os. Liée à des groupes de chasseurs-cueilleurs nomades, elle succède à l’Antélien (Aurignacien du Levant) et précède la culture pré-néolithique du Natoufien.
[34] environ 20 000 m²
[35] gazelle, les cervidés, des chèvres, sangliers, beaucoup de petit gibier comme des lièvres et renards, etc.
[36] pilons et mortiers, meules et molettes
[37] La grotte de Kébara est une grotte située en Israël, au sud du Mont Carmel, à quelque 10 km au nord-est de Césarée. On y a découvert en 1983 des restes humains néandertaliens lors de fouilles menées sous la direction d’Ofer Bar-Yosef. La grotte a été occupée par l’Homme de Néandertal entre 60 000 et 48 000 ans avant notre ère. Les couches stratigraphiques supérieures ont montré une occupation ultérieure s’étageant de l’Aurignacien au Natoufien.
[38] vers 17 500-14 500
[39] Le Sinaï est une péninsule égyptienne d’environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la mer Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Elle est géographiquement située en Asie du Sud-Ouest. Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l’ouest et la frontière entre l’Égypte et Israël et la bande de Gaza au nord-est.
[40] vers 17 000-14 500
[41] Le Néguev est une région désertique du sud d’Israël. Le Néguev couvre la plus grande part du district sud d’Israël. Sur le plan historique, il fut aussi le théâtre des activités de la civilisation des Nabatéens qui y fondèrent la cité de Avdat, l’Oboda antique, sur l’itinéraire de leurs caravanes reliant notamment Pétra. De nombreux graffitis datant des débuts de l’ère islamique y ont été étudiés par l’archéologue Yehuda D. Nevo.
[42] Le Natoufien est une culture archéologique de l’Épipaléolithique, attestée au Levant entre 14500 et 11500 avant le présent (12550-9550 av. jc). Elle est caractérisée par la mise en place des premières expériences de sédentarisation et donc par l’apparition des premiers villages. Elle doit son nom à la vallée du Wadi en-Natouf en Cisjordanie où elle a été identifiée (dans la grotte de Shuqba) par l’archéologue britannique Dorothy Garrod en 1928. Les sites du Natoufien ont été découverts dans les régions bordant la côte méditerranéenne du Proche-Orient, notamment près du mont Carmel et en Galilée, dans ce qui semble être le cœur de cette culture et la région où la sédentarisation est la plus avancée.
[43] Le Dryas récent, ou Dryas III, désigne une période de 1 200 ans allant de 12 850 à 11 650 ans avant le présent soit une période de 10900 à 9700 av. jc. Elle représente l’ultime oscillation froide de la dernière période glaciaire et précède la période chaude actuelle de l’Holocène. C’est la troisième, la dernière et la plus longue des oscillations froides connues sous le nom de Dryas (16 500 à 11 700 ans avant le présent) que connaît le Tardiglaciaire, période de lent réchauffement irrégulier qui suit le dernier maximum glaciaire après 18000 av. le présent. Le Dryas récent s’insère ainsi entre 2 périodes plus chaudes : l’interstade Bølling-Allerød et le début de l’Holocène.
[44] La grotte de Shuqba est un site préhistorique de Palestine (Cisjordanie), situé près du village de même nom (dans la région de Ramallah), sur le versant nord de la vallée du Wadi en-Natuf, à 22 mètres au-dessus du Talweg.
[45] el-Wad, Hayonim, Nahal Oren
[46] Mallaha, Wadi Hammeh 27, Ein Gev
[47] Rosh Horesha, Beidha
[48] coquillage de forme allongée