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Muāwiya II ou Abū Laylā Muāwiya ibn Yazīd

mercredi 16 mars 2022, par ljallamion

Muāwiya II ou Abū Laylā Muāwiya ibn Yazīd (661-684)

Troisième calife omeyyade

Contrôle territorial des trois prétendants au califat Omeyyade au plus fort de la guerre civile (685-686)Il succède à son père Yazīd 1er en 683. Le Califat omeyyade [1] dont il hérite est dans un état instable, avec la rébellion de Abd Allāh ibn Az-Zubayr dans le Hedjaz [2] ainsi que des territoires en Irak.

Il descend de Qurayš [3] par ses deux parents. Son grand-père maternel Abū Hāšim ibn Utba est gouverneur de Bassorah [4] quand la fille de ce dernier épouse le futur calife Yazīd 1er en 660. Muāwiya est l’aîné de sa fratrie.

Muāwiya ibn Yazīd est le premier prince omeyyade à grandir au sein d’une cour, protégé de potentiels assassins. Il reçoit un enseignement et une éducation particuliers de la part d’érudits et de précepteurs. Le fait qu’il ne soit pas envoyé à La Mecque [5] ni à Médine [6] pour parfaire son enseignement contribue à l’impopularité croissante de la dynastie omeyyade, impopularité qui se voit accentuer avec la campagne contre Al-Ḥusayn ibn Alī et Abd Allāh ibn Az-Zubayr, et encore plus avec le siège de La Mecque.

En 683, Yazīd 1er meurt et Muāwiya, lui succède. Son accession au pouvoir est reçue avec prudence par les musulmans, étant donné qu’il passe son enfance dans la cour, ayant peu de contacts avec le monde extérieur. Il consacre ses premiers jours au pouvoir à des affaires intérieures.

Muāwiya II déclare la trêve, terminant les hostilités dans les lieux saints de l’islam, arguant que la guerre à Médine et La Mecque relève de la folie et du blasphème, et l’endommagement de la Kaaba [7] du sacrilège, ce qui lui vaut une large acclamation à travers le Califat, même parmi des sympathisants de Abd Allāh ibn Az-Zubayr. Ce dernier, cependant, ne peut se contenter de cette paix, et son camp, pensant que Muāwiya II n’est qu’un jeune garçon, incapable de gouverner un aussi vaste État et de diriger des armées, et donc facile à vaincre, continue quelques combats sporadiques, même si la trêve dure officiellement plusieurs mois.

Muāwiya II se refuse à attaquer Abd Allāh ibn Az-Zubayr. Il lui envoie une ambassade pour lui proposer de lui succéder une fois mort, étant donné que Muʿāwiya II n’a pas de fils, mais Abd Allāh refuse cette offre, le calife étant encore jeune et pouvant avoir des fils plus tard. Muāwiya II, attristé, décide d’envoyer une autre ambassade proposant à Abd Allāh de devenir calife après son abdication, à condition que sa vie soit épargnée. Il semble que cette offre est également rejetée. Très affecté face au refus de Abd Allāh de dialoguer, et afin d’éviter un autre bain de sang, Muāwiya II abdique, 40 jours après le début de son règne. Il meurt la même année.

Plusieurs sources rapportent que Muāwiya II, malgré une personnalité faible, est bon et honnête, n’appréciant pas d’être lui-même impliqué en politique. En effet, certaines sources rapportent qu’il n’accepte qu’à contrecœur de devenir calife, voulant au départ réunir un conseil pour se concerter afin d’élire le prochain calife, avant d’être persuadé par ses courtisans de succéder à son père.

Ses mariages sont parfois jugés problématiques. En effet, son grand-père Muāwiya 1er veut qu’il épouse une femme issue d’une autre lignée afin de renforcer la dynastie, ce qu’il réalise, mais sa femme meurt en 677. Il se marie à nouveau en 678 puis en 680, mais, voyant que ses deux femmes ne lui donnent pas d’enfant, il divorce vers 682. Un an plus tard, son père le force à épouser une princesse étrangère afin d’étendre le pouvoir du Califat, mais il est dit qu’il méprise cette femme, et que dès la mort de Yazīd 1er, Muāwiya II divorce à nouveau.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Muāwiya II/ Portail du monde arabo-musulman/ calife omeyyade

Notes

[1] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[2] Le Hedjaz est une région du nord-ouest de l’actuelle Arabie saoudite. Sa principale ville est Djeddah, mais la cité la plus connue est La Mecque, ainsi que Médine. Cette région fut contrôlée tour à tour durant la majeure partie de son histoire par les puissances régionales, l’Égypte ou l’Empire ottoman. Elle fut néanmoins brièvement indépendante au début du 20ème siècle, lorsqu’elle se souleva contre l’Empire ottoman lors d’une rébellion encouragée par Lawrence d’Arabie durant la Première Guerre mondiale. Husseyn ibn Ali, chérif de la Mecque, proclama son indépendance en 1916. En 1924-1925, l’autorité du chérif fut renversée par les ibn Saoud, régnant sur la nation voisine du Nejd. Cette annexion permit la création de l’Arabie saoudite moderne en 1932.

[3] Quraych est la tribu au sein de laquelle naquit Mahomet. Elle tire son nom du surnom d’un ancêtre commun à ses membres, appelé Fihr ibn Malik et surnommé Quraysh. À l’époque de la naissance de Mahomet, la tribu de Quraych contrôlait la Mecque et la Kaaba, qui était alors un sanctuaire païen majeur, un lieu de pèlerinage préislamique et une importante foire commerciale. Les Qoreychites sont les membres de cette tribu et leurs descendants. Ils sont divisés en différentes « branches » (ou « clans »).

[4] Bassora ou Bassorah ou Basra est la deuxième ville d’Irak, après Bagdad, la capitale. C’est la capitale de la province d’Al-Basra. Principal port du pays, la ville est située sur le Chatt-el-Arab, estuaire commun des fleuves Tigre et Euphrate, à 55 km en amont du golfe Persique et à 550 km de Bagdad. Bassora est, avec Koufa (située plus au nord), un ancien « misr » (au pluriel « amsar » : ville-camp), bâtie en 638 par Omar, le deuxième calife bien-guidé, lors de l’expansion musulmane. Afin de maintenir la distinction entre « croyants » (les convertis à l’islam) et les autres populations, les musulmans y vivaient. Ce confinement ethnique et religieux a, à maintes reprises, fait de la ville un lieu de bouillonnement idéologique.

[5] La Mecque est une ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l’Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l’islam Mahomet à la fin du 6ème siècle, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l’islam. L’accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu’aux femmes seules, même musulmanes

[6] Médine est une ville d’Arabie saoudite, capitale de la province de Médine, située dans le Hedjaz. C’est là que vint s’installer en 622 à l’hégire le prophète de l’islam, Mahomet, après qu’il eut, selon le Coran, reçu l’ordre de Dieu de quitter La Mecque, ville distante de plus de 430 km. C’est aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la Masjid An Nabawi (mosquée du Prophète) ainsi que les premiers califes Abou Bakr et Omar, les autres personnes importantes de l’islam restant au cimetière Al-Baqi.

[7] La Kaaba, Ka’ba ou Ka’aba est une grande construction cuboïde au sein de la masjid al-Haram (« La Mosquée sacrée ») à La Mecque. C’est avant tout vers elle que les musulmans se tournent pour faire leurs prières quotidiennes. La symbolique de la Kaaba vide signifie qu’il ne peut y avoir d’objet d’adoration pour le croyant. Elle symbolise l’unité des musulmans qui adorent un Dieu unique, et représente le lieu vers lequel se dirige la prière. C’est autour de la Kaaba que les pèlerins effectuent les sept tours du tawaf, également appelé la circumambulation.