Né à Frattamaggiore [1] dans une famille de musiciens, Francesco Durante était le septième des 11 enfants de Gaetano Durante et Orsola Capasso. Son père servi comme sexton et chanteur à St Maria degli Angeli et Sossio [2], où lui et sa femme s’étaient mariés le 31 octobre 1674 et où tous leurs enfants furent baptisés.
On ne sait rien de l’éducation de Francesco jusqu’à la mort de son père le 18 mars 1699, lorsque son oncle a repris sa formation musicale.
Il se rendit à Naples [3] en 1699, à la mort de son père, pour poursuivre ses études musicales auprès de son oncle Angelo organiste [4] réputé, compositeur de pièces religieuses très estimées, ce prêtre était alors primo maestro [5] au Conservatoire Sant Onofrio [6].
Il vécut à Naples sans se plier au culte de l’opéra. À Naples en 1705, il fit jouer sa première œuvre connue, un “scherzo drammatico” aujourd’hui perdu.
Durant quelques mois, entre 1710 et 1711, il enseigna au conservatoire de Sant’Onofrio, avant de prendre le chemin de Rome où il séjourna probablement en 1718.
Avec son contemporain et rival Leo, auquel il succéda au Conservatoire Sant’Onofrio, Durante est l’un des principaux représentants de l’école napolitaine [7] de la première moitié du 18ème siècle.
Ce fut avant tout un pédagogue. Pergolèse , Niccolò Vito Piccinni , Giovanni Paisiello furent ses élèves, homme simple, d’humeur égale, paisible et intègre
Francesco Durante a su affirmer son originalité, comme le prouve sa musique, qui unit la pureté du style ancien aux audaces harmoniques.
Il composa au moins trois oratorios [8] et quantité d’œuvres religieuses, dont les manuscrits sont dispersés dans toute l’Europe, preuve de sa réputation internationale : 14 messes, une cinquantaine de motets [9]. Les motets sont soit a cappella, soit avec accompagnement instrumental.
A Naples, où l’opéra était une raison de vivre plus qu’une mode, il eut pour élèves Tommaso Traetta , Piccinni, Pergolèse et Paisiello, qui tous avaient pour lui de la vénération. Jamais, cependant, Francesco Durante ne chercha au théâtre les succès que lui aurait valus sa maîtrise de l’art vocal. Laissant aux autres les triomphes faciles, les formules éprouvées et répétitives, il poursuivit en solitaire ses recherches harmoniques et se consacra à la restauration de la grande tradition religieuse héritée de Palestrina.
Durante fit ensuite à Rome un séjour dont la date est mal déterminée (peut-être entre 1705 et 1710), et on pense qu’il étudia avec Pasquini. Années essentielles, car toute son œuvre portera la marque de l’école romaine, prééminence de la musique sacrée, dédain pour l’opéra, recherche d’un style vocal "à la Palestrina", intérêt pour les techniques du clavier et pour la forme du concerto...
Il se peut que Durante ait séjourné à nouveau à Rome entre 1710 et 1720, mais c’est à Naples qu’il fait jouer le 18 février 1719 La cerva assessata ovvero L’anima nelle fiamme, drame sacré qui s’apparente aux tragédie cristiane de Vinci et Porpora.
Nommé en 1728, maître de musique au Conservatoire dei Poveri di Gesù Cristo [10] à Naples
Il démissionna de ce poste en 1739, sans qu’on en connaisse les raisons et, en septembre, Francesco Feo lui succéda, puis en 1742, il succède à Nicola Porpora au conservatoire Santa Maria di Loreto [11], le plus ancien et le plus grand conservatoire napolitain dont il sut relever le niveau.
A la mort de Léo, le 31 octobre 1744, la position de primo maestro au Conservatoire de Saint-Onofrio devint vacante, Durante, alors âgé de 60 ans, reçut la succession à partir du 1er janvier 1745. Il demanda également au roi de le nommer Le successeur de Leo en tant que primo maestrode la chapelle royale. Une compétition, cependant, a eu lieu, à laquelle Durante a participé le 21 avril 1745 avec Giuseppe de Majo , Giuseppe Marchitti, Nicola Sala et d’autres.
Sa réputation de compositeur d’église, établie par une longue série de motets, messes, psaumes et cantates, franchira bientôt les limites de Naples, comme en témoignent en 1746 une Messa de’morti pour 8 voix créée à Rome, l’un des plus beaux Requiem du 18ème siècle et un Miserere, donné à Bari [12] en 1754.
En 1728, sa nomination comme primo maestro au Conservatoire des Pauvres de Jésus-Christ, puis au Conservatoire Santa Maria di Lotero en 1742, montre bien en quelle estime on tenait son enseignement.
Les titres des manuscrits de ses 6 Sonates pour clavecin en 1732 ou de ses œuvres vocales indiquent d’ailleurs clairement leur destination pédagogique. Mais sous ces intitulés austères se cachent une grande originalité et une brillante imagination.
Il mourut en 1755, d’une indigestion de melons, dit-on.
La vie de Durante ne fut toutefois pas exempte de nuages. Il eut à souffrir des querelles entre "leisti" [13]) et "durantisti", les premiers l’accusant d’un excès de sentimentalisme. Son premier mariage, avec Orsola de Laurentis une femme plus âgée, qui vendait ses partitions pour payer ses dettes de jeu, fut un calvaire qui dura 27 ans, et sa 2ème épouse Anna Furano, de Naples mourut le 10 août 1747. Quatre mois plus tard, le 18 décembre 1747, il se remaria avec Angela Anna Carmina Giacobbe, 22 ans, nièce d’Anna Furano et domestique dans sa maison.
Durante, qui toucha tous les genres de musique, laisse une œuvre extrêmement abondante. Il est regardé au 19ème siècle comme le chef de l’école musicale moderne.
Son œuvre est immense et 62 volumes manuscrits sont conservés à la Bibliothèque nationale de France