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Diarmait mac Cerbaill ou Diarmait Derg mac Cerbaill

samedi 23 octobre 2021, par ljallamion

Diarmait mac Cerbaill ou Diarmait Derg mac Cerbaill

Ard ri Érenn de 545 à 564/565

Les ard rí étaient traditionnellement intronisés sur la colline de Tara. La Lia Fáil (photo) était supposée crier le nom du roi légitime lorsque celui-ci posait son pied sur elle.Fils de Fergus Cerbaill mac Conall Cremthainne mac Niall Noigiallach des Uí Neill [1]. Les chroniques d’Irlande [2] conservent un souvenir contrasté de l’activité guerrière de ce roi, qui fut en fait le véritable fondateur de la puissance des Uí Neill du Sud

Diarmait accède à la dignité d’Ard ri Érenn [3] après la mort au combat de son prédécesseur Túathal Máelgarb en 545. La même année, il serait à l’origine de la donation qui permet à Saint Ciaran de fonder le Monastère de Clonmacnoise [4].

Les premières années de son règne sont assombries par l’épidémie de peste des années 540 qui atteint l’Irlande en 549. La première décennie de son règne est aussi l’époque des agressions de ses parents des Uí Néill contre la province de Connacht [5].

Malgré la grande célébrité qui l’entoure, Diarmait mac Cerbaill a un règne étonnamment difficile.

En 555/558 : Son fils aîné, Colmán Mór, est tué sur son char de combat par un certain Dubsloit le Cruithin.

En 560 l’Ard ri Erenn célèbre la Fête de Tara* [6]

En 561, Diarmait subit la plus grande défaite de son règne à Cúl Dreimne devant la coalition des Uí Néill du Nord. Ce combat qui semble avoir été très sanglant puisque les annalistes avancent de manière exceptionnelle le nombre de 3 000 morts, est à l’origine de l’exil à l’âge de 42 ans de saint Colomba, sans doute impliqué dans les intrigues des membres du Cenél Conaill [7].

En 562 : L’année suivante l’ard ri Erenn était mis en fuite au combat de Cúl Uinsen par Áed mac Brénainn roi de Tebthae [8].

En 563 : Diarmait n’intervient pas dans le combat de Móin Daire Lothair qui permet aux Uí Neill du Nord de repousser les Cruithni d’Ulster à l’est de la rivière Bann [9] et d’étendre leur pouvoir dans l’actuel comté de Derry [10].

Deux ans plus tard, Diarmait tombe au combat contre le roi du Dál nAraid [11] en Ulster [12] ; Áed Dub mac Suibni . Il aura pour successeurs conjoints au titre d’Ard ri Érenn deux des vainqueurs de Cúl Dreimne, Fergus mac Muirchertach et Domnall mac Muirchertach mac Ercae .

Les annales, compilées à Iona [13], et “la Vita de Colomba”, écrite par Adomnán un abbé d’Iona, présentent des portraits très différents de Diarmait, peut-être parce que les annales sont antérieures et plus impliquées dans les conflits des Uí Néill du Nord contre Diarmait

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Francis J. Byrne Irish Kings and High-Kings Four Courts History Classics Dublin réédition de 2001 (ISBN 1851821961)

Notes

[1] Les Uí Néill étaient une grande dynastie irlandaise. Il signifiait les « descendants de Niall Noigiallach », et se rapportait à un groupe de parenté irlandais. Les Uí Néill n’étaient ni une tribu, ni une confédération de tribus, mais une dynastie, c’est-à-dire qu’ils étaient composés, dès le 6ème siècle, de quelques douzaines de personnes réparties sur un vaste territoire au nord et au centre de l’Irlande. Ils devinrent à partir de la seconde moitié du 6ème siècle la dynastie dominante de la moitié nord de l’Irlande. Ses diverses branches donnèrent un certain nombre de hauts rois d’Irlande entre les 7ème et 11ème siècles.

[2] Les Chroniques d’Irlande est le nom moderne donné à une présumée collection d’annales ecclésiastiques, ayant enregistré les événements en Irlande entre les années 432 et 911. Plusieurs annales anciennes, existant encore maintenant, rapportent les événements dans le même ordre et avec des mots identiques jusqu’en 911, date à partir de laquelle elles poursuivent des narrations différentes.

[3] Le Ard rí Érenn désigne, dans la mythologie celtique et l’histoire médiévale de l’Irlande, le souverain qui règne sur la totalité de l’île. Ard rí signifie « roi suprême » et « Érenn » provient de la déesse Ériu, véritable personnification du pays

[4] Le monastère de Clonmacnoise est situé en Irlande, dans le Comté d’Offaly au bord de la rivière Shannon au sud de la ville d’Athlone. Le monastère est aussi appelé les sept églises (seven churches). Le monastère a été fondé en 545 par saint Ciarán à l’endroit où la route majeure reliant l’est à l’ouest de l’île d’Irlande au travers des tourbières traverse le Shannon.

[5] Les rois de Connacht étaient les souverains de la province du Connacht, qui se trouve à l’ouest du fleuve côtier Shannon. Ce nom ne lui fut appliqué qu’au début du Moyen Âge d’après le nom de la dynastie régnante des Connachta. Après la première intervention des barons anglo-normands en Irlande Guillaume du Bourg reçoit vraisemblablement le titre de « seigneur de Connaught » mais il ne peut pas prendre possession de son domaine qui demeure entre les mains des Uí Conchobair jusqu’en 1224/1235. À cette date Richard Mor de Burgh se prévalant des droits de son père réclame l’investiture sur le Connacht. Il reçoit l’appui de son parent Hubert de Burgh qui est « Justicier d’Irlande » et qui l’autorise à effectuer une levée féodale parmi les barons normands pour conquérir le Connacht à partir de 1227. Après avoir vaincu Felim mac Cathal Crobderg Ua Conchobair roi de Connacht issu des Uí Conchobair qui ne conserve plus comme vassal du roi d’Angleterre que cinq cantons de son ancien royaume Richard de Burgh se proclama seigneur de Connaught en 1235.

[6] cérémonie païenne dont les Annales de Tigernach soulignent que ce fut la dernière

[7] Les Cenél Conaill est le nom des descendants de Conall Gulban, fils de Niall Noigiallach, reconnu par l’histoire orale et écrite comme le co-fondateur avec son frère Eógan mac Néill dont est issu le Cenél nEógain de la puissance des Uí Néill du Nord en Ulster. Le Cenél Conaill était également connus en Écosse comme le famille de saint Columba.

[8] dans le moderne comté de Longford

[9] La rivière Bann est un fleuve d’Irlande du Nord (Royaume-Uni) qui se jette dans l’océan Atlantique Nord et à la limite du canal du Nord.

[10] Derry ou Londonderry (son nom officiel), du gaélique doire signifiant chênaie, est une cité d’Irlande du Nord. Seconde ville de la province britannique après Belfast

[11] Dál nAraidi ou Dál Araide est un royaume Cruithnes ou peut-être une confédération de tribus Cruthines, du Nord-Est de l’Irlande pendant le Moyen Âge. Il est une patrie du royaume provincial d’Ulaid, et ses souverains luttent contre ceux du Dál Fiatach pour la suzerainté de la province. Lors de sa plus grande expansion les frontières du Dál nAraidi correspondaient à peu près à celle de Comté d’Antrim, et semblaient à celles des Robogdii de la Géographie de Claude Ptolémée , une région partager avec le Dál Riata. Leurs capitale était établie à Ráth Mór dans les environ d’Antrim, et leur fondateur éponyme était Fiachu Araide.

[12] L’Ulster se situe dans la partie nord de l’île d’Irlande. Elle est frontalière de deux autres provinces, le Connacht au sud-ouest et le Leinster au sud-est. Le point le plus au nord de l’île d’Irlande se situe en Ulster. Il s’agit de Malin Head, dans le comté de Donegalg. L’Ulster est bordé à l’ouest et au nord par l’Océan Atlantique. À l’est, la province est séparée de l’île de Grande-Bretagne par le Canal du Nord qui relie l’océan à la Mer d’Irlande. L’Irlande et la Grande-Bretagne ne sont séparées que de 21 km au niveau de Torr Head en Irlande du Nord et du Mull of Kintyre en Écosse

[13] Iona est une petite île du nord-ouest de l’Écosse, dans les Hébrides intérieures, séparée de l’île de Mull par le détroit d’Iona. L’île, avec 4,8 km du nord au sud et 2,4 km de d’est en ouest, s’étend sur 800 hectares. Le point le plus élevé, Dun I, culmine à 101 m. En 563, saint Colomba d’Iona ou Columcille, exilé d’Irlande, a fondé un monastère sur l’île sous le double patronage de Conall mac Comgaill, roi de Dal Riada, et de Brude mac Maelchon, roi des Pictes. Sa communauté connut une belle évolution, comme en témoignent les croix savamment sculptées et les pierres tombales, mais fut décimée par les invasions nordiques au 8ème et au 9ème siècles.